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JÉRUSALEM ; ÉGLISE DE

JESSÉ

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à devenir une dignité purement titulaire ; en fait il ne redevenait un pa triai cat résidentiel qu’en 1847. Dans cet intervalle de temps les latins, plus ou moins nombreux suivant les époques, furent administrés par les religieux franciscains relevant directement du Saint-Siège, et formant ce que l’on a appelé la Cuslodie de Terre sainte. La custodie dont les autorités musulmanes avaient peu à peu reconnu l’existence légale avait pour but : de défendre et d’honorer les sanctuaires et autres lieux sanctifiés et consacrés par la présence du Sauveur ; de recevoir les pèlerins de Terre sainte ; de prêcher l’Évangile dans les lieux sanctifiés par le Christ. Nous n’avons pas à dire ici les luttes que la custodie dut mener pour maintenir contre les empiétements des autres rites et les brutales fantaisies des musulmans, les sanctuaires confiés à sa gai de. Son organisation définitive avait été réglée par le bref In supremo de Benoît XIV, du 7 janvier 1746, qui est encore en vigueur aujourd’hui. C’est ce bref qui décrète que le custode sera toujours un italien, le vicaire un français, que les quatre discrets (discreti), appartiendront aux quatre nations, italienne, française, espagnole, allemande (depuis 1921 il y a un cinquième discret qui est anglais). La juridiction de la Custodie avait été jadis fort étendue, elle embrasse encore aujourd’hui l’île de Chypre. Cette juridiction s’est restreinte peu à peu à mesure que les diocèses se sont reformés, La reprise du patriarcat latin en 1847 l’a transformée complètement. Toutefois neuf paroisses ou quasi-paroisses dépendent encore aujourd’hui directement de la custodie ; en outre elle administre directement : 24 sanctuaires, 12 écoles, 2 orphelinats, 4 dispensaires, 9 hospices pour les pèlerins.

Le patriarcat latin fut rétabli, nous l’avons vii, ou plus exactement rendu résidentiel par Pie IX. bulle Nulla celebrior du 23 juillet 1847. Le premier patriarche latin qui résida à Jérusalem fut Mgr Valerag, nommé le 4 octobre 1847. Ce prélat déploya la plus grande activité pour rendre la vie à son diocèse qui comprenait, comme l’ancien patriarcat latin, la Palestine et Chypre. Les catholiques latins sont aujourd’hui les plus nombreux, de beaucoup, de tous les catholiques dispersés dans la Palestine. Il est pourtant difficile de fournir des chiffres valables pour l’heure présente, étant donnée l’énorme perturbation que les événements politiques viennent d’apporter dans toute la région. La dernière publication officielle, Missiones catholicae cura S. Congregationis de Propaganda fide, de 1922, p. 535 évalue en bloc à 25 000 tous les catholiques, appartenant aux rites latin, grec et maronite, sans distinguer entre eux ; elle ajoute en note, mais sans donner aucun chiffre, qu’il existe encore à Jérusalem des chrétiens dépendant des patriarcats syrocatholique, arméno-catholique et chaldéo-catholique. Nous imiterons la prudence du document officiel.

La source principale pour écrire l’histoire de l’Église de Jérusalem reste toujours Le Quien, Oriens christianus, Paris, 1740, t. m. De patriarchatu hierosolymilano, col. 101528 ; suit l’histoire des divers évêchés relevant du patriarcat rangés d’après leur ressort métropolitain, col. 523-784, enfin l’histoire du patriarcat latin, col. 1241-1340. Le Quien avait pu utiliser deux ouvrages antérieurement parus : D.Papebroch, Tractalus præliminaris de episcopis et patriarchis sanctw Hierosnlymitanæ Ecclesiæ, dans les Acla sanctorum, mai, t. iii, Anvers, 1680 et Dosithée, ’Ioropfa r.t ;. -> i iv’lep’i ; —, /, ’j.v. ; -x : -. ; a-, / :.- ; ’// : ’.i/, Bucharest, 1715. (Sur cet ouvrage, voir t. iv, col. 1700). Papebroch va jusqu’en 1187 ; Dosithée jusqu’à son propre patriarcat ; Le Quien a encore ajouté les deux successeurs de Dosithée. On trouvera l’histoire ultérieure, dans’Iepoo, oXv|UCC( ! -.’, : = - : -.’, >.’, ; i<TTop / -r-x- : -x ; - ; /i’.< : ’I : -y v, -7 ï / r, ;. j.-’, t r : ’j ; ’/ : P.. t : m : XtZTZUOZ.’.'.. ; -.>-/-’.'. P, ', L]L-.A’, ' ;  :.’, ’j ÉspoStKXSvou -. ;. llaXaiiâ, Jérusalem, 1862, histoire abrégée, mais où, malgré le volume restreint, il y a beanroup à prendiepour la période suivant le schisme ; ’H’.Lii r —, -.r’lepoaoO

