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MAISTRE JOSEPH DE

1666

i -. i.m ! us (Paris, Lyon, Baie). En 181 i. une nouvelle édition fut donnée.1 Paris, mais sans l’aasentlment de l’auteur et avec îles modifications qui lui déplurent. 1e texte dans los Œuvres complète » est

celui de 1797, t. i. p. i 184. Sont la préface < » u le prolongement de cet ouvrage, des Fragments sur la France, ibid., p. 187-220 ; 'Essai sur fa principe générateur des constitutions, ibid, p. 221-308 et îles Études sur la souveraineté, composées en IT'.U, p. 331-509.

En face de la Révolution triomphante, de Maistre, comme nombre d'émigrés Intellectuels, chercha à Lpliquer la Révolution française et son succès, et a pénétrer le secret de l’avenir. Cf. F. Baldensperger, le mouvement des idées dans l'émigration, t. n. l’rophites du passe. Théories de l’avenir, in- 12. Paris, s. d, 15). Il avait conçu la plan d’un vaste ouvrage ou il eût examiné les conditions de l’ordre social Idéal, a-dire Us origines et l’exercice do pouvoir, puis le droit à l’insurrection I enfin, dans une quatrième partie, il eût appliqué ses théories à la France, pour lui donner la consécration de l’expérience. Cf. Lettre à M. le baron Vignet des Etotes, ilu 22 août 1794, t. ix, p. 73-76 et I élire a M. le riconde de Bonald, 20 avril (2 mail 1812. t. xii. p. 124-126. Il ne réalisa pas ce vaste dessein, mais de là sortirent ses Éludes sur la souveraineté qu’il n’acheva pas et ne publia pas et lesConsidérations. — Une chose frappe « le Maistredansla Révolution : c’est cette force entraînante qui courbe tons les obstacles ; et que la Révolution mène les hommesplus que les hommes ne la mènent. Considérations, c. i. Abandonnant cette explication de la Révolution, que les émigrés avançaient volontiers d’une conspiration antichrétienne et antimonarchique, il revient à la grande idée chrétienne, déjà donnée par Bossuel comme explication à l’histoire du monde, la Providence. I.a l’mvideine seule rend la Révolution Intelligible. Si les chefs, des hommes inférieurs d’intelligence et de moralité, ont fort bien conduit le char révolutionnaire « c’est qu’ils n'étaient que les instruments d’une force qui en savait plus qu’eux… Jamais la divinité ne s'était montrée d’une manière si claire dans aucun événement humain ». Considération, c. i. Mais pourquoi ? Si elle emploie les instruments les plus vils, c’est qu’elle punit pour régénérer. » Ibid. Chaque nation, comme chaque individu, a reçu une mission qu’elle doit remplir. » La France exerce sur l’Europe une véritable magistrature. Elle était surtout à la tête du système religieux. Mais la France a été infidèle à sa mission. Elle s’est servie de son influence pour contredire sa vocation et démoraliser l’Europe. Considérations, c. n. Cf. Fragments sur la France, t. iv.

1. I.a France a commis » l’un des plus grands crimes que l’on puisse commettre, l’attentat contre la souveraineté. Si la souveraineté réside sur une tête et que cette tête tombe victime de l’attentat, le crime augmente d’atrocité. Mais si le souverain n’a mérité la mort par aucun crime, si >es vertus mêmes ont armé contre lui. le crime n’a plus de nom. A ces traits on reconnaît la mort de Louis XVI ; mais ce qu’il importe de remarquer, c’est que jamais un plus grand crime n’eut plus de complices. Or. tous les crimes nationaux contre la souveraineté sont punis sans délai d’une manière terrible. riions, c. h.

Toutes les théories de Rousseau sont fausses, en effet : théories du Contrat social, de la souveraineté du peuple et que la loi est l’expression de la volonté Générale. Ibid, c. iv, et Examen d’un écrit de J -.L Rousseau. Œuvres, t. vu. p. 503-569. I.a souverain, qu’il ne faut pas confondre avec la forme de gouvernement — vient de Dieu comme la société. Par nature, l’homme est un être social ; mais cet être social est mauvais ; il doit donc être gouverné ; ainsi toute société

suppose un pouvoir souverain qui décide sans appel.

