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LEON 1er. LA DOCTRINE DE SAINT LEON


xlv, 1. La solennité de Pâques verra leur réconciliation accomplie : Lapsos quoque et insidiarum fraude deceplos, pxiiilientiæ lacrimis ablui et portas misericordiæ, aposlolica clave reserante, ad remédia reconciliations admitli (diabolus videt). Serm., xlix, 3. La pénitence désarme la justice de Dieu : Ultiones criminum pœnitentise remediis relaxantur. Serm., xcii, 1.

Les préceptes qui imposent des jeûnes à toute l’Église, par exemple aux Quatre-Temps, font que ces jeûnes profitent à toute l’Église. Serm., lxxxviii, 2. La prière commune de l’Église est toute-puissante pour demander à Dieu la rémission des fautes de tous : Plenissimo peccatorum obtinetur abolitio quando totius Ecclesise una est oratio et una confessio. Ibid., 3. Grand spectacle que celui du peuple du Christ appliqué tout entier aux mêmes devoirs. Semblablement Serm., lxxxix, 2. : Tune est efficacior sacratiorque devotio, quando in operibus pietatis totius Ecclesise unus animus et unus est sensus : publica enim præferenda sunt propriis.

Le pardon de Dieu ne peut être obtenu que par la prière des évêques : Indulgentia Dei nisi supplicationibus sacerdolum nequit obtineri. Ce pouvoir, en effet, a été donné par le Christ aux chefs de l’Église (prxpositis Ecclesise) qui donnent à ceux qui confessent leurs fautes la pénitence à accomplir, confilentibus actionem psenitentiæ, et quand ces pécheurs se sont purgés par une salutaire satisfaction, on les admet à la communion des sacrements par la porte de la réconciliation, le Saint-Esprit coopérant certainement au ministère des évêques. Episl., cvni, 2, à l’évêque de Fréjus. Les pénitents qui meurent avant d’avoir été réconciliés, Dieu les réserve à sa justice. Ibid., 3. En cas de péril urgent, on doit accorder sans délai la réconciliation. Ibid., 4. Le pécheur doit être instruit du danger qu’il court à remettre sa conversion à la dernière heure. Ibid., 5. La rémission des péchés par les évêques s’exerce en vertu du pouvoir des clés. Serm., v, 5. La lettre à Théodore de Fréjus est l’exposé le plus intégral que nous ayons de la discipline pénitentielle au v » siècle : Léon en fixe la nature pour l’Occident, et il marque la discipline occidentale de sa puissante empreinte.

La participation à l’eucharistie est une communion au corps et au sang du Christ. Le Sauveur n’a pas repoussé Judas a corporis et sanguinis sui communione. Serm., LTV, 3. A la dernière cène, myslica cena, le Sauveur révèle à ses apôtres quelle est la victime qui doit être offerte à Dieu : Corporis et sanguinis sui ordinans sacramentum, docebat qualis Deo hostia deberet offerri. Serm., lviii, 3. Il leur donne les sacramenta de sa passion et de sa mort. Ibid., 4. Sur la croix, il offre son corps et son sang : Carnalium sacrifteiorum varielate cessante, omnes differentias hostiarum una corporis et sanguinis sui implel oblalio. Serm., lix, 7. Voir Serm., xci, 3, un texte classique : Sic sacrée mensæ communicare debetis, ut nihil prorsus de verilate corporis Christi et sanguinis ambigatis. Hoc enim ore sumitur quod fide creditur. et frustra ab illis amen respondetur a quibus contra id quod arcipitur disputatur. Allusion aux partisans de Nestorius et d’Eutychès qui disputent sur l’humanité du Sauveur. Pareil texte, Episl., i.ix, 2, à l’adresse des cutychiens : les infantes eux-mêmes ne se taisent pas de la veritas corporis et sanguinis Christi inter communionis sacramenta.

La communion alimente le fidèle et l’incorpore au Christ, de ipso Domino inebriatur et paMCltUT. Non enim aliud agit parttclpatto corporis et sanguinis Christi. qnam ut in id quod sumimus transeamus. Serm., i.xiii, 7. Même thème, dam BpUt, , ux, 2.

