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LEFÈVRE D’ÉTAPLE — LEGE1

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grès et décadence de l’hérésie de ce siècle, Rouen, 1623, surtout le t. VII, c. m m[.

III. Travaux.

Les notices littéraires d’Kllies Du Pin, Uibliothé quedes auteurs ecclésiastiques, XVIe s. ; Fabricius, Bibliotheca latina médite et infimæ tetatts, Hambourg, 1734, t. il, p. 418 sq., et autres sont toutes très incomplètes et absolument insuffisantes. — La première monographie sérieuse est celle de K. II. Graf, Essai sur la vie et les écrits de Jacques Lefévre d’Êtaples, Strasbourg, 1842, reprise et très remaniée dans deux longs articles de la Zeitschrift fur die hislorische Théologie, 1852, t. xxii a, p. 1-86 ; 165-237 : Jacobus T’aber Slapulensis, Ein Beiirag zur Geschichte der Reformalion in Frankreich, c’est à ce travail que se rapportent nos rélèrences. Pour mémoire : De Sabatier Plantier, Lefévre d’Élaples, Montauban, 187U ; J. Barnaud, Jacques Lefévre d’Etaples, Cahors, 1900. — -Il y a surtout à prendre dans les ouvrages généraux relatifs à la Réformt en France ; mentionnons seulement : E. Doumergue, Jean Calvin, Les hommes et les choses de son temps, Lausanne, 1899 et années suivantes, surtout, t. i, I. II, c. h : Le protestantisme fabrisien, p. 78-112 ; t. IV, c. ii, Nérac, et les appendices iv et v ; ! ’.. Doumergue fait naturellement de Lelèvre le père du protestantisme français. En sens inverse P. Imbart de la Tour, Les origines de la Réforme, Paris, 1905 et années suivantes surtout t. ii, t. III, c. h et m ; t. IV, c. m ; t. iii, I. I, c. n ; t. II, c. i, ii, iii, a réagi, peut-être trop fortement, et montré le caractère singulier de Lelèvre. — Pour l’histoire du mouvement intellectuel, voir aussi L. Delaruelle, Études sur l’humaniste français Guillaume Budé, Paris, 1907 ; A. Humbert, Les origines de la théologie moderne, Paris, 1911, p. 148-165 ; la bibliographie de l’art. Clichtove. E Amann.

3. LE FÈVRE Nicolas, dominicain français. Né à Montfort, au diocèse de Chartres, en 1588, il n’avait que onze ans lorsqu’il prit l’habit de l’ordre, le 19 janvier 1599 ; il fit profession le 27 janvier 1604. Après avoir étudié à Saint-Jacques de Paris, il alla conquérir ses grades devant la faculté de Bourges où il fut promu docteur en théologie. Le chapitre général de son ordre, réuni à Toulouse en 1628, lui reconnut le titre de maître. A la fois prédicateur en renom et administrateur habile, il gouvernait en 1631, en qualité de prieur, le couvent de Chartres. Il créa de nouveau, pour ainsi dire, le couvent de la Rochelle, que les protestants avaient complètement ruiné, et il en fut le premier prieur. Au même titre, il fut placé à la tête du couvent d’Angers. En 1650, il fit partie du chapitre général, tenu à Rome, en qualité de définiteur de la province de France. De retour à la Rochelle, il y mourut en 1653, âgé de 65 ans. En outre de quelques écrits de caractère plutôt historique, le P. Le Fèvre a laissé : 1° Doctrinæ orthodoxse fidei seu symboli D. Athanasii Alexandrim episcopi erudita et dilucida exposito, ex sparsis S. Thomse Aquinatis angelici operibus excerpta, in-24, Paris, 1631 ; 2° La défense du S. Rosaire et chapelet de la très heureuse toujours vierge Marie. Œuvre contenant tout ce qu’on peut traiter sur ce sujet. Le pouvoir et la manière d’établir cette dévotion. Les bulles, brefs et autres lettres émanées en sa faveur, in-4°, La Rochelle, 1646 ; 3° Manuale ecclesiasticum historicum de Christo nato ad 1646, 12 in-8° La Rochelle. 1646. Enfin, il aurait composé Libellus contra quamdam illuminatorum sectam anno MDCXXXII Carnuti pullulantem, ms. En effet, dans son Manuale ecclesiasticum, p. 477, il dit : Anno 1632 in nativo convenlu priorem agens, ut pro meo munere illorum deliramenta rcfellerem, concionibus mihi per Adventum operam dedi, deque illis libellum confeci. Plus haut, il avait dit que ces illuminés sont ceux que l’on appelle en Espagne les Adombrados et qui prétendent être arrivés à un tel degré de perfection, qu’ils sont au-dessus de toute loi.

