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LEROI — LEJJROY — JGUILLAUME)


au nom de ses confrères opposants, une protestation dans une lettre qu’il écrivit au P. La Valette. Il mourut à Paris, sans avoir reçu les ordres, le 13 juin 1787.

Leroi ne composa que fort peu d’ouvrages originaux. Il a publié une Lettre de M… à un de ses omis de province, au sujet de l’écrit sur les convulsions, intitulé : Coup d’oeil, in-4°, s. 1. s. d. — Examen du figurisme moderne, 7 juillet 1736, et Lettre à l’auteur des Nouvelles ecclésiastiques, 17 mars 1738, où il fait un portrait peu flatteur des figuristes et du gazettier auquel il reproche « des calomnies, des injures, de la satire, de la partialité, de l’entêtement. »

Leroi est surtout connu par ses éditions de Bossuet, auquel il prête volontiers ses sentiments jansénistes, en particulier, dans la préface de 20 pages qu’il a placée en tête du livre intitulé Justification du livre des Réflexions morales, déjà publié, en 1710, par le neveu de Bossuet. Il a édité la Défense de la déclaration du clergé, 5 vol. in-12, Paris, 1745 ; les deux premiers volumes donnent le texte latin et les trois derniers, la traduction française. Leroi publi ;  ; cet écrit, en s’appuyant sur les manuscrits de Bossuet que l’évêque de Troyes, neveu de l’évêque de Meaux, lui avait confiés en 1736, et il corrigea, en plusieurs points, l’édition défectueuse, éditée à Luxembourg en 1730. — En 1749, Leroi compléta l’édition de Paris des Œuvres de Bossuet, faite par Pérau et ajouta les tomes xjii-xx (Bévue Bossuet, Suppl., année 1907, p. 53-54). — En 1753, il édita les Œuvres posthumes de Bossuet, 3 vol. in-4°, Paris, 1753, avec une longue préface ; et Y Histoire des variations des Églises protestantes, 5 vol. in-12, Paris, 1770, avec des notes de Lequeux qui avait préparé cette édition. — Il publia aussi une Dissertation sur les Psaumes et des Préfaces à chacun des Livres sapientiaux, composées par Bossuet et qu’il traduisit en français. — Leroi fit quelques autres éditions, moins importantes : Conférences ecclésiastiques du P. Le Semelier, doctrinaire, sur la morale et le décalogue, 8 vol. in-12, Paris, 1755-1759 ; Conférences du P. Laborde, in-12, Paris, 1757 ; Conférences du P. Bizault sur l’oraison dominicale, in-12, Paris, 1766. — Enfin, Leroi publia des Béflexions théologiques sur le premier volume des Lettres de l’abbé de Villefroy à ses élèves, in-12, Paris, 1753, et une Lettre à un ami dans laquelle on rapporte le jugement qu’ont porté des jésuites les cardinaux de Bérulle et Le Camus, M. Bossuet et M. Letellier, in-12, Paris, 1762.’Michaud, Biographie universelle, t. xxiv, p. 251-252 ; Hcefer, Nouvelle biographie générale, t. xxx, col. 877878 ; Quérard, La France littéraire, t. v, p. 214-215 ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique du XVIII’siècle, édit. de 1855, t. v, p. 479-480.

J. CARREYRE

LEROUGE Jean-Baptiste-Noël, ecclésiastique français (1688-1753). — Né probablement à Paris, BU 11)88, il devint docteur de Sorbonne, chanoine de Sniiil -Louis du-Louvre, et fut nommé syndic de Sorbonne en 1739. Il fut vivement attaqué, à ce titre, par les Nouvelles ecclésiastiques du 20 juin et du 21 octobre 1740, p. 7 99, 171-172. pour avoir approuvé deux thèses soutenues, l’une, le 29 octobre 1799, par Gaillande, contre la légitimité de l’appel, et pour l’infaillibilité du pape, et l’autre, le 19 novembre suivant, contre les arrêts du Parlement au sujet de l’archevêque de Cambrai, M. de Saint Albin. Il était « lout a fait Infecté de molinisme » et, d les Nouvelles ecclésiastiques, en septembre 1741, il se fit adresser une lettre de cachet du roi et il convoqua une assemblée le 16 septembre, pour accepter la bulle Ihérer au décret de la Faculté du 15 décembre 1729, avant le 1° octobre 1711 (ceux qui babiti

