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841 LITURGIE. LES HÉRÉTIQUES ET LES ALTÉRATIONS DE LA LITURGIE 842

Paul de Samosate au iiie siècle, qui niait aussi la divinité de Jésus-Christ, fait supprimer ces cantiques pour les remplacer par d’autres de sa composition. Eusèbe, H. E., VII, xxx, ibid., col. 713.

La querelle de la Pàque, nous l’avons dit, porte tout entière sur une question liturgique, et ceux qui ne voulurent pas accepter la date fixée par l’Église, se séparèrent d’elle et furent appelés quartodécimans parce qu’ils continuèrent à célébrer la Pàque le 14e jour de la lune de mars, avec les juifs.

Les aquariens tirent leur nom de leur prétention de ne consacrer à la messe que de l’eau, à l’exclusion du vin. Voir Mgr Batifïol art. Aquariens dans Dict. d’archéol., 1. 1, col. 2648-2654, et L’Eucharistie, 5e édit., p. 238, 242, 249.

Saint Cyprien accuse les hérétiques ou schismatiques de son temps d’établir une liturgie qui n’est pas celle de l’Église : Constituere audent aliud altare, preeem alleram illicitis verbis facere. De unit. Ecclesiæ, édit. Hartel, p. 83.

Saint Ignace avait déjà insisté vivement sur ce point dans ses lettres.

La controverse sur la rebaptisation au iiie siècle dépend aussi d’une coutume liturgique.

Nous avons constaté, en parlant des doxologies, que les ariens se servirent de la liturgie pour colporter leurs erreurs. Cf. col. 831, et notre article Ariens, dans Diclionn. d’archéol., t. i, col. 2814-2819.

Les nestoriens conservèrent avec le plus grand soin leur liturgie qui est en substance, celle du ve siècle. Ils refusèrent énergiquement d’admettre les additions et les modifications qi i furent apportées plus tard dans la liturgie. Le témoignage de leur liturgie est donc d’une importance particulière comme preuve d’antiquité. C’est ce qui a été démontré en particulier par l’abbé Paulin Martin. Cf. Saint Pierre et saint Paul dans l’Église neslorienne. Offices en leur honneur, in-8°, Amiens, 1875, et du même, Les origines de l’Église d’Édesse et des Églises syriennes, dans Revuedes sciences ecclésiastiques, t. lviii, 1888, p. 304.

Les eutychlens, qui ne croient pas aux deux natures en Jésus-Christ, ont altéré le rite de la commixtio, après la fraction, avec des paroles qui favorisent leur hérésie. Neale, East-Church, introd., t. i, p. 521. Les Arméniens eutychiens célèbrent aussi avec le vin sans mélange d’eau, ce rite signifiantles deux natures en Jésus-Christ. Ibid., t. i, p. 475.

On se rappelle que nous avons déjà cité cette oraison de la liturgie romaine, empruntée au lt’onien, et qui souligne l’importance de mélange de l’eau au vin dansJ’eucharistie, Deus qui humanæ substantiæ.

Au ve siècle, saint Augustin prouvera l’existence du péché originel contre les pélagiens par les exorcismes du baptême, la nécessité de la grâce et la doctrine de la prédestination par les prières de l’Église. L"/>., xcv, ccxvii, etc. P. L., t. xxxiii, col. 352 sq., 978 sq. Voir <i dessus, col. 808, les autres textes liturgiques que aux pélagiens et aux semi-pélagiens.

Pierre l< Foulon, patriarche d’Antioche, ayant ajouté au Trisagion que nous chantons au vendredi saint : Deus sanctus, forlis, immortalis, les mots qui cruciflxtu est prit nobis, une violente controverse

point : ce n’est qu’après <le vives tances que Rome laissa passer le formule Unus de Trinitate passus <st. Voir art. Hormisdas, t. vii, col. 171..h an II, t. viii. col. 58

I’hérésie iconoclaste attaquait le culte rendu aux

saints, aux images et aux reliques dans la liturgie.

eur adoptianiste fut une controverse presque

islvement liturgiste, Félix et Élipand B’appuyanl

surtout sur dis expressions de la liturgie moZS

défendre leur subordinatianisme, <.f. plus haut, col. 812.