Echard, Scriptores ord. pried., Paris, 1719, t. i, p. 576 ; Supplementum novissimum.

R. Coulon.

LE GAUDIER Antoine, théologien ascétique français et l’un des maîtres de la vie spirituelle. Né

à Château-Thierry, le 7 janvier 1572, il fut admis au noviciat de la Compagnie de Jésus le 24 septembre 1589. Recteur du collège de Liège, professeur de théologie morale à l’Université de Pont-à-Mousson, puis au collège de La Flèche, maître des novices à Paris, il donna partout l’exemple d’une éminente sainteté et d’une prudence merveilleusement éclairée dans les voies de la spiritualité, en dehors de toute tendance proprement mystique. Les ouvrages qu’il a publiés sont de véritables traités de théologie ascétique, d’une lecture souvent ardue en raison même de leur profondeur et de leur rigueur démonstrative » mais d’une valeur doctrinale de tout premier ordre. Tels sont : 1° De sanctissimo Christi Jesu Dei et hominis amore opusculum parœneticum in quo ejus amoris causée praxis et fructus exponuntur, Pont-à-Mousson, 1619, ouvrage réimprimé à Cologne, à Mayence, et traduit aussitôt en français par Nicolas Constant, sur l’ordre d’Antoine de Lenoncourt, primat de Nancy, pour servir de manuel de spiritualité, aux religieuses de la Congrégation de Notre-Dame, sous ce titre : Petit traité du très saint Amour de Jésus-Christ, Reims, 1620. Il existe aussi une traduction française du P. Jean Bachou, Paris, 1649, et une traduction anglaise : The love of our Lord, Derby, 1858, par le P. Tickell. — 2° Le vera Christi Jésus Dei et hominis imitatione, Paris. 1620, traduit par le P. Michel Salin : De la parfaite imitation de Jésus-Christ, Paris, 1630. Dès 1621, les éditions se multipliaient à Paderborn, Cologne, etc. Une traduction allemande, parue à Munster en 1721, porte simplement le titre : Nachfolgung Christi. — 3° De Dei præsentia, Paris, 1620, réimprimé à Cologne en 1622, traduit en français par S. Hardy : De la présence de Dieu, Paris, 1621. — 4° Praxis medilandi a B. P. Ignatio Soc. Jesu fundatore traditee explicatio. Paris, 1620, ouvrage fort répandu dans les communautés religieuses sous ce titre : La pratique de l’oraison mentale, traduction de Sébastien Hardy, Paris, 1622.

— 5° Inlroductio ad solidam perfectionem per manuduclionem ad S. P. N. exercitia spiritualia integro mense obeunda, Paris, 1642, traité maintes fois réimprimé à Munich, 1656 ; Lyon, 1664, 1685, etc. — 6° De natura et statibus perfectionis opus posthumum, Paris, 1643. Cet ouvrage, où la pensée se présente sous une forme remarquablement condensée, est un chef-d’œuvre de doctrine et de sagesse spirituelles, un résumé à la fois succinct et complet des principes de la théologie ascétique appliqués à l’état religieux. La meilleure édition est celle du P. J. Martinov : De perfectione vitæ spiritualis, 3 in-8°, Paris, 1856-1858. Une traduction française a été publiée par le P. S. Bizeul : De la perfection de la vie spirituelle, 4 in-12, Bruxelles. 1909. Le P. Le Gaudier est mort à Paris, le 14 avril 1622.

Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésur, t. iii, col. 1265-1268 ; Hurter, S’omenclator. 3’édit., t. iii, col. 906.

P. Bernard.

LEGET Antoine († 1728), fut professeur de théologie, puis supérieur du séminaire fondé à Aix par le cardinal Grimaldi. Il fut accusé d’enseigner le jansénisme et il prétendit garder son indépendance à l’égard des archevêques d’Aix. VintimiUe, alors archevêque d’Aix. condamna quelques-uns de ses écrits et un arrêt du Conseil du 10 juin 1710 déclara Leget soumis à la juridiction de l’Ordinaire. En 1715, Leget vint dans le diocèse de Paris où il se déclara contre la bulle, et, après la mort de Louis XIV. Xoailles lui donna un emploi dans le diocèse de Paris. Il mourut le 2 l mars 1728. — Il composa Les véritables maximes des saints sur l’amour de Dieu, tirées de l’Écriture et des saints Pères, in-12. Paris, 1699 ; Leget attaque très vivement les thèses de Fénelon. — Devoirs des confesseurs dans l’administration du sacrement de pénitence^