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MANDERSTOWN MANEGOLD DE LAI fENBACH

1826

en médecine. En 1535, il est choisi comme l’on des recteurs de l’université ; plus tard, il rentra on Ecosse ; il y était certainement en 1539. On Ignore la date

de vi mort. — Il publia I Pans, eu 1518, m » Ilipar Jituni in morali phtlosophta opaaculum : de virtutibus in generati et de quatuor rirtutibus cardiitiilibus in speeie, et an Trip irtilum epithoma doctrinale corn ntiWfmnm in totius dialecticm artis prineipta. Tanner lui attribue aussi : In Ethieam Ariatotelia ad N

urn eommentarius ; Qutestto de /uturo contingenti ;

De arte ctujmica.

pi Houiiiy, iiistoriu untoenttntts parfsfensts, t. iii, p l’aimer. Wbltothrea Britunnico-llitxrnico, L o od re », 17 IN. p. joô ; Dictionarm o/ national blomraphtf, t. xxvi, 1893, p. 30,

6. Amans. MANEGOLD DE LAUTENBACH, chanoine résilier et prévôt de Marbæh (lin du xie siècle). — l.a personnalité île cet auteur reste encore

entourée d’obscurité. Nous exposerons d’abord ce

que l’on peut dire sur lui de plus certain. Divers témoignages nous signalent l’existence, vers

. au couvent de Lautenbacb, près deGnebwlIler « Haut-Rhin). d*nn moine nommé Manegold (le nom

èet écrit de plusieurs façons), qui publie a ce moment et dans les années suivantes deux traités, l’un contre Wolfelm de Cologne, l’autre, beaucoup plus impor . qui est la défense en règle du pape Grégoire V 1 1 contre les évêques henriciens de l’Empire. Vers les m retrouve ce personnage au couvent « le Raitenbuch. petite ville de Bavière. Vers 1000, le moine de Raltenbuch est rentré en Alsace où, de concert avec le chevalier Burchard de Geberscbwihr, il fonde le couvent des chanoines réguliers de Marbæh, au sud de Colmar, dont il est le premier prévôt. Ce monastère devait exercer des le début une très heureuse influence sur le relèvement des mœurs et de la discipline ecclésiastique en Alsace. L'épidémie qui

a la région, en 1095, fut cause que, frappés de terreur, nombre de nobles qui avaient pris parti pour l’empereur et son antipape, et avaient par là encouru l’excommunication, vinrent se faire relever par M des censures encourues. Le prévôt de

Marbæh avait, en effet, reçu des pouvoirs spéciaux « lu pape Urbain II. ("est auprès de ce pape qu’on le trouve lors du séjour de celui-ci à Tours, en 1096. laffé, Regesla, n.."> » " li ». L’action de Manegold en Alsace déplut souverainement à Henri IV, lequel réussit, en 1098, i s’emparer du prévôt qu’il garda prisonnier assez longtemps, sans que l’on puisse fixer la durée de sa captivité. lïn 1103, il était encore prévôt de Marbæh, comme il résulte d’une bulle de Pascal II..latfé, n. 5949. Mais il était mort en 1119, car le diplôme de Calliste II confirmant les privilèges de Marbæh est adressé à son successeur Gerung. JaiTé, n. 6763. La date de sa mort ne se laisse pas davantage préciser.

Les points que nous venons de relever sont acceptés aujourd’hui par l’ensemble des historiens, en particulier l’identification du moine de Lautenbach et de celui de Raitenbuch. Mais une question les divise encore, sur laquelle l’unanimité ne semble pas près de se faire. Plusieurs documents d’origine française ou allemande signalent, vers l’année 1000, l’activité

ranec d’un Manegold, qui est qualifié de magister, de philosophus, dont on relève l’origine allemande, Teutonicus, in teutonica terra, Teutonicorum itortor. Il semble qu'à un moment il ait enseigné à Paris, où Guillaume de Champeaux aurait été son disciple. Ce personnage avait été marié et ses filles professèrent comme lui. On peut se représenter la carrière de ce Manegold par ce que nous savons de I.anfranc. son contemporain. Il devait circuler de ville en ville. cherchant un poste d'écolàtre qui lui acquit honneur

et profit. Plus tard, il renonça à cette existence cl se retira dans un cloître, comme il résulte d’une lettre que, mis les débuts de son episcopat (1091). lui

adresse Yves de Chartres, fp/sf., xl, /'. L., t. clxii, col. ôi 52. Ce couvent n’est pas désigné) mais il

