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LOUIS DE LA CONCEPTION — LOUIS DE II. ANDRE

de la Sanlissima Trinilad, Alcalà, 1706, t. ii, p. 475 ; Melchior du Saint-Esprit, Diamante trlnittwto, Madrid, 1713, p. 479 ; Michel de Saint-.Ioseph, Bibliographia critica sacra et prophana, Madrid, 1711, t. iii, p. 232 ; Barbosa Machado, Bibliutluca lusitana, Lisbonne, 1752, t. iii, p. 193-195. Antonin de l’Assomption, Diccionario de escrilores trinitarios de Espafla y Portugal, Rome, 1898, t. i, p. 193-195 ;

A. Palmieri.

    1. LOUIS DE LA CROIX##


4. LOUIS DE LA CROIX, frère mineur (15661633), originaire de Bragance en Portugal entra chez les mineurs déchaussés de la province espagnole dite de Saint-Gabriel. Il fit de fortes études à Alcalà, et ses heureuses dispositions le firent choisir pour accompagner à Rome, en qualité de secrétaire, le procureur général de sa congrégation. De là il fut envoyé dans la province méridionale de Saint-Nicolas, d’où il passa dans celle de Naples pour la gouverner ; il était en même temps supérieur du grand monastère des clarisses. Sa charge expirée, il revenait à Rome et était nommé préfet du collège des pénitenciers de SaintJean de Latran, où Grégoire XV le prenait pour lui confier les fonctions de vicaire général des réformés (7 décembre 1622). Cette charge ayant été abolie en 1624, par Urbain VIII, le P. Louis reprenait son ministère au Latran, en attendant d’être renvoyé à Naples comme provincial. Il devait retourner en Espagne pour y mourir ; le chapitre général de 1633 avait été convoqué à Tolède et c’est en s’y rendant qu’il s’endormit pieusement dans le Seigneur au couvent de Saragosse, le 9 mai de ladite année, à l’âge de soixante-sept ans. Le P. Louis laissait, achevé pour l’impression et déjà approuvé par les censeurs, un ouvrage consacré aux privilèges accordés aux pays soumis à la couronne d’Espagne, Disputationes morales in ires bullas aposlolicas Cruciatæ, Defunctorum et Compositionis, in quibus potiores doctrinse moralis difficultates… resolvuntur, adjecta appendice de opinionum electione, in-4°, Lyon, 1634. Wadding, qui avait pris soin de le publier, se proposait d’éditer un autre volume de Disputationes in bullam Cœnje domini, mais il n’a pas vu le jour, non plus que le Tractatus de piis legatis relictis fratribus minoribus, où étaient exposées les conditions sous lesquelles il est permis aux franciscains de recevoir des héritages. La bibliothèque Barberine conserve un Tractatus de Jubilœo manuscrit. On signale encore du P. Louis des Dubia moralia, qu’il avait dû trancher comme pénitencier.

Wadding-Sbaraglia, Seriplores ordinis minorum, Rome 1806 ; Jean de Saint-Antoine, Bibliotheca universa franciscana, Madrid, 1732 ; Nicolas Antoine, Bibliniheca hispana nova, t. H, Madrid, 1788.

P. Edouard d’Alençon.

    1. LOUIS DE DOLE##


5. LOUIS DE DOLE, frère mineur capucin († 1636), appartenait à la famille Bereur, une des meilleures de l’antique capitale de la Franche-Comté. Entré en religion à seize ans, il occupa toutes les dignités de sa province, jusqu’à celle de provincial, qu’il remplit de 1635 à 1635. Prédicateur, il connut le succès, et c’était à la suite d’un carême qu’il prêcha à Jussey, en 1622, que les habitants fondaient le couvent des capucins. Comme la plupart de ses confrères, le P. Louis fut un ardent patriote et un sujet fidèle de la couronne d’Espagne ; aussi le vit-on prendre une part active à la défense de Dôle, assiégée par le prince de Condé. Ce siège mémorable, mais inutile, dura quatre-vingts jours, pendant lesquels, au dire d’un chroniqueur, « il ne quittoit quelquefois la courvée que pour accourir au secours des âmes. » Il ne survécut que peu de semaines à la délivrance de la ville, et mourut le 29 août 1636.

