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le travail. Manning définite travail : l’honnête et complète utilisation de noa énergies corporelles el Intellectuelles en vue de notre bien-être et de celui du prochain. » MisctlL, t. u. p. 71. L’Intelligence de l’ouvrier a secondé l’essor Industriel : sans le travail. n.iiis le capital vivant, l’argent, le capital mort, eût stérile. L’ouvrier, par sa force et son adresse, est aussi un facteur premier de la fortune publique. Son

travail est un capital, il est sa propriété. Le travail

a ainsi les mêmes droitque le capital, droits inallé nablea et sacrés. L’ouvrier doit donc avoir la liberté « l’en disposer a son unet de le protéger… il peut en

Bxer la valeur, et débattre avec le patron, les conditions de son emploi, s’unir avec ses compagnons, fondai îles associations pour la défense de ses droits. En cas de conflit, l’ouvrier est dans une situation inférieure a celle du patron : Manning fait alors appel à at. Il lui reconnaît le droit d’intervenir pour prohiber le smeating system, qui Impose seize à dix huit heures de travail, avec un salaire de lamine, pour faire respecter le repos du dimanche, pour interdire dans certaines circonstances et dans certaines industries, le travail des femmes et iks enfants, pour lixer a doute ans l'âge d’admission à l’usine. Il faudrait que le salaire de l’ouvrier fût suffisant pour faire vivre les Siens, sans que la mère de famille fût Obligée d’aller a l’atelier. Il revient sur cette question du travail dans une lettre a l'évêque de Liège, à l’occasion du congrès de 1890, Merrg England, juillet 1891, ou il demande que l’on reconnaisse, fixe et établisse publiquement une mesure juste et convenable, réglant les profits et les salaires, mesure d’après laquelle seraient - tous les contrats lihrcs entre le capital et le travail.. Ilenuner, op. cit., p. 41 I. Manning semblait faire ainsi une part trop considérable à l'État : il fut accuse tic socialisme, i.le ne sais, répondit-il. si pour vous, c’est du socialisme : mais pour moi. c’est du pur christianisme. » l.emire, op. cit., p. 114. 11 lique, en faisant remarquer qu’il exclut la législation de l'État, sauf dans les cas où l’initiative privée fait défaut, et qu’il repousse principalement son intervention lorsqu’il s’agit d’un contrat libre, qui se base sur la relation qui existe entre le salaire et le bénéfice. » Merry England, juillet 1891, p. 19. De fait. Manning se tint toujours éloigné du socialisme, maintenant intact le droit de propriété, défendant la liberté individuelle, n’admettant l’intervention de l'État que dans des circonstances exceptionnelles. Il tient le milieu entre le libéralisme économique, (lui place la solution de la question sociale dans le libre jeu de la loi de l’olTre et de la demande et de la concurrence, et le socialisme, qui ramène tout à l'État, dans l’ordre économique comme dans l’ordre politique. Une des dernières joies du cardinal fut de trouver dans l’encyclique Rerum Nooarum du 15 mai 1891. plusieurs des idées sociales, pour lesquelles il avait combattu, et une approbation implicite de sa doctrine par le chef de l'Église. Cf. Léo XIII on the Condition of labour, dans Dublin Revicw, IIIsérie, t. xxvi. p. 153-1

Conclusion.

L’influence de Manning dans

l’Angleterre du xixe siècle fut considérable et, somme toute, heureuse. Il a rendu au catholicisme, « sur ce terrain de l’action, le prestige que Nevvman lui avait assuré dans le domaine de la spéculation. » Looten, op. cit.. p. 209. Il n’avait pas les qualités intellectuelles de Nevvman : comme écrivain, comme penseur, il est fort loin derrière lui. Il fut surtout un homme d’autorité' et de gouvernemenL Cela explique toute son œuvre, toutes ses Interventions : -on commentaire sur le Syllabus, sa campagne en faveur du pouvoir temporel et de l’infaillibilité pontificale, comme aussi son al titude regrettable envers Nevvman,

en qui U voyait, ce qui était faux, le chef, l’inspirateur des catholiques libéraux iu Rambler, cf. il. Bremond, ManningelNewman, dans Études, 150ct. 1896, t i xix.

p. 263, que l’ami de Manning. Mgr Talbot, represeli

lait comme the most dangerous mon in England.

