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JÉSUS-CHRIST. LE DOGME AU le SIÈCLE

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èvav0ptorrr ; ae(o ; àxoXouOtav ç’jÂàtTtov. De Trinitate, t. III, c. xxi.P. G., t. xxxix, col. 901. Saint Athanase a la même doctrine, Oralio de incarnations, n. 8 ; Adv. Arianos, orat. iii, n. 69, ni, n. 34, 56, P. G., t. xxv, col. 109, xxvi, col. 293 ; 396 ; 140 ; ainsi que saint Basile, Epist., cc.i. xi, n. 3, P. G., t. xxxii. col. 972 : saint Grégoire de Nazianze, Oral., xxx, n. 3, P. G., t. xxxvi, col. 105 ; saint Épiphane, Ancoratus, n. 38, P. G., t. xi.m, col. 85. et saint Jean Chrysostome, In Joannem, homil., xi, n. 2 : i.xiii, n. 1, 2 ; lxvii.h. 1, 2, P. G., t. li.x, col. 79, 350, 370-372.

b) Partageant nos faiblesses, Jésus-Christ partaget-il notre ignorance ? Les anciens l’avaient admis s’appuyant sur Marc, xiii, 32, Matth., xxiv, 36 ; Luc, ii, 52 et les divers passages où Jésus-Christ questionne, s’étonne ou paraît surpris. Les Pères sont en désaccord sur la réponse à donner à cette question. Saint Athanaserejette l’ignorance du Christ, tris réelle d’ailleurs, sur la nature humaine. Adv. arianos, orat., iii, n. 13, P. G., t. xxvi. col. 113-416 : oùSè yàp oùSs to’jto è’Jx-Ti< : y.y. to’j A6yoi> écrlv, àXXà t ?, ? àvOpco7ÛV7)Ç çuætoç, -Jjç èaTiv ÏSiov xal tô àyvoeîv. Cf. Epist. ad Serapionern, ii, n. 9, P. G., t. xxvi, col. 624 De même l’accroissement en sagesse, dont parle saint Luc, doit s’entendre non pas de la sagesse divine, mais de la sagesse humaine du Sauveur. Adv. arianos, orat. iii, n. 52, col. 452. L’explication d’Athanase est adoptée par saint Grégoire de Nysse. Adversus Apollinarem anlirrheticus, n. 24, P. G., t. xi.v. col. 1170. Saint Grégoire de Nazianze y incline, Orat., xxx, n. 15, P. G., t.xxxvi, col. 12 1 : ainsi que saint Cyrille d’Alexandrie, Quod un assit Christus, P. G., t. lxxv, col. 1331 ; Contra Theodoretum, anath., iv, P. G., t. i.xxvi, col. 410. Cependant, même chez les Pères qu’on vient de citer, une autre explication se fait jour : il ne s’agirait que d’une ignorance économique, Jésus-Christ déclarant ignorer ce qu’il ne jugeait pas opportun de nous révéler ou ne manifestant que progressivement et suivant les circonstances, les lumières qui étaient en lui. Cf. S. Athanase, Adv. arianos, orat. iii, n. 52-53, col. 432-433 ; S. Grégoire de Nazianze, Oral., xi.m. n. 38, P. G., t. xxxvi, col. 518 : S. Cyrille d’Alexandrie, Adversus estorium, t. III, c. iv, P. G., t. lxxvi. col. 153 ; Thésaurus, assert, xxviii, P. G., t. LXXV, col. 428. La pensée des Pères grecs sera étudiée d’une façon plus approfondie à Science du Christ. Deux remarques sont ici cependant indispensables. Premièrement, si quelques Pères ont attribué une ignorance réelle à Jésus-Christ homme, sans ajouter de précision à leur affirmation, « ce fut plutôt par mode de conciliation et de concession que ces Pires énoncèrent cet avis ; ils voulurent presser les ariens par une argumentation très vive, beaucoup plus qu’ils n’eurent l’intention d’exposer des vues personnelles. Il leur suffisait, pour le moment, de montrer que les paroles du Sauveur, de quelque manière qu’on les interprétât, n’allaient pas contre sa divinité, ni contre sa génération étemelle. » Petau, De incarnalione, . XI, c. ii, n. 8. Deuxièmement, il n’y a pas de contradiction réelle entre les deux exégèses des textes difficultueux :

I ne explication très simple vient tout concilier. Sans doute le Christ a Ignoré bien des choses, comme homme, c’est-à-dire par ses lumières purement humaines et naturelles. El pointant, ces choses il les savait, comme homme, mais par des lumières surnaturelles, auxquelles participait son humanité, à cause de l’un ion hypOStatique, Selon que l’fige et les cii.