Paris) et avant le 1 er janvier 1742’fceux qui étaient en province) Nouvelles ecclésiastiques du 16 octobre 1741, p. 165-168). Cent docteurs furent exclus et le journal janséniste appelle ceux qui restèrent « les docteurs carcassiens, car de la Soibonne, il ne restait que la carcasse. » Le gazettier janséniste, d’ailleurs, n’oublie pas que le syndic est le neveu de l’ancien syndic, Charles Lerouge, qui avait fait signer l’acceptation de la bulle par la Faculté, avant la mort de Louis XIV et au sujet duquel il y avait eu, au lendemainn de la mort du roi, des polémiques si vives, racontées dans le Procès-verbal de ce qui s’est passé dans l’assemblée des députés nommés par la Faculté de Paris, pour examiner ce qui s’est fait pendant le syndicat de M. Lerouge, avec les conclusions de la Faculté depuis le 2 décembre 1715 jusqu’au 23 avril 1716, in-4°, Paris, 1716, redite en 1757. Il y eut aussi, à ce sujet, des Relations, qui se disent fidèles, mais dont les récits sont tout à fait contradictoires et dont on trouve l’écho, en un sens janséniste, dans l’Histoire du livre des Réflexions morales, t. iii, p. 393-446 et plus récemment dans Albert Le Boy, La France et Rcme, in-8°, Paris, 1892, p. 575-585. Jean Baptiste Lerouge mourut le 14 janvier 1753.

Lerouge n’a laissé que peu d’ouvrages. Le principal, dirigé contre le jansénisme, a pour titre : Traité dogmatique sur les faux miracles du temps, en réponse aux différents écrits faits en leur faveur, in-4°, Paris, 1737. L’auteur montre qu’il est possible aux démons d’opérer des guérisons surprenantes qui sont au-dessus de nos forces, car leurs forces dépassent les nôtres ; cependant la toute-puissance divine n’est point compromise, et les fidèles ne sont point séduits, car les circonstances indiquent l’intervention du démon ; on voit que ce sont de faux miracles. (Journal de Trévoux de juin et de juillet 1737, p. 1107-1123, 1256-1273). — Lerouge a publié aussi une Nouvelle édition de la traduction du Nouveau Testament du P. Ameloite.

p Quérard, La’France" littéraire, t. v, fp. 206 ; Nouvelles ecclésiastiques, passim, voir les tables, t. ii, p. 186 ; ce journal mêle souvent l’oncle et le neveu et ne ménage pas les critiques ; Journal de Trévoux de Juin et juillet 1737, p. 1107-1123, 1256-1273 ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique du XVIIIe siècle, édit. de 1854, t. iii, p. 436.

J. Carrevre.

1. LE ROY Guillaume, ecclésiastique français (1610-1684). —’Né à Cæn, le 10 janvier 1610, il devint chanoine de Notre-Dame de Paris, puis abbé commendatairej de Haute-Fontaine, au diocèse de Châlons, et de Saint-Nicolas de Verdun. Il s’adonna à l’étude des Pères et de l’Écriture sainte. Il défendit toujours la doctrine de saint Augustin. Vers 1653, il se retira dans son abbaye de Haute-Fontaine, où il reçut souvent Arnauld, Nicole, de Pontchûtcau et ses autres amis de Port-Royal. Il mourut à Haute-Fontaine, le 16 mars 1684.

Les écrits de Le Roy, restés pour partie manuscrits, se rapportent ordinairement au jansénisme ; ils sont pour la plupart, signalés avec éloge, par Godefroy Hermant, dans ses Mémoires. Hermant indique, en particulier : Prière pour demander à Dieu la grâce d’une parfaite conversion, in-12, s. L, 1650 (G. Hermant, Mémoires, édit. Gazier, t. I, p. 498) et Traduction d’un excellent discours de saint Athanase contre ceux qui jugent de la vérité par la seule autorité de la multitude, avec des réflexions adressées à Dieu sur ce discours, lesquelles représentent tlamltéa spirituelles de notre Siècle et le besoin

qu’on a maintenant de renouveler les plaintes <le

saint Atlianasc et d’imiter le zèle de ce Père, in-12,