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    1. JÉSUS-CHRIST##


JÉSUS-CHRIST. LA RÉSURRECTION

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sur une montagne galiléenne. La dernière apparition qui procéda l’ascension eut lieu, quarante jours après l’àques, sur le mont des Oliviers, devant tous les apôtres assemblés, i <>/>. cîf., p. 275-276. Cf. Lesêtre,

Jésus-Christ, dans le Dictionnaire de la Jiible de Vigouroux, t. iii, col. 1478-1489 ; Godet. Commen tain’sur V Évangile de saint Jean, 4e édit., Paris. -. d.. t. n. p. 505 ; I.oofs, Die Auferstehungsberichie und ihr Wert, Tubingue, 1908, p. 38-39.

c) La tradition hiérosolvmitaine est intimement liée à l’histoire de la mise au tombeau de Notre-Seigneur après sa mort. La vérité historique du fait de la résurrection se trouve ainsi mise en un nouveau relief par la vérité historique du fait de la sépulture et du tombeau trouvé vide. La sépulture en un tombeau neuf, taillé dans le roc est affirmée par le récit unanime des évangélistes, Matth., xxvii, 57-61 ; Marc. w. 12-17 : Luc. xxiii, 50-56 ; Joa., xix, 38-42, et ce récit présente toutes les garanties de vérité historique. Cf. Th. Korfï, Die Aujerstehung und Himmelfahrt misères llerrn Jesu Christi, Halle, 1897, p. 166177 ; 1. Orr, The resurreelion of Jésus, Londres, 1908, p. 92-99. La garde du tombeau par les soldats, Matth., xxvii. o2-t>('> : xxviii. 11-15, en est une première confirmation. Le témoignage de saint Paul, ICor., xv, 1-4, en est une autre. Voir le développement de cette confirmation en faveur de la réalité de la sépulture de Jésus, dans Mangenot, i p. cit., p. 35-38, avec la bibliographie, p. 38. note 1. Une troisième confirmation est tirée du livre des Actes, qui nous renseigne sur la sépulture de Jésus dans un tombeau, indirectement dans le discours du saint Pierre, n. 24-32, plus explicitement dans le discours prononcé par saint Paul à la synagogue d’Antioche de Pisidie. Act., xii, 27-3d. Voir Slangenot, op. cit., p. 197-201. Le fait du tombeau trouvé vide ne saurait lui non plus être raisonnablement contesté. Les galiléennes avaient, durant le ministère de Jésus en Galilée, suivi et servi le Maître, Marc, xv, 41 ; rien d’étonnant donc qu’elles aient voulu rendre à Jésus mort un dernier service, celui de lui donner un ensevelissement convenable, à l’aide de parfums et d’aromates. Le corps de Jésus, en effet, n’avait été qu’enveloppé en un linceul neuf, Marc, xv, 46 ; dès le vendredi, les saintes femmes avaient préparé aromates et parfums, Luc. xxiii. 56 ; mais le sabbat leur avait imposé une trêve forcée, id. Elles viennent le dimanche matin, craignant de ne pouvoir entrer dans le tombeau dont la pierre était fort grande, Marc, xv, 46 ; xvi, 5 ; mais le tombeau est ouvert et vide. Un jeune homme vêtu de blanc (un ange) leur annonce que Jésus est ressuscité et que son corps n’est plus là. Entre Marc et Matthieu, pas de différences substantielles : celui-ci ajoute simplement des détails bien propres à confirmer la vérité historique du fait rapporté, notamment le détail de la garde du tombeau par les soldats. Luc et Jean ne font que confirmer le récit de Marc La calomnie des Juifs relativement à l’enlèvement du corps par les apôtres et réfutée par saint Matthieu, xxviu, 11-15, ajoute encore à la démonstration du fait historique de la découverte du tombeau vide deux jours après la passion. D’ailleurs l’hypothèse de l’enlèvement du corps, soit par les apôtres, soit par Joseph d’Arimatbie, soit par les Juifs eux-mêmes ne peut msoutenir. L’hypothèse d’une mort apparente de Jésus est plus invraisemblable encore. La découverte du tombeau vide est donc un fait historique, au sens scientifique du mot, puisqu’il a été constaté et que cette constatation est attestée par documents dignes de foi. Il reste donc - une preuve indirecte il est vrai, mais solide et inattaquable de la résurrection. Le corps, disparu du tombeau, est sorti vivant, puisque les disciples l’ont vu et qu’il s’est

