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1807
1808
MALLE T — l MKH A M S


en contradiction formelle avec le sentiment des Pères (Sainte-Beuve, PortRoyal, 4e édit. Paris, 1878, t. v, p. 294-297).

Micbaud, Biographie universelle, t. XXVI, p. 255, 256 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, édit. de 1759, t. vii, p. 136, 137 ; VeUcr-Wrcnnès, Biographie universelle, t. viii, p. 89 ; G. Mermant, Mémoires, édit. GaLier, 1. 1 v, p. C27-631 et t. v, p. 251-260 ; Dictionnaire historique des auteurs ecclésiastiques, 4 vol. in-12, Lyon, 17(17, t. iii, p. 158 ; Hurter, Xomenclator, 3e édit, t. IV, col. (il.

J. Carreyre.

    1. MALLONI Daniel##


MALLONI Daniel, héoronymite italien du xvii siècle. — Né à Brescia, il était « professseur public de lettres divines » au gymnase de Bologne quand il acheva, en 1C04, son ouvrage sur la Passion, qui parut à Venise en 1606 : Elucidutiones in sligmata Domini Noslri Jesu Christi. C’est en réalité une série de considérations d’ordre historique ou mystique destinée à illustrer VExplicatio sanciæ Sindonis de l’archevêque de Bologne, Alphonse Paleoti, publiée antérieurement par les soins du P. M. Laurent de Arrighis. Les deux œuvres furent rééditées ensemble à Douai, en 1607, sous le titre Ilistoria admiranda de Jesu Christi stigmalibus sacræ sindoni impressis, ab Alphonso Paleoto archiepiscopo II Bononiensi explicata, figuris œneis, quæslionibus, contemplationibus et meditalionibus piissimis illuslrata, cum universa passionis série, mysteriis et sacratissimæ virginis deiparaagonibus… auctore R. P. F. Daniele Mallonio divinarum literarum Bononiæ publico professore. Les commentaires de Malloni, intercalés entre les chapitres de Paleoti, portent sur le saint suaire de Turin, sur les divers instruments de la Passion, sur chacune des plaies de Jésus. L’auteur a lu tous les livres qu’il a pu trouver sur la Passion ; il s’est inspiré surtout des révélations de sainte Brigitte. La sérénité de ses exposés ou de ses discussions, et la modération de ses effusions pieuses contrastent avec la réputation de fougue et d'âcreté qu’il s’est acquise comme argumentateur. — Malloni publia encore, en 1616, une Scholastica bibliotheca in secundum librum Sententiarum, et mourut bientôt après.

Moréri, Le grand Dictionnaire historique, éd. de 1735, t. vii, p. 138 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iii, col. 373. E. Vansteenberghe.

MAMACHI Thomas Marie (1713-1792) naquit dans l'île de Chio, le 3 décembre 1703 de parents grecs ; il fit ses études en Italie et entra dans l’ordre de saint Dominique ; il fut professeur de théologie au couvent de Saint-Marc à Florence. En 1740, il devint professeur de la Propagande à Borne et le pape Benoît XIV lui donna le titre de maître en théologie et le nomma consulteur de la Congrégation de l’Index ; il fut secrétaire de cette Congrégation en 1779, et Pie VI le nomma maître du Sacré Palais. Il mourut à Corneto, près de Monte fiascone, dans les premiers jours de juin 1792.

Les travaux du P. Mamachi supposent une très grande érudition et se rapportent presque tous à des questions d’histoire et de controverses religieuses. Parmi ces ouvrages, on peut citer : De ethnicorum oraculis, de cruce Conslanlino visa et de evangelica chronotaxi, in-12, Florence, 1738 ; De ralione temporum Athanasianorum deque aliquot synodis IV sœculo celebralis epistolæ quatuor, in-8o, Florence, 1748 ; ce sont des lettres dans lesquelles Mamachi combat quelques thèses de Mansi sur des points particuliers, spécialement sur l'époque du concile de Sardique ; Originum et antiquitatum christianarum libri XX, 12 t. en 4 vol. in-4o, 1749-1755 (Mémoires de Trévoux de mai 1750, p. 981-1002, et d’octobre 1750, p. 21532167) Cet ouvrage, publié par souscription, est plein d'érudition ; il ne fut pas achevé et l’auteur en a

extrait et traduit en italien quelques passages, relatifs aux Usages des premiers chrétiens, 3 vol. in-8o, Borne, 1753-17.')L

