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LITURGIE. FORMULES LITURGIQUES


La bénédiction que l’évêque donnait autrefois à la fin de la messe peut être considérée comme formant une classe à part. Voir le DM. d’archéol., aux mots Bénédiction, BénédMions de l’eau, BénédMions épiscopales, Bénédictionnaire, t. ii, col. 670, 685, 716, 727.

La bénédiction est fondée sur ce principe bien souvent rappelé dans la liturgie que la création tout entière peut être consacrée d’une façon spéciale à Dieu. L’homme par le péché originel s’étant éloigné de Dieu, et ayant entraîné dans sa chute tous les êtres créés, peut revenir à son créateur par un acte de conversion, rentrer, par la grâce de Dieu, dans l’ordre surnaturel et y ramener avec lui les autres êtres. C’est pourquoi tous les biens de la terre, les champs, les arbres, les fruits, les maisons, tous les animaux, peuvent être bénits. Aussi le champ de ces bénédictions est en quelque sorte illimité et l’on trouve aujourd’hui dans les rituels des bénédictions pour un chemin de fer, pour le télégraphe, etc. Par la bénédiction, qui se’rapproche par là de l’exorcisme, les démons qui, par le péché, avaient pris possession de la terre sont chasses de ces éléments.

Il va sans dire que les protestants et, d’une façon générale, tous les hérétiques qui n’admettent pas les principes que nous avons exposés de la déchéance originelle, du pouvoir des démons sur la nature, qui en est la conséquence, et de la régénération surnaturelle, ont attaqué avec violence toutes les pratiques et les formules du rituel chrétien comme empreintes d’idolâtrie. Mais tout en admettant qu’il peut se rencontrer parmi ces bénédictions, comme parmi les exorcismes des formules qui sentent la superstition et la magie, il faut se rappeler que ces rites remontent à la plus haute antiquité et déjà dans le Sacramentaire de Sérapion et avant lui dans la Tradition apostolique d’Hippolyte, et dans les autres recueils de Constitut ions, c’est-à-dire au ive et au iiie siècle, on lit des bénédictions pour l’eau, pour l’huile, pour les fruits, etc.

Le premier, je crois, qui ait traité la question d’une façon un peu étendue est le jésuite, J. Gretser, qui dans ses Libri duo’le henediclionibus et lertius de maledictionibus, Ingolstadt, 1615, a répondu à Hospinianus, Daneau et autres protestants. Son ouvrage a quelque peu vieilli, mais il est encore Utile. l’aul-Maria Quarti a écrit un livre : De processionibus ectUsiaslicis et de liianiis sanctorum et de sacris henediclionibus, Rome, 1664 Le sujet a été repris et traité avec son érudition ordinaire par F. I’robst, Kirchliche Bene<liktionen ii. ihre Verwaltung, Tubingue, 18.")". Cf. Bénédiction, dans noire Dict. d’archéologie et de liturgie. Postérieurement à cet article, en 1909, A. Frank a publié sur le même sujet deux gros volumes in-8°, qui véritablement semblent épuiser la matière : Die kirchlichen Benediktionen im Mittelalter, Fribourg-en-B., 1909, 2 vol. in-8°. Voir aussi les articles Cendres, Cierges, Eau bénite, dans le Dict. d’archéol., t. ii. col. 3037-3011 ; t. iii, col. 1613-1622 ; t. IV, col. 16801690 ; el les traités sur les superstitions de Thiers et de Lebrun eilés plu » haut.

ExoreUmts, — L’exorcisme, comme la bénédiction, contient d’ordinaire un rite accompagné d’une formule. Le mot iÇopxlÇfe), faire jurer, adjurer, conjurer, a dans le langage chrétien un sens spécial, celui de chasser le diable. L’antiquité nous a transmis, soit dans les inscriptions, soit dans le texte des Pères et des auteurs anciens, mie quantité considérable de formules d’exorcismes, dont un bon nombre se retrouvent dans nos livres Liturgiques, surtout dans le rituel. Voir Exorcisme, Exorciste, dans le Dict. d’archéol., t. v, 978 "ii l’on trouvera plusieurs inscriptions

antlquei et Ici même les art Exosaam, Exoscara, col 1 76$1-$2 786, où l’exordime est étudié chez les

paons, liiez les juifs, dans le Nouveau I entament. dans l’Église primitive, dans l’usage actuel.

