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LEONCE DE BYZANCE. ŒUVRES


Byzantinische Zeilschrijt, t. v, p. 190-191, Cyrille de Scythopolis a pu charger la peinture qu’il nous donne du moine origéniste et, d’autre part, les écrits de Léonce ont une teinte origéniste si peu marquée que la tradition byzantine, frappée surtout du mérite de sa christologie, a pu n’y faire aucune attention. L’identification avec le moine scythe s’impose moins. Outre que les rapprochements de textes sur lesquels on l’appuie sont trop peu caractéristiques pour la conclusion qu’on en veut tirer, elle est, du point de vue chronologique, malaisément compatible avec la quatrième identification. On est assez surpris de voir le Léonce de la querelle théopaschite, qui se trouve encore à Rome en août 520, être du nombre des moines qui entrent avec Nonnos dans la Nouvelle-Laure après la mort de l’abbé Agapet, laquelle survint en 519, surtout si l’on considère que Nonnos avait hâte, une tentative antérieure le prouve, de rentrer dans le couvent d’où Agapet l’avait chassé. Cf. Diekamp, Die origenistischen Streiligkeiten, Munster, 1899, p. 35. On ne voit pas bien, du reste, quelles raisons auraient pu séparer Léonce de ses compagnons scythes avec qui il avait toujours marché d’accord.

De ces traits épars, puisés à diverses sources, on peut tracer de notre auteur la biographie suivante : Léonce est né à Byzance, dans la seconde moitié du ve siècle. Il fut entraîné en sa jeunesse vers l’hérésie nestorienne, d’où le tira, par la grâce de Dieu, un cercle d’hommes instruits. Il entra, ou avant, ou après sa conversion à l’orthodoxie, dans la Nouvelle-Laure, aux environs de Jérusalem, avec Nonnos, le chef des origénistes et quelques autres moines en 519-520. Il accompagna saint Sabas dans son voyage à Byzance en 531, où il fit de la controverse chalcédonienne, mais où le grand abbé reconnut aussi qu’il était origéniste et le chassa de son entourage. Il prit part dans la capitale, aux côtés d’Hypatios d’Éphèse, à la conférence tenue alors par ordre de Justinien entre sévériens et catholiques. Il demeura à Constantinople pendant que saint Sabas retournait en Palestine, assista probablement au concile de 536 contre les monophysites, et favorisa, par ses relations avec le TzinoLt ; Eusebios, l’ascension à l’épiscopat des origénistes Domitien et Théodore Askidas. On le retrouve dans la Nouvelle-Laure en 538, puis de nouveau à Byzance où il meurt en 542.

II. Œuvres. — Depuis Loofs, on ne retient comme « crit s authentiques de Léonce, parmi tous ceux placés sous son nom, que trois ouvrages seulement : Libri très adversus nestorianos et eutychiarws, P. G., t. lxxxvi a, col. 1267-1396 ; Solulio argumentorum Severi ou Epilysis, ibid., t. i.xxxvi b, col. 1915-1946 ; Triginta capita adversus Severum, ibid., col. 1901-1916. Ces ouvrages n’ont été connus longtemps que par la traduction latine du savant jésuite François Torrès. faite sur un manuscrit aujourd’hui perdu et publiée dans le t. iv, des Antiquæ lectiones, de H. Canisius, [ngolstadt, 1603, p. 1 sq., d’où elle passa dans les grandes collections patristiques. Cette version est reproduite par Migne. Le texte grec a été publié pour la première fois par Mal, d’après le ms. grec du Vatican 2 7.9.5, Spicilegium romannm. Home, 1844, t. x. sauf pour les Triginta rapita dépi publiés dans la Palrum docirtmt, Scrtptorumveterum nova COllectto, t. vu. Home, 1833.

