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sanctorum, janvier, t. i, p. 889, vie écrite par le 1’. Isolani en 1518, cette phrase qui permet de serrer la date de plus près : Qust (Veronica) me aiwos adolesccntiiv agente dicm obiit. Or lu bienheureuse mourut le 13 janvier i 197, et dès lors, si l’un place l’adolescence entre la treizième et la vingtième année, on pourrait fixer approximativement à 1177 la naissance du P. Isidore de Isolanis.

Il prit l’habit des frères prêcheurs au couvent S. Maria délie Grazie à Milan et là il suivit les leçons d’un professeur remarquable par ses connaissances mathématiques et son culte des belles-lettres, Thomas de Milan. De velocitale motuum, prsef., fol. iv : Echard, t. ii, p. 24. C’est sans doute a l’école de ce maître qu’Isidore acquit cette orulio pura et clegans, qui distingue tous ses écrits et que déjà Echard, t. ii, p. 50, s’était plu à relever Ses études terminées et reçu lecteur en théologie, il enseigna dans différents couvents de l’ordre ; l’habitude qu’il a de dater très minutieusement chacune de ses œuvres permet de le suivre, en 1513, à Saint-Apolinaire de Pavie ; en 151 5, a Sainte-Anastasie de Vérone ; en 1517, à Milan et en 1519, à Crémone. En 1521 ou 1522, il remplit les fonctions de bachelier à l’université de Bologne et y enseigne la théologie. Enfin, quelque temps après, il est régent des études du studium générale que l’ordre avait dans cette ville. Le chapitre de la congrégation des Deux-Lombardies étant réuni à Milan le Il mai 1518, le P. Isolani fut chargé de prononcer un discours sur les gloires de Milan ; il le fit devant le vice-roi et les notables de la ville.

Comme la date de sa naissance, celle de la mort du P. Isolani reste douteuse. Echard et après lui presque toutes les notices la placent vers 1522. Nous pouvons préciser davantage. Tiraboschi, Storia délia lelteratura, t. vii, p. 4 14, établit, d’après les archives du couvent, que, le 22 avril 1528, le P. Isolani était encore prieur de S. Maria délie Grazie. Par contre, une liste des religieux de ce couvent, dressée le 9 juillet de la même année, ne porte plus son nom, ce qui fait supposer qu’il était mort entre le 22 avril et le 9 juillet 1528.

II. Œuvres. — Sans être un théologien de premier plan, Isidore Isolani n’en est pas moins un des esprits marquants dans cette première moitié du xvie siècle. D’une culture générale peu ordinaire, il laissa une production littéraire abondante et variée. Son plus beau titre de gloire est, sans aucun doute, d’avoir été l’un des précurseurs de la dévotion à saint Joseph. Le premier, semble-t-il, il traita ex professo des vertus du saint patriarche, Acla scinclorum, mars, t. iii, p. 9 ; et Benoit XIV déclare, De servorum Dci bcatificatione, I. IV, par, . II, c. xx, n. 17, qu’avec oelui de Gerson, le livre du P. Isolani est la source où se sont alimentés tous les auteurs qui ont écrit depuis sur saint Joseph. Un des premiers aussi, avec Cajétan et Silvestre Prierias, Isolani tenta d’amener Luther a se soumettre au Saint-Siège. Il le fit notamment dans deux ouvrages que nous grouperons sous ce titre commun :

1° Œuvres polémiques. — 1. Revocatio Martini Lutherii augusliniani ad sunctam sedem, sans nom d’auteur, in-4". Crémone, 1519. Echard, Scriptores, t. ii, p. 43, frappé de l’insistance avec laquelle l’auteur prenait la défense des théologiens dominicains si odieux a Luther, pensa que seul un membre de la famille de saint Dominique pouvait auir de la sorte. En quoi il ne se trompait pas. Malheureusement il ne poussa pas plus loin ses recherches et pour lui, comme pour tous ceux qui le suivirent, l’auteur resta « l’Inconnu de Crémone ». Lu h i lui-même avait écrit, le 3 août 1520, a Jean Voigt : Quidam m llalia Crémone contra me scripsi’indoctiss mus, sine nomine, credo ordims pradientorum. De Wette, t. i, p. 475. Or le Dr. Lambert a retrouve, dans la dédicace d’un ouvrage d’Isolani, les De/ensiones catliolicw, la preuve péremptoire que cet « inconnu de Crémone « n’esl autre qu’Isidore lui-même. Historisches Jahrbuch, 1907, p. 103-108 ; et surtout dans son livre 1res documenté : Die itulienisehen lilerarischen Gegner Luthers, Fribourg-en-Brisgau, 1912, p. 200-2 10. Cf. aussi Kalkoff, Zeitschrift fur Kirchengeschiehle, 1911, t. xxxii, p. 19-52. — 2. Dispulutiones calholiese. Cet ouvrage forme le pendant de la Revocatio. S’en tenant toujours à la phase initiale de l’hérésie luthérienne, Isolani rappelle les vrais fondements théologiques des doctrines les plus déformées par Luther : le purgatoire et les indulgences. L’œuvre est divisée en cinq petits traités : De igné in/erni ; De igné purg(dorio ; De merilo animarum purgatorii et cognitione proprias beaiiludinis fuluræ ; De dispositione dantis et recipientis indulgenlias ; De modo remissionis jactœpcr iivlulgenlias. Ces Disputationes se trouvent imprimées avec d’autres ouvrages d’Isolani dans Pauli Soncinatis Epitoma, Pavie, 1522 ; Lyon, 1528.