lance, le demandaient, il apprenait de science naturelle ce qu’il savait de science surnaturelle. Ainsi il apprenait ce qu’il avait Ignoré ; il progressait en science

mais d’un progrès d’un caractère spécial, c’est à dire

conforme à sa dignité de Verbe incarné. Telle nous

semble élre la peu l I I Allianase et des l’ci’cs

qui ont parlé comme lui. Ils préludaient aux distinctions que feraient plus tard les scolostiques. » L. Labauche, Leçons de théologie dogmatique, t. i, Paris, 1911, p. 257. Saint Jean Chrysostome expose très nettement l’explication de l’ignorance < économique ». In Matthœum, homil., lxxvii, n. 1, P. G., t. lviii, col. 703. C’est aussi, à peu de chose près, l’explication de saint Épiphane, Ancoratus, n. 32, 38, 78. P. G., t. XLin, col. 76, 85, 164 ; Adv. hiereses, LXIX, c. xi.m, xlvii. I’. G., t. xlii, col. 269, 276. C’est aussi celle de Didyme d’Alexandrie ; ûp-ïv o5v, <p7)olv, iyvoû, -rfj àXrfizix oûxà-yvoû, De Trinitate, 1. III. c. xxii. P. G., t. xxxix, col. 917, 920. Saint Basile, sans désavouer l’interprétation de saint Athanase sur Marc, xiii, 32, préfère cependant celle-ci : le Père seul connaît, comme premier principe de la Trinité, le jour et l’heure du jugement, le Fils et le Saint-Esprit ne les connaissent que par communication du Père, en raison de leur origine. Epist., ccxxxvi, n. 1, 2, P G., t. xxxii, col. 880. Amphiloque suit cette interprétation : Fragm., xi ; vin : P. G., t. xxxix, col. 104. 105.

Si quelques Pères latins semblent adopter l’explication de saint Athanase, cf. Hilaire, De Trinitate, t. IX, c. xv, P. L., t. x, col. 342 ; S. Fulgence, Ad trbsimundum, t. I, e. vin. P. L., t. lxv, col. 231, d’autres

— et ce sont les plus nombreux — n’acceptent dans le Christ qu’une ignorance « économique. C’est l’opinion de saint Ambroise, De fl.de, t. V, n. 220-222, P. G., t. xvi, col. 694. Saint Augustin, sur ce point, est très explicite, De Trinitate, 1. I. c. xii. P. L. t. xlii, col. 837, De peccalorum meritis, t. II, c. xlviii, P. L., t. xi.iv, col. 180, et réfute, entre autres erreurs du moine Léporius, l’opinion attribuant au Christhomme l’ignorance. La rétractation de Léporius fut approuvée et signée par cinq évêques du nord de l’Afrique ou du sud des Gaules, Liber emendalionis, n. 10, P. L., t. xxxi, col. 1230.

Au xie siècle, les agnoètes, voir ce mot, t. i, col. 856 sq., avec le diacre Thémistius à leur tête, professèrent que le Christ avait entièrement ignoré le jour du jugement. Euloge, patriarche d’Alexandrie, réfuta Thémistius dans un traité, résumé dans Photius, Biblioth., cod. ccxx, P G., t. an, col. 108 sq. et approuvé par saint Grégoire le Grand en deux lettres à Euloge, Epist., t. X, xxxv et xxxix, P. L., t. LXXVH, col. 1091. Reprenant la distinction qu’Euloge. toc. cit., col. 1084, et après lui saint Jean Damascène, De fide orthodoxa. t. III, c. xxi, P. I… t. xuv, col. 108, ont cru trouver dans saint Grégoire de Nazianze, saint Grégoire le Grand formule le principe directeur de renseignement catholique. Le Christ a connu le jour du jugement dans sa nature humaine, in natura quidem humanilatis novit diem et horam judicii, mais non pas par les lumières naturelles, tanu-n hune non ex natura humanilatis novit

c) Une troisième conséquence, mise en relief par l’unanimité des Pères, c’est la sainteté parfaite du Christ. Déjà, dans les siècles précédents, les Pères avaient expressément marqué l’absence de toute faute dans le Christ : voir l’indication des textes principaux a Imii i iahii.itk, t. vii, col. 1278-1279. Mais saint Athanase apporte une précision nouvelle au dogme de la sainteté du Christ. Non seulement le Christ n’a

pas de péché et est impeccable, .

  • . arianos, orat. 1, n. 51. cf. Contra Apollinar., I. I. n. 17 : 11, n. 5. P. G., I XXVI, col. 117. 112 1. 1110 ; mais il a été spécialement sanctifié, oint par le Saint-Esprit, comme le prouvent les textes de I.uc, m. 21. 22. de Jean. vu. 19. d’Isaïc, i ai. 1. du Psaume xiiv. 8. En lant que Dieu. Jésus s’est donné a lui-même, en tant qu’homme, cette sanctification, et il se l’est donnée pour que nous-mêmes tussions sanctifiés : k&tôç êxurôv fcyidcÇei, tv* f){icïç ï’j Tfj iXcŒia dfyiaa8ô>|ASV, Âdo. arianos. oral. I,