A aucun chrétien, on ne doit facQetnent refuser la communion : ce ne saurait être laissé à l’arbitraire

MCT. i’l Tin oi CATHOL.

d’un évêque irrité, mais il y faut un jugement, et un jugement qui ne frappe que le coupable. Episl.. x, 8.

La célébration de l’eucharistie est qualifiée par saint Léon de sacrificii oblatio. Epist., ix, 2. Il dit sacrificium offerre. Il dit missa. Ibid.

Parlant de l’invasion de l’Église d’Alexandrie par Timothée ^Elure et la faction responsable du meurtre de l’évêque légitime Protérios, saint Léon écrit : Intercepta est sacrificii oblatio, defecit chrismatis sanctiflcatio, et parricidalibus manibus impiorum omnia se sublraxere mysteria. Epist., clvi, 5. Ces lignes et celles qui suivent sont un rappel du massacre de Protérios, assassiné le jeudi saint, 28 mars, dans le baptistère de l’église deQuirinos : Protérios offrait le saint sacrifice au cours duquel était consacré le saint chrême qui devait servir au baptême des catéchumènes dans la vigile pascale. Il ne fut évidemment pas possible d’administrer le baptême, faute de saint chrême, faute d’évêque, et omnia se sublraxere mysteria est une allusion à cette carence.

La chrismatio des baptisés leur confère un sacerdoce comme le signe de la croix qu’on leur impose leur confère une royauté, allusion à un texte bien connu de I Petr., ii, 9. Saint Léon peut dire : Omnes in Christo regeneratos crucis signum efficit reges, sancti vero Spiritus unctio consecrat sacerdotes. Serm., iv, 1. Il dira encore, après avoir rappelé que le temps est passé des figures, des ombres figuratives de l’ancienne Loi : Nunc et ordo clarior levitarum, et dignitas amplior seniorum, et sacratior est unctio sacerdolum. Serm., lix, 7. Rapprocher Serm., lxvi, 2 : Nobiscum est signaculum circumeisionis (le baptême), sanctificatio chrismalum (la chrismation ou la confirmation). consecratio sacerdolum (l’ordination des évêques), nobiscum puritas sacrificii, baptismi veritas, honor templi. Mais on ferait fausse route à chercher ici une attestation de l’existence d’une chrismation dans l’ordination des évêques à Rome. On sait que le rite de l’onction, rite gallican, vient de Bretagne et n’est pas attesté avant le ie siècle.

Léon distingue trois ordres hiérarchiques : l’épiscopat, la prêtrise, le diaconat. On ne peut être promu à un ordre sans avoir passé par l’ordre précédent : …Ne primum, aut secundum, aut tertium in Ecclesia gradum quisquam laicorum… ascendat, priusquani ad hoc meritum per légitima augmenta perveniat. Episl., xii, 5, lettre aux évêques de Mauritanie.

L’ordination des diacres, des prêtres, des évêques, est précédée d’un jeûne : His qui consecrandi sunt jejunis et a iejunantibus sacra benediclio conferatur. L’ordination est célébrée le dimanche : on jeûne donc le samedi, mais on continue le jeûne jusqu’au matin du dimanche : Mane ipso dominico die, conlinualo sabbati jejunio, celebratur. Episl., ix, 1. Saint Léon qualifie l’ordination de tantæ benedictionis sacramentum. Ibid. Ce sera donc le dimanche que se fera l’ordination, en tenant compte que le dimanche commence le samedi soir : Kunquam benedictio nisi in die resurrectionis dominiew, cui a vespera sabbati initium constat ascribi. Ibid. Rapprocher Epist., c.xi, 2. Pour le dire en passant, on voit là comment peut s’expliquer l’usage de la vigilia liturgique : la nuit du samedi au dimanche fait partie du dimanche qui commence le soir du samedi. Saint Léon relève la dignité du dimanche, en faisant valoir que le monde a commencé à pareil jour, le Christ est rcs suscité, les apôtres ont reçu leur mission, Mattli.. xxvii, 20. et aussi bien reçu le Saint -l’sprit, .Toa., . 22-23, ut rii’lesti quadam régula insinuatnm et Ira ditum noverimus in illa die relebranda nnbis esse mysteria aacrrilotnlium benedictionum, in qua rnllata sunt omnia doua gratiurum. Ibid. Sur le dimanche.

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