2° Œuvres philosophiques. — De immortalitate animi humani, Milan, 1505 et 1520 ; In averroïstas de seternitate mundi libri quatuor, Pavie, 1513 ; Milan, 1517 ; Lyon, 1519 ; De velocitale motuum F. Alberli de Saxonia ordinis prxdicalorum in epitoma redactum, Pavie, 1513 et 1522 ; Lyon, 1528 et 1580. Ueberweg-Baumgartner, t. ii, p. 609 ; P. Duhem, Études sur Léonard de Vinci, IIIe série, Paris, 1913, p. 416, note 1. = Libellus contra magos, Milan, 1506.

3° Œuvres théologiques. — Opus de veritale conceptionis immaculata’Yirginis matris Dei Marise ex doctoribus Scoto et S. Bonaveniura, in quo, omni poslposito affeclu inordinalo, sanctorum doclorum veritas, ac papee Sixli determinatio explanatur, in-4°, Milan, 1510 ; De imperio militanlis Ecclesise libri IV, in-fol., Milan, 1517 ; De regum pnneipumque omnium instilulis, in-fol., Milan, s. d. ; Divinum epitoma quæslionum in IV libros Sententiarum a principe thomistarum Joanne Capreolu ord. præd. disputatarum, editum per fralrem Paulum Soncinatem S. th. D. his additis quæ. idem morte prsevenlus perfteere nequivit per jr. Isidorum de Isolanis Mediolanensem ejusdem prædicatoriæ professionis et in universitate Bononiensi S. th. baccalaureum, ad Franciscum regem potentissimum, Pavie, 1522 ; Lyon, 1528, 1580 ; Salamanque, 1580. Ueberweg-Baumgartner, t. ii, p. 6l2r. Ex humanadivinaquesapientia traclalus : Defulura nova mundi mulatione ad Adrianum VI humanæ reipub. sceplra tenenlem. Dans le même volume se trouvent aussi Oratio de laudibus aurese mensæ solis famosissimæ et Expositio psalmi lxx vii, in-4°, Bologne, 22 juliil523.Etenfinl’ouvrage théologique le plus connu du P. Isolani : Summa in quatuor partes divisa de donis S. Joseph sponsi bealissinvr rirginis Mariée, ac pulris pulativi Christi docet, disputât, meditatur, enarrat Isodorus de Isolanis, in-4°, Pavie, 1 522 ; nouvelle édition « entièrement conforme à la première de 1522 avec traduction française en regard et une neuvaine à saint Joseph extraite de l’ouvrage du P. Patrignani, » s. n., in-8°, Avignon, 1861 ; autre édition : Summa de donis S. Josephauctorefr. Isidoro de Isolanis O. P.(MDXXII) denuo édita cura Fr. loachimJoseph (Berthier) ejusdem ordinis, Rome, 1887. Cette dernière édition contient, comme celle de 1522, un office et une messe en l’honneur de saint Joseph composés par le P. Isolani.

4° Œuvres diverses. — De patrix. urbis laudibus panegyricus, in quo geslorum ijusdem urbis tolis Gullise cisalpinæ metropolis habetur epitoma, ln-8°, Milan, 1519 ; Inexplicabilis mysterii geslu B. Vcronicæ virginis, prstclarissimi monasterii S. Marthæ urbis Mediolani, sub observalione regulæ D. Augustini, libri VIII. in- 1°, Milan, 151. S. Cette vie a été réimprimée par 1rs Bollandistes, Acla sanctorum, janvier, t.i, N’en i se, l 734, p. 887929 ; Bruxelles, 18 » '>, t. ii, p. 169-21 i. Elle lut traduite en italien par SebasUano Cavazzi, Pavie, 1629, et par Prancesco Bonardo, Milan, 1669.