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LEGRAND.


naire à Issy et il y mourut le 21 juillet dans une grande | réputation de science et de prudence. « Sous des dehors simples et communs, dit Picot dans la Biographie universelle d’après les souvenirs de M. Émery, il cachait un sens exquis, des connaissances très étendues. Ses réponses sur les questions les plus délicates étaient sages et lumineuses, sa piété était solide et vraie, son caractère bon et conciliant, son commerce aussi sûr qu’agréable. » Hurter, dans son Nomenclator literarius, 2e édit., t. v, p. 62, l’appelle vir vere dodus et modeslus.

M. Legrand commença par donner une nouvelle édition des Prælectiones theologicse de Deo ac divinis attributis ad usum seminariorum et examinis ad gradus theologicos preevii accommodatæ, publiée sous le nom de Tournely par M. Simon-Pierre de la Fosse. Cette édition en 2 vol. in-12, Paris, 1751, n’a pas moins de 400 pages d’additions importantes qui concernent surtout l’examen de plusieurs systèmes d’athéisme, les preuves de l’existence de Dieu, la science de Dieu et les divers moyens proposés par les théologiens pour la concilier avec la liberté humaine. Cette édition a été reproduite dans le t. vii du Cursus theologise de Migne.

— Comme ses deux confrères, MM. de la Fosse, et de Montaigne, il publia lui aussi sous le nom de Tournely un Tractatus de incarnalione Verbi divini, quo ese conlinuantur theologicse prælectiones, quas usui seminariorum et præviis ad gradus theologicos examinibus accommodare adorsus est H. Tournely, Paris, 1750, 2 vol. in-12 ; la 2e édition augmentée, ne porte plus le nom de Tournely, Paris, 1774, 3 vol. in-12 (reproduite dans Migne, t. ix, du Cursus theologise). — Il n’a pu donner que le premier volume de son Tractatus de Ecclesia Christi, in usum alumnorum sacrse Facultatis Parisiensis auctore unoe Parisiensibus theologis, in-8°, Paris, 1779. Au commencement du second volume, interrompu par la mort de l’auteur, étaient traitées les notes de l’Église, et à l’occasion de la note de sainteté, sont développées des notions sur le miracle, et le moyen de discerner les vrais miracles d’avec les faux. Cette partie du t. n a été éditée à part en 1820, in-12 de 34 pages, et insérée dans le t. xxiii du Cursus Scripturse sacrse de Migne. Ce qui concerne la nature et l’antiquité de l’Église se trouve au t. iv du Cursus theologise. M. Legrand avait conçu le projet d’un grand traité de la religion, mais il ne put écrire que les premières dissertations qui avaient pour objet l’athéisme en général et l’existence et les attributs de Dieu. La preuve de l’existence de Dieu sur laquelle il insiste est tirée de la nécessité de son être. Cette œuvre inachevée se recommande par la profondeur de la doctrine et la clarté de l’exposition ; elle resta inédite jusqu’en 1810 ; M. Émery engagea M. Jean Montaigne à la publier en la faisant précéder d’une notice de M. Legrand. L’ouvrage parut sous le titre De exislentia Dei, opus posthumum I). J.ei/rand, quondam doctoris sacrse Facultatis Pariiiensts, ln-8°, Paris, 1812.

La réputation de science de M. Legrand dans l’ancienne Faculté de théologie de Paris fut surtout établie par les censures qu’il rédigea au nom de cette Faculté sur V Histoire du peuple de Dieu du I’Bel ruyer, sur l’Emile de J.-J. Rousseau, et le Béltsatre de Marmontcl. On y trouve eu germe les traités de la religion et de rf’.<_ ! lisr. Le I’..1. Herruyer (1681-1758) avait [ail paraître successivement sou Histoire du peuple’liDieu. La I" partie depuis son origine Jusqu’à la venue du Messie, 7 vol. in-4 ii, Paris, 172X. 2- édit.. 8 vol. m l". 1734 nuise a l’Indu le 8 mai 1734). les

