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LIPSE
LITINOS
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p. 1-38 où est étudiée la question de l’authenticité des Justi Lipsii ùrationes V IlIJcnæ potissiinum liabitæ, publiées après la mort de Lipse, Darmstadt, 1606. Cette question a quelque intérêt pour la sincérité de Lipse ; en particulier, il est important de savoir si le IIe de ces discours est authentique ; Lipse y déclame avec véhémence contre l’Église catholique, et ajoute que c’est au contact des vices romains que, par réaction, il est arrivé à la pure lumière de l’Évangile qu’il a vu briller à Iéna : in Ma sentina vitiorum et colluvie omnium scelerum primam lucem Evangelii, Deo bene juvante Ixausi, et aspeetu tôt flagiliorum didici quid essel vera virtus. Loc. cit., p. 30. C. Halm semble se prononcer pour l’authenticité de tous ces discours. Il y a là un petit problème qui ne nous paraît pas résolu. — Mgr Râss, Die Convertilen seit der Reformation, t. iii, Fribourg-en-B., 1866, p. 159 sq. ne semble pas avoir senti toute la complexité du cas de Juste Lipse : on dira la même chose de l’art, du Kirchenlexikon, t. vii, col. 2085 sq.
É. Amakn.
- LISCUTIN Alexandre##
LISCUTIN Alexandre, jésuite autrichien, né
à Judenburg (Styrie) enl635, célèbre par le zèle qu’il
déploya pendant le siège de Vienne par les Turcs.
Il mourut à Leoben en 1708, après une vie consacrée
à l’apostolat et à la publication de traités spirituels.
Il reste de lui un intéressant ouvrage d’apologétique :
Messias digito demonslratus, Klagenfurt, 1707, qui
atteste une profonde connaissance de la littérature
rabbinique.
Sommervogel, Bibliothèque de la Cie de Jésus, t. iv, col 1864 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. 712.
P. Bernard.
L’ISLE (Joseph de), bénédictin de la congrégation de SaintVanne (1690 7-1766). — Né à Brainville (Haute-Marne), il suivit d’abord la carrière des armes, puis entra dans la congrégation de Saint -Vanne ; ayant fait profession à Moyenmoutier, en 1711, il enseigna dans ce monastère puis dans celui de Saint-Maurice en Valais ; il mourut à Saint-Mihiel le 24 janvier 1766. — Dom de l’Isle est surtout historien ; le théologien retiendra de son œuvre : 1. Traité dogmatique et historique louchant l’obligation de faire l’aumône, où on résout les difficultés qui se rencontrent sur cette matière, in-8°, Neufchâteau, 1736. — 2. Histoire du jeûne, in-12, Paris, 1741.
Dom Calmet, Bibliothèque lorraine, Nancꝟ. 1751, col. 588, 589 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xiii, col. 477, au mot Delisle ; Michaud, Biographie universelle, t. x, p. 336, au mot Delisle.
- LISSOIR Remacle##
LISSOIR Remacle, théologien et publiciste français
(1730-1806). — Né à Bouillon (Luxembourg belge),
qui appartenait alors à la France, le 12 février 1730,
Bemacle Lissoir, que l’on avait d’abord destiné au
barreau, entra à l’âge de dix-huit ans chez les prémontrés
de l’abbaye de la Valdieu, au diocèse de
Beims, où il fit profession en 1749 ; il fut successivement
maître des novices, prieur, enfin abbé (12 février
1766), il fut même nommé visiteur de l’ordre. C’est
en cette qualité qu’il fut chargé, en 1782, de reviser
les livres liturgiques des prémontrés, qu’il fit paraître
à Nancꝟ. 1786-1787 ; il avait composé lui-même le
nouvel office de la fête de saint Norbert et de la translation
de ses reliques. A la veille de la Bévolution,
Lissoir se jeta dans la politique, fut envoyé en 1787
aux assemblées provinciales de Metz et de Sedan ; en
1790, il est élu membre du directoire du département
des Ardennes, et l’année suivante député suppléant
à la Législative. Il prêta le serment à la Constitution
civile du clergé et fut élu à la cure de Charleville,
dont il se démit le 10 octobre 1793. Emprisonné pendant
la Terreur, il fut rendu à la liberté après le 9 thermidor,
vint dans la capitale où il collabora au Journal
de Paris. Beprésentant du presbytère des Ardennes
aux deux conciles constitutionnels de 1797 et de 1801,
il s’y fit remarquer par son zèle pour les « libertés de
l’Église gallicane », mais, après la signature du Concordat, il rentra dans l’Église romaine et accepta le poste modeste d’aumônier adjoint à l’Hôtel des Invalides ; c’est là qu’il mourut le 12 mai 1806.
