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LÉON VI LE SAGE. SON ŒUVRE LITTERAIRE


difficile de trouver une compagne dans la vie. » Fidèle encore à la doctrine sacrée, le basileus proclame la supériorité de l’état de virginité sur l’état de mariage (nov. xxvii). Sur la bénédiction des fiançailles, voir Monnier, op. cit., p. 73-77 ; sur les empêchements de mariage, p. 78-80. Jusqu’au règne de Léon VI, la bénédiction du prêtre n’avait jure civili aucun : caractère obligatoire. La novelle lxxxix la prescrit formellement : « … Nous ordonnons que les mariages soient confirmés par le témoignage d’une eulogie sacrée, faute de quoi, il n’y aura ni mariage ni droits qui en dérivent… » Sur le divorce, voir Monnier, op. cit., p. 83-85. Sur l’ensemble de la législation matrimoniale de Léon VI, voir G. Ferrari, Dirilto matrimoniale steondo le Novelle di Leone il Filosofo, dans Byzanlinische Zeitschrift, t. xviii, 1909, p. 159-175. c) Législation sur les mariages successifs. — Ce point mérite une mention spéciale à raison des péripéties de la vie de Léon VI, et surtout de la longue affaire de la tétragamie. « Le droit romain n’avait jamais interdit les seconds et subséquents mariages. Tout au contraire, les lois caducaires, au début du haut empire, avaient voulu que les hommes se remariassent sans délai, après la dissolution de leur première union. Quant aux femmes, on leur donnait, en cas de divorce, un délai de dix-huit mois, et, en cas de veuvage, un délai de deux ans. Les lois caducaires une fois disparues, les noces subséquentes ne sont plus obligatoires, mais elles restent toujours permises jure civili. » Monnier, op. cit., p. 86. L’Église byzantine, au contraire, tolérait plutôt qu’elle n’acceptait les secondes noces. Les troisièmes, elle les réprouvait et les punissait. La législation impériale sanctionna cette réprobation ecclésiastique. L’impératrice Irène (797-802) avait déjà interdit comme illicites et bestiales les troisièmes et quatrièmes noces. Basile I er avait soumis le troisième mariage aux peines canoniques et déclaré que le quatrième serait tenu pour nul, les conjoints punis et contraints de se séparer, les enfants tenus pour illégitimes. Prochiron, iv, 25. Au moment où il rédigeait et promulguait les Novelles, Léon VI partageait ces conceptions sévères du droit byzantin. « On lit dans la novelle evi que la femme qui ne se remarie pas garde l’honneur du premier lit, et, dans la novelle xxii, que c’est aux premières noces que vont l’honneur et le respect. Une seconde union souille le lit conjugal. Les animaux eux-mêmes, ou du moins un grand nombre, donnent l’exemple de la fidélité à une première union et, une fois leur femelle morte, gardent un veuvage perpétuel : en quoi les animaux se montrent supérieurs aux hommes pourtant doués de raison (nov. xc). Mais il faut bien reconnaître que la nature sans pudeur nous pousse vers le second mariage. Et, puis, comme la loi canonique n’est pas observée, que la loi civile ne la fait pas respecter, d’une seconde union la nature nous précipite vers une troisième. On va ainsi de déchéance en déchéance. Monnier, op. cit., p. 87-88. En conséquence, Léon renouvelait les prescriptions de Basile I er et ordonnait l’application des peines canoniques aux

conjoints de troisièmes noces. A côté de cette rigueur d’appréciation et de législation sur les secondes, les troisièmes et les quatrièmes noces, il faut noter les réflexions psychologiques de Léon sur le bonheur d’avoir des enfants et l’infortune’le ne pas en avoir. « Quoi de plus doux, quoi de plus chaud au cœur de l’homme que la joie qui vient de l’enfant !.. » Nov.

xxvi. La paternité est un bienfait de la nature.

(.’est la nature qui a mis en nous, comme un aiguillon, le désir d’être père : d’avoir des enfanls, les élever, Cela est pour l’homme une distraction telle qu’elle va Jusqu’à l’empêcher de Servir entièrement Dieu. Nov. i. xviii. Monnier, p. 93.

