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LUDOVIC COLINI — LLLLK


niens, Rome, 1874. Après avoir exposé brièvement l’influence de la doctrine bonaventurienne dans les divers conciles œcuméniques, l’auteur établit longuement l’harmonieux accord de la théologie du Docteur séraphique avec les constitutions dogmatiques du concile du Vatican.

Archives du couvent de Sainte-.Marie-des-Anges, Assise ; Constantino da Valcamonica, O. M., L’ordine serafico nel concilia Vatican », Venise, 1872, p. 32, 43 ; Basilio da Greccio, O. M., Orazione funèbre letla nella chiesa del collegio di S. Antonio, il 12 ottobre ISS9, celebrandosi il générale capifoto, Quaracchi, 1890, p. 8, 9.

E. Longpré.

    1. LUESKEN Jean##


LUESKEN Jean, jésuite allemand, né à Paderborn, en 1645, enseigna d’abord la philosophie, puis se livra aux travaux du ministère et excella dans la controverse. Sur la maxime mise en cours par les protestants : Cujus est regio, illius est relrgio, il a laissé un solide ouvrage : Verum veri Evangelii ministerium, Hildesheim, s. d., Cologne (1707). Il mourut à Paderborn en 1708.

Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. iv, coi. 174 ; Hurter, Komenclator, 3e édit., t. iv, col. 711.

P. Bernard.

    1. LUGO (François de)##


LUGO (François de), jésuite espagnol, frère du cardinal Jean de Lugo, né à Madrid en 1580, admis au noviciat de Salamanque en 1600, fut longtemps professeur de philosophie et de théologie en Espagne et au Mexique, puis théologien du général de la Compagnie de Jésus à Rome. Il mourut à Valladolid en 1652. Théologien de grand mérite, il a publié d’intéressants ouvrages, parmi lesquels il faut signaler : De principiis moralibus actuum humanorum, Elvire, 1642 ; Theologia scolastica de Deo, de Trinitate, de Angelis, Lyon, 1647, in-fol. ; De septem Ecclesiæ sacramentis, in-4°, Venise, 1652.

Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. iv, col. 175 sq. ; Hurter, Nomenclator, 3 8 édit., t. iii, col. 911.

P. Bernard. LUGO (Jean de), l’un des maîtres de la théologie scolastique moderne, né à Madrid, le 25 novembre 1583, entré dans la Compagnie de Jésus en 1603. Après avoir enseigné pendant dix ans la philosophie et la théologie à Valladolid, l'éclat de son talent le fit appeler à Rome où pendant vingt ans il occupa la chaire de théologie au Collège romain, avec une si grande célébrité que des copies de son cours étaient demandées au loin comme une rare faveur par de savants théologiens. Le pape Urbain VIII, qui aimait à consulter les ouvrages du P. Jean de Lugo, le tenait en si haute estime que, sans avoir laissé en rien pressentir ses intentions, il le nomma cardinal le 14 décembre 1643. Il fallut un ordre formel pour l’obliger à accepter une dignité si contraire aux tendances les plus profondes et les plus chères de son humilité. Rien ne fut changé à son genre de vie ; même simplicité, même affabilité. De ses modestes revenus, il ne retenait pour lui que le strict nécessaire ; tout le reste était pour les pauvres, à qui chaque jour il distribuait des vivres, de l’argent, des remèdes, entre autres du quinquina dont les propriétés médicales venaient d'être découvertes et que le peuple appela longtemps « poudre de Lugo ». Son plus vif regret fut de renoncer alors à l’enseignement de la théologie. Il continua toutefois la publication de ses ouvrages qui s'étendent à toutes les questions de la morale et de la dogmatique, dans l’ordre classique des matières.