Désormais, le P. Mamachi ne s’occupe plus que de théologie. Il composa, contre l’Exposition de la doctrine chrétienne de Mésenguy, une Dissertation qui ne fut peut-être pas publiée. — De animabus justorum in sinu Abraluc unie Christi morlem, expertibus beatic visionis Dei libri duo, 2 vol. in-4o, Borne, 1766. Ce traité est dirigé contre Cadonici, chanoine de Crémone, qui prétendait que les saints de l’Ancienne Alliance ont joui de la vision béatifique avant la descente de Jésus aux Enfers ; il attaque aussi, sans le nommer. Xatali, qui avait soutenu au Collège Nazaréen de Borne une thèse semblable à celle de Cadonici. Le P. Natali, ou un de ses disciples des Écoles Pies, répondit à Mamachi en termes très vifs, voir Natali ; (Nouvelles ecclésiastiques du 13 novembre 1797, p. 181184).

Mamachi a composé en italien une Dissertation sur le droit de l'Église d’acquérir et de posséder dis biens temporels, Borne, 1769, contre le P. Genovesi. La prétendue philosophie des incrédules modernes examinée et discutée, et ses caractères, Borne, 1770. — Les Lettres de Philarète sur l’orthodoxie de Palajox. 2 vol., Borne, 1772-1773, sont une apologie de Palafox ; Mamachi répond aux objections de quelques jésuites qui s’opposaient à la béatification de ce prélat, et il s’attache à le justifier des accusations de jansénisme portées contre lui (Nouvelles ecclésiastiques du 5 décembre 1773, p. 193-196 et du 26 décembre 1773, p. 205-207) ; d’autre part, Mamachi s'élève contre les jansénistes et se prononce fortement contre les opposants français et contre l'Église d’Utrecht. Le P. Faure, jésuite, répondit à Mamachi dans ses Propos théologiques, in-12, Lugano, 1773. — Enfin Mamachi réfuta les thèses de Hontheim, dans ses Epistolæ ad Juslinum Febronianum, de ratione regendæ christianæ reipublicæ deque légitima Romani Pontificis auctoritate, 2 vol. Borne, 1776-1777 (Nouvelles ecclésiastiques du 13 novembre 1779, p. 181, 182). — D’après Barbier, Mamachi publia également une lettre sur l’autorité du pape sous le titre : Pisli Alethini epistolaad auctorem Anonymum (Eybe !) opusculi, Quid est papa ! ' 2 vol., Borne, 1787. Mamachi est probablement l’auteur du livre : De laudibus Leonis X, Borne, 1741 ; il collabora aux Annales Prædicatorum dont le premier volume parut en 1756, Borne, et il dirigea le Journal ecclésiastique qui s’imprima à Borne à partir de 1785.

Les fonctions qu’il exerça et le caractère polémique de la plupart de ses œuvres valurent au P. Mamachi de violentes attaques ; un pamphlet parut sous le titre Mamachiana per chi vuol diverlirsi, in-8o, 1770 (par le marquis Spiriti), mais il ne faut pas juger Mamachi par ces plaisanteries et autres semblables qui le représentent comme un « théologien à tout vent ».

Michaud, Biographie universelle, t. xxvi, p. 294, 295 ; Hcefer, Nouvelle biographie générale, t. xxxiii, col. 123-125 ; Feller-Pérennès, Biographie universelle, t. viii, p. 98, 99 ; Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, t. xvi, p. 36-45 ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le XV 111e siècle, 3- édit., Paris, 1853-1857, t. vi, p. 491. 492 ; Kirchenlexicon, t. viii, col. 583, 584 ; Encgclopédie des sciences religieuses (prot.), t. viii, p. 622, 623 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. v, col. 169, 470.

J. CARREYRE.

M AMER A NUS Nicolas, polygraphe luxembourgeois du xvie siècle, né à Manier, dans le grand duché, vers 1500 ; mort peu avant 1570. — Il fit ses études à Emmerich, chez les clercs de la vie commune.