était situe dans un autre pays que la France.

c.e personnage est u le même « pie Manegold de Lautenbach 1 L’identification est déjà faite par VA nonyme de Melk qui a dû rédiger sa compilation peu après 1K !.). Voici ce qu’il écril : Manegoldtu près buter, modernorum magister magtstrorum, strenuus assertor oeritatia fuit, a </ua née promissts, nec minis sehlsmatiei régis /lerti potuil. Quinlmmo in dissensione Ma, çuët inter Gregorium seplimum et Henricutn qiiartum e.rorta /ait, pre tuenda jiistitin laboravit vaque ad utneula. Extai ad eum scri/>ta quædam 'wlioi latoria Ivonix episcopi Carnolensis epistola. De script, eccles., c. CV, /'. /… I ccxiii, col. 981-982. Ce renseignement très voisin des événements, provenant de Melk en Autriche, qui n’est pas éloigné de Raiten buch, mérite à coup sûr d'être pris en considération, il a dicté l’attitude des érudits anciens, en particulier

de Fabricius et des auteurs de {'Histoire littéraire de la France, t. ix, Paris, 1 Tôt », p. 280-290. Mais à la fin du xvin siècle, les divergences commencent entre Critiques ; l’on en arrivera à répartir les faits que nous avons signalés entre deux et même trois (sinon par fojs quatre) personnages. En 1868, Giesebrecht, réagissant contre certains excès de la critique, réduit a deux les Manegold du xr siècle. L’un est le Magister dont l’activité, malgré son origine allemande, se déploie surtout en France entre 1070 et 1090 ; il a du naître vers 1030. L’autre est Manegold de Lautenbach, un peu plus jeune que le précédent, né vers 1060, moine de Lautenbach, puis de Raitenbuch. puis de Marbæh. adversaire de Henri IV et sa victime. — -Cette thèse de Giesebrecht a été adoptée par Kuno Francke, dans son édition du trailé de Manegold (1891) ; elle semblait devoir s’imposer à l’acceptation générale, quand elle fut battue en brèche par J.-A. Bndres, dans un article de VHistorisrhes Jahrbuch de 1901. Cet auteur donne de solides raisons pour l’identité du Manegold qui circule en France vers 1060, et de celui que l’on trouve à Lautenbach en 1080. Il s’appuie tout particulièrement sur la donnée si claire et si proche des événements de l’Anonyme de Melk, sur la lettre d’Yves de Chartres, qui suppose le Manegold français retiré dans un couvent situé hors de France. Cette thèse ne manque pas de vraisemblance ; il n’y a aucune difficulté à reconstruire, dans cette hypothèse, le curricidum vitie de Manegold. Né en Alsace, il commence par enseigner dans sa patrie, comme l’indique une vie de Theolger. évoque de.Metz, qui fut son élève, passe en France, puis se décide, comme tant d’autres, à pratiquer la vie monastique, à Lautenbach, qui était peut-être son pays d’origine. C’est après son retour de Bavière qu’il reçoit à Marbæh la lettre d’Yves de Chartres. L’ensemble de cette thèse est bien lié ; il reste pourtant, si on l’accepte, une difficulté à résoudre. Au début du livre dirigé contre les henriciens en 1085, Manegold, moine de Lautenbach déclare que c’est pour obéir à son prieur qu’il entreprend une tâche qui dépasse ses forces. Sermone rusticus, comment pourrait-il faire la leçon aux grands 7 mlate immaliirus, comment pourrait-il s’adresser à des gens d’expérience ? En insistant un peu sur les mots œtate immuturus, on peut lui faire signifier qu'à ce moment l’auteur du livre est encore relativement jeune. Or, si l’on se rapporte a une chronique de Richard de Cluny, publiée dans Muratori, Antiquilates italien-, t. iv, col. 1085 C, on lit à propos du règne de Henri I" r de France (1031-1060) : ///s temporibus