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LESCURE — LESEUR


tenant le différend d’entre M. le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, et les évêques de Luçon et de La Rochelle, in-12, s. 1., 1711 ; — Vains efforts des jésuites contre la Justification des réflexions morales sur le Nouveau Testament, composée par J. B. Bossuet où l’on examine plusieurs faits publiés sur ce sujet par les évêques de Luçon et de La Rochelle et par le sieur Gaillande, in-12, s. 1., 1713 (par Quesnel). Nous avons cru utile de citer ces divers écrits qui inaugurent la seconde phase du jansénisme. Sur ces polémiques, on peut consulter : Bausset, Histoire de Fénelon, t. iii, p. 405-415, de a 3e édit., Versailles, 1817, in-8° ; Albert Le Roy, La France et Rome de 1700 à 1715, in-8°, Paris, 1892, p. 322-323, 329, 332, 338-342, 370-371 ; L. Bertrand, Bibliothèque sulpicienne ou Histoire littéraire de la Compagnie de Saint-Sulpice, 3 vol. in-8°, Paris, 1900, t. iii, p. 132-135. Enfin, Lescure publia une Lettre circulaire pour l’acceptation de la bulle Unigenitus, in-4°, 28 mars 1714.

Mémoires de Saint-Simon, édit. Boislille et Lecestre, t. xx, p. 338-339 ; t. xxii, p. 145-148 ; Correspondance de Bossuet, édit. Urbain et Levesque, t. xiii, p. 38-39 ; Mémoires de Legendre, édit. Roux, p. 278-283 ; Mémoires et lettres du P. Timolhée de La Flèche, évêque de Béryte, sur les affaires ecclésiastiques de son temps, (1703-1730), édit. Ubald d’Alençon, p. 40-42 ; d’Avrigny, Mémoires chronologiques et dogmatiques pour servir à l’histoire ecclésiastique depuis 1600 jusqu’à 1716, avec des réflexions et des remarques critiques, 4 vol. in-12, s. 1., 1739, t. iv, p. 305315 ; J. B. Denis, Mémoires anecdotes de la cour et du clergé de France, in-8°, Londres, 1712, p. 219 sq ; Du Tressay, Histoire des moines et des évêques de Luçon, in-8°, Paris, 1869, t. iii, p. 138-215 ; Jean, Les évêques et les archevêques de France depuis 1682 jusqu’à 1801, in-8°, Paris, 1891, p. 136 ; Archives nationales, L. 735.

J. Carreyre.

LE S EM EL 1ER Jean-Laurent, savant théologien, né à Paris en 1660 d’un père qui était secrétaire du roi. Il entra, en 1678, dans la congrégation des prêtres de la Doctrine chrétienne et il y enseigna la théologie pendant dix années avec beaucoup de succès. Ses talents le mirent en évidence et lui valurent la place d’assistant du général de sa congrégation. Il mourut à Paris en 1725, à 65 ans. Le P. Le Semélier a mis au jour les utiles Conférences ecclésiastiques de Paris et voici comment il y fut amené. Assidu aux conférences publiques qui furent établies, en 1697, au séminaire de Saint-Nicolas du Chardonnet, il y prit souvent la parole avec distinction. Il se chargea même de recueillir et de publier les décisions qu’on y donnait sur les matières les plus importantes de la théologie morale. Toutefois il s’était réservé le droit d’ajouter à ces recueils ce qui lui semblait devoir les rendre plus complets et plus utiles.

On a de lui : Conférences sur le mariage, Paris, 1715, 5. vol. in-12 ; c’est l’édition la plus estimée, parce que revue et corrigée par plusieurs docteurs de Sorbonne ; Conférences sur les péchés, ibid., 1715, 3. vol. in-12 : comme un petit nombre seulement d’exemplaires ont été mis en circulation, cet ouvrage est rare ; Conférences sur l’usure et la restitution où l’on concilie la discipline de l’Église avec la jurisprudence du royaume de France ; la meilleure édition est celle de 1724, Paris, t. iv, in-12. — Le P. Semélier s’était proposé d’éditer des conférence ! semblables sur tous les traités de la morale chrétienne, mais la mort l’empêcha de donner suite à son louable dessein. On a cependant tiré de ses manuscrits de quoi publier dix volumes in-12, dont quatre iur le Décalogue, et qui ont soutenu la réputation du savant et pieux théologien, Bruxelles, 1755, 1759.

