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JÉSl S-CHRIST ET l. THÉOLOGIE. ER l l S

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également les vertus morales naturelles que les hommes doivent acquérir par la répétition des actes vertueux.

Quelques théologiens, comme Lorca, In ///"" p Sum. S. Thomx, disp. XXXVIII, n. 19 et plusieurs autres q ue cite Vasquez, disp. XI. ii, c. ii, ont nié l’existence de vertus naturelles en Jésus, mais leur négation n’est pas probable. Cf. Gonet, disp. XII, a. H. > 1. n. 63 sq. ; Salmanticenses, disp. XIV, dub. i, 1. Le parallélisme de la science acquise et des sciences infuses dans l’âme du Christ, voir ci-dessus, col. 1273. suggère la coexistence des vertus surnaturelles infuses et des vertus naturelles qui, chez les hommes, sont normalement acquises. La seule controverse possible porte sur ce point : le Cluïst a-t-il dû vraiment acquérir les vertus naturelles, où lui ont-elles été accidentellement infuses, comme la science en Adam ? Les thomistes, et les théologiens en général sont partagés sur ce point. D’excellents thomistes et de grands théologiens soutiennent la thèse de l’infusion per aecidens : Jésus-Christ a reçu de Dieu, dès sa conception, ces vertus naturelles parfaites, comme s’il les avait acquises par ses propres actes ; il les exerça ensuite selon les circonstances : Médina, In III*™ p. Sum. S. Thomx, q. vii, a. 2 ; Jean de Saint-Thomas, De incarnatione, disp. VII. a. 3 ; D. Alvarez, O. P., irf., disp.XXXII ; Gonet, disp. XII. a. 4, § 1 (qui qualifie son opinion de verior et mullo probabilior) ; Billuart, dissert. VIII, a. 3 ; Suarez, id., disp. XIX, sect. n. Vasquez, id.’, disp. XL II, etc. Mais des théologiens d’aussi grande autorité prolongent le parallélisme entre la science acquise et les vertus morales naturelles jusqu’à dire que celles-ci, même dans le Christ, furent acquises par la répétition des actes. Les thomistes N T azario, Araujo, Cippullus, Cabrera, et surtout les Salmanticenses, De mcarnatione, disp. XIV, dub. i, § 2 ; Grégoire de Valencia, In III"" p. Sum. S. Thomx, q. vii, a. 2, punct. 3 ; De Lugo, De incarnatione, disp. XVI, sect’▼n, n. 119, cf. disp. XXI, sect. i, etc. se rallient à cette deuxième opinion qui semble plus conforme à la réalité des choses. Parmi les auteurs récents, peu ont touché à cette controverse ; Stentrup, op. cit., th. lxxxi, part. 2, se rallie à la première opinion, en’invoquant l’autorité de Suarez ; Hugon, De Verbo incarnalo, q. v, a. 3, n. 2 et Le mystère de l’Incarnation, p. 231, est du même avis ; Pesch ne fait qu’une brève allusion auvertus morales infuses per aecidens, n. 295. — Le Christ a possédé les vertus surnaturelles et naturelles compatibles avec la perfection exigée par l’union hypostatique, et il les a possédées selon le mode de perfection exigée par l’état de compréhenseur. Cf. S. Thomas, Sum. theol., Illa, q. vii, a. 2-4 ; In IV Sent., 1. III. dist. xiii, q. i, a. 1 ; Salmanticenses, disp XIV dub. ii, n. 29. Gonet, disp. XII, a. 3.

hoctrines particulières. — - y.. La foi n’a pu exister dans l’âme de Jésus-Christ. L’objet de la foi est l’invisible : donc la foi n’est pas possible pour un esprit qui, des le premier instant, a connu, dans la vision intuitive, tout l’objet de la science de vision divine. Et cependant, sans avoir la foi, Jésus en gardait tout le mérite, à cause de sa libre obéissance. Voir plus loin, col. 1295 sq. S. Thomas, Sum. theol., III », q. vii, a. 3-1 Gonet, loc. cil., n. 59 ; Salmanticenses, loc. cit., ii. 31 ; Billot, De Verbo incarnalo. th. xvi, § 2 ; Ch. Pesch’De Verbo incarnalo, n. 250 ; Hugon, De Vrrbo incarnalo, q. v, a. 3, n. 3. — p I), - même’espérance n’a pu exister en l’âme de Jésus-Christ. Son objet est la béatitude dans l’avenir, ni possédée, ni vue ; car

c-t-on ce que l’on voit 7 Quod videt quis’quid tperail Rom., viii. 21. Or, pour le Christ la béatitude n’est pas dans l’avenir, elle ne reste pas invisible : elle est vue, elle est possédée, inamissible, en Celui qui a joui, à son aurore, de la vision et de l’amour ! fiques. » Hugon, Le mystère de l’Incarnation, p

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oir les auteurs déjà cités. Toutefois le Christ ne possc’da, t P as la gloire future « te s, , , , corps II est

vrai que cette gloire est simplement accidentelle VoirGLoiRE, t. vi, col. 1401 sq. Il pouvait donc attendre’désirer cette gloire du corps, bien qu’il ne l’ignorai pas. Mais ces actes n’étaient pas des actes « le la vertu Uieologique d’espérance, pas plus que l’attente, 1e la résurrection ne constitue chez les élus un acte de cette vertu Cf. S. Thomas, IL-IK <, . « viii, a ! 2 ad 4 Toutefois, le Christ devait mériter cette gloire et par conséquent son attente de la gloire accidentelle comporte une nuance particulière étrangère au désir des âmes bienheureuses. Désir des élus, attente du Christ procèdent, non de l’espérance, mais de la charité la vertu, principe de la jouissance béatiflque, faisant vouloir, aimer, attendre ce qui manque encore au bonheur consommé. Cf. S. Thomas, IMI » q xxv a. 4 ; Gonet, loc. cit., n. 62, et De bealiludinc, disp iv’a. 2 ; De virtutibus theologicis, disp. IX, a. 4- Salmanticenses, loc cit., „. 33-34 ; Hugo, , , De Verbo incarnalo, loc. cit., n S. — y. En vertu des principes généraux exposes ci-dessus, il semble bien qu’on doive éliminer de Jésus, dans la vertu cardinale de justice, la vertu de pénitence : «  « Le Christ n’a pu pécher. Donc la matière de la vertu de pénitence fait défaut en lui a " SS’b ! e "e " acte c l u’en Puissance. » S. Thomas, In IV Sent., t. II, dist. xiv, q., , a. 3, qu. 1. C’est là l’opinion communément reçue chez les thomistes, voir GoneU disp XII, a 3, § 1, n. 58 ; Salmanticenses, disp XIV dub. ii, n. 36 ; Jean de Saint-Thomas, disp VIII, a. 4, n. 15 ; et même ailleurs, voir Vasauez In III*n p. sum. S. Thomæ, q. vii, a. 4. Suarez alarmé que le Christ, sans avoir jamais pu effectivement faire un acte de pénitence, a possédé la vertu de pénitence parce qu il eût été prêt à détester le péché si par impossible, il eût pu le commettre Disp XIX sect. i n. 2 Les scotistes pensent généralement que’lé Christ, capable de satisfaire pour les péchés des autres a été aussi capable de pénitence à leur endroit et qu en conséquence, à ce point de vue, il a possédé la vertu de pénitence, et cela d’une manière très élevée et sureminente. Cf. Janssens, De Deo-Homine, t., , p. 344-345. Il faut noter que l’Église a proscrit l’invocation autour de Jésus pénitent. Cœur sacré de Jésus (Dévotion au), t. iii, col. 345. Voir Hugon Le mystère de l’incarnation, p. 234-234. — 8 Quant aux autres vertus cardinales, aucune ne doit être exclue aucune, dans toute l’étendue de son objet, ne s’opposant à la perfection souveraine du Christ. Si l’une ou l’autre d’entre elles suppose ou implique un défaut une imperfection incompatible avec la sainteté parfaite, ce n’est que parce que cette vertu est considérée dans un état encore imparfait ou par rapport à un de ses actes particuliers. Ainsi la tempérance, la continence, considérée dans le commun « les hommes suppose les appétits désordonnés les rébellions honteuses de la chair. En Jésus, jamais n’exista le foyer de conçu piscence : il est l’idéale chasti par conséquenl

la continence en Jésus ne pul exister que comme elle dans les corps glorifiés avant un tout autre objet que dans cette vie. On … sur ce sujet

les auteurs relativement à la permanence des vertus dans l’autre vie. Voir Vertus. D’une mani raie, l’assertion suivante « le S. Thomas. /„ / r "s’en/ 1. III. dist. XIX. q. i, a. 2, ad 2’" ». exprime bien la’vente qu’il importe « ! « retenir présentement « l es vertl1 ne conviennent pas au Christ quant à

certains usages qui existent en.mus, par exemple lors.pi, 1 s’agit de dompter par elles les passions « ! < la concupiscence de la chair contre l’esprit, passions oui n existaient pas dans le Christ. Quant aux autres . appropriés a l’eiat des élus, .es vertus exis tèrent pleinement dans le Christ, elles existèrent aussi