Lissoir était profondément imbu des principes fébroniens : il s’efforça de répandre ceux-ci dans une adaptation française de l’œuvre considérable de Jean de Honllieim ; c’est ainsi qu’il fit paraître à Bouillon en 1766 : De l’état de l’Église et de la puissance légitime du pontife romain, 2 vol. in-12, anonyme. Le titre est la traduction exacte de celui de Fébronius : De statu Ecclesise et légitima potestate romani pontificis ; il y aurait intérêt à comparer le travail français avec le Justinus Fébronius abbreviatus et emendalus i. e. De statu Ecclesise tractalus… ab auctore ipso in hoc compendium redactus que Hontheim fit paraître en 1777 à Cologne et Francfort. L’ouvrage de Lissoir fut censuré par la Sorbonne, comme celui de Hontheim avait été réprouvé par l’Assemblée du clergé de 1775. — Les biographies signalent divers articles de Lissoir dans les journaux et revues de l’époque. — Le bénédictin Théodore Lissoir, auteur d’une Table géographique du Martyrologe romain, Paris, 1777, est le frère de celui-ci.
Quérard, La France littéraire, t. v, 1833, p. 324 ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, t. xxxi, col. 353 ; Biographie nationale de Belgique, t. xii, Bruxelles, 1892, p. 294, 295 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. v a, col. 792. Voir aussi l’art. Fébronius de ce dictionnaire, t. v, col. 1215 et la bibliographie qui y est donnée.
- LITINOS Jean##
LITINOS Jean, appelé aussi Agapios, mais à
tort, par certains auteurs, né à Zante (Grèce) vers 1750,
élève d’Antoine Katéphoros avec Eugène Boulgaris,
Joasaph Cormélios, Nicéphore Théotokis, etc., devint
prêtre et recteur de l’église Notre-Dame Hodéghétria
à Zante. Ses connaissances linguistiques le firent nommer
professeur de grec et d’hébreu à l’académie de
Padoue, puis par le Sénat de Venise, censeur officiel
des livres grecs, « charge qui n’avait jamais été confiée
par les Latins à un Grec », remarquent les biographes.
Il mourut à Venise vers 1805-1806. On a de lui un
certain nombre d’ouvrages, dont le premier seul porte
le nom de l’auteur à son frontispice, les autres, quoique
anonymes, lui sont attribués par de sûrs témoignages
contemporains.
1.’AccpaX-rçç ôSijyîa ^Ç xaxà XpiaTÔv 7)81xr, ç ÇcoTjÇ, 7r6vi » 5( ! a’Iwàvvou Amvou (= Guide de la vie morale selon le Christ, œuvre de Jean Litinos), Padoue, 1774, in-8°, 406 pages, qu’un biographe, Anastase d’Ampélakia, appelle y.i<x XpicT’.avixT) GeoXoyîa, « une théologie chrétienne ». — 2. Suvrayjxa ypaçi-XTJç GepXoyîaç èv w sprosSouTai. Si’icr/ypûv èXéyxcov yj àXrjGsia ttjç xpicmavixYJç Gprjaxsiaç, çiÀo7rovv)0èv mxpà *** (= Manuel de théologie scripturaire où est confirmée par de forts arguments la vérité de la foi chrétienne, composé par ***), Venise 1795. Nicolas Logadès, LTocpâXXTjXov çiXoaotpîaç xal ypx.a’zia.viafzoû, Constantinople, 1830, p. 78, en note, cite et recommande cet ouvrage comme de Jean Litinos, mais sous ce titre : £ovTay|i.a 6soXoyi.xrjç TOXiSsiaç toù [Aocxapt-rou’Icùâvvou Aitîvou (= Manuel d’enseignement théologique par feu Jean Litinos), Venise, 1795. — 3.’Ey/eipiSiov neTacpoffi.xo-Si.aXsxTixôv Y) è7UTO[X7) àxp16ec7TdcT7) toû Ssty jj.aToç (et non pas S6y(xatoç comme portent par erreur le Catalogue de Vrétos, Athènes, 1857, t. ii, p. 100, n. 264, et après lui la Bibliographie ionienne de Legrand-Pernot, n. 533, t. i, p. 165) toû xupioo Awxxtou 7tep160Y)TOU cpiXocôcpou Trepi tï)ç àv6pco7rîv7 ; ç Siavoîaç [xexaçpaaôeïaa ix TÏJç àyyXixîjç SiaXéxTOU, Venise. 1796, in-8°, xvi-316 liages. Que cet ouvrage soit de Jean’Litinos, on en a le témoignage dans’EtucttoXt) a7roXo-