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LEONCE DE JÉRUSALEM — LE PAIGE


1ère d’Auchénolaccos, sur la rive asiatique du moyen Bosphore. Quand vint le moment pour l’évêque de Tibériade de regagner son diocèse, Léonce le suivit, mais comme il était encore très jeune, il se fixa, sur les conseils de son maître spirituel, au monastère de Pattnos, où ils avaient tous deux fait e ; cale. Il ne tarda pas à y remplir des fonctions importantes, et il était économe général en 1157, à la mort de l’abbé Théoctiste. Devenu supérieur à son tour, il reçut la prêtrise, et devint bientôt le personnage ecclésiastique le plus important de la mer Egée. Aussi l’empereur Manuel voulut-il profiter du passage de Léonce à Constantinople pour lui confier la succession du métropolitain de Russie, Clément, qui venait de mourir (1174). Léonce refusa ; il fit de même pour l’archevêché de Chypre ; mais le patriarcat de Jérusalem étant devenu vacant par la mort de Nicéphore, Léonce accepta d’en devenir titulaire Jérusalem étant alors occupée par les Latins, le nouveau patriarche ne put prendre possession de son poste, bien qu’il se fût rendu dans la ville sainte, et, sur l’invitation de Manuel Comnène, il revint à Constantinople peu de temps avant la mort de l’empereur, survenue le 24 septembre 1180. Léonce suivit de près son protecteur dans la tombe. Après avoir assisté en compagnie de Théodose de Constantinople (1178-1183) aux derniers moments du patriarche d’Antioche, Cyrille, il mourut, lui-même le 14 mai 1185 et fut inhumé à l’intérieur de l’église de Saint-Michel tmv Ers’pou dans un cercueil envoyé par l’empereur An.iroaic 1 er Comnène (1183-1185).

On a de lui des Chapitres sur la sainte Trinité, qui roulent presque exclusivement sur la célèbre parole de l’Évangile : Pater major me est. On sait que ce texte donna lieu sous l’empereur Manuel à une vive et longue controverse, renouvelée des ariens. Rien d’étonnant que Léonce soit intervenu dans la querelle. Un second opuscule, qui paraît être un simple extrait de quelque ouvrage plus considérable, traite des deux [sortes d’amour : LTepl Siatpopôcç Spwroç.

La v ie de Léonce a été écrite par le moine Théodose de Constantinople, qui afïi.me avoir connu plusieurs de ses disciples ; elle se trouve dans le rarissime recueil intitulé : Aôyot 7tavï)Yupixot iS’to-j… à.pyj.miGY.ô’Kox) <l>cXaô ; X : pî ! i ; … xupoù Maxap ; ’ou toG XpuiroxepâVou, Cosmopolis, c’est-à-dire Vienne, vers 1793, p. 380-434. Elle est suivie des traités signalés ci-dessus, p. 334-418. Les notices dont Léonce est l’objet dans divers ouvrages même récents sont totalement erronées. Pour ne citer que des ouvrages traitant ex professa du patriarcat de Jérusalem, voir Le Quien, Oriens christianus, t. iii, p. 504 ; Ch. A. Papadopoulos, ’Iitopta xi]z èxxvy|TΠ: x ; ’IsooioX’jjj.iov, Jérusalem, 1910, p. 400-401. — Extraits de la vie dans J. Troiskij, ’Itoàwou toû (oxâ sxppaT’. ;, Saint-Pétersbourg, 1889, p. xvi-xxv. Papadopoulos à la suite de A. Ehrhard, dans K. Krumbacher, Geschichte der byzantinischen Literatur, Munich, 1897, p. 204, fait mourir Léonce en 1190, alors que son biographe dit expressément qu’il mourut peu avant l’empereur Andronic I er Comnène.

f L. Petit.

    1. LEONE Denis##


LEONE Denis, dominicain italien, né à Lccce, de qui l’activité théologique s’exerça dans la première moitié du xviie siècle ; il mourut après 1670. On a de lui un volumineux commentaire des cinquante premières questions de la Somme de saint Thomas : In / »  » Partem D. Thomx Aquinatis articulorum lormationes, commentaria et disputationes, 3 vol., Lecce, 1651, 1655 ; Naples, 1671, et quelques ouvrages philosophiques : Opuscula logicalia, Lecce, 1665 ; Physicalia juxta mentem D. Thomæ, Lecce, 1670.

