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M US II ! I [JOS] l’ii Dl

1670

Maistre Soit es, 1 1 [ entretien, t. iv, ». 160, a kit dll :

  • si elle (l.i Justice divine) paraît quelquefois ne dm

percevoir les crimes, elle ne suspend nos coups que

p.ir des motifs adorables. Ayant trouve ces motifs admirablement exposés dans i cent de Plutarque, il crut bon tic le traduire.

Du Pape, 2 iu S". 1 yon, 1819, Œuvres, t. u et D,

illicane, in-S'. Paris, 1821, ibid., t. ni.

1. Du Pape, a pour épigraphe les paroles de {'Iliade,

11. 204, ::. : I. OÇ éa-io ; c’est une exaltation tic la

papauté, vie ses droits, de son rôle et de sou action.

lui l'écrivant, cet homme du monde » voulut ira

ailler pour l'Église a laquelle < son ordre. la noblesse, avait nui au siècle précédent, et dont les ministres

avaient une si lourde tache. Il fut. sans doute, amené I choisir ce sujet par ses méditations SUT les rapports

de l’ordre social et de la religion, et sur les conditions d’influence de la religion, d’où il avait conclu : Sans la pape, il n’y a plus de christianisme, et, par une suite inévitable, l’ordre social est blesse au cour, i Préface de la première édition (par G. M. Déplace). Il visera surtout la France, cf. Discours préliminaire. Mais il aura aussi la préoccupation de la Russie. Il l’avait vue un peu lasse de son isolement religieux, désirer d’abord se rapporeher de Rome, puis caresser le rêve d’un christianisme universel tendant a un protestantisme large par l’Hluminisme, et il voulait lui proposer la seule forme d’unité que révèle féconde l’expérience sociale et politique.

I livre lui parut arriver à une heure propice. Un jeune Moldave, Stourdza, annonçait et. en 1816, faisait paraître une apologie de l’orthodoxie russe et un ardent réquisitoire contre l'Église romaine, de tendance wi tiniste sous ce titre : Considérations sur la doctrine et l’esprit île P Église orthodoxe. in-8°, SluttgardVcima---l, aris. Cf. Lettres du il (23) février 1817 au cardinal Severole. Œuvres, t. xiv, p. 56-59, d’avril 1M1 7 à M. le comte de Vallaise, ibid. p. 82-84. Rome tient beaucoup à la réfutât ion de cet ouvrage », écrira, le US septembre 1818, de Maistre à Déplace. ibid.. p 151, mais à ce moment, son livre était presque terminé et, quand il parut, ce livre n’eut de Home aucune approbation officielle. Rome n’en est donc insable à aucun titre. De Maistre n’est pas le seul responsable cependant. Désireux de ne blesser Rome à aucun prix, il avait cherché un censeur. Il finit par trouver un homme de lettres lyonnais, Guy-Marie Déplace. Ce fut un correcteur attentif, dont il semble bien que le nom doive être inséparable désormais seph de Maistre Brunetlère, Joseph de Maistre et ion livre Da pape, dans Revue des Deux '. iii, p. 224. Cf. Lettres inédite- ; de.I. de Ire à M. Déplace et Notice sur /es différentes éditions Du Pape et sur M. Déplace, en tête de la '2 ! édition de l’ouvrage. ln-8°, Paris, 1874. La préface de la première édition, anonyme, est l'œuvre de Déplace.

Kn 1820, de Maistre publia, a Paris, une seconde édition, revue et corrigé. édition définitive, à laquelle il mit unpréface. Le livre est précédé d’un Discours préliminaire, où l’auteur justifie son dessein et dit s'être particulièrement occupé de la France ».

Du pape comprend I livres. Le premier intitulé : /)(/ pape dans ses rapports avec V Église catholique, démontre comment l'Église universelle, appelle la suprématie pontificale et celle-ci l’infaillibilité du souverain pontife, l’as d'Église universelle sans un chef que l’on ne puisse soupçonner d’erreur. Pas n’est In de la théologie pour démontrer cela, invoquer

  • la nature des choses suffit. L’ordre naturel, c’est

que l'Église, société, soit gouvernée comme toute autre association —, que son gouvernement soit une monarchie, vu « le nombre des sujets et l'étendue géographique de l’empire.. Qui dit suprématie dit infail libilité. Ne faut il pas que toute souveraineté son

absolue et que SOS décisions ne puisset cire attaqué) comme erronées ? Il y a la un postulat de la e

sociale. » Goyau, loc. cit., i, p.619. Dans la pratique « l’erreur ne saurait donc être opposée au souverain pontife. pas pins qu’aux souverains temporels. C. i, cf. Étude sur ht souveraineté.

