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Dans le second, on montre les suites de l’incarnation, i savoir : la vocation des cent ils. la dispersion des juifs et la cessation du sabbat ; après quoi vient simplement cette exclamation : l) infelicium jadœorum deflenda dément ial Cnnt. judseos, ii, 28 ; ibid., col. 536. Cette manière d’argumenter contre les juifs, quelque intérêt qu’elle offre pour l’époque, est loin île rappeler le célèbre Dialogue avec Tryphon, de saint Justin.

10° Sententiarum libritres.- — Autrement dit, ajoute Braulio, De summo bono. Voici un manuel de doctrine et de pratique chrétiennes, emprunte surtout à saint Augustin et à saint Grégoire le Grand. Il est divisé en trois livres. Dans le I er, il est question de Dieu et de ses attributs, de la création, de l’origine du mal, des anges, de l’homme, de l’âme et des sens, du Christ, du Saint-Esprit, de l’Église et des hérésies, de la loi, du symbole et de la prière, du baptême et de la communion, du martyre, des miracles des saints, de l’Antéchrist, de la résurrection et du jugement, du châtiment des damnés et de la récompense des justes. Dans le II e. de la sagesse, de la foi, de la charité, de l’espérance, de la grâce, de la prédestination, de l’exemple des saints, de la confession des pèches et de la pénitence, du désespoir, de ceux que Dieu abandonne, de la rechute, des vices et des vertus. Dans le IIIe qui est d’une grande utilité pratique, il s’agit de< châtiments de Dieu et de la patience qu’il faut avoir à les supporter, de la tentation, et de ses remèdes, prière, lecture et étude, de la science sans la grâce, de la contemplation et de l’action, de la vie des moines, des chefs de l’Église, des princes, des juges et des jugements, de la brièveté de la vie et de la mort.

11° De ecclesiasticis officiis. — Dédié à Fulgence († 620), frère du saint, ce traité d’Isidore contient des renseignements précieux sur l’état du culte divin et des fonctions ecclésiastiques dans l’Église gothique du vne siècle. Le premier livre, relatif au culte, passe en revue les chants, les cantiques, les psaumes, les hymnes, les antiennes, les prières, les répons, les leçons, l’alléluia, les offertoires, l’ordre et les prières de la messe dans la liturgie gallicane, cf. Duchesne, Les origines du culte chrétien, 2’édit., Paris, 1898, p. 189 sq., le symbole, les bénédictions, le sacrifice, les offices de tierce, sexte, none, vêpres et complies, les vigiles, les matines, le dimanche, le samedi, la Noël. l’Epiphanie, les Rameaux, les trois derniers jours du carême, les fêtes de Pâques, de l’Ascension, de la Pentecôte, des martyrs, de la dédicace ; les jeûnes du carême, de la Pentecôte, du septième mois, des calendes de novembre et de janvier, l’abstinence. Le second livre, relatif aux membres du clergé et aux diverses catégories de fidèles, traite des clercs : évêques, archevêques, prêtres, diacres, sousdiacres, lecteurs, chantres, exorcistes, acolytes, portiers ; des moines, des pénitents, des vierges, des veuves, des personnes mariées, des catéchumènes, des compétents, du symbole et de la règle de foi qui précèdent la collation du baptême, de la chrismation, de l’imposition des mains ou de la confirmation.

