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JESUS-CHRIST. LA THÉOLOGIE PAULINIENNE


Paulus und seiner Lehre zii der Person, dem Leben und der Lehre des geschichtlichen Christus), dans Jahrbiicher fur ileutsche Théologie, t. iii, p. l-8."> ; Schmoller. Die qeschichtliche Person Jesu nacii den pcuilinischen Sehriften, dans Studieii und Kritik, t. xi.vii (1894), p. 636-705 ; Noesgen, Die apostolische Verkùndiguna und die Gesehiehte Jesu, dans Nette Jahrbûcher fur deutsche Théologie, t. IV, p. 46-94 ; KnowHng, The lestimony of SI Paul to Christ, 1905 ; G. Malheson. The historieal Christ of St Paul d’après les quatre grandes épttres, onze articles parus dans l’Expositor, II* série, 1. 1 et u (18811882) ; Sanday, St PauVs Knowledge o/ Christ, dans Dictioiitinj o/ Christ and the Gospels de Haslings, t. ii, p. 888-889 ; Drescher, Dos Leben Jesu bei ! Paulus, Giesscn. 1900 ; R. Martin Pope, St Paul and the historié Jésus, dans The London quarterlg review, juillet 1920 ; F. Prat, Saint Paul et le IHiulinisme, dans le Dictionnaire apologétique de lu Foi catholique, t. iii, col. 1631-1634 ; L. de Grandmaison, l.c Clirist de l’histoire dans l’œuvre île saint l’uni, dans Recherches </<-.’, Sciences religieuses, décembre 1923.

b) Jésus-Christ Dieu. — Saint Paul ne sépare pas, en Jésus, Dieu de l’homme. Sur la divinité de Jésus-Christ, la nature et la personnalité divines du Fils de Dieu, voir ce mot, col. 2400-2402.

c) l’iiion de Dieu et de l’homme en Jésus-Christ. — Elle est enseignée par saint Paul surtout dans Col., ii, 9 et Phil., ii, 2-6. Sur le sens et la portée de ces textes, voir Hypostatique (Union), t. vii, col. 447-449. L’union des deux natures en une personne est également supposée par la communication des idiomes, dont saint Paul a fait un si fréquent usage. Ibid., col., 445-446.

3. Saint Paul étudie surtout le Christ glorieux, parce (|iie le Christ, remonté à la droite de Dieu son Père. est le principe de notre vie surnaturelle et de notre gloire future. Voir ci-dessus, col. 1221 sq. L’entrée du Christ dans la gloire par la résurrection est comme une naissance véritable, Act., xiii, 33 ; mais nous avons déjà VU que saint Paul, d’accord avec la tradition qui sera fixée par les évangéhstes, professe l’identité du corps historique et de la personne historique du Sauveur avec le corps glorieux et la personnalité transcendante et divine que la foi confesse en Jésus ; voir col. 1222. Si la théologie paulinienne s’attache <le préférence au Christ glorieux, ce n’est donc pas pour marquer une différence ontologique entre le « Christ de l’histoire » et le « Clirist de la foi », c’est pour déterminer plus explicitement les relations que Jésus, en sa qualité d’envoyé de Dieu et de Sauveur des hommes, a acquises vis-à-vis de nous. Si saint Paul rapporte ces relations au Christ glorieux c’est que c’est du haut du ciel où il siège à la droite de Dieu le Père que Jésus-Christ exerce son influence siliceux qu’il a rachetés jadis sur la croix et que sa gloire

— la gloire qu’il a niérite pour lui-même par son sacrifice — est l’exemplair et la source de celle qu’il nous a méritée à nous-mêmes. Évidemment, ces relations du Christ avec les hommes supposent le mystère de la rédemption ; mais elles présentent des aspects si entièrement unis à la personne même du Christ qu’on ne saurait les en séparer et que la Christologie les réclame connue une matière propre.

