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JPSUS-CHRIST. LES PROGRÈS DOGMATIQUES ULTÉRIEURS

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les œuvres sont inséparables, tandis que l’humanité faite par la Trinité a été élevée à la seule personnalité

du Verbe. Cavallera, Thésaurus, n. 723-72 1.

6° Honorius ]", à la même époque (634-G38) foumule sa doctrine équivoque sur les deux volontés el les deux opérations dans le Christ. Son successeur Jean IV explique le sens des affirmations d’Honorius. Denzinger-Bannwart, n. 251, 252, 253 ; Cavallera n. 725-728. Voir Honorius I". t. vu. col. 96-123.

7° Saint Martin 1°, au concile de Latran (649) définit les principaux aspects du dogme de l’Homme-Dieu. Les neuf premiers canons sont relatifs à l’union bypostatique. Voir ce mot, t. vii, col. 487-480. Les canons 10-17 abordent sous toutes ses faces le problème de la dualité d’opérations et de volontés dans l’unique sujet qu’est Jésus-Christ. Voir Monothélisme. Les trois derniers canons 18-20, tout en résumant le problème doctrinal du monothélisme, portent condamnation nominative de Théodore, Sergius, Cyrus, Pyrrhus. Paul et rejettent le « type » de l’empereur Constantin. Voir Constaminople (IIIe concile <lc), t. iii, col. 1264 sq. Denzinger-Bannwart, n. 254274 ; Cavallera, n. 720-730. Notons toutefois dans ce concile un progrès dogmatique en ce qui concerne la définition de la nature passible de la chair du Christ, can. 4, Denzinger-Bannwart, n. 257 ; définition qu’on retrouvera dans la formule de foi d’Anastase II, Cavallera, n. 701, dans le IVe concile de Latran, Denzinger-Bannwart, n. 429 ; Cavallera, n. 766, et finalement dans le concile de Vienne, Denzinger-Bannwart, n. 480 ; Cavallera, n. 707, et dans le concile de Florence, Décret, pro Jacobitis. Denzinger-Bannwart, n. 708 : Cavallera. n. 7(50.

8° Le XIe concile de Tolède (déclaré authentique par Innocent III), dans un long exposé de la foi trinitaire, intercale une allusion à l’hérésie de Bonosiens, voir Bonose, t. ii, col. 1020-1031. Ces hérétiques niant la divinité de Jésus-Christ, étaient amenés à nier, en conséquence, la filiation naturelle du Verbe dans la Trinité : ils ne lui reconnaissaient qu’une filiation adoptive. Ce n’est pas encore cependant l’adoptianisme postérieur qui ne reconnaît dans le Christ, considéré dans sa nature humaine, qu’un Fils adoptif de Dieu. De là l’affirmation du concile : Hic cliam Filius Dci naturu est Filius, non adoptione. Denzinger-Bannwart. n. 276 ; Cavallera, n. 575.

La foi en Jésus-Christ est longuement exposée : Seule la personne du Fils a pris, pour libérer le genre humain, une humanité véritable et sans péché, dans le sein de la sainte et immaculée vierge Marie, dont il est né par une nouvelle naissance et selon un nouvel ordre de choses. Le nouvel ordre de choses nous montre l’invisible dans sa divinité qui s’est t’ait visible dans son humanité : la naissance nouvelle nous montre Jésus-Christ conçu virginalement par une femme fécondée de l’Esprit Saint. Et cependant l’Esprit Saint n’est pas le l’ère de Jésus qui ne saurait avoir deux Pères. Le Verbe s’est fait chair, mais ne s’est pas converti en chair ; il demeure Dieu, se faisant homme. Il s’est fait chair, c’est-à-dire homme, avec une aine raisonnable. Et ce tout qu’est le Verbe incarné, c’est un Dieu et c’est un homme, c’est Il loiniiie-Dieu Il y a deux natures en Jésus-Christ et une seule personne : l’union des natures est indissoluble ; Dieu parlait, homme parfait, Jésus Christ n’est cependant qu’une personne : admettre en lui deux personnes serait introduire une’quaternité en Dieu. Bien que les trois personnes de la Trinité soient consubstantielles, la vierge Marie n’a engendré que le Fils, Toute La Trinité a opéré l’incarnation, les œuvres de la Trinité étant

indivisibles. Seul le Fils a pris la tonne d’esclave ll’hil.. n. 7) non dans l’unité de la nature divine, mais dans la singularité de sa personne, dans ce qui lui est

propre et non dans ce qui est commun à la Trinité. Et ainsi dans le Verbe incarné nous pouvons distinguer trois substances, la substance du Verbe, qui se rapporte à la nature divine, et la substance de l’âme et du corps, qui se rapportent à la nature humaine. Sur la formule : dux naturie, 1res substantiel, voir Hvpostatique ( Union), col. 507-508.

