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    1. LITURGIE##


LITURGIE. LE CADRE LITURGIQUE

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De la liturgie primitive de Jérusalem sortent la liturgie d’Antioche, qui se constitue entre 250 et 400, et celle d’Alexandrie, qui se constitue au iiie siècle. De la famille d’Antioche se forment les liturgies syriaques et les liturgies byzantines ; de celle d’Alexandrie sortent les liturgies égyptiennes et la liturgie éthiopienne. On ne manquera pas cependant de remarquer des analogies surprenantes entre la liturgie d’Alexandrie et celle de Rome, analogies déjà relevées par quelques érudits, mais qui mériteraient d’être étudiées de plus près.

Voici donc le schéma que nous proposons.

Ces liturgies offrent le plus grand intérêt au théologien. On peut voir, par les quelques travaux que nous avons cités de Renaudot, d’Assémani, d’Allatius, de Pitra, de Tondini, etc. le parti que l’on peut tirer de cette étude. Plusieurs de ces liturgies représentent un stage chronologique antérieur aux liturgies occidentales, et, grâce à leur caractère de stabilité, leur témoignage pour la théologie historique a une plus grande valeur. Mais l’étude détaillée des liturgies orientales est, à elle-même, un sujet qui demande à être traité à part.

VI. Le cadre liturgique.

La liturgie, comme toutes les institutions humaines, subit l’influence de

LITURGIE PRIMITIVE DE JÉRUSALEM (Hypothétique)

FAMILLE D ANTIOCHE

LIT. SYRIAQUES

Syriaque, proprement dite, fixée entre le iv< et le vie siècle en langue syriaque.

Maronite, vue siècle, en langue

syriaque.

Syro chaldéemies,

a. persane,

vouvi’siècle,

en syriaque.

b. malabare,

siècle ? en syriaque.

LIT. BY7ANTINES

Byzantine, proprement dite, fixée vers la fin du ive siècle, langue grecque *.

Arménienne, fixée vers la fin du iv « s., langue arménienne.

VAMILLE D ALEXANDRIE LIT. EGYPTIENNES

Égyptogrecque, ive siècle, type semble fixé sous Cyrille d’Alexandrie (f444). (Liturgie de S. Marc).

Copte,

ive siècle, langue copte,

liturgies de S.Cyrilled’A., de S. Grégoire de Nazianze, de S. Basile.

Lit. Éthiopienne ou Abyssine, Ve siècle au

plus tôt, langue éthiopienne.

1 Représentée par Cyrille de Jérusalem, par les Constitutions apostoliques, par les ouvrages de S. Jean Chrysostome, de la provient la liturgie grecque de S. Jacques et autres liturgies syriaques.

3 Cette famille est représentée par l’Anaphore de Sérapion, par le fragment Borgia et par celui de Balizeh. La liturgie grecque de S. Marc appartient aussi à cette famille. Après le concile de Chalcédoine, la liturgie de cette église se divise en deux branches, l’une orthodoxe qui sera plus tard absorbée par celle de Constantinople, et l’autre hérétique (monophysite) qui remplace la langue grecque par le copte.

3 La liturgie byzantine originairement en grec est actuellement célébrée en grec, syriaque, arabe, slavon, géorgien, roumain, allemand, russe, turc, serbe. A ces langues correspondent des usages nationaux qui diffèrent entre eux. Ainsi en Russie, il y a des usages liturgiques très différents, église patriarcale, vieux croyants, église vivante, église des travailleurs, etc.

Sur ces liturgies, voir K. Renaudot, Lilurgiarum orientalium collectio, 2 vol., Paris, 1716, Francfort, 1847 ; F. -F. Brightman, Liturgies Eastern and Western, t. i, Eastern liturgies, Oxford, 1896, seul paru ; F.-C. Conybeare and A.-J. Maclean, Ililuale Armenorum and the East Syrian Epiphany rites, 1 vol. in-8°, Oxford, 1905 ; A.-B. Mercer, The ethiopte liturgy, Milwaukee, 1915 ; H. Denzinger, Ritus orientalium, coptorum, syrorum, armenorum in administranirramentis, 2 vol., Wurzbourg, 1863-1861 ; Prince Maximllien de Saxe, Preelectiones de lilurgiis orientalibus, 2 voL, I "ribourg-en-B., 1908-1913 ; (.. Callevært, I.itnrgicie institutiones, t.I, p. 18 sq. ; Bruges, 1919 ; dom F.-J. Moreau Les liturgies eurluiristiques, Bruxelles, 1924, in-8°, il s’agit surtout des liturgies grecques ; dom de Master, Grecques, (Liturgies), dans hirt. d’archéol., t. VI, col. 1591-1662.

. Fortescue, The Irsscr eastern Churches, Londres, 1913, 1 vol. in-8 ; The uniale eastern Churches, the byzantine rits in Ifnlii, Slctlg, Sgrla and Egypt, édit. J.-D. Smith. Londres, 1923, jn-8° ; The orlhodox earstern Church, Londres, 1907 ; Raymond Janln, Les Églises orientales et les rites orientaux, Pari », s. d. rr.122j ; une bibliographie plus complète ries différents rits orientaux dans Janln, Moreau, escue ; J G Pitzipios, L’ÊgUte orientale, Rome, 1855 ; Tondini, La primauté de S, Pierre prouvée pur 1rs litre* que lui donna VÈaltte rutse dan* lu liturgie, Parti, 1N'>7 dîna] Pttra, Hgmnographl* <i<- l’Église grecque. Home, 1867 ; Allât ius (Léo), / i." i< iltt occtdentalU et orientait* perpétua nstone, Cologne, 1648, i i autn ouvrages pour prouver l’unlU entn orientaux et le >it romain, cf. Allatlus,

dan* Dirt. d’archéol., t.i, col. 1220-1228 ; J, Bousquet, L’unité rt le ichtsme grec, Paris, 1913 ; Aurai. Palmiari Theologta dogmatica orihodoxa (Ecclesia graco rusalca) ad lumen catholica dot trlnee examtnata etdl$cu$$a, 2 vol., 1911.

l’espace et celle du temps, ou, si l’on veut, pour mieux comprendre la portée de la liturgie, il faut la placer dans son cadre géographique et chronologique.

1° La connaissance du cadre géographique est nécessaire pour se rendre compte des divisions et des classifications liturgiques. La liturgie suit la marche de l’Église ; elle se diversifie suivant les contrées ; il y a, nous l’avons vii, une liturgie de Jérusalem, dvntiochc. d’Alexandrie, de Rome, de Constantinople. On pourrait dire qu’il y a une liturgie des capitales, ou plutôt des métropoles et des patriarcats. Ce groupement des liturgies est très important dans l’histoire liturgique parce que c’est dans ces centres et, la plupart du temps, sous des influences locales que se constitua la liturgie. Les Églises voisines et de moindre importance for nièrent leurs usages et leurs institutions sur le modèle de ces grandes Églises. Au point de vue théologique qui nous occupe en ce moment, ces groupements n’ont pas la même portée. Cependant il est bon de remarquer que cette question implique celle de juridiction. Il n’est pas facile de prouver, comme on a prétendu le faire, que chaque évoque se soit jamais reconnu un droit souverain sur la liturgie dans son Kglise. La liberté n’était paa sans limites. Saint Paul se réserve déjà le règlement de ces questions.

plus anciens documents, comme la Didach’, les Didnjcailes et les Constitutions canoniques, contien nent aussi îles règlements sur le culte ; on vit bien, dis le h’ilècle, dans i.i question de la l’àque, l’importance