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    1. JÉSUS-CHRIST##


JÉSUS-CHRIST. LA FOI DE L’EGLISE NAISSANTE

s.ms avoir la précision qu’exigeraient nos habitudes d’esprit…, est suffisamment claire. Ce corps n’est pas le simple cadavre réanimé du Sauveur, tout en demeurant identiquement le même corps, il a subi une transformation qui l’a rendu apte à la nouvelle situation du Sauveur, glorifié au ciel et agissant spirituellement dans l’Église… le corps glorieux de Jésus ressuscité était un corps terrestre vivant, spiritualisé, transie i me et vivifiant ». Mangenot, op. cit., p. 173.

3. Conclusion. — Des évangiles et des épîtres de saint Paul nous devons donc retenir la foi des apôtres en la résurrection corporelle de Jésus. Il est manifeste de plus que cette foi n’est pas le produit de leur activité personnelle : elle repose sur des faits, et des témoignages avérés. Elle suppose le miracle sans doute ; mais le miracle n’est-il pas à la hase même du christianisme ? C’est’le Christ tout entier, corps et âme, qui est revenu à la vie. L’humanité glorifiée du Sauveur <-st toujours son humanité. Mais le revêtement de gloire dont elle jouit après Pâques ne fait que mieux manifester l’esprit divin qui ranime. Cet esprit divin, nous en aurons nous-mêmes une émanation jour de la résurrection. Que dis-je ? dès le baptême nous y participons. Mais cet esprit en Jésus, c’est lui-même, car lui-même est Dieu. Les synoptiques en nous montrant le Christ humain et vivant de notre vie terrestre, nous ont laissé entrevoir sa divinité et nous ont révélé le mystère de l’IIoinmc-Dieu. Ce mystère nous est apparu plus clairement dans le fait de la résurrection. Et l’Église naissante y attachera sa foi ; mais Paul nous ramenant plus particulièrement au Christ glorieux, sans négliger la réalité de la chair de Jésus nous le manifestera plus expressément encore comme le Fils de Dieu, chef de l’Église et Notre-Seigneur.

sur la résurrection : V. Rose, Études sur les Evangiles, Paris, 1902, < via, p. 271-324 ; Mgr Chauvin, Jésus-Christ est-il ressuscité ? (Coll. Science et Religion), Paris, moi ; A. Cellini, Gli ultimi capi del teiramorfo c lu criticu razionalistica cioé l’Armonia dei quattro Evangeli nei racconti délia i>esurrezione, délie apparizioni c deW ascensione di.Y..s. Gesù Crisi ». Rome, 1906 ; J.-B. Ditteldorf, Die Auferstehung Jesu Christi (extrait dû Festschrlft zum Bischof-Jubilaum), Trêves, 1 906, p. 499-592 ; 1 1. Lesëtre, Jésus ressuscité, dans la Revue du Clergé français ; I907, t. iii, p. 241-263 ; P. Ladeuze, La résurrection de Jésus-Christ devant la critique contemporaine (Collection Science et Foi, n. I), Bruxelles, 1908 : E. Dentier,

nie Auferstehung Jesu Christi nach den lierielilen des Neuen

testaments (Biblische Zeitfragen, l" série, fasc. 6), Munster, 1908 ; E. A. Fabozzi, Lu resurrezione di Gesù Cristorivendicata délia critica <li Harnacke di Loisg, Naples, 1908 ; E. Roupain, La résurrection de Jésus-Christ, dans la liante des sciences i < -I le^iusii<iuis et la Science catholique, janvier 1909 ; Case, s..1., The résurrection faith « f ilie first disciples, dans The merican Journal o/ theology, 1909, t. iii, p. 169-192 ; i. Mac Rory, Some théories <>/ our Lord’s résurrection, dans rhe Irish theological Quarterhj, 1909, t. iv, p. 200-215 et surti ut E. Mangenot, .La résurrection de Jésus, Paris, 1910 ; iL. Pirot i. I -n résurection de Jésus-Christ et la critique contemporaine, dans l.’Ami du Clergé, t9211, 6 sept., 1 nov., 6déc. Parmi les protestants qui s’efforcent encore de maintenir la vérité de la résurrection : W. Beysch1ag, .Dfe Auferstehung Jesu Christi und ihre neueste Beslrettuna durch Slraus’s Leben Jesu, Berlin, 1863 ; 11. Gebhardt, Die Auferstehung (Jirisii iiiui ihre neuesten Gegner, Gotha, 1864 ; E. Gtlder, Du Thatsuchlicbkeil <ler Auferstehung Christi und deren Bestreitung, Berne, i.s<ii> ; trad. tr., Toulouse, 1866 ; W. Krûger, Die Auferstehung Jesu in ihrer Bedeutung fur den christlichen Glauben, Brème, 1867 ; F.-L. Steinmeyer, Apologelische Beitràge. III, Auferslehungsgeschichte dis Jlerrn. Berlin, isT.’i ; B.-F. Westrott, The Gospel of Oie résurrection, dans Introduction to Study <>/ Gospels, 1881, p.’.v.i’.141. (.. Schlottmann, Die Osterbotschaft und die Visionsypothese, Halle, ih.si ; -. w. MUllgan, The résurrection u/ ur Lord, Londres, 4e édit., 1894 ; J.-O. wiiiie, The appareances <>/ // » rfsen Lord ta Indlvlduals, dans Exposttor, , B99, i. if. p 69-7 l : Th. Koi il. Hie Auferstehung und Himmeljidiri unseres Hern Jesu Christi unier diiu Gesichtspunkte

einer genuuen Unterscheidung der in Betrachl kommenden ùbersinnltchen Gluubens und empirischen Geschichlstatsachen, Hauptoerhandlung, Halle, 1897 ; Id., même titre, 'ort>crhandlung. Unmittelbar in dus himmlische Parodies. Neulestameniliche Untersuchung ûberden Aufenthaltsori der Gerechlen ulsbald nach dem Tode, Halle, 1897 ; Id., Die Auferstehung Cliristi und die radikale Théologie. Die Feststellung und Deutung der gesehichtlichen Tutsuclwn der Auferstehung des Jlerrn durcit die /ortgeseltrittenc moderne Théologie (Arnold Met/er und II. Iloltzmunn) in krilischer Beleuchluntj, Halle, 1908 ; L. I.oofs, Die Auferstchungsberichle und ihr Wert (lleftc zur Christlichen Welt, n. : i : si, : i i édit., Tubingue, 1908 ; F. Hartlit, Die Iluujprobleine des J.ebens Jesu, 3’édit., GUtersloh, 1907.

Les discussions de ces ouvrages se rapportent en partie aux conclusions de la critique contemporaine, conclusions qu’on ne trouvera signalées qu’à la dernière partie de cet article : mais il fallait les marquer ici, àcausedes explications scripturaires qu’ils renferment se rapportant à la doctrine qui vient d’être étudiée.

17. L’HOMMB-DIEV ET LA FOI DE L’ÉGLISE NAIS-SANTE. — 1° Questions préalables. — l.Les trois aspects de la peYsonnalité du Christ. — Le Christ une fois remonté au ciel, la révélation de sa personnalité est complète : saint Paul et saint Jean n’y ajouteront que des traits secondaires ou relatifs au rôle que Jésus est appelé à jouer en tant que médiateur entre Dieu et les hommes ou fondateur du royaume de Dieu sur (erre. Mais les traits essentiels de Jésus, Messie et Fils de Dieu, glorieusement régnant à la droite du l’ère, sont fixés pour la foi chrétienne. Ces trois aspects de sa personnalité sont marqués et distincts. La foi de l’Église s’attachera désormais de préférence au Christ glorieux, vainqueur de la mort, remonté au ciel pour y gouverner l’Église par l’intermédiaire de l’Esprit Saint ; mais elle sait aussi que ce Christ, de toute éternité a préexisté en Dieu. Fils éternel du Père éternel, et elle n’oublie point que le Fils s’est lait homme et a vécu parmi les hommes sur la terre, qu’il a souffert, qu’il est mort sur la croix, avant de ressusciter glorieux et de remonter au ciel. Au mystère de la filial ion divine qu’on adore déjà dans le Christ préexistant, s’ajoute le mystère de l’incarnation, manifesté dans le Christ terrestre et consommé dans le Christ glorieux. VA. parce que le Fils de Dieu, en s’incarnant n’a pas acquis une personnalité nouvelle, mais s’est simplement uni substantiellement une nature humaine ; parce que son entrée dans le ciel n’a nullement modifié l’individualité du Christ, mais n’a fait que donner à cette individualité un nouvel état, celui dans lequel s’opère suivant la loi commune aux bienheureux, le rejaillissement de la gloire de l’âme sur le corps, instinctivement la loi des premiers chrétiens, en vertu de la loi si naturelle de la communication des idiomes, voir 1. vu. col. 595, attribuera au Christ préexistant les qualités ou les actions du Christ terrestre ou du Christ glorieux e réciproquement au. Christ terrestre ou glorieux celles du Christ préexistant, En cela, la foi n’est pas en défaut : elle rend simplement témoignage à la vérité de l’union hypostatique et de l’unique personnalité du Sauveur. Elle ne créé rien ; elle n’élève pas le Christ terrestre, celui qu’une certaine école appelle le i Christ historique » à un degré de perfection qu’il ne devrait pas avoir. Cf. Décret Lamenlabili, prop. 29, Dciizinger-liannwarl, n. 2029. Tout en attribuant légitimement les propriétés divines au Christ-I lominc, la foi de la primitive Église sait distinguer en Jésus l’humanité et la divinité ; mais elle les unit aussi dans l’unité de la personne même du Fils éternel de Dieu. 2. ha t<>i en Jésus-Christ, sous ce triple aspect. En’ait. la distinction entre le « Christ historique » et le i Christ de la foi » ne repose sur aucun fondement vrai et solide..lésus-ChrisI a toujours été. même pendant sa Vie terrestre, un objet de foi. Nous l’avons cou-