La première édition complète des œuvres du cardinal de Lugo : Opéra omnia, Lyon, 1652, 7 vol., in-fol., est assez défectueuse. Une nouvelle édition, très correcte et très soignée, parut à Venise, en 1718, reproduite en 1751, 7 vol., in-fol. Cette édition comprend : 1. 1 et ii, Disputationes de jure et justifia, œuvre remarquable

entre toutes ; t. iii, Disputationes scholasticte et morales de virtute fidei diuinw ; t. iv, Disputationes scholasticw de incarnatione ; t. v, Disputationes scholasticæ el morales de sacramentis in génère ; de venerabili eucharistine sacramento et de sacrosancto misses sacrificio ; t. vi, Disputationes scholasticw et morales de virtute et sacramento pœnilentiæ ; item de suffragiis et indulgentiis ; t. ii, Hesponsa moralia. L'édition de Paris, 1868, suit, pour les mêmes matières, un ordre différent. — Il fallut un ordre exprès des supérieurs pour déterminer ce savant homme à publier ses premiers traités et ce furent les instances du cardinal Pallavicini, son plus brillant et son plus cher disciple, qui seules le décidèrent à livrer à l’impression ses Responsa moralia. Plusieurs ouvrages inédits sur l'âme, la philosophie, la logique, la Trinité, la vision intuitive, sont dispersés aujourd’hui dans les bibliothèques de Madrid, de Salamanque, de Carlsruhe, de Malines, etc.

Toutes ces œuvres n’ont rien d’une compilation qui ressasse, dans un ordre nouveau, des choses déjà dites : elles portent la marque très personnelle d’un génie indépendant et original, mais prudent et profond. Les opinions des divers auteurs sont sommairement relatées : Lugo s’attache surtout à dégager le fond de sa pensée, à présenter le fruit de ses propres méditations. Un autre caractère de son enseignement vivant et pratique est l'étroite union de la théologie morale et de la théologie dogmatique, celle-ci servant de base à celle-là. Pour l’une comme pour l’autre, la même simplicité géniale dans la méthode qui va droit aux principes d’où sortiront ensuite, comme d’elles-mêmes, les applications. Il est intéressant de lire à ce sujet les dernières lignes de la préface de son De justilia et jure.

La lumineuse pénétration de sa pensée n’est pas toujours exempte d’un excès de finesse et de subtilité. Esprit hardi dans sa prudence, comme tous les esprits équilibrés et puissants, il n’a pas craint de s’engager, en terrain libre, dans des voies nouvelles. Il a son système à lui sur l’objet formel de la foi, sur l’union hypostatique, sur le mystère eucharistique, et ces théories, toujours étudiées et discutées, ont résisté au temps. Le fond même de sa doctrine n’en est pas moins d’une solidité à toute épreuve : parmi les théologiens du xvie et du xviie siècle, Lugo tient une place hors de pair, à côté, sinon au-dessus de Suarez. « Après saint Thomas, a écrit saint Alphonse de Liguori, il n’y a rien d’exagéré à le mettre au premier rang parmi tous les autres théologiens, tant les raisons personnelles et neuves qu’il apporte à la solution des questions vont à la racine de la difficulté et ne se laissent point aisément réfuter. » Theol. moralis, l. III, n. 552. Ce grand théologien mourut à Rome, le 20 août 1660, à l'âge de soixante-dix-sept ans ; il demanda la faveur d'être enseveli aux pieds de saint Ignace.

Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t- iv, col. 175-181 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iii, col.911-915 ; Andrade, Varones illustres, t. v, p. 221-244.

P. Bernard.

    1. LULLE Raymond (Le bienheureux)##


LULLE Raymond (Le bienheureux), fécond écrivain surnommé le Docteur illuminé (1235 7-1316).

I Vie. — II Écrits (col. 1088). — III Doctrines (col. 1112). — IV Le souvenir de Ravmond Lulle (col. 1134).

I. Vie.

La vie de Raymond Lulle est connue principalement par la Vida coetania dont le texte catalan conservé au British Muséum, ms. add. 16 432, f » 25, a été édité par M. Salvador Bové dans le Bolelin de la Real academia de bumas Letras de Barcelona, Barcelone, 1915, t. xv, p. 89-101 et reproduit dans ieBoletide laSocielatvrqueologicaLuliana (B.A.L.), Pal ma, 1915, t. xv, p. 349-357. Le texte latin, légèrement divergent, et dont une édition critique fait défaut, se trouve dans les Acla Sanct-jrum, juin, t. v, Anvers, 1709, p. 660-668, sous le titre suivant : Vita ab anonymo coœvà scripla, ipso Bealo adhuc superstite ; il se trouve aussi dans