Jeune encore, le P. Louis avait été appelé à suppléer le lecteur de philosophie et, il le dit lui-même, sept ans de sa vie furent consacrés à enseigner la phi losophie et la théologie ; on veut aussi qu’il ait professé à l’université de Dôle. Il suivait attentivement les controverses qui divisaient alors les théologiens au sujet de la coopération divine aux opérations de la créature. D’après la thèse qu’ils défendaient, il les partageait en deux groupes, les prædeterminantes et les assertores scienlise médise. Pour lui, leurs divisions n’avaient d’autre source que l’opinion erronée, , pensait-il, des uns comme des autres sur la nature du concours divin, et, reprenant une doctrine jadis soutenue par Durand de Saint-Pourçain et quelques-uns de ses contemporains, il refusait d’admettre la nécessité de la coopération immédiate de Dieu dans l’ordre naturel. L’enseignement du lecteur des capucins n’avait pas été sans donner lieu à des controverses ; pour le défendre, il publia, après trois ans d’hésitation, sa Disputatio quadriportita de modo conjunctionis concursuum Dei et creaturse ad actus liberos ordinis naturalis, preesertim autem ad pravos, adversus prsedeterminantium et assertorum scientiæ medisemodernorum opiniones, in-4°, Lyon, 1634. Cet ouvrage avait été longuement et soigneusement examiné tant par des théologiens de l’ordre que par des étrangers et plusieurs de ces censeurs se déclaraient convertis par cette lecture, à la thèse de l’auteur qu’ils avaient jadis combattue. Denis de Gênes rapporte que le P. Louis et son livre furent hautement loués par un grand nombre, fere omnes, de docteurs des universités d’Espagne et de Bourgogne ; les contradicteurs ne furent pas moins nombreux et, aujourd’hui, personne ne soutient plus l’opinion qu’il voulait appuyer sui un canon du concile de Trente, Sess. vi, can. 6. Jean de Launoy consacrait à cette question son premier opuscule imprimé, Syllabus rationum quibus causa Durandi de modo conjunctionis concursuum Dei et creaturse defenditur et inofficiosa quorumdam censura repellitur, Paris, 1636 ; il y résume les arguments de Louis de Dôle et renvoie à son ouvrage.

Denis de Gènes, Bibliotheca scriptorum ord. fr. mincapuccinorum, Gènes, 1680 ; Michaud, Biographie universelle ; Morey, Les capucins en Franche-Comté, Paris, 1882 ; Hurter, S’cmenclator, 3e édit., t. iii, col. 641.

P. Edouard d’Alençon.

    1. LOUIS DE FLANDRE##


6. LOUIS DE FLANDRE, (f veis 1750). ainsi nommé en raison de son pays d’origine, était né à Ostende. Jeune encore, il passa en Espagne où il entra chez les frères mineurs capucins de la province de Valence. Il y remplit les fonctions de lecteur en théologie et les charges de définiteur et de provincial. Il était en outre qualificateur de l’Inquisition espagnole près des tribunaux de Valence, Murcie et Majorque. Écrivain fécond, le P. Louis publia en langue vulgaire des discours, des vies de saints, des traités de théologie et de piété, comme El catecismo en pratica, con su theologia y una suma de la doctrina christiana, in-4°, Orihuela, 1727 ; ce volume porte la mention de tomoprimero, nous n’avons pas rencontré le second. Le seul ouvrage latin que nous connaissions de lui a pour titre Yarii dialogi et catéchèses de intima, reali et mulua conjunctione digne communicantis cum anima Christi Domini, etiam destructis speciebus eucharislicis, in-4°, Valence, 1735 ; il y défend, contre un adversaire anonyme, la thèse, que soutenait alors le cardinal Cienfuegos, sur l’union qui s’opère entre le Christ et le communiant. Voir Cienfuegos, t. n. col. 2511. Le P. Louis séjourna assez longuement dans l’île de Majorque, où il se prit d’admiration pour le bienheureux Raymond Lulle. Le premier témoignage de la vénération qu’il lui voua se trouve dans une Oracion parenetica y panegirica que dixo en 30 de junio de 1737 a honra dei martirio dei B. Raymundo-Lullio. in-4°, Palma, 1738. Pour faciliter l’étude des ouvrages du Docteur illuminé, le P. Louis publia suc-