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    1. ITALIE##


ITALIE. INSTRUCTION PUBLIQUE

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<// Pas d’externat, ni dans les grands, ni dans les ]H’(its séminaires.

i | Suit un programme d’études, dans lequel nous sommes heureux de voir recommander Bossuet, à côté de saint Augustin, pour la philosophie de l’histoire, la manifestation de la Providence dans les événements humains, et l’assistance continue donnée par Dieu à son Église.

Un an après, le cardinal De Lai, le 17 octobre 1913, envoyait une seconde circulaire aux évêques d’Italie, toujours au nom S. (’.. de la Consistoriale, au sujet des livres de texte à employer, dans les grands et petits séminaires, et de ceux à éliminer. Il en avait déjà parlé un peu. à la fin de la circulaire précédente, niais il y revient, dans celle-ci avec plus de détails, et y signale plusieurs auteurs, qu’on doit nécessairement exclure.

Enfin, tout récemment, a paru, sur ce sujet, un autre document officiel : Urdinamento dei seminari. Suove disposizioni délia S. Congre gazione dei Seminari e délie Université degli studi, in-8°. Home, 1920. F. IXSTRUCTIOS PV W/gtX - 1° Statistiques de renseignement officiel. — 1. Pour renseignement supérieur, l’instruction publique compte, en Italie, aujourd’hui. 21 universités, organisées ou surveillées par l’État. Parmi celles-ci. quatre sont universités libres : ce sont celles de Cainerino, de Ferrare, de Pérouse et d’Urbino. Il y a, en outre, 15 instituts supérieurs d’État.

Vers la fin du xixe siècle, le nombre des étudiants qui fréquentaient ces divers établissements était de

22 1 environ. Pour l’année scolaire 1913-1914, il

fut de 27 228 : et. pour l’année scolaire 1914-1915, de 31 838. Sur ce nombre, il y avait, en 1913-1914, 2483 jeunes filles, et 4 732 l’année suivante. Cf. Bolletlino ufliciale del Ministère* delta Pubblica Islruzione, anno 1916.

2. L’enseignement secondaire, à la fin du xix<e siècle, comprenait 397 écoles techniques. 310 lycées. 733 gymnases publics ou privés, soit un total de 1 420 établissements ou de 1 569, en y comprenant les 149 écoles normales. En 1909, ce cliilïre global était monté à 1713, et trois ans après, il arrivait à 1801. Os chiffres sont tirés des Sotizie sugli Istiluti per V Islruzione médiae normale negli anni scolastici <lal 1909 al 1912, in-1’, Home. 1910, ouvrage publié par les soins du ministère d’agriculture, d’industrie et de commerce, Direzione générale délia Statisticae del lavoro. Ufficio centrale di Statistica.

Toutes ces écoles secondaires avaient, en 1912, une population scolaire de 227 203 élèves. Cf. Bollellino uffitiale délia Pubblica Islruzione, in-8°, Home, 1914 sq.

Sur le niveau des études, en Italie, durant la seconde moitié du xix’siècle, on consultera avec fruit les ouvrages suivants : G. Paria. Il livello degli studi li nel regno d’Ilaliae nelle scuole romane dal 1859 al HO ! /, delerminalo sopra documenli ufficiali, in-8°, Rome, 1871 : Tommaseo, Degli studi elemenlarie dei tuperiori, in-8°, Florence, 1872 : G. Monacorda, Sloria délia Scuola, in Ilaliii^ 2 in-12, Païenne, 1913.

3. Pour l’enseignement primaire, ou comptait,

.1 la fin du xixsiècle, 57 621 écoles. Ce nombre s’e>t

accru dans la suite. L’instruction primaire est obli iire, en principe ; cependant, durant le dernier

quart du xix’siècle, la moitié des adultes étaient

ire illettrés. Dix ans plus tard, leur nombre un -peu diminué ; mais il s’élevait encore à 13 350 000, . les premières années du x.v siècle, d’après YAnnuario slatistico ilaliano, Seconda série. En 1913, on pouvait constater que le nombre des élèves, dans les écoles primaires, avail augmenté de 50 pour 100 ; les locaux étaient insuffisants, ainsi que le nombre

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DICT DE THÉOl. I

des professeurs. Il aurait fallu, au l" Janvier 1912, 1116 professeurs de plus, pour que toutes les classes en fussent pourvues.