Quétif-Echard, Scriptores Ordinis Prædicatorum, t. ii, Paris, 1721.

M.-D. Chenu.

LEONI Jean-François de "Carpi, frère mineur capucin de la province de Lombardie, enseigna avec honneur la théologie et le droit canonique, ce qui lui valut d’être choisi par Ferdinand-Charles IV de GonLague, duc de Mantoue, pour son théologien. Le P. Leoni mourut le Il juillet 1713, laissant les ouvrages suivants : Enucleatio seu tolius theologiæ comnendiosa de.claralio, conlinens principalia fundamenla opinionum Seraph. Angel. ac Subi. Doct., D. Bmavenlurx, S. Thomx, ac Scoli. in-12 Venise, 1685, Criminalis arlis anotomia pro justilise cultoribus prxcipue regularibus… qua, queecumque in jure procedendi via theorice et practice demonstratur, in-4°, Mantoue, 1694 ; revu par son confrère, le P. Jean-Jacques de Rome, l’ouvrage du P. de de Leoni reparut sous le titre de Formularium criminale, regularibus utile, prælalis oero fratrum minorum omnino necessarium, Mantoue, s. d. ; Flores decrelalium regularium, seu brevis compilatio eorum omnium, quee quoquomodo ex libris Decretalium Gregorii IX cl’Bmif. VIII necnon ex Clemenlinis, Extravagantibus Jo. XXII et communium deduci, et ad statum regularem reduci possunt, in-fol., Mantoue, 1699. Tiraboschi lui attribue encore une consultation, Allegazione, en faveur d’une religieuse accusée d’empoisonnement, Rome, 1700, et une Apologetica risposta in cui si conlengono le ragioni fondamentali di Filippo V sugli statie monarchia di Spagna, 1704 ; enfin il avait donné, sous le nom de Cesare Leoni, un discours moral, La virtù dispreggiata, Milan. 1684.

Bernard de Bologne, Bibliotheca scriptorum ord. fr. min. capuccinorum, Venise, 1747 ; Tiraboschi, Biblioteca modenese, Modène, 1781-1786, t. iii, p. 87 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. 593.

P. ÉDOUA.RD D’ALENÇO*.

    1. LEOPOLD Christophe##


LEOPOLD Christophe, controversiste, né à Heideck (Bavière) en 1679, reçu dans la Compagnie de Jésus en 1694, enseigna la philosophie, puis la controverse, à Fribourg-en-Brisgau, Feldkirch, Neubourg, où il mourut en 1748. Parmi ses ouvrages, qui suscitèrent parmi les protestants de violentes polémiques, il faut citer en premier lieu ses Dissertationes polemicse de consensione romani Imperii cum romana Ecclesia in rébus fidei, Augsbourg, 1714, et ses Dissertationes historico polemicse. Augsbourg, 1717, en faveur de la bulle Unigenitus contre les accusations de Quesnel. Le P. Léopold a laissé un excellent manuel de polémique : Panoplia seu methodus polemica, A igsbourg, 1714.

Sommervogel, Bibliothèque de la Cie de Jésus, t. iv, col. 1704 sq. ; Hurter, Nomenclator, 3’édit., t. iv, col. 1379.

P. Bernard.

LE PAIGE Louis Adrien, jurisconsulte français (1712-1802). — Né à Paris en 1712, il devint avocat au Parlement, bailli du Temple et conseiller du prince de Conti, très puissant parmi les jansénistes. A la Révolution, il fut partisan déclaré de la Constitution civile du clergé. Il recueillit, comme janséniste, une très belle bibliothèque qu’il légua, en mourant, à deux jansénistes fervents, les frères Roch et Amable Paris, le premier, professeur de dessin à l’École polytechnique, l’autre employé dans les bureaux du Conseil d’Etat. Ceux-ci laissèrent la bibliothèque, composée d’ouvrages jansénistes, à la Société des Amis de Port-Royal qui la possède aujourd’hui. Le Paige mourut à Paris en 1802.

Les ouvrages de Le Paige se rapportent au Parlement dans ses relations avec l’Église et l’avocat se place toujours au point de vue gallican et janséniste ; Parmi ces écrits, il convient de citer : Annales pour servir d’élrennes aux amis de la vérité, in-24, s. 1., ’ouvrage est parfois intitulé : Prothéisme de l’erreur