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M Mi.llK IS Ml. EXPANSION

ISCti

Jfaares., i wi, P. (."., t. i.n, col. 29, ta tarifa de Mani auraient été apporté ! an Palestine dèa la quatrième année du règne d’AuréUen, en27 l.par un certain Allouas, venu lie la Mésopotamie a Êleuthéropolia, où ta

adeptes, 1e la SOCte restaient nombreux un sièele plus

tard, du vivant de l’héréslologue. Lea réfutations de Cyrille de Jérusalem, d’Busèbe d'Êmèse, de ntusde Boetra, d'Épiphane lui-même, plus tard de Théodorel

. r, de Sévère d’Antloehe, montrent la persistance iiu danger. Jusqu'à la On du vii* sièele et aux ouvrages d’Anastase le Slnalte, on peut suivre l’histoire du aaanJctaélame dans ces régions.

En Egypte, où la nouvelle religion était réfutée des la fin ilu iiie siècle p.ir Alexandre de Lycopolls, le de semble avoir été une période de progrès considérables. Lea réfutations île Serapion île Tlunuis et de l>i.lin>.1 Uexandrie ne sont |>as les seuls témoins

de eea pi sa N ms connaissons le commentateur Aphthonius qui se reuiht assez célèbre a Alexandrie pour qu’Aèce d’Antloehe vint engager avec lui une

controverse, Philostoige, II. L'., iii, l.*>, eilit. BldeZ, p. 16, 47. Vers le même temps, llierakas de l.eonto polia faisait une propagande acharnée et recrutall de nombreux disciples, F.piphane, HærtS., ixvii, /'. G., 1. col. 172, 173. Au dire d’Eutychlus, qui doit, sans doute, contenir beaucoup d’exagérations, presque tous les archevêques et évoques d’Egypte avec leurs

moines étaient manichéens sous le patriarche Timothee d’Alexandrie ; Thimothée aurait même dû un jour ordonner a ses clercs de manger de la viande le dimanche pour voir qui, parmi eux, était rallié à la Bntycbiua ajoute que les manichéens d’Egypte se divisaient alors en deux observances, les Saddikini, qui gardaient soigneusement les préceptes du Maître, et les Sammakini qui se permettaient de manger du poisson.

En Occident, l’Afrique semble avoir été la terre d'élection du manichéisme. Avant l’an 300, les fidèles de Mani y étaient nombreux et influents, puisque a la requête d’un proconsul d’Afrique que fut portée la loi de Dioctétien. Malgré les mesures de rigueur prises contre les manichéens par Constantin et ses successeurs, la secte se maintint en Afrique, prospère et vigoureuse. Au temps de saint Augustin, elle comptait de nombreuses communautés, des chefs instruits et influents, des propagandistes zélés. Nous connaissons surtout, parmi les personnages les plus représentatifs de cette époque Fauste de Milève, le prêtre Fortunat et l'élu Félix. Fauste était le grand homme de l'église manichéenne. « Doué d’une physionomie agréable, d’un esprit délié, d’un caractère avenant, il joignait à ces dons naturels une assez bonne culture littéraire… Son éloquence chaude et persuasive s’insinuait sanseflort dans lésâmes. Il la soutenait par le prestige d’un vie exemplaire… Mais son austérité n’avait rien d’arrogant et il plaisait par sa simplicité. 1 P. Alfaric, L'évolution intellectuelle de S. Augustin, t. 1, p. 83. Fortunat et Félix avaient moins d’envergure : l’un et l’autre étaient pourtant des disciples convaincus et ardents de Mani, et leur prédication avait entraîné de nombreuses conversions. Contre ces trois hommes, Augustin eut l’occasion de combattre. Il réfuta patiemment en un long ouvrage le livre où Fauste exposait la doctrine manichéenne ; il eut avec Fortunat et Félix des discussions publiques qui tournèrent à la confusion de ses adversaires. Malgré les efforts d’Augustin, malgré les nombreux ouvrages qu’il rédigea contre le manichéisme, la secte lui survécut en Afrique. Sous les règnes de Genséric et de son fils Hunnéric, les manichéens étaient encore nombreux : les persécutions qu’ils subirent alors les affaiblirent sans les abattre. A la fin du r siècle, au temps de saint Grégoire le Grand, ils étaient toujours debout.