Quant à la forme de cette souveraineté et a ses rapports avec ses subordonnes, en d’autres tenues, quant aux constitutions, une des grandes erreurs ih siècle qui les professe toutes fut de croire qu’une conslitu

tion politique pourrait être écrite et créée à priori', la i a i son et l’expérience se réunissent pour établir qu’une

Constitution est une œuvre divine '. Essai sur le principe générateur § 1. Dieu la fait pour ainsi dire

germer comme une plante, par le concours d’une Infinité de Circonstances. ou bien, plus souvent, il charge de la créer des hommes rares, de véritables l élus »

qu’il investit d’une puissance extraordinaire > el

qui ont ce caractère distinctif qu’il sont rois ou

éminemment nobles >. Étude sur la souverainté, c. mi : Considérations, c. m. Y a-t-il donc une forme naturelle de gouvernement ? Le meilleur gouvernement pour chaque nation est celui qui, dans l’espace

de terrain occupé par celle nation, est capable de

produire la plus grande sommede bonheur et de force possible, au plus grand nombre d’h< mines possible, pendant le plus longtemps possible. » Élude, p. 494. Ainsi, la forme républicaine conviendra à de très petits étals, niais non à de plus grands. Au fond, la monarchie est le meilleur, le plus durable des gou vernements et le plus naturel à l’homme*. Du pape I. IV, c. vi. Pour la France, cela ne fait aucun doute cl les Français doivent travailler an rétablissement de la monarchie. Considérations, c. viii.

2. Mais le grand crime de la France, ce fut la guerre au christianisme : Qu’on nie les idées religieuses ou qu’on les vénère, n’importe : elles n’en forment pas moins, vraies ou fausses, la base unique de toutes les institutions durables. » Considérations, c. v. Deux choses sont démontrées, dit-il encore, lissai sur le principe générateur, § 0(1 : d’un côté, le principe religieux préside à toutes les créations politiques, et del’autre.lout disparaît, d « s qu’il se relire. » Or, « l’Europe entière a été civilisée parle christianisme, et l’on pouvait dire de tous ses États ce que Gibbon a dit de la France que ce royaume avait été fait par des évêques. » Ibid, § G5. Mais, le xviiie siècle fit une guerre à mort au christianisme : > les philosophes le poursuivirent comme un ennemi capital, » et ils s'élevèrent même de la haine du christianisme jusqu'à la haine personnelle contre son divin auteur. » Ibid, § C4. Cf. Fragments sur la France, t. m. Dès lors, il y a dans la Révolution un caractère satanique : Qu’on se rappelle les lois, les mesures officielles, tout cela sort du cercle ordinaire des âmes. » F.t maintenant, ajoute-t-il que les grands excès ont disparu… les législateurs n’ont-ils pas prononcé ce mot isolé dans l’histoire : La nation ne salarie aucun culte. » Considérations, c. V

Ainsi s’explique la Dévolution. Elle est d’abord le châtiment de la France infidèle à sa mission. Mais en même temps la protection de Dieu est visible sur elle. Dieu a, sans contredit, donné à la France le succès des armes : il veut donc la sauver. S il la châtie, c’est pour la guérir. C’est du reste une loi générale de sa providence : « Tout châtiment a une vertu rédemptrice, et où le sang coule l'âme humaine a des chances de se retremper. Ibid., c. m. Combien donc les puissances de l’Europe se sont trompées sur la France I combien elles ont médité des choses vaines, i Ibid., c. 11.

Quel est exactement le décret divin sur la France, sur l’Europe ? Nul ne le peut dire avec certitude. Cependant tout annonce que l’ordre de choses établi en France ne peut durer. et que l’invincible nature doit ramener la monarchie. - Ibid., e. viii. I.a République ne peut durer. Elle est une folie dans son principe, et ses succès extérieurs ne doivent pas faire illusion sur sa durée. Ibid., c. [V. Toutes les raisons imaginables mréunissent pour établir que le sceau divin n’est pas