DUT. I>1. TBÉOl. (AI HOL,

2° Œuvre homilélique. — La Patrologia Grœca de Migne, t. cvii, ne reproduit que dix-neuf homélies ou panégyriques de Léon le Sage, d’après le texte des anciens éditeurs du xviie siècle. Et pourtant on sait que le basileus législateur s’est acquis dans la littérature byzantine une brillante réputation d’orateur sacré ; et du reste ses homélies et ses panégyriques nous ont été conservés en beaucoup plus grande quantité dans de nombreux mss. On croyait donc depuis longtemps inédites la plus grande partie des homélies de Léon le Sage, et c’est encore ce qu’enseignent A. Ehrhard, dans Krumbacher, Gesch. des byzantin. Litteratur, 2e édit., p. 168. et les bollandistes dans les deux catalogues des mss hagiographiques grecs de la Bibliothèque nationale de Paris et de la Vaticane, p. 98-100, et p. 12-14. En fait, le moine Akakios avait fait paraître à Athènes, en 1868, un recueil d’homélies de Léon : Aéov-roç toO aotpou TOxviiyy-pixol. (sic) X6yoi, in-8°, xvi-352 p. Sur cette publication voir l’art, de L. Petit dans Échos d’Orient, 1900, t. iii, p. 245-249.

Les dix-neuf homélies contenues dans P. G., t. cvii, sont consacrées aux sujets suivants : Nativité de la sainte Vierge, Présentation, Annonciation, Noël (3 homélies, les deux dernières seulement en traduction latine), les Rameaux, Vendredi saint (ensevelissement du Christ), Exaltation de la croix, Pâques, Ascension, Pentecôte, Lundi de la Pentecôte (sur le Saint-Esprit), Dormition de la sainte Vierge, Dimanche de tous les saints (In omnes sanctos), Décollation de saint Jean-Baptiste, saint Nicolas de Myre, saint Jean Chrysostome ; enfin homélie parénétique à tous les fidèles (en latin seulement), « lettre d’un style épiscopal, adressée à tous ses sujets pour les exhorter à vivre chrétiennement », selon la fine remarque de Lebeau, Histoire du Bas-Empire, 1. I.XXII, n. 55. L’édition d’Akakios comprend en outre des homélies : pour le 29 juin (sur saint Paul), p. 63-77 ; pour le 6 août, Transfiguration (deux homélies), p. 78-88, 88-91 (à noter que le Parisinus 1201, fol. 61vo-87 contient ces deux homélies plus une troisième sur le même sujet) ; pour le 26 octobre deux dicours sur le martyr saint Démétrios, p. 124-135 et 135-137 « le panégyrique est aussi impersonnel que possible », déclare le P. L. Petit, loc. cit., p. 246, en réponse au doute de É. Kurtz, op. cit., p. 54, si ces discours ne renfermeraient pas d’allusion à l’exil de Léon àTlussalonique indiqué par la vie de sainte Théophano, n. 15, 1. 21 (deux menus fragments dans P. G., t. cvii, col. 667-668, reproduits d’une citation faite par Allatius, Contra Hottingerum, p. 170) ; pour le 26 octobre, pour la dédicace de l’église Saint-Démétrios au Grand Palais (voir Petit, loc. cit., p. 247) ; pour le 24 ou le 25 décembre 886, un discours prononcé par Léon à Sainte-Sophie le jour où son frère Etienne fut sacré patriarche, p. 160-163, avec une allusion au mystère de Noël, mais qui peut s’appliquer aussi bien à la vigile qu’au jour même de la solennité ; pour le 26 décembre, sur le protomartyr Etienne, p. 175-186 ; pour le 6 janvier, sur le baptême du (’.lui st. p. 186-189 pour le 1 er février, sur le martyr saint Tryphon, p. 209-219 (deux menus fragments dans P. G., col. 667668, encore d’après Allatius) ; pour le premier jour

du carême, deux discours, p. 231-235. et 236-213 ; pour la consécration d’une église au monastère de Kauléa, p. 243-248 ; pour l’Inauguration de l’église

de l’apôtre saint Thomas, près du port actuel de Koum-KapOU, p. 218-253, pour la fête du même apôtre, et dans son église, un discours qui fut lu par

un secrétaire, la présence de l’empereur ayant été

empêchée par certaines allain s, p 263 258, pour le

20 juillet, fête de saint Elle, discours prononcé torique

le prince fut délivré de la prison a laquelle son père

l’avait condamné. p. 259-262 ; en tin p. 274-280, pour

IX.

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