Mais l’infaillibilité du pape n’est pas seulement présupposée comme une nécessité de l’ordre social

elle est réelle, divinement promise elle est « invinciblement démontrée par toute l’histoire, par 1rs témoignages dis catholiques, c. vi, d s dissidents eux-mêmes, gallicans, c. mi. Jansénistes, c. viii, pro testants, c ix, et orthodoxes, c. x. J. de Malstn

s’appliquait à réfuter la célèbre et vaine distinction de Bossuel du Siège t de la personne c. xi i I l’obji C lion qui devait revivre au concile du Vatican « de cctie fameuse session iv, où le conclh (le conseil) d

Constance se déclare supérieur au 1 ape. xii. Rien

dans l’histoire de la papauté ne pi rmel « le l’accusi r

d’erreur, c. xv ; rien non plus n justifie le préjugé protestant contre l’infaillibilité « représentée comme un despotisme épouvantable. lue chose, en particulier, prouve pour Joseph de Maistre que la suprématie pontificale a une source divinc « si qu’elle n’a point été dans son origine ce qu’elle fut quelques siècles après : niais c’est en cela précisément qu’elle se montre divine : car, tout ce qui existe légitimerai ni et pour des siècles existe d’abord en germe et se développe successivement, i C. VI.

Le livre II. Du pape dans ses rapports arec les souverainetés temporelles, justifie contre la Déclaration de 1682 qui la repousse absolument, contre les philosophes <iù l’ont attaquée comme funeste, l’autorité que les papes exercèrent, au Moyen Age et après, sur les rois et sur les peuples. Il ne s’occupe de justifier ni le pouvoir direct ni le pouvoir indirect ; il prend les faits : ces faits ne sont que l’application des lois naturelles. C. ix, Justification de ce pouvoir. — Si la souveraineté est nécessaire et en quelque manière absolue, c. i. ii, ut. cependant « il n’y a point de gouvernement qui puisse tout. lui vertu d’un loi divine il y a toujours, à côté de toute souveraineté, une force quelconque qui lui sert de frein, une loi, une coutume, la conscience, une tiare, un poignard ». C.ix ; cf.c. metiv. Or, « l’autorité des papes fut la puissance choisie el constituée dans le Moyen Age pour faire équilibrée la souveraineté temporelle et la rendre supportable aux hommes, C. ix. i II n’arriva là que ce qui devait arriver. Les papes étaient supérieurs par la sagesse et par la science ; ils commandaient à toute la science de ce temps-là ; ils curent aussi pour eux le principe très vrai que toute souveraineté vient de Dieu ». C’est pourquoi, la force des choses les investit, d’elle même et sans contradiction, de cette supériorité donl on ne pouvait se passer alors. C. x. Et la chrétienté n’eut pas à s’en plaindre. Les papes ont lutté quelquefois avec les souverains jamais avec la souveraineté. L’acte même par 1 quel ils déliaient les sujets du serment de fidélité, déclarait la souveraineté inviolable r, C. v. L’ordre social n'était donc pas troublé. La souveraineté sortait même grandie de cette intervention du représentant de Dieu. Ibid. D’ailleurs, c’esl seulement quand il y avait « rnnel abus, grand crime ou grand doute, que le souverain pontife interposai ! son autorité. C. x. Les papes ne luttèrent jamais que pour ce triple but : la sainteté du mariage, le maintien des lois ecclésiastiques, la liberté de l’Italie, c vii, et, dans tout cela, ils n’ont jamais prétendu excnei qu’une puissance purement spirituelle. C. viii. « L’hypothèse de toutes les souverainetés chic tiennes, réunies par la fraternité religieuse, en une sorte de république universelle sous la suprématie