u) Jésus, envoyé de Dieu : le médiateur. Le but de la mission rédemptrice <le Jésus est marqué dans Gal., IV, 4 : « racheter ceux qui étaient sous la loi. pour que nous lussions adoptés comme enfants. Avant d’étendre à tous les hommes le privilège de la filiation adoptive, il fallait tout d’abord délivrer les Juifs et les débarrasser de leurs privilèges onéreux, c’est également ce qu’exprime, sous une autre forme, Rom., vin. 3-4 : le Christ vient condamner le péché dans la chair afin de nous donner la justice qu’exigeait la Loi sans la pouvoir conférer. Sur ces deux textes, voir F. Prat. op. cit., f. u. note L, p. 257-261. Celle mission constitue Jésus-Christ mandataire de I >icu et représentant des hommes, c’est-à-dire « média teur ». Le mot médiateur appliqué par saint Paul à Jésus-Christ n’existe que dans I Tim.. n.."> : mais l’idée exprimée par ce mot se retrouve sous plusieurs formules de l’apôtre. Toutefois la médiation qui, onlologiquement. est déjà vérifiée dans les deux natures du Sauveur, unies hypostatiquement dans la personne du Verbe, qui, psychologiquement, se trouve réalisée dans l’état propre au Christ, état intermédiaire entre la voie et le terme, est étudiée par saint Paul surtout au point de vue de notre vie surnaturelle, en tant que le Christ est dispensateur à notre endroit des bienfaits divins dont il est l’unique dépositaire : « Le Christ de saint Paul n’est pas un simple médiateur naturel, comme le Logos de Philon ; c’est un médiateur de grâce et de salut. Par lui, en effet, nous avons la grâce, Rom., i, 5 ; v, 21 ; par lui. le salut, commencé ici-bas, consommé dans le ciel, I Thess., v, 9 ; II Tim., iii, 15 ; par lui la justice et le fruit de la justice, Rom., iii, 27 ; Phil.. 1, 11 ; par lui, la justification, Rom., v, 18 ; Gal., ii, 16 ; par lui. la rédemption, Rom., ni, 24 : Eph., i, 7 ; par lui, la réconciliation, Rom., v, 10-11 ; II Cor., v, 18 ; Eph., ii, 16 ; Col., i, 20-22 ; par lui, la paix, Rom., v, 1 et la pacification générale. Col., i. 20 : par lui, le libre accès auprès de Dieu, Rom., v. 2 : Eph., ii, 18 : par lui un refuge assuré contre la colère divine. Rom., v, 9 ; par lui, la consolation spirituelle. II Cor., i, 5 et la confiance que rien ne trouble, II Cor., iii, 1 ; par lui, le don du Saint-Esprit, Tit., iii, 6 et le filiation adoptive. Eph., i, 5 : par lui, la victoire sur tous nos ennemis et en particulier sur la mort. Rom., viii, 37 ; I Cor., xv, 57 ; par lui. le règne sans fin. Rom., v, 17. C’est par lui seul que nous pouvons nous glorifier en Dieu, Rom., v, Il et que nous devons adresser à Dieu nos actions de grâces, Rom., i, 8 ; vii, 25 ; xvi, 27 ; car, comme toutes les promesses divines ont eu en lui leur oui, c’est-à-dire leur accomplissement, par lui aussi les fidèles prononcent leur amen, dans un acte de foi sincère et reconnaissante, pour faire remonter vers Dieu tout honneur e’. toute gloire. II Cor., i, 20. En un mot, dans l’ordre de la grâce encore plus que dans l’ordre de la nature « tout est par lui (ou pour lui) et nous sommes pour lui ». I Cor., viii, 6 Si’ou : (variante : Si’Ôv) Ta rcâvra xai Y) ! i.eïç Si’aÙToû. F. Prat, op. cit., t. ii, p. 248-249. En toutes ces affirmations se trouve analysé le sens de l’expression si fréquente, chez saint Paul, in Christo Jesu. Cf. Lebreton, Les origines du dogme de la Trinité, p. 355 sq. Voir plus loin.

Pourquoi le mot de médiateur est-il si rarement employé par saint Paul ? 1 Tim.. ii, 5 ; cf. Heb., vur, 6 ; ix, 15 ; xii, 24. Dans le sens usuel du mot. fait remarque] le P. Prat, p. 219, o le médiateur est étranger aux deux parties qu’il met en rapport. » Or Jésus n’est pas un médiateur ordinaire : en lui habite corporellenient la plénitude de la divinité, Col., ii, 9, et il est réellement homme comme nous. Aussi saint Paul l’appclle-t-il plus volontiers le < nouvel Adam ». Sur Adam, figure île Jésus-Christ, voir 1. 1, col. 384-386. Le premier Adam, par suite de sa condition naturelle et de sa faute, ne peut transmettre à ses descendants qu’un corps psychique et mortel. « Terrestre », il ne donne naissance qu’à des hommes terrestres. Jésus, le nouvel Adam. est, a tous les titres. < céleste », et par sa préexistence, et par sa gloire présente, et par l’influence vivifiante qu’il exerce sur les hommes. Par sa résurrection glorieuse, en effet, il est devenu esprit vivifiant, capable de communiquer la vie spirituelle dont il est doué. On comprend ainsi la place qu’occupe le nouvel Adam par rapport au premier. Cꝟ. 1 Cor., xv. 21-22 ; Rom., xil, 11-11, 15, 16, 17. 18. 19. 20 21. Sur l’origine du nom : o nouvel Adam », voir F. Prat op. cit., t. ii, Note M, p. 26 1-201. La bibliographie SUT la conception de l’homme céleste opposé à.l’homme terrestre, dans Prat, ibid.,