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LE MAISTRE (ISAAC ! — LE MASSON


p. 102-105, et Fontaine, Mémoires pour servir à l’histoire de Port-Royal, t. iv, p. 344-369.

Le Maistre de Saci (ou Sacy) a composé de nombreux écrits en vers et Sainte-Beuve, est en général, très sévère pour ses productions poétiques. Parmi les écrits de M. de Saci, on peut citer : Le poème de saint Prosper contre les ingrats, traduit en vers français, 1646, et en prose, 1650. — L’office de l’Église, traduit en français, in-12, Paris, 1651. — L’Imitation de Jésus-Christ, traduite en français, sous le nom de Beiiil, prieur de SaintVal, in-8°, Paris, 1662, et très souvent rééditée. — Poème sur l’eucharistie qui ne fut publié qu’en 1695. — Lettres chrétiennes et spirituelles, publiées par la Sœur Madeleine de Sainte-Christine Briquet, religieuse de Port-Royal, 2 vol. in-8°, Paris, 1690. — Les Psaumes de David, traduits en français suivant l’hébreu et la Vulgate, avec une explication tirée des saints Pères, 3 vol. in-12, Paris, 1696. — Saci a aussi traduit en 3 vol. in-8°, Paris, 1696, les Sermons de saint Augustinsur saint Matthieu. — Enfin Le Maistre avait publié ce que Sainte-Beuve appelle « les plaisanteries soi-disant poétiques » intitulées : Entuminures de l’almanach des jésuites, in-12, Paris, 1654 et 1733, et réimprimées avec L’onguent pour la brûlure, de Barbier d’Aucour, in-12, Paris, 1683 et 1733. C’est une réponse à une estampe allégorique publiée par les jésuites et dont Sainte-Beuve donne la description suivante : « Le pape, assis sous la colombe du Saint-Esprit, entre la religion qui porte la croix et la puissance de l’Église qui porte le casque, lançait sentence contre le jansénisme. Jansénius, en habit d’évêque, tout affairé et déployant des ailes de diable, s’enfuyait, son livre à la main, vers Calvin en personne qui, déjà, dans un coin, accueillait à bras ouverts une dame ou religieuse janséniste en lunette. » T. ii, p. 333. — Le Maistre avait aussi traduit plusieurs écrits profanes : les Fables de Phèdre, 1647 ; les Comédies de Térence, rendues très honnêtes en y changeant fort peu de chose ; les Troisième et quatrième livre de l’Enéide de Virgile, 1666. — Mais l’écrit le plus célèbre de Le Maistre de Saci est assurément la Traduction du Nouveau Testament, connue sous le nom de Testament de Mons, bien que les premières éditions portent le nom d’Amsterdam. Saci est le véritable auteur de cet ouvrage qui fut revisé par Arnauld, par Antoine Le Maistre lequel collabora à sa composition, par Nicole et par le duc de Luynes. Cette Traduction fut très attaquée comme empreinte de jansénisme et condamnée comme telle par de nombreux évêques et par le pape Clément IX, le 20 avril 1668 ; Saci composa la Traduction de l’Ancien Testament durant son emprisonnement à La Bastille. Le Nouveau Testament, ainsi que la Sainte Bible, en latin et en français, 32 vol. in-8, 1672 et années suivantes, eurent de très nombreuses éditions : mais la meilleure et la plus recherchée est incontestablement celle de Paris en 12 vol. in-8°, 1789-1804. — On attribue à M. de Saci la Censure d’un livre intitulé : Apologie pour les casuistes, faite par M. l’évêque d’Angers le Il novembre 1658, et à laquelle aurait collabora Messire Antoine Arnauld et Le Maistre de Saci, in-1°. Angers, 1658. — Enfin, d’après G. Hermant, dans sis Mémoires, édit. Gazier, t. I, p. 11. c’est Sari et non point son frère Antoine Le Maistre qui aurait rédige’la Lettre à une personne de condition, dans laquelle on justifie la traduction des hymnes en vers français des Nouvelles Heures,

in-4°. 1051. H est vraisemblable que les deux frères, pour cel écrit, comme d’ailleurs pour beaucoup d’autres enivres sorties de l’ort-Koval. participèrent composition, dans une mesure qu’il est difficile aujourd’hui fie préciser.