Résultat moral de l’enseignement officiel.

1. Les

écoles laïques, en Italie, connue partout ailleurs, ont produit des résultats désastreux, pour l’éducation populaire. Le gouvernement a dû, plus d’une fois, le reconnaître. Grande fut la surprise, quand fut divulguée la circulaire que M. Coppino, ministre de l’instruction publique, envoya, le 7 février 1885, aux proviseurs, inspecteurs et aux professeurs des écoles primaires, sur la nécessité de rendre les classes éducatives. Le ministre osait y parler des devoirs envers Dieu et de l’importance du catéchisme. « Ces écoles soutenues, à si grands frais, disait-il, ont un très mince résultat pour l’instruction et un résultat absolument nul pour l’éducation, i lui émettant ce jugement sévère, le ministre se faisait l’écho de la presque totalité des députés, qui avaient exprimé ce sentiment, à l’occasion de la discussion du budget du ministère de l’instruction publique. Atti ufficiali, p. 032. Le ministre ajoutait que tous les professeurs n’étaient pas, malheureusement, des modèles de vertu, comn c leur mission le demanderait, et qu’ils devaient prêcher de parole et d’exemple.

Ce n’était pas la première fois que la Chambre des députés faisait entendre des plaintes de ce genre. Le 2 mars 1883, le député Rosano avait mis sous les yeux de ses collègues une statistique effrayante : celle des adolescents, condamnés par les tribunaux et les cours d’assises d’Italie, durant les huit années précédentes. En 1875, les tribunaux de police correctionnelle en avaient condamné 12 620 et les cours d’assises, 862 : soit un total de 13 482. Sur 43 313 individus condamnés par les tribunaux de police, 12 020 étaient donc des mineurs ; ceux-ci constituaient donc plus du quart des coupables. Cette proportion fut à peu près la même, en 1876. Mais, en 1880, ce fut bien pis. La proportion avait augmenté d’une manière épouvantable. Les tribunaux correctionnels avaient condamné 21 3Il jeunes gens et les cours d’assises en avaient condamné 1 186, soit un total de 22 527 mineurs, avec une augmentation de plus d’un tiers sur les chiffres de 1875 et sur celui de 1876. El cette proportion désolante s’accrut encore, les années suivantes. Atti ufficiali, délia Caméra dei Députât i, p. 1604. Les feuilles publiques de l’époque, commentant ces textes, faisaient remarquer avec combien de raison la Chambre des députés avait conclu que ces écoles primaires laïques ne donnent aucune éducation morale, et qu’elles semblent faites, non pour former d’honnêtes citoyens à la patrie, mais plutôt des gens destinés aux galères : non probi cilladdini alla palria, ma più losto abilatori aile galère. Atti ufficiali, p. 1521, 1590 sq.

2. Et celle nullité d’éducation morale ne se trouvai) pas seulement dans les écoles primaires pour les enfants du peuple. Le député Cardarelli, parlant a la Chambre, le 2 décembre 1886, sur les misères morales des écoles secondaires, gymnases et lycées, disait :

I |uand nous voyons les élèves cracher au visa professeurs ; quand nous voyons les élevés attaquer brutalement les surveillants ; quand nous les voyons chercher à soudoyer di pour frapper huis

très, nous pouvons nous demander ce qu’est l’éducation morale de notre jeunesse 1 Atti ufficiali, p. 7lo sq. On pouvait sile demander aussi, en lisant, dons la chronique des journaux quotidiens, le récit des crimes de tout genre perpétrés par les i écoles gouvernementales de tout degré ; rien n’_ manquait, pas même les suicides d’enfants.

3. Ces ch ti istement mil". slils, s’accrurent encore, les années. D’après les statis VIIL — G