Purcell, op. cit.. t. u. p. olS. Jaloux de son autorité.

U semblait ne pouvoir supporter à côté « le lui quelqu’un qui lui llM supérieur, ou qui émit des Idées

différentes des siennes, même sur des points de libre

controverse. Ce lut un grave défaut. Si. au lieu de laisser Nevwnan dans l’ombre, il lui eût donne une situation en rapport avec ses merveilleuses qualités intellectuelles, le plaçant à la tèle de son université catholique, ou le laissant s’installer a Oxford, il aurait rendu un Immense service a l'Église ; le séjour

a Oxford de Nevwnan catholique aurai ! peut être augmenté considérablement le nombre des coiimi sions dans ce milieu où. anglican, il avait autrefois exerce une si heureuse Influence.

I 1 1. Il iv 1 : 1 s. - l.a plupal t (les uuv les de.Manning

catholique oui été Indiquées au cours de l’article. Celles de Manning anglican sont presque Introuvables : quatre volumes de Sermons, Londres, 1850 ; Sermons preached before the University </ Oxford, Oxford, 1845 ; Thoughts /<t those that mourn, Londres, 1843 ; Confidence in Cod. Londres, 1844 ; The unitg of the Church, 2- édit., Londres, 1845. Il eut cependant l’intention d’imiter Nevwnan et de rééditer ces œuvres, avec des noies explicatives..Mais un théologien auquel il s’en ouvrit, jugea que les livres de religion, écrits par un hérétique, pour la propagation de l’hérésie, tombaient sous le coup de condamnations ecclésiastiques, et ne devaient pas être réimprimés. » I Icnimer. op. cit.. p. -12.

Parmi les ouvrages écrits après sa conversion, et non indiqués plus haut, il faut signaler : The Office of the Holy Ghost under the Gospel, Londres, 1857, The love of Jésus to pénitents, 9e édit., Londres. 1885, conférences données à Rome, en 1862, sur le sacrement de pénitence, traduction française par Pallard, La confession, ou l’amour de Jésus pour les pénitents, 1864 ; The Blessed Sacrament the centre of immutable Truth. Londres, 1871 ; Devolional readings, 1868 ; The four gréai Evils of to Daij, Londres, 1871 ; The fourfold snvereignty of Gcd, Londres, 1875 ; The internai mission of the Iloly Ghost, 5e édit. Londres, 1875, traductio ; française par Mac-Carthy, La mission de l’Esprit-Saint dans tes âmes, Paris, 1887 : Dominus illuminalio mea. A sermon preached at Oxford, 23 nov. 1875 ; The glories of the Sacred Ilcart, Londres. 1 870, traduction française par Maillet, Les gloires du Sacré-Cœur, Tours, 1888 ; Sin and Us conséquences, 5e édit., Londres, 1885, traduction française par Maillet, Le péché et ses conséquences, Avignon ; Towards Evening, Londres, 1887 ; Essays on Religion and Lileralure by various writers, 3 vol., Londres. 1865-1874 ; Sermons on ecclesiastical subjects, with an Introduction on the relations of England to Christianity, 3 vol., Dublin, 1863-1873 : Miscellanies, 3 vol., Londres, 1877-188X, contenant ses plus importants articles de revues : Pastime papers, compositions littéraires, publiées après sa mort, Londres, 1893.

W. Word. W. G. Ward and the Oxford movemenl, Londres, 1889 ; W. Church, The Oxford movemenl, Twclvi ycars ( 1845), Londres, 1899 ; Amherts, Historg of catholic Emancipation and the progress o/ the catholic Church in the Bri ii-.li I lis, 2 vol., Londres, 1886 ; W.Ward, W. G. Ward and the catholic reo (val, nouvelle édit., Londres, 1912 ; Madaune,

Histoire de la renaissance du catholicisme m Angleterre au XIXsiècle, Paris, 1896 ; K. lùrimct, La pensée catholique

dans l’Angleterre contemporaine, Paris, 1906 ; ThureauDangin, J.a renaissance catholique en Angleterre, '{ vol., 7 édit., Paris, 1923 ; 0*Byrne, Lives <>t " « cardinale, Londres,

1879 ; f'.lir stotori, Storta 't, i Card. <li S. Rom.Chtesa, Home,