Mlcturad, Btographte untverseue, ’art. Sact, t. xxxvii, p. 196-1 98 ; Heefer, Noavelh biographie générale, t. xxx,

col. 569-571 ; Quérard, La France littéraire, t. v, p. 130 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, t. vii, p. 112 ; Chaudon et Delandine, Dictionnaire historique, critique et bibliographique, t. x, p. 546-547 ; Fontaine, Mémoires pour servir à l’histoire de Port-Royal, 4 vol. in-12, 1753, t. i, p. 309-325, 353-362, 382-387 ; t. ii, p. 307-313, 326-331, 348-354, 369-404 ; t. iii, p. 21-30, 64-103, 164-172, 190-198 ; 261-268 ; t. iv, p. 20-57, 60-79, 103-121, 147-169, 344-369 Du Fossé, Mémoires pour servir à l’histoire de Port-Royaldes-Champs, in-12, 1739, 1. Le. xix, p. 163-164 ; t. II, c.xiii, p. 274-289 ; t. III, c. x, p. 370-378 ; Antoine Rivet de La Grange, Nécrologe de Notre-Dame de l’abbaye de Port-Royal, in-4°, Amsterdam, 1723, p. 6-14, 296-297 ; Besoigne, Histoire de l’abbaye de Port-Royal, 6 vol. in-12, Cologne, 1752, t. iii, p. 102-105, et t. iv, p. 523-583 ; G. Hermant, Mémoires, édit. Gazier, 6 vol. in-8°, Paris, 1905-1910, t. iii, p. 358-359, 638-640, t. vi, p. 174-178 ; Rapin, Mémoires, édit. Léon Aubineau, 3 vol. in-8°, Paris et Lyon, s. d., 1. 1, p. 249, 473 ; t. iii, p. 362-365, 390, 397-400 ; Cerveau, Nécrologe des plus célèbres défenseurs et confesseurs de la vérité, 5 vol., in-12, Paris, 1760-1764 ; t. i, p. 198-202, et t. iv, p. 258-259 ; Pierre Leclerc, Vies intéressantes et édifiantes des religieuses de Port-Royal et de plusieurs personnes qui leur étaient attachées, 4 vol. in-12, Paris, 1750-1752, t. iv, presque entier ; Sainte-Beuve, Port-Royal, 4’édit. 1878, 7 vol. in-8°, t. ii, t. II, c. xvii, p. 322-376.

J. Carrevre.

LE MASSON Innocent, général des chartreux de 1675 à 1703, naquit à Noyon le 21 décembre 1627, de parents appartenant à la noblesse du Dauphiné. Après avoir étudié la philosophie, il entra au noviciat de la chartreuse de Noyon et y prit l’habit le 16 janvier 1645. Peu de temps après sa prêtrise, il fut nommé vicaire et maître des novices de sa communauté. En 1663, ses confrères l’élurent prieur, et en 1669 le chapitre général l’institua co-visiteur de la province de Picardie. Sa piété, sa doctrine et sa prudence se manifestèrent d’une manière admirable dans ces différents emplois. Ce ne furent pas seulement les enfants de saint Bruno qui profitèrent de ses conseils, mais les diverses communautés religieuses et les personnes séculières ne s’adressèrent jamais en vain à lui pour leur direction intérieure. En 1675, le T. R. P. dom Jean Pegon, général des chartreux, étant sur son lit de mort, fut interrogé par quelques religieux de la Grande Chartreuse sur les sujets que l’on pourrait proposer aux électeurs après son décès. Le vénérable mourant désigna le prieur de Noyon, qui, en effet, fut élu prieur de Chartreuse et général de l’ordre, le 20 octobre 1675. A l’article Chartreux on a fait mention de la nouvelle collection des statuts qu’il fit réimprimer et approuver à Rome, de sa polémique avec l’abbé de Rancé, de son zèle pour la formation intellectuelle des jeunes religieux, de son Directoire des novices, etc. Son généralat fit un bien immense à l’ordre et le préserva du jansénisme et du quiétisme. Dom Le Masson eut à combattre ces deux hérésies naissantes, et son zèle fut approuvé par le Saint-Siège. A Rome et à Paris ses écrits étaient estimés, et Bossuet, dans sa Relation sur le quiétisme, loua « le pieux et savant général des chartreux ». Ce religieux écrivit aussi un mémoire contre la Déclaration du rlcrgé en 1682, qu’il voulait insérer dans la nouvelle édition de sa théologie morale, mais la prudence de Mgr d’Arantbon d’Alex, évêque de Genève, ne lui permit pas de l’imprimer. Un incendie arrivé le’i avril 1676 ayant réduli en cendre une partie des bâtiments de la Grande Chartreuse, doni

Le Masson, dans l’espace de douze années, rebâtit le monastère sur un plan nouveau et agrandit le

cloître des pères de dix cellules. Malgré ses nombreuses occupations, il conçut le plan d’écrire une histoire complète de l’ordre divisée en trois partie distinctes : la Règle, l< s Annales, les I-’.phcinéridrs

rapportant les notices des chartreux illustres par la mainte ! c ^ cet effet, il fit venir â la Grande Chartreuse

Il PP. dom Léon Le Vassenr et dom Charles Le