R. P. Baizé dans le Mercure de juillet 1725 ; Abbé Ladvocat, Dictionnaire historique ; Journal des Savons, t. Lxrn, p. 429-439, 528-537 ; Mémoires de Trévoux, 1708, t. iv, a. 54, p. 810-852 ; Richard et Giraud, Dictionnaire universel des sciences ecclésiastiques ; Feller, Biographie universelle ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. 1305.

A. Thouvf.nin.

LESEUR OU LE SUEUR François Guil laume, bénédictin français (1698-1 748). — Né à Mézières en 1698 ; il fit profession chez les bénédictins de Saint-Maur le 14 août 1715 et fit ses études en Normandie. Il vint ensuite à Saint-Germain dès-Près où il fut associé à dom Vincent Thuillier, pour la rédaction de l’histoire de la bulle Unigenitus ; après la mort de Thuillier, le 12 janvier 1735, Le Seur travailla à Strasbourg, sous les yeux du cardinal de Rohan, il mourut en 1748.

Les cardinaux de Fleury, de Rohan et de Bissy chargèrent le bénédictin dom Vincent Thuillier, appelant converti, de faire une histoire de la bulle « sage, solide et agréable » ; pour ce travail, ils lui firent accorder une pension de 1 500 livres et Thuillier s’associa son confrère, Le Seur. Les deux collaborateurs se retirèrent chez Bissy et, après de longues recherches, ils mirent en œuvre les matériaux accumulés. L’histoire étant achevée, ils la portèrent à Fontainebleau pour la lire à Fleury et à Strasbourg pour la lire à Rohan. Cependant cette Histoire de la bulle Unigenitus resta inédite et elle se trouve à la Bibliothèque nationale, sous forme de brouillon et en deux copies, mss français, 1773117737 et 17738-17743 ; cette histoire comprend 36 livres et s’arrête à l’année 1729.

Pour compléter et souvent corriger le travail très tendancieux d’Albert Le Roy : La France et Rome de 1700 à 1715, Histoire diplomatique de la bulle Unigenitus jusqu’à la mort de Louis XIV, d’après des documents inédits, in-8°, Paris, 1892, le P. Ingold a publié, sur les 36 livres de l’ouvrage de Thuillier et Le Seur, les livres VII à XIII, qui sont relatifs à la condamnation du livre de Quesnel, à l’acceptation de la bulle par le Parlement, l’Assemblée du clergé et la Sorbonne, sous le titre : Rome et la France, La seconde phase du jansénisme, in-8°, 1901 ; il est vraiment regrettable que le reste de l’ouvrage des deux bénédictins n’ait pas été publié, car, malgré les critiques qu’on peut lui faire, il est incontestable que cette Histoire de la bulle est la plus sérieuse et la plus impartiale qui existe et le P. Ingold a raison de dire que M. Albert Le Roy est impardonnable de ne l’avoir pas consultée. Sur les circonstances de la composition de V Histoire de la bulle Unigenitus, voir les Nouvelles ecclésiastiques du 28 mai 1729, p. 297, du 14 février 1735, p. 18, du 26 juillet 1735, p. 117 et du 22 avril 1738, p. 64 et surtout le P. Ingold, op. cit., Avant-Propos, p. vii-ix.

On a encore de Le Seur des Papiers et des notes. Bibliothèque nationale, mss français 17716 et sa Correspondance, mss fr. 19670 ; en tête du dernier volume de YHistoire de la bulle, mss fr. 17737, il y a quelques lettres adressées à dom Le Seur à Saverne.

Tassin, Histoire littéraire de la Congrégation de Saint-Maur, in-4°, Paris, 1770, p. 530 ; Dom François, Bibliothèque générale des écrivains de l’Ordre de saint Benott, 4 vol. in-4°, Paris, 1777, t. iii, p. 85 et 140 ; Henry Wllhelm, Nouveau supplément à l’Histoire littéraire de la Congrégation de Saint-Maur, publié par dom L’rsmer Berlière, in-8°, Paris, 1908, p. 374-375 ; E. de Broglie, Bernard de Montfauçon et les Bernardins (1715-1760), 2 vol. in-8°, Paris, 1891, t. ii, p. 256-266, 279-292 ; Vanel, Les bénédictins de SaintGermain-des-Prés et les savants lyonnais, ln-8°, Paris, 1894, p. 97, et Nécrologe des religieux de la Congrégation de Saint-Maur, décédés à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, in-4°, Paris, 1896, p. 212-213, 244.

J. Ca RREYRB.