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JÉRÔME (SAINT). TRADUCTIONS


écrite en 400. Ici, en effet, il est question. P. /… t. xxii. col. 745, d’une réfutation de l’interprétation d’Origène, publiée vingt ans auparavant..Jusqu’à maintenant on croyait que ce passage désignait l’épit re xviii à Damase ; niais désormais il est impossible de ne point remarquer qu’à côté de VBpistola ad Damasum de Seraphim, il existe sur le même sujet un autre opuscule où les idées d’Origène sont réfutées plus péremptoirement et plus directement ; et cette constatation, sans diminuer en rien la valeur de la lettre à Damase. plaide naturellement en faveur de l’authencité du texte qui vient d’être mis au jour. Après la lettre xviii. citons les lettres : xx. col. 373379, où Jérôme expose le sens du mot Osanna ; xxi. col. 379-394, intitulée De duobus filiis, commentaire de la parabole de YEnjant prodigue ; xxvi, col. 430-431, explication des mots Alléluia, Amen, Maran atha : xxxvi. col. 452-461, réponse à cinq questions de Damase relatives à la Genèse ; xxxvii, col. 461-463, critique du commentaire de Réticius d’Autun sur le Cantique des cantiques ; lix col. 586589. De diversis quæstionibus Novi Testamenti : lxxviii, col. 698-724, lettre fameuse et très importante pour la géographie de l’Exode, où sont passées en revue et déterminées les quarante-deux stations ou étapes des Israélites dans le désert : evi, col. 837-867, réponse, intéressante à bien des points de vue, à deux personnages scythes, Sunnia et Fretela, qui avaient interrogé Jérôme sur le sens de plusieurs expressions scripturaircs et. plus particulièrement, sur cent quarante-six variantes relevées par eux dans les