Isme prouve la foi de l’Eglise a l’existence

Unions, a leur InfluetlCC sur les hommes, au pou

voir qu’elle a reçu et qu’elle exerce de chasser les démons, de leur commander. On comprend donc l’importance de l’étude de ces formules pour déterminer chacun des points de cette doctrine.

L’exorcisme est souvent accompagné d’un geste liturgique, le signe de croix, l’imposition des mains, la sputation, le souffle.

7. Les symboles de foi.

Il existe un grand nombre de symboles de foi ou de formules résumant les principaux articles de’la doctrine chrétienne. Quelquesuns de ces documents sont antérieurs au ive siècle. On en trouvera la collection complète dans les recueils que nous citerons, avec des introductions historiques et des commentaires. Mais nous n’avons à nous occuper ici de ces formules que dans la mesure où elles ont une place dans la liturgie. Les principales, à ce point de vue, sont le symbole des apôtres, le symbole de Nicée-Constantinople, le symbole de saint Athanase et, dans une certaine mesure, la profession de foi de Pie IV. Ces documents, qui sont des témoignages de premier ordre pour établir la foi de l’Église, sont avant tout des formules liturgiques.

Ainsi, il paraît établi que le symbole des apôtres fut institué tout d’abord pour les catéchumènes qui devaient, avant de recevoir le baptême, professer la foi de l’Église en la Trinité. « Il semble donc que les parties essentielles de cette profession de foi ont fourni le cadre et le noyau du symbole des apôtres. » Voir Apôtres (Symbole des. son histoire, son origine, son autorité), t. I er, col. 1660 sq.

C’est le symbole des apôtres qui est donné d’abord dans la traditio symboli, rite de la préparation au baptême qui a lieu à l’une des fériés de carême. Le symbole de Nicée-Constantinople lui fut substitué en certains lieux.

Le texte de celui-ci appartient à la fin du ive siècle. Les articles sur Jésus-Christ furent composés à Nicée. On y ajouta à la fin du siècle les articles sur le Saint-Esprit. Il n’est pas certain cependant que le texte de ce symbole ait été composé au concile de Constantinople, 381. Il semble plutôt d’origine hiérosolymitaine et antérieur à 374. Il fut peut-être adopté par le concile de Constantinople et sûrement par celui de Chalcédoine, en 451. Il jouit de la plus haute autorité et, s’il n’est plus récité au baptême, son adoption à la messe, dans certaines circonstances, lui donne le caractère d’un document officiel.

Le symbole dit de saint Athanase a tenu moins de place en liturgie et n’a été adopté qu’assez tard. Il était récité à prime, tous les dimanches, dans l’office romain. Aujourd’hui, il n’est plus récité que le dimanche de la Trinité et aux dimanches mineurs après l’Epiphanie et après la Pentecôte. On discute encore sur son origine et son auteur. En tout cas, on ne saurait plus l’attribuer à saint Athanase. Voir Athanase (Symbole de saint), t. I er, col. 2178.

Ses articles cependant sont d’un grand intérêt, car ils visent les hérésies des iv c et ve siècles, sur la Trinité et sur la personne du Christ, et c’est une belle page de théologie dogmatique.

La profession de foi de Vie IV est Imposée aux evèques et aux abbés, avant leur ordinal ion aux curés pour la prise de possession. Son admission au pontificat romain en fait donc un document liturgique do haute valeur. François Carrière, dont nous avons cité l’ouvrage, en fail le commentaire dans la dernière partie de son ouvrage.

1 n lin. aujourd’hui, le serment contre les erreurs RM dernistes tend a jouer un rôle analogue avant les ordinal mus I >cn/nm’i l’.annu ai I. EnchirtdtonsumMorum, n. 2 là sq.

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