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M NDÉENS, DOCTRINE

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aussi Puas, al plus habituellement Utnt, c’est.1 dire puissance ! ou forces. La Première vie, lente également de Mena Rabba, te dresse anssitôl qu’elle est produite et prie pour demander un compagnon, a cette prière est évoque 1 (Jtra mokajjema, l’Utra créateur que la vunomme Seconde vie, (oc cit., p. 70, L 3 ( mais que litnombreux textes (ont connaître sous le titre de Josamlm, Jahvé des deux, titre biblique qui n’appartient pas à la plus ancienne tradition.

La seconde vie évoque à son tour des l Iras nombreux. Trois île ceux-ci expriment à leur père le désir de créer un monde la Seconde vie est prèle a consentir ; mais ce désir ne plaît pas à la Première Via qui se tourne vers Mina Rabba « lequel réside en Pira. Celul-d évoque Kebar Rabba, qui est aussi

Kebar Zrva, et il lui dit : i Sols élevé au-dessus des

l (ras, et regarde ce qu’ils font, et comment ils disent : Nous voulons créer un monde, comme les l’tras les fils de la Lumière… » Kt ensuite, il lui dit encore : i Toi. Manda de llajjé, c’est a-dire connaissance de la vie. cela te plait-il ?, ld., p. 70. 1. 2 sq.

Manda de Ilajjè. la v ; ôni ; ~r- "wt ;  ; personnifiée, est a certains égards la figure centrale dans les explications complexes et touffues île la théologie mandalte. II est le Christ préexistant du mandaïsme. et on lui identifie le personnage de llilil Ziva. Mais il n’a aucun caractère chrétien, et ne dépend même pas de la gnose juive. Il est une création païenne, et K. Kesster le rapproche, non sans raison du Marduk babylonien, qui joue, comme lui, le rôle d’intermédiaire entre la lumière et les ténèbres, de créateur du monde et de sauveur.

>us voyons, en effet, dans la suite du récit cosmotfonique..Manda de Ilajjè partir en guerre contre les l’tras inférieurs et ténébreux. Maria l’encourage dans son expédition ; des l’tras bienveillants l’accompagnent. Après avoir triomphé de plusieurs puissances ténébreuses. Manda de Hajjfi se trouve en face de la grande diablesse, qui personnifie les Ténèbres, et qui porte le nom de Ruha — sans doute en souvenir de l’Esprit de la Genèse — ou encore deNamrus. Le fils de cette dernière est le grand diable, L’r, le roi des ténèbres, qui habite l’eau noire, opposée à l’eau blanche, c’est-à-dire à l'éther et à la matière brillante où trône Mana Rabba. l’r est vaincu, il est rejeté dans l’eau noire et enchaîné. Loc. cit., p. 87.1. 14.

la suite de cette victoire, la première vie et Manda de llajjé décident à leur tour de créer : Inc. cit., p. 92, 1. 18 sq. Ils évoquent pour cela deux puissances Gabriel et Ahatur. Mais la seconde vie n’a pas renoncé à son projet ; elle donne à ses anges de son éclat et de sa lumière. /7>., p. 03, I. 5. ceux-ci montent du lieu des ténèbres et évoquent Petahil, le démiurge. Petahil essaie de créer ; il veut épaissir l’eau et en faire de la terre, mais il n’y parvient pas. C’est alors qu’interviennent Kuha et l’r. Ils donnent d’abord naissance à sept fils, les Sept, qui sont vraisemblablement les sept planètes, puis à douze fies signes du zodiaque), puis à cinq. Mais leur aspect ne répond pas à l’attente de Ruha, car ils rappellent plutôt le monde lumineux. Petahil obtient cependant de la vie le vêtement de feu vivant : au souffle de ce feu, aussitôt que Petahil est descendu dans l’eau noire, la matière solide apparaît ; la terre sèche est ainsi créée : le firmament lui aussi se forme, et la construction du monde peut s’achever. Ruha et ses fils paraissent devant Petahil et lui offrent leurs services pour le gouvernement du monde ; ce dernier accepte pour aussi longtemps que ces auxiliaires inattendus ne feront que de bon travail ; il commence même par demander aux Sept de créer le corps du premier homme, Adam. Mais les Sept ne peuvent faire tenir debout ce corps inanimé. Il faut que Petahil

remonte au lieu de la lumière, et demanda au Pire

des riras le grand vêtement, le manteau des corps

qui éclaire tout, (chu ci le lui icmct. et en mime temps la vie évoque, suis doute pour participer aussi à la création de l’homme, les trois grands auxiliaires llibil, Silil et Anus. /<>, -. cit., p. lui.