12° Synonymu.de lamentutione animée peccatricis. — Ces deux titres, dont le premier fait plutôt penser à quelque traité de grammaire, et dont le second parle des gémissements d’un pécheur.sejusti fient également, l’un pour la forme, l’autre pour le fond. En effet, chaque idée est présentée plusieurs fois par des expressions dillérentes, mais équivalentes : de la le titre de Synonyma. Mais comme il s’agit d’un pauvre pécheur qui gémit sur son propre état, le second titre explique la matière du traité. C’est une sorte de soliloque ou plutôt de dialogue intime entre L’homme et sa raison. L’homme, sous le poids des maux qui l’oppriment, en vient a désirer la mort ; mais. la raison intervient pour relever son courage, lui rendre l’espoir du pardon, le ramener dans la bonne voie et le pousser jusqu’au som met de la perfection. Il a tort, en elïet. de se plaindre, car les épreuves ont leur utilité : Dieu les permet pour notre amendement, et elles sont la juste punition de nos fautes. Mieux vaut donc lutter, se convertir, opposer de bonnes habitudes aux mauvaises, persévérer dans la crainte de mourir comme un impie et d’encourir les châtiments éternels : tel est l’objet du premier livre, au commencement duquel se lit cette sentence : Melius est bene mori quam mate vivere ; melius est non esse quam infeliciteresse. Syn., i, 2, P.L., t. i.xxxin, col. 832. Dans le second livre, la raison continue à donner des conseils appropriés et détaillés pour conserver la chasteté, résister aux tentations, pratiquer la prière, la vigilance, la mortification, et poursuivre la conquête des biens célestes, etc., et elle conclut : Donum scientiæ acceptum rétine, impie opère quod didicisti prœdicatione. Syn., ii, 100, ibid., col. 868. Et le pécheur aussitôt de remercier la raison. Cette œuvre de direction morale est, au point de vue de la piété, la plus intéressante de saint Isidore.

13° Régula monachorum. — Résumé de tout ce que l’on trouve épars dans les ouvrages des Pères relativement à la disposition et à la distribution d’un monastère, à l’élection de l’abbé et à la vie des moines.

14° Epistolse. — En dehors des lettres, qui servent de préface ou de dédicace à cinq de ses ouvrages, on n’en a conservé que quelques autres : trois à Braulio, évêque de Saragosse ; une à Leudefred, de Cordoue. concernant les membres et les fonctions du clergé dans l’Église ; une à Massona, de Mérida, sur la réintégration, après pénitence, des clercs tombés dans le péché ; une à Helladius, sur la chute de l’évêque de Cordoue ; une au duc Claude, sur ses victoires ; une à l’archidiacre Redemptus, sur certains points de liturgie ; une autre enfin à Eugène, sur l’éminente dignité des évêques, en tant que successeurs des apôtres, et plus particulièrement du pontife romain, tête de l’Église.

15° De ordine creaturarum. — Cet opuscule, retenu comme authentique par Arevalo, traite d’abord de la Trinité, puis des créatures spirituelles, c’est-à-dire des anges distribués en neuf chœurs, du diable et des démons, ensuite des eaux supérieures du firmament, du soleil, de la lune, de l’espace supérieur et inférieur, des eaux et de l’océan, du paradis, et enfin de l’homme après le péché, de la diversité des pécheurs et du lieu de leur peine, du feu du purgatoire et de la vie future.

16° De natura rerum. — Dédié au roi Sisebut après avoir été composé sur sa demande.ee petit travail résume tout ce que les anciens ont écrit sur le jour, la nuit, la semaine, le mois, l’année, les saisons, le solstice et l’équinoxe, le monde et ses parties, le ciel et les sept planètes alors connues, le cours du soleil et de 1 ? lune, les éclipses, les étoiles filantes et les comètes.le tonnerre et les éclairs, l’arc-en-ciel, les nuages, la pluie, la neige, la grêle, les vents, les tremblements de terre, etc. Pour les diverses sources, voir Becker, De natura rerum, Berlin, 1857.

17° Chronicon. — Toujours fidèle à sa méthode, Isidore résume dans cette chronique, en une suite de 122 paragraphes, les six âges de l’histoire du monde, depuis la création jusqu’à l’an 654 de l’ère espagnole, c’est-à-dire jusqu’en 610, en empruntant ses matériaux aux travaux de Jules Africain, d’Eusèbe, de saint Jérôme et de Victor de Tunnunum, et en y ajoutant quelques renseignements sur l’histoire de l’Espagne. Il a soin, à la fin, de rappeler la victoire de Léovigilde, sur les Suives, le soulèvement d’Herménégilde, mais sans faire la moindre allusion à sa mort violente, la conversion de Récarède et de tous les Goths d’Espagne, el la part que prit à ce gi ment

son frère Léandre. Pour les sources, voir Hertzberg, Uebcr die Croniken des Isidorus von Sevillu, dans