1° LibTt 1res adrersiis nestorianos et eutychianos. dans Spirii. mm… x, part. H. p. 1-39 ; 66-94 ; 94-127. Cet Ouvrage est le premier en date de notre auteur. Il l’a composé, nous apprend U, A la prière d’hommes amis de Dieu, et studieux des dogmei divins, assez longtemps après s : i conversion. Le premier de ces livres Bal dirigé ; i la fois contre les nestorienI t lei I ! Ul y-chiens. Comme leurs erreurs reposent sur la confusion commune qu’ils font de nature on OUête avec personne

ou hypostase, la distinction que Léonce établit entre ces deux notions lui sert à combattre ensemble les uns et les autres. La division primitive en chapitres, annoncée par l’auteur, n’est pas dans les éditions, Junglas la signale dans lems. Phill. 1484, ov Leontius von Byzanz, Paderborn, 1908, p. 22. Le deuxième livre est dirigé contre certains chalcédoniens qui se sont laissés entraîner à l’erreur des aphthartodocètes. Il est composé sous forme de dialogue entre un orthodoxe et un aphthartodocète. Le troisième est la réfutation de ceux qui font semblant de recevoir le concile de Chalcédoine et sont nestoriens. L’auteur remonte à l’origine de la secte, s’en prend surtout à Théodore de Mopsueste dont il relève les erreurs, et donne un certain nombre de citations des Pères nestoriens. Chacun de ces livres est suivi dans la version de Torrès d’un recueil de témoignages des Pères. Le texte grec de ces divers florilèges n’a pas été édité. Mai et Migne à sa suite, se sont contentés de produire quelques citations que ne contenaient point les collections des Pères et des conciles ; Migne les a accompagnées de la version de Torrès. Le florilège du second livre n’est connu que par la traduction du savant jésuite. Cf. Junglas, op. cit., p. 24-39. Voir aussi A. Casamassa I ire libri di Leonzio Bizantino contro i nestorianie i monofisiti, dans le Bessarione, 1921, t. xxv. p. 33-46, qui signale, à bon droit, plusieurs interpolations.

2° L’Epilysis est une suite de l’ouvrage précédent, en particulier du premier des très libri. Sa place dans le ms. du Vatican est immédiatement après ce premier livre. Mai a suivi cet ordre, Spicil. roman., t. x, part. II, p. 40-65. L’Epilysis est une réplique à de nouvelles attaques dirigées contre l’orthodoxie, composée sous forme de dialogue. Léonce y suit l’ordre de son contradicteur et fait suivre chaque objection de sa réponse, P. G., t. cit., col. 1916CD. Ilyavait là aussi une division primitive en chapitres aujourd’hui disparue, col. 1936C. Chaque chapitre était sans doute formé par une adopta, suivie d’une èizikvaiç, , ce qui donnerait en tout neuf chapitres d’étendue fort inégale.

3° Les Triginta capita adversus Severum formèrent d’abord une seconde partie de VEpilysis à la suite de laquelle ils se trouvent dans le ms. du Vatican et dans Torrès. Mai ne les a pas publiés dans le Spicilegium romanum, parce qu’il les avait déjà publiés dans la Scriptorum veterum nova collectio, t. vii, p. 40-45. Le titre complet, dans Torrès, est : Dubitaliones hypothelicæ, et deftnicnles contra cos qui negant esse in Christo post unionem duas veras naturas.

Le texte grec des œuvres de Léonce est très dégradé, ce qui, ajouté au style concis et à la pensée subtile de cet écrivain, en rend par endroits l’intelligence difficile. Le besoin d’une édition critique, tenant compte de la version de Torrès, se fait vivement sentir. On possède déjà une bonne édition des Triginta capita dana la Doctrina l’atrum de incarnationc, éditée par Diekamp, Munster, 1907, p. 155-164.

Léonce de Byzance paraît avoir composé ces ouvrages durant le séjour qu’il fit dans la capitale de 531 à 538. où, au témoignage de Cyrille de Scythopolis, qui n’y voit qu’une feinte, il combattit pour le concile de Chalcédoine. Les libri 1res sont dus aux instances qui lui furent faites de mettre ses controverses par écrit. Les deux ouvrages contre Sévère cadrent bien avec la

présence de ce monophyslte dans la capitale en 585 et

536.

t" La Grundsehrifthgpothest » de Loofs, il y a dans la Doctrina Patrum <ir Ycrhi incarnattone, outre les Triginta capita advenu* Severum, plusieurs antres

fragments attribueA i (’once de Byzance, l’un avec

la suscript ion : £x rô)V AcOVttoV, les ; intres BVCC celleci : iy. t<T)V a/oI. ; Mv tc0VT(0V) Voir ces texte-, dans M ; n. <Ptll. p. 1 73 (Aligne lea reproduit, col. 2009-