deux autre, parties parues elai destineuient : Histoire

du peuple île Dieu iirpnis lu naissance du Messie jusqu’à In fin de lu synagogue, i In- 1° ou 8 in-12, La I lave (Paris), 1753 ; Histoire du peuple de Dieu, troisième

partie, on Paraphrase dis Epttres des apôtres d’après

le commentaire latin du P. Hardouin, 2 in-4°, La Haye (Lyon), 1757. Ces deux dernières parties furent mises à l’Index en 1755 et 1758. Ces condamnations prémut Hissaient les fidèles en général contre le danger de ceouvrage. Mais comme elles ne signalaient en particulier aucune de ses erreurs, la Faculté de théologie de Paris jugea opportun de publier une censure motivée et chargea M. Legrand de la rédiger. La censure parut en deux parties : la première, au mois de juin 1762, portant sur 93 propositions classées sous cinq titres principaux ; la seconde, au mois d’août 1763, contenant 230 propositions divisées également en cinq sections. Sauf la note d’hérésie infligée à quelques propositions qu’on trouva trop sévère à Rome, l’ensemble fut généralement approuvé et servit aux directeurs du séminaire de Besançon à rectifier les erreurs répandues dans cet ouvrage pour la nouvelle édition qu’ils firent paraître en 1828, en 10 volumes, avec l’approbation de l’archevêque, le cardinal de Rolian.

Plus parfaite fut jugée la censure de YÊmile de J.-J. Rousseau : Determinatio sacrse Facultatis Parisiensis super libro cui titulus : Emile ou de l’Éducation, Censure de la Faculté de théologie de Paris contre un Hure qui a pour titre : Emile ou de l’Éducation, in-4°, Paris, 1763 ; réimpression in-4°, en 1766 et in-8°, en 1776 ; reproduite par Migne, Cursus theologiæ, t. ii, col. 1111-1248. Les erreurs de l’Emile sont rapportées à sept chefs principaux : Dieu et la religion naturelle ; la possibilité et la nécessité de la révélation ; les caractères de la révélation ; les moyens de la connaître ; les miracles et les prophéties ; la doctrine révélée. L’examen se termine par des observations sur le système d’éducation proposé dans YÉmile et les principes de l’ouvrage sur la souveraineté du peuple.

Les approbations qui accueillirent cette Censure n’empêchèrent pas le rédacteur des Nouvelles ecclésiastiques de l’attaquer dans son numéro du 16 mai 1763. La feuille janséniste ne pouvait manquer de s’élever contre la doctrine de la Faculté, notamment sur la volonté générale que Dieu a de sauver tous les hommes, sur le sort des enfants morts sans baptême, etc. A cette attaque, M. Legrand répondit par six lettres publiées successivement en 1763 et recueillies sous le titre d’Observations sur quelques articles de la Censure de la Faculté de Paris contre le livre intitulé Emile ou de l’Éducation, ou Lettres de M*** D. D. L. F. D. T. D. P. (docteur de la Faculté de Paris) à M*** D. C. à l’occasion de la feuille du 16 mai dernier des N. N. E. E. (Nouvelles ecclésiastiques), brochures de 16 et 126 p., in-4°, Paris, 1763. Ces réponses parurent aussi sous le titre : Lettres intéressantes aux amis de la vérité, in-4° et in-12, Paris, 1763.

C’est également à M. Legrand qu’on doit la Censure de la Faculté de Paris contre le livre de Marmontel, qui a pour titre Bélisaire, in-4°, Paris, 1767. On y condamnait quinze propositions ramenées à ces quatre chefs : le salut des païens ; le sentiment naturel comparé à la lumière de la foi, la tolérance universelle par rapport à la religion et au salut, enfin la nature et la certitude de la religion établie par J.-C,

La censure des 15 propositions était suivie d’une déclaration doctrinale sur la tolérance civile.

Peu de temps après paraissait une Collectio Ihesium

in diversis untversttattbus ac scholts orbls cathollci pro fiui/natarum, a pauris abhtnc annis. clrca prsscipua théologie mfurls canontet dogmata, |n-8°, Pans.

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