y.x-x roùc TiTïiîa ; reXcvTXiou ; ilwvj ;, Anonyme, Athènes, 1901 ; ’l ?T’/S’.3 tï ; ’ExxXY|<Tl’a ; ’IejJOffOA’Jjltov Cutô àpy.’j. Xp’» 0’0<7tquoj A. rianafienoûiovi Jérusalem el

exandrie, 1910, qui contient une histoire complote de 33 à 1909. Poui l’histoire ancienne, nombreux documents rassembles « tans Vincent et Ai. cl, Jérusalem, recherches île topographie, d’archéologie ei il’histoire, t. h ; Jérusalem nouvelle, Paris, en cours de publication depuis 1913. Pour l’organisation religieuse actuelle des diverses communautés : Silbernagl, Ver/assimg und qegciuiHirtiger Zustand sdmtlicher Kirchen des Orients, 2° édlt., Katisbonne, 1901 ; pour ce qui concerne spécialement les catholiques, renseignements statistiques dans les Missiones catholicacura S. Congregationis de Propaganda fide, Florence, 1922, et dans A. Battandier, Annuaire pontifical catholique, depuis 1898. Parmi les revues : la Revue biblique, la Revue de l’Orient chrétien et les Échos d’Orient donnent souvent des contributions importantes pour l’histoire de Jérusalem ; voir aussi, mais comme organe de vulgarisation, Jérusalem, revue mensuelle illustrée, rédigée par les assomptionistes ; a paru de 1903-1914. — Surl’évêché anglicano-prussien de Jérusalem, voir une bibliographie sommaire dans la Realencgklopàdie protestante, t. viii, p. G93.

E. Amann.

JESSÉ, évêque d’Amiens de 793 à 836. — Ses antécédents ne sont pas connus, mais, dès les débuts de son épiscopat il apparaît en relations très étroites avec la cour de Charlemagne. C’est ainsi qu’en 799 il fait partie de la députation ecclésiastique chargée de reconduire à Rome le pape Léon III ; en 800, il est encore dans la Ville lors du couronnement de l’empereur ; en 802, il est envoyé à Constantinople pour négocier le mariage de Charlemagne avec l’impératrice Irène. Missus dominicus ordinaire, il est envoyé en cette qualité à Ravenne, au pape Léon III, qui, dans une de ses lettres se plaint que les envoyés impériaux, entre autres Jessé, ne se rendent pas bien compte des difficultés romaines. Cf. P. L., t. xcviii, col. 520-522. Au concile d’Aix-la-Chapelle, en 809, il soutient la politique de Charlemagne dans la controverse du Filioque ; envoyé à Rome avec Bernard évêque de Worms et Adélard, abbé de Corbie, il défend le point de vue impérial dans le fameux colloque des députés francs avec le pape tenu au secrelarium de Saint-Pierre. La participation de Jessé à cette ambassade avait été mise en doute par les auteurs du Gallia christiana, elle ne semble plus pouvoir être niée depuis les travaux des éditeurs des Monumenln

Germaniee hislorica, Leges, sect. iii, Concilia, t. n </, p. 239-240. Sous le règne de Louis le Débonnaire, Jessé continue à jouer un rôle considérable dans la politique ; partisan de son métropolitain, Ébon de. Reims, il prend comme lui le parti des fils de l’empereur révoltés contre leur père. Mais Louis ayant d’abord repris l’avantage, Jessé est déposé par le concile de Noyon, en 830. Ebon le remet en fonctions, et Jessé prend part au concile de Compiègne, qui, en 833, dépose le Débonnaire. En 834 l’empereur remonte sur le trône, et Jessé, au concile de Thionville, en 835, est mis en fâcheuse posture avec Ébon et les suffragants de celui-ci. Il s’était d’ailleurs soustrait par la fuite à des représailles possibles. Il meurt en 836, en Italie où il s’était réfugié auprès de Lothaire.

il reste de Jessé une Epislola de baptismo, publiée d’abord par J. Cordés à la suite des opuscules d’IIincmar, insérée dans la Bibliotheca veterum Palrum de Gallandi, t. xui, p. 337, d’où elle est passée dans P. L., t. cv, col. 781-786. Fréquemment absent de son diocèse, Jessé avait conscience néanmoins du devoir qui lui incombait de distribuer l’enseignement à son clergé. Cette instruction sur le baptême, est destinée à rappelei ou à apprendre au clergé d’Amiens la signification’des principaux rites du baptême et de la confirmation. Pour le liturgiste, elle est un témoin précieux de la façon dont s’administraient ces deux sacrements à l’époque de Charlemagne. Le théologien en retiendra