CCS derniers ont comme charge de ciller sur les Ames, toc. cit., p. 102, car Petahil ne iloil pas savoir comment l’Ame Vivifiante est apportée dans le corps. Manda de Ilajjè cependant, il ses trois frères, llibil. Sitil et Anus donnent Eve comme épouse à Adam ; les Sept apportent toute espèce de présents pour séduire le premier couple humain, mais Manda et mpagnons les repoussent. Ruha et ses lils inler Viennent alors pour tuer Adam. Ils opèrent des charmes magiques dans la création ; ils secouent le ciel et la terre si fort qu’Adam, effrayé, s'éveille de son sommeil. Manda de Ilajjè lui apparaît et le rassure. Toutefois les mauvais esprits conservent leur Influence sur le monde : les Douze se partagent le temps, les Sept inventent les fausses religions : et tous introduisent les bêtes sauvages et les créatures dangereuses en cet univers.

Il est bien difficile d’expliquer complètement cette histoire enchevêtrée et touffue : nous voudrions seulement que le résumé qui vient d’en être donné fût assez exact pour faire comprendre ce qu'était la plus ancienne forme du mandaïsme. Encore n’est-il pas sûr que nous ayons atteint la forme primitive, puisque déjà nous avons reconnu au passage bien des noms hébreux, qui proviennent certainement de la Bible. Du moins le traité du Ginza qui a été anal>se a-t-il des chances de reproduire un état vraiment antique de la doctrine.

2° Forme canonique. Doctrine du Roi de Lumière. — Lorsque nous arrivons à la forme du mandaïsme. dont le Roi de Lumière est le centre, nous trouvons le terrain déblayé d’un certain nombre de figures mythologiques. Il n’est plus question de Pira, d’Ajar, de Jora, de Mana : mais sur le monde de la lumière règne seul le grand Roi de la Lumière. Celui-ci est le Seigneur de tous les mondes lumineux, d’en haut, du milieu, et d’en bas ; la grande splendeur de la Seigneurie, ineffable et incommensurable. Sa lumière brille et son éclat est répandu sur tous les mondes et les rois qui se tiennent devant lui, et qui brillent de son éclat et de la grande lumière qu’il répand sur eux. Il est la lumière des lumières inférieures, sans défaut et sans imperfection, la lumière en qui il n’est pas de ténèbres, le vivant en qui il n’est pas de mort. Ginza Dextra, p. 2, 3.

Du Roi de Lumière procèdent d’innombrables éons, qui portent le nom d’L’tras, ou Seigneuries ; aussi lui-même est-il qualifié de pire de liras. Ceux-ci sont naturellement répartis en plusieurs catégories, les anges, les rois, les messagers, les prosopa, les firmaments, les seigneuries, etc., qui toutes tirent leur origine du Roi de Lumière. Il se demandent entre eux : « Quel est le nom de la grande lumière ? », et ils répondent aussitôt : « il n’y a rien en lui qui soit, de la nature d’un nom et il n’y a personne qui puisse l’honorer avec un nom. » Ginza Dextra, p. 5, I. 4-6.

C’est aussi du Roi de Lumière, qui est la première vie, que procède la seconde vie, appelée souvent Josamim, c’est-à-dire le Jahvé du ciel. Après lui procède l’Esprit dévie, Manda de Ilajjè, littéralement la connaissance de vie : Manda est aussi dans ce système le médiateur et le rédempteur, le Christ du mandaïsme. Il porte encore le nom d’Homme primitif, ou de premier homme, Gabra kadmaja.

Après Manda de Ilajjè viennent d’autres émanations de la Lumière, dont la dernière est Jean-Baptiste, et dont les premières sont les dois frères llibil.