Sans doute, en restait il un certain nombre durant les

premiers temps de la domination arabe, car sous le califat de Mansour (Toi 775), un imaii de la secte.

Abou 1111.1l.ni Delhouri, venait des régions africaines,

Nous s, mimes beaucoup moins bien renseignes sui

1.1 propagande manichéenne eu Espagne, les écri vains chrétiens de 1.1 Un du i'e siècle ont jouvent mis en relief les ressemblances qu’offrait l’enseignement de Priscillien avec le manichéisme. Il y a la un procédé

de polémique qui ne doit pas nous faire illusion. Nous ne saurions affirmer qu’il ait eu des relations entre

les doctrines et la propagande de Priscillien et ta théories proprement manichéennes. Quelques ressemblances de détail ne peuvent pas faire perdre de vue les différences essentielles ; pour autant que nous ao11

accessible l’histoire du priscillianisine, elle demeure

Indépendante de celle du manichéisme. Voir art.

Puis, 11 1 Il n. Il est probable cependant qu’il y a eu

des manichéens en Espagne ; mais, les témoignages s ce sujet font presque complètement défaut.

En Gaule, ers la fin du iv siècle, saint Augustin a entendu dire que les Gaulois pratiquaient à la lettre Certaines théories de Mani exposées dans le livre du Trésor. De nat. boni, -17, /'. L., t. xi.11, col. 570, Au ve siècle, saint Vincent de Lérins, Gennade et Pomérius d’Arles se préoccupent encore du manichéisme.

Mais il est difficile de dire si ces préoccupations ne sont pas exclusivement littéraires et si elles visent des manichéens réels.

En Italie, nous retrouvons, au contraire, une propagande manichéenne certaine et organisée. Au témoignage du Liber pont iftealis, éd. Duchesne, t. 1, p. 169, il y avait déjà des manichéens à Rome au temps du pape Miltiade, c’est-à-dire au début du iv siècle. En 372, ils se trouvaient encore assez nombreux dans la capitale poux que Yalentinieii adressât à leur sujet un important édit au préfet de la ville. Cod. Thcod., t. XVI, lit. v, 11..i. En.'î « S2, un d’entre eux, du nom de Constance, réunissait dans sa maison les Élus do la région, qu’il avait décidés à observer en commun la règle de Mani, et il leur faisait lire une épltredu Maître, qui devait servir de programme au nouveau monastère. Presque aussitôt après. Augustin, arrivant à Rome, y vivait au milieu des représentants de la secte, et il logeait chez l’un d’entre eux avec qui il discutait souvent sur la mythologie des livres de Manichée. A Milan, où leur recommandation le faisait bientôt nommer rhéteur par le préfet Syniinaquc, il les trouvait encore assez nombreux pour inquiéter Ambroise qui les prenait souvent à partie… Vers 405, un auditeur de Home, nommé Secundinus, écrit à l'évê que d’Hippone, pour essayer de le ramener à l’orthodoxie dualiste. » P. Alfaric, Les écritures manichéennes 1. 1, p. 63. En 443, saint Léon constate qu’il y a encore de nombreux manichéens à Home, et il ordonne la recherche de leurs Écritures. Plus tard, les papes Gélase, Symmaque et Hormisdasfont fairedes perquisitions analogues. Saint Grégoire le Grand enfin retrouve des manichéens en Sicile et en Calabre : le* hérétiques étaient venus d’Afrique ; et il est vraisemblable que c’est aussi d’Afrique qu'étaient précédent ment arrivés tous les prédieants manichéens en Italie.

Si maintenant nous retournons en Orient, nous constatons que le manichéisme se répand davantage et se maintient plus longtemps en Asie Mineure et à Constantinople que dans les pays d’Occident. En Asie Mineure, les réfutations de saint P.asile de Césarée, de saint Grégoire deNysse, de Diodore de Tarse montrent la place que tenait le manichéisme dans les préoccupations dis grands docteurs de la fin du iv siècle. Plus de, cent ans après, la doctrine de Mani recrute encore des partisans dans les hautes classes de la société byzantine. Tour à tour, Anasta.se I" r et.lus-