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    1. JÉSUS-CHRIST##


JÉSUS-CHRIST. PRINCIPALES VIES CATHOLIQUES

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corps du Christ ressuscité n’a plus ; rien de commun avec kcorps sensible, foi nie des éléments matériels, que possédait le Christ en mourant. Il faut ensuite faire violence aux textes sacrés qui supposent tous une cause sensible extérieure aux visions, et qui n’est autre que le corps même de Jésus, substantiellement identique à celui qu’il possédait pendant sa vie terrestre. On invoque l’autorité de saint Paul, I Cor., xv, 1-20, contre la réalité’des visions, mais précisément cet argument se retourne contre ses auteurs : saint Paul entend bien parler d’une vision corporelle, sensible, objective. Voir col. 1214. Enfin, pour expliquer comment les apôtres et les premiers disciples ont pu arriver à cette hallucination visuelle qui leur a permis d’affirmer le fait de la i ésm rect ion, il faut leur supposer une mentalité que dément et leur psychologie et leur tempérament.

La critique rationaliste au moins chez quelques-uns — invoque contre l’historicité de la résurrection, l’argument tiré des infiltrations mythologiques et païennes. Nous avons déjà rencontré cet argument à propos de l’existence même et de l’enfance de Jésus, et nous savons combien sont peu fondés les rapprochements, tout de superficie et de mots, quon prétend trouver entre le christianisme et les religions de l’Orient.

Les mêmes procédés rationalistes sont employés pour nier la réalité de l’ascension du Sauveur et avec aussi peu de succès. Le dogme catholique et les conclusions théologiques qu’on en tire n’ont pas été entamés par ces efforts de l’incrédulité et l’Église continue de proclamer sa foi en Jésus qui est ressuscité le troisième jour et est monté aux deux.

VII. Conclusion. Si imparfait et si succinct quc soit notre exposé de l’œuvre de la critique rationaliste à l’égard de la personne adorable de Jésus, il suffit néanmoins pour montrer le caractère totalement négatif de cette œuvre. « Il ne pouvait d’ailleurs en être autrement. Cette critique a comme point de départ un préjugé philosophique, la négation du surnaturel, et prétend retrouver dans la conscience humaine le dernier mol des explications du dogme, fin sorte quc, pour elle, le dogme de Jésus-Christ n’est qu’une élaborai ion de cette conscience, et la figure que nous nous traçons de Jésus doit répondre uniquement à nos besoins et a nos aspirations du présent. Ainsi, selon la remarque d’A. Meyer. « Jésus a quelque chose de particulier à dire à chaque époque. On conçoit facilement quc cette critique n’apporte au dogme qu’une contribution toute négative, elle ne peut que détruire la révélation objective et surnaturelle qui est à l’origine de la foi. Aussi nous n’avons pu nous résoudre, en cet article, a donner a la critique, comme telle, droit de cité dans le développement dogmatique et théologique de la révélai ion touchant Jésus-Christ. Les progrès accessoires réalisés par et à l’occasion de la critique rationaliste ne sont pas un motif suffisant pour accueillir les théologiens libéraux dans la longue théorie de ceux qui, au cours des siècles, ont tenté de mieux connaître la personnalité divine et humaine du Christ. I.’érudition loule humaine qu’il faut d’ailleurs reconnaître et dont nous devons tirer partin’est qu’un accessoire en regard des principes surnaturels et des ( lieux Ihéologiqucs n dont use le croyant pour atteindre l’objet de sa foi. D’une utilité incontestable loi squ’elle est mise au sei vice de la vérité révélée, celle érudition, en tant qu’elle ignore (Kl combat sys

tématiquement le surnaturel qui est l’essence même du

dogme, doil él re reléguée hors du sanctuaire de la i aie

théologie. C’est celle pensée qui a dicté le plan de notre article, ou nous avons d’abord étudié la révélation, le

dogme et la théologie de la personne de Jésus, en

eux mêmes, avant d’indiquer l’attitude de la critique a leur endroit.

En terminant, nous ferons remarquer que, tout en s’eflorçant de nous retracer la figure d’un Jésus objectif, personnage historique qui, loin d’être créé par notre conscience, s’impose a elle jusque dans ses traits surnaturels, le dogme et la théologie catholiques entendent bien ne pas ignorer ce que ce Jésus est pour nous, ce qu’il a été et sera toujours pour les hommes de toutes les époques. Nous l’avons rappelé en montrant que l’Église, corps mystique de Jésus, continue sur la terre non seulement l’œuvre de l’incarnai ion mais l’incarnation elle-même. Jésus est notre Jésus, notre Sauveur, notre lumière, notre vérité, notre vie. Il est i noire », non pas parce que nous l’avons créé nôtre i en transformant en concepts les secrets désirs et les besoins religieux denotre être, mais parce que sa transcendance divine, substantiellement unie à son humanité, l’a manifesté tel dans l’économie du plan divin ; il est « nôtre > parce que son humanité sainte, en souffrant, en expiant, en mourant pour nous, a mérité de devenir la source de notre vie. le loyer de notre lumière, la norme de notre vérité. Là est le mystère vrai du Christ. On ne le comprend bien que si l’on admet, d’une part les sublimes profondeurs de l’élément divin en Jésus et d’autre part les anéantissements ineffables de l’incarnation. Personne, mieux que saint Paul n’a exprimé ce mystère divin et humain à la fois ; Qui cum in jormo Dei esset, non rapinam arbitratus est esse se œqualem Deo : sed semetii>sum exiitanin’t, formant servi accipiens, in similitudinem hominum joclus et habitu inoentus ut homo. Humiliavit semetipsum latins obediens usque ad mortem, mortem autan crucis. Propter quod et Deus exaltaoit illum ri donavit illi nomen, quod est super omne notnen ; ut in nomine Jesu omne genu flectatur cœlestium, terrestrium et infernorum ; et munis lingua confitecUur quia Dominas Jésus Christus in gloria est Dei Palris. Phil.. ii, 6-11.

Principales vies catholiques de Jésus-Christ.

1° JSn langue latine :

1. La dévote Vita Christi de Ludolphe le Chartreux, Strasbourg, 1471, éditée à maintes reprises depuis ; Vita Jesu Christi, in-folio, Paris. 1865 ; 4 vol. in-8°, Paris, 1870. Cet ouvrage fut traduit en français et publié à Lyon en 1817. Lecoy de la Marche a donne une nouvelle édition de cette traduction, Vie de Jésus-Christ composée on XVe siècle d’après Ludolphe le Chartreux ; texte rapproche tlti français moderne, in-4o, Paris, 1869-1872. Autres traductions : (loin FI. Broquin, La grande oie île Jésus-Christ (trad. intégrale), (i in-8°, Paris, 1864-1865 ; 7 in-12. Paris, 18701873 ; Vie de Noire-Seigneur Jésus-Christ (trad. intégrale), 6 in-8°, Paris, 1864-1865 ; 7 in-12, Paris, 1870-1873 ; Vie de Noire-Seigneur Jésus-Christ, traduite nouvellement sur le

texte latin, 2 in-12, Paris. 1818 ; 5° édil., 187 :  !.

2. Méchineau, S. J., Vita Jesu Christi 1). N., Paris, 1896.

Précédée d’un préambule sur l’état politique, les institutions et la langue des Juifs au temps de Notre-Selgneur, sur la chronologie de la vie du Christ, sur la topographie

de la Palestine, cette vie n’est pas une simple synopse extraite des évangiles : elle est la série parallèle et continue

des quatre textes complets que l’on a à la fois sous les yeux,

ce qui facilite la comparaison et met en relief la concordance. I u appendice présente une bonne étude sur les discours, les prières, les paraboles de JéSUS-Christ, ainsi qu’une Intéressante Vita amlcorum Domini.

3. Synopsis Evangeliorum historica seu’it.r Domini Nostri Jcso (Jirisli quadruplex et una narrulio, auctore A. Azibert, Alhi, I8’.17. Le but de cette vie est Indiqué par le litre. On sait que l’auteur a parfaitement atteint ce bul et que sa synopse se place parmi les meilleures.

t. Vita Domini nostrl Jesu (Jiristi < quatuor Eoangeliis, i/is/s.s.s. Ltbrorum verbts concinnata a J.-B. Lohmann, S. J., Paderborn, 1898. la Vita du P. Lohmann n’a pas

la portée de la synopse de M. V/ihcrt, mais elle met bien en lumière les grandes lignes de l’ordre Chronologique généralement adopté.

Il faudrait également signaler les multiplet synopsis publiées au cours du i siècle : on en trouvera la nomen-