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Cependant, malgré l’application de ta prophétie de Malachie a Jean-Baptiste, la plupart des Pères, des théologiens et des exégètes catholiques (parmi le-, modernes, Vllloll, Axiidt, FUUon, Rlessler, Iso pescul, Knahenhauer, etc.) ont maintenu sa signi* Dcation eschatologique et ont cru à un retour partanne ) d’Élle à la Un des temps, i a question de la venue d’Elie est souvent jointe a celle du retour d’Enoch. Il conviendrait pointant de distinguer les <leii cas, qui ne se présentent pas dans les mêmes conditions, ni avec les mêmes garanties. Sur le retour d’Enoch, voir E. Tobac, Le panégyrique des Pères dans tin du dtocèst

juillet 1914, p. 3 Bellarmin et Suarez

ont tris catégoriques et 1 nagèrent certainement en do i< t.r.it : Sententiam perissimam, Henoeh et Eliam m suis penanis venions et conùtuium rel tssehmresim rel errortm h.vrcsi proxtmum. />< Rom. pontif., m. 6 ; De con/roærsiïs, t 1. p. 719. Paris, 1608. Bltam et Ilrnoch, futuros esse prtecunores seeundi adbentm Christi : Une assertio est tint de fuie, tint fnlei rutile proxima(In 111’’i.s’. Thonvt, q, ux.disp. I. Y, sort. ni.

Comment ces auteurs expliquent-ils donc les textes

du Nouveau Testament qui nous invitent à voir dans l’apparition et la mission de Jean-Baptiste 1 ccom pUssement « le la prophétie de Malachie relative au retour et I l’œuvre d’Eue ? Quelques-uns sont tentes d’admettre une sorte d accommodation ehea les

évangélistes. Ils auraient attribué à une situation analogue une prophétie qui. dans un sens direct cl littéral, se rapportait a la personne d’Élle et au grand avènement du Seigneur. D’autres semblent dire que ces textes du Nouveau Testament nous donnent plutôt le sens typique de la prophétie de Malachie qui, dans son se s littéral, viserait la vanne personnelle d’Élie avant le grand jugement. Nous avons plutôt l’Impression qu’. u endroits cités le Nouveau Testament re fait n] de 1 accommodation, ni de la typologie, mais applique purement et simplement a Jean-Baptiste le texte <ie Malachie concernant

Élie. Il ne s, - contente pas. en effet, de décrire la mission de Jean-Baptiste dans les termes qu’emploie .Malachie pour décrire celle d’Élle. I.uc. 1. 17. mais il dit catégoriquement que c’est de Jean que Malachie a écrit : Voici que j’envoie mon messager devant toi, afin qu’il prépare la voie devant toi. Matth.. xi, 10. Il dit clairement que ; c’est lui qui est l’.lie qui doit venir. Matth.. xi. 11.

Aussi, Bœsuet parait-il admettre un double sens littéral a la prophétie de Malachie : elle viserait à la fois le premier avènement du Messie avec l’apparition d’Élie in spiritu et vtrinte en la personne <ln Baptiste, et le grand avènement final avec le retour d’Elie en chair et en à l’explication de PApo

calypse. Mais la théorie du double sens littéral des puis longtemps vécu, malgré les efforts du I’. Assouad pour la ressusciter, Polgsema sunt sæni liiblia. 1917 et 1920.

Sur quoi s’appuie donc la tradition du retour d’Elie a la fin du monde 1 Elle s’appuie avant tout sur le texte de Malachie, iii, 1-23. Nous avons vu quice texte pris isolément est obscur, laprophète parle d’un messager qui précédera la venue du Jour de Jahvé. et dans un épilogue du livre, ce messager est nommé Elle et sa mission est décrite. Mais il ne nous dit pas sj ce.lour de.Jahvé est le Jour du Messie, et il ne connait qu’un jour de. Iahe. Quoi qu’il en soit de l’idée personnelle de Malachie, probablement confuse, le Nouveau Testament nous apprend comment il faut Interpréter sa prophétie : elle s’est accomplie par la venue de Jésus de Nazareth et par la mission de Jean-Baptiste.

Elle s’appuie aussi sur un texte de l’Ecclésiastique

faisant l’éloge d’Élle, xiui. I 12 : Qui seripln

m fudtetta temporum lenire iræundiam Domini Coneiltare <*or patris <i. ti, l’.lie et Moïse. car ils sont décrits avec, des traits empruntés à l’histoire de ces deux prophètes : et au V. 1, ce serait Zorobabel et Josué, car ils sont dépeints au moyen d’images qui, dans Zacharie, iv, 3, 11-14, s’appliquent à ces deux personnages.

Enfin, on croit pouvoir s’appuyer sur l’enseig

ment de Notre-Seigncur lui-même pour affirmer le retour d’Élle avant le Jugement dernier. Après la Transfiguration, après la disparition de Moïse cl d’Élie, lorsque les disciples ne virent plus que Jésus seul, ils l’interrogèrent au sujet de la mission d’Élie : Pourquoi donc les scribes disent-ils qu’il faut qu’Élie vienne auparavant ? Il leur répondit : « Elle doit venir, en effet, et rétablir toutes choses. » Matth., xvii, 11. Donc, Notre Seigneur a formellement pré dit la réapparition d’Élie. Mais il nous semble

clair que ce f. Il doit se comprendre en fonction du v. 12 : « Mais je vous le dis, Élie est déjà venu ; ils ne l’ont pas connu et ils l’ont traité comme ils ont voulu.* Le sens du v. il sera alors le suivant « Les scribes ont raison de dire, conformément a l’Écriture, qu’Élie doit venir avant le Messie pour rétablir tontes choses, mais cet Élie dont parle l’Ecriture, est déjà venu dans la personne de Jean Baptiste, et ils n’ont pas voulu l’écouter : il n’y a donc aucune raison de croire que l’heure de l’avènement messianique n’ait pas sonné. (J. Lagrange, Évangile selon saint Marc, p. 222.22 ::. Et, ainsi, cette parole du Seignenr,

loin de constituer un argument nouveau mi faveur