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M LACHIE

cril dans une langue encore pure malgré quelques expressions inusitée ! et quelques aramalsmes, beau coup moins fréquents que dans Esther, les Chro niiliit’s ou l’Ecclésiaste ^on stie est asses prosatque, et l’imitation fréquente des anciens prophètes nuit .1 vi spontanéité. Il présente un aspect plus didactique qu’oratoire et semble avoir été rédigé après coup et a tête reposée. Il ne nous donnera qu’un résumé <li' la prédication du prophète, un aperçu « l.s thèmes qu’il développait le plus fréquemment. Malachie inaugure un procédé de développement non veau, il discute avec son auditoire, et son livre se présente.1 nous sous la forme d’un dialogisme ii et saisissant. D’abord, l'énoncé bref d’une vérité, l>uK, l’objection qu’on peut lui faire, enfin, la réfn tation et la preuve circonstanciée. Malachie nous fournit île nombreux exemples de ce procédé. 1.2 sq.j . 1 7 sq. : m. 7 sq., 13 sq.

1 Analyse du lion le livre de Malachie forme un tout asses bien ordonné. Les trois chapitres qu’il contient (quatre dans la Vulgate, par la disjonction « les six derniers crscts du r. un peuvent se répartir en doux parties, i-n, it> et ii, 17-ra de caractères asses différents.

l’remière partie. 1. 2-11. in. — l.a première partie s’ouvre par un préambule, 2-5, ou Jahvé allirme son amour de prédilection pour Israël..Mais si Jahvé aune toujours son peuple, d’où viennent donc les malheurs, pourquoi les bénédictions promises sontelles différées î Les temps étaient tristes. L’enthousiasme qui avait accompagné l'érection et ['achèvement du temple n’avait presque pas eu de lendemain. La restauration n’avait pas realise les splendeurs promises par les prophètes. Les récoltes continuaient à être ni.iuv.iises.il !. 10, 11. et la misère ramenait avec elle rabattement, le doute et l’indifférence religieuse. La cause de ces maux doit être cherchée dans les infidt luda et le prophète les relève avec soin

dans cette première partie et les reproche amèrement a son audit

prévarications sacerdotales. 1. tin. '.>. Les prêtres pèchent dans l’exercice du culte 1. ti-n, 1, d’abord en y apportant des dispositions main aises : ils méprisent le nom de Jahvé et estiment sa table chose vile, 1. ensuite, en offrant des victimes vicieuses, et par le fait proscrites par le rituel. 1. S, 0. Jahvé répudie ces sacrifices qui vont être remplacés par une oblation pure offerte en son nom en tout lieu, du lever du soleil a son coucher. î. 10, IL Les prêtres .ment le produit de I autel, ils négligent la consommation des victimes et acceptent d’ofïrir des animaux infirmes, t, 12-14. Aussi, s’ils ne rentrent en eux-mêmes, s’ils ne prennent à cœur de rendre gloire au nom de Jahvé, la vengeance divine va rcer contre eux. u. 1-1. Les prêtres [lèchent

dans l’enseignement île lu lui. n. 5-9. D’abord, un grand éloge de l’ordre lévitiqne d’autrefois, ce qui n’exclut pas de nombreuses défaillances au cours de l’histoire. Mais les prêtres d’aujourd’hui violent l’alliance, s'écartent de la voie, et en font trébucher un grand nombre. C’est pourquoi.laine leur retire les privilèges et le prestige qu’ils avaient autrefois.

Après avoir ces reproches plus spéciale ment aux prêtres, le prophète se tourne vers la communauté tout entière. Il relève deux abus qui se tiennent d’ailleurs étroitement : tes mariages mixtes et les divorces, u. 10-16. L’exemple venait de haut. coup de Juifs, poussés par l’ambition, recherchaient l’appui et la considération des étrangers influents, et contractaient, a cet effet, des alliances matrimoniales avec les familles païennes. Le crime était d’autant plus u’rand qu’il fallait souvent, pour l’accomplir, répudier les femmes légitimes I. ;, manière

dont Malachie parie de la répudiation, dans les versets 13 16, montre qu’il est partisan du principe

de l’indissolubilité du niait

Deuxième partie, //, 11 iii, SI, La première partie

ne contenait guère que des reproches et des menaces ; la seconde renferme avant tout des promesses. Dans la première partie, l’annonce de l’oblation pure elle

même était présentée comme une répudiation des sacrifices lévltiques ; dans la seconde, le prop rappelle encore les crimes du sacerdoce et du peuple

mus c’est pour annoncer qu’ils seront purifiés au

.tour de Jalnc : il fait encore entendre îles reproches, mais c’est pour amener le repentir qui doit lifttei

les bénédictions du Jour de.laine. Malachie a révélé dans la première partie, la véritable cause des retards des bénédictions divines : Dieu est Qdèle, mais le

peuple est Infidèle. Il va annoncer dans la seconde partie, où il répand directement aux plaintes du peuple, que ses crimes n’empêcheront pas les desseins sali tiques de Dieu de se réaliser.

La première plainte du peuple est exprimée a la lin, du chapitre W : Quiconque fait le mal est bon aux yeux de Jalnc et C’est en cette sorte de gens qu’il se complaît. OÙ est le Dieu de justice ? Cette

plainte paraît provenir de tiens pieux, mais découragés par l’impunité et la prospérité îles méchants, étrangers Insolents, Juifs apostats, riches exploiteurs. Malachie répond que le grand jour de la justice de Jahvé approche. Viendra d’abord le messager pour préparer les voies, puis le Seigneur, l’ange de l’alliance dont la parousle sera soudaine et menaçante. Le jugement aura lieu, l'épurai ion se consommera, elle portera sur les lils de Lévi en particulier, et sur les pécheurs en général, ni. 1 -t>. Les enfants de Jacob ont trompé Jahvé quant aux dîmes et aux offrandes. IN ont clé punis ; mais qu’ils s’acquittent fidèlement de leurs obligations, et. aussitôt, la prospérité leur sera rendue, iii, 7-12.

La seconde plainte est analogue à la première et a la même origine. Elle a pour objet les épreuves des justes et les succès des méchants : (/est peine perdue de servir Dieu… Les impies font le mal et prospèrent : ils tentent Dieu et échappent ! » Jahvé promet qu’il n’en sera plus ainsi : Vous verrez de nouveau la différence entre le juste et le méchant, entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas. Les impies seront consumés comme le chaume au Jour de Jahvé : il n’en subsistera ni racine, ni feuillage. Les justes bondiront comme les veaux qui s'élancent de l'étable, ils fouleront sous les pieds la cendre des méchants, iii, 13-21.

Épilogue, iii, 22-24. — Le livre de Malachie se termine par un double épilogue. Le premier, iii, 22, contient une exhortation à « se souvenir de la loi de Moïse, mon serviteur, auquel je donnai à Ilorcb, pour tout Israël, des préceptes et des règlements i. Le second, m. 23, 21 identifie le messager de Jahve qui doit préparer les voies à l’avènement du Seigneur, le précurseur dont il a été fait mention, iii, 1, avec le prophète Elle i qui ramènera le cœur des pères vers les enfants, et le cnur des enfants vers les pères, de peur que je ne vienne frapper la terre d’anathème.

Les versets 22-21 du chapitre ni sont les seuls du livre de Malachie dont l’authenticité puisse él re sérieusement contestée : ils sont sans lien avec le discours qui précède. Encore y a-t-il lieu de se demander si cette addition postérieure a été faite par une main étrangère (Marti) ou par Malachie lui-même (Van Hoonacker, Sellini. Nowack considère encore le . 22 comme appartenant au livre de Malachie, il ne tient pour addition tardive que les > 23, 24.

2' Doctrine du livre. Tout ce qu’il y a d’original en fait de doctrine dans le livre de Malachie se groupi.