Les discussions entre grecs et latins, qui durèrent pendant tout le Moyen Age, portent principalement, on le sait, sur des divergences liturgiques, l’insertion du Filioque au symbole, la portée de l’épiclèse, les azymes et divers rites de la messe et du baptême.

Les sectes du Moyen Age sorties du manichéisme, pauliciens, vaudois, cathares, albigeois, se montrèrent ennemis de la liturgie, comme de toute la tradition chrétienne. C’est l’hérésie que dom Guéranger appelle l’hérésie antiliturgique.

Mais ce furent surtout les protestants qui s’attaquèrent à la liturgie et leur réforme de la liturgie fut plus radicale que ne l’avait été celles d’aucune hérésie. Les précurseurs de la Réforme, Wiclef et Jean Huss, avaient déjà condamné plusieurs pratiques catholiques. C’est une page curieuse de l’histoire du protestantisme, et qui mériterait d’être étudiée en détaii que la façon dont les protestants se sont comportés envers la liturgie.

Les premiers réformateurs ne la rejetèrent pas en bloc. La réforme de la messe par Luther, en 1523, conserve encore les parties essentielles. La confession d’Augsbourg retient aussi la plupart des éléments. Mais elle commence à mêler, au chant et aux prières latines, les prières en allemand pour l’instruction du peuple. L’opinion de Mélanchthon est qu’il fallait changer le moins possible dans le culte extérieur. Calvin se montra beaucoup moins conservateur.

A partir de ce moment, le protestantisme obéit à la logique de l’erreur. Rejetant toute autorité, surtout celle de Rome, abandonnant de plus en plus les dogmes et les traditions catholiques, chaque secte protestante se créa une liturgie suivant sa fantaisie et l’on pourrait écrire une histoire des variations de la liturgie protestante comme on a écrit celle de ses variations dogmatiques. Rien n’a résisté à la critique protestante, ni les fêtes, ni la prière canonique, ni le rituel, ni la messe, ni les rites les plus sacrés et les traditions les plus vénérables. Leur service divin consiste dans le chant des psaumes en langue vulgaire, dans une prédication et dans une « cène » et quelques autres prières la plupart du temps sans aucune base traditionnelle. On trouvera les renseignements les plus essentiels à l’art. Kirchenagende, de la Protestantische Realencxjclopadie, t. x, p. 344-354, voir aussi à la table, t. xxii. p. 235.

En Angleterre, l’histoire de la réforme liturgique présente des caractères particuliers. Henri VIII maintint par acte du parlement les prières et cérémonies catholiques. Il se contenta de retrancher du pontifical le serment au souverain pontife que tous les évêques prêtent à leur sacre. Edouard VI, son fils et son successeur, introduisit une réforme beaucoup plus radicale, et donna aux anglicans un ordinal et un livre de prières communes, Book of common Prager ; Elisabeth, Jacques I er et leurs successeurs y ont apporté quelques changements. On sait l’importance qu’ont eue ces variations sur les ordinations anglicanes qui ont perdu par la leur validité ;

BoSSUet, Histoire des variations, t. VII, n. SI ; Rergirr

Dictionnalre </< Théologie, au mot Anglicans ; Le Brun, Liturgie des Luthériens, Liturgie d’Angleterre, etc., dans Explicatton de lu Messe, Paris, 172*’.. t. rv ; Abbé Bertrand le i a i our. Entreprises des hérétiques sur lu liturgie (il vise surtout les |ansénistes et les liturgies néo-gallicanes) dans Mémoire » liturgiques, s. I.n. d., (vers 1772), réimprimés dans les a tans complètes, par Migne, 1855, 7 volumes, (X i. Bertrand, Bibliothèque sulplclenne, t. m. p. 172-184 ; Dom G. institutions liturgiques. De lu Béforme pro testante du A i / itècle, t. i, p. 388 iq. ; M. Du Lac, LtturgU romaine et liturgies | 10, p. 17’.l iq. :

I ! BishOp i I I et, i dirard VI and thr Book 0/

common Prager, 1890.

la question’tes Ordinations anglicane » scia traitées pari