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montré à eux. I.es apparitions de Jésus ressuscité prouvent directement la réalité de la résurrection corporelle, i.Mangenot, op. cit., p. 239. On ne saurait d’ailleurs objecter contre la tradition hiérosolvmitaine le silence de saint Paul relativement au tombeau du Sauveur. Si dans I Cor., xv, I, saint Paul emploie, pour exprimer le fait de la résurrection, le verbe ÈysipsaOoct., l’étroit rapprochement que ce verbe a ici avec z-x^i « a été enseveli > exige le sens que celui qui a été déposé au sépulcre est ressuscité en sortant du tombeau pour revenir à la vie. Saint Paul suppose donc connue de tous la mise au tombeau.

3. Le corps de Jésus ressuscité est bien celui qu’il avait en sa pic terrestre. - Le l’ait historique du tombeau vide démontre la réalité de la résurrection, par là même qu’aucune hypothèse, imaginée en dehors de la résurrection, ne parvient à l’expliquer. Si la résurrection de Jésus a été réelle, le corps ressuscité est donc bien le même corps qui avait été crucifié et enseveli dans le tombeau de Joseph d’Arimathie. Les apparitions aux disciples ne l’ont que confirmer cette vérité. Les textes, en effet, ne supposent, de la part des multiples témoins des apparitions, aucune hallucination. Ils disent bien plutôt tout le contraire : « les’doutes des premiers jours ont été enlevés par les apparitions et ont disparu devant la preuve évidente de la résurrection du Sauveur. Les Onze, qui n’avaient pas cru au témoignage des femmes, ni à celui des disciples d’Emmaùs, Marc, xvi, 11, 13 ; Luc, xxiv, 11, en reçurent des reproches de Jésus leur apparaissant, Marc, xvi, 14 ; leur incrédulité disparaît à la vue du Mailre ressuscité. Si quelques-uns, en face de Jésus, continuent à douter, Matth., xxviii, 18, c’est par suite d’un saisissement bien naturel, produit par la première apparition, et, selon saint Luc, xxiv, 41, en conséquence de l’étonnement que leur procurait la joie de voir Jésus vivant. L’incrédulité de Thomas, Joa., xx, 24-25, est vaincue par la vue de Jésus, sans qu’il soit nécessaire de réaliser les conditions que cet apôtre incrédule avait posées à sa foi, 27-29. Les doutes primitifs n’ont pas survécu à la conviction acquise par le moyen des apparitions réelles et objectives. Celles-ci n’étaient donc pas de pures hallucinations, produits d’une foi préexistante… En demeurant sur notre terrain, nous constatons que les écrits évangéliques attestent la réalité corporelle de la résurrection de Notre-Seigneur, les disciples ayant vu leur Maître dans son corps spiritualisé, l’ayant touché de leurs mains, l’ayant entendu de leurs oreilles. Cette réalité du corps transformé et spiritualisé de Jésus ressuscité est admise sur le témoignage historique de témoins dignes de foi… et aucune théorie de visions purement subjectives ou subjectivo-objectives ne suffit à expliquer les récits évangéliques… Les récits de l’Évangile rapportent que Jésus apparaissait avec ses plaies, se taisant toucher par ses disciples et mangeait avec eux. Ils ne peuvent s’expliquer par des visions intérieures… ; ils parlent si clairement de corps réel, de contact sensible, de paroles dites et entendues, que le fait d’un retour de Jésus à la vie corporelle est à prendre ou a laisser… Mangenot, <>p. cit., p. 291-296. Cf. Stende, Die Aujerstehung Jesu Christi, Gutersloh, 1899, p. 97-112 ; Ed. Riggenbach, Die Aujerstehung Jesu, I ici liii, 19U5, p. 553-554 ; P. Ladeuze, op. cit.. >. 31. Sur les objections tirées de ce cpie Marie-Madeleine et les disciples d’Emmaùs, ne reconnaissent pas Jésus, voir Mangenot, op. cit. p. 330-3U2.

2° Toutefois la vie du corps ressuscite, désormais conforme aux exigences du nouvel état du Sauveur, manifeste en Jésus plus clairement le mystère de l’Homme Dieu. Le retour du corps de Jésus à la vie. n’est pas un retour a la vie terrestre ordinaire, comme

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