Jésus-Christ a donc en lui-même la double substance de sa divinité et de notre humanité. En tant qu’il procède de toute éternité du Père, il est né, mais n’a pas été tait, ni prédestiné. En tant qu’il est né de la vierge Marie, il est né, il a été fait, il a été prédestiné. Il y a donc en lui deux générations admirables, l’une par laquelle il est engendré du Père, sans le secours d’une mère, avant tous les siècles, l’autre par laquelle, à la fin des temps, il a été engendré d’une mère, sans le secours d’un père. En tant que Dieu, il a créé Marie ; en tant qu’homme il a été fait par Marie : il est donc à la fois le père et le fils de sa mère. De même, en tant que Dieu, il est l’égal du Père ; en tant qu’homme, il est moindre que le Père. Considéré en lui-même, il est à la fois son supérieur et son inférieur : la divinité en lui l’emporte sur l’humanité, l’humanité est inférieure à la divinité II faut également confesser que le Fils, dans sa divinité est l’égal du Saint-Esprit, et que, dans son humanité, il en est l’inférieur ; car seule, la personne de Fils s’est incarnée et peut-être dite, dans sa chair, inférieure aux deux autres. Le Fils, dans sa personne se distingue, sans pouvoir en être séparé, du Père et du Saint-Esprit ; il se distingue, sans pouvoir en être séparé, de l’homme qui est en lui, dans la seule nature qu’il a prise. Le Fils uni à son humanité constitue une personne : uni au Père et au Saint-Esprit, il ne lait qu’une nature ou substance de la divinité. L’opération de la Trinité étant une et indivisible, le Fils a été envoyé sur terre non seulement par le Père, mais par l’Esprit et par lui-même. Ainsi, celui qui par sa naissance éternelle est appelé le Fils unique, par sa naissance temporelle dans la chair qu’il a prise est dit le Fils premier-né.

Jésus-Christ, conçu sans le péché, né sans le péché, est mort sans avoir péché, lui qui pour nous s’est fait péché (II Cor., v. 21), c’est-à-dire s’est fait victime, pour nos péchés. Et cependant il a voulu, sans rien perdre de sa divinité souffrir pour nos fautes, être livré à la mort et subir en croix une mort véritable de sa chair ; niais le troisième jour, par la seule force de sa propre puissance, sorti du sépulcre, il est ressuscité. I.a résurrection du Christ est le modèle de notre résurrection future… Âpres sa résurrection, le même Jésus-Christ Notre-Seigneur est allé reprendre sa place près du Père, dont il ne s’était d’ailleurs, dans sa divinité, jamais éloigné. Et siégeant à la droite du l’ère, il est attendu à la fin des siècles, comme le juge.le tous les Vivants et de tous les morts… Denzinger-Bannwart, n. 282-287 ; Cavallera. n. 731-733.

9° Lettre dogmatique du pape Agathon (680). - Voir le texte, t. i. col. 561-562, et les remarques laites à Ilvi’os i m nu i : (Union), col. 189-490. Autour de cette lettre peuvent être groupées la formule de foi du concile de Milan de 680, P. /… t. xiii. col. ('>"> 1-053 : Cavallera, n. 734, et la formule de foi d’Agathon approuvée dans la xviir session du IV’concile de Constantinople. Cavallera. n. 737-738.

Ki" L< /// concile de Constantinople (670-081). I.a décision dogmatique de ce concile, relativement à l’hérésie du monothélisme, décision préparée et Indiquée par Agathon, accuse un progrès dans le dogme de JéSUS-Christ. I.e pape saint l.éon dans sa lettre a Flavlen axait posé les prémisses d’où la solution aux difficultés des monolhéliles devait être tirée : i hacune des deux formes opère avec le concours de l’autre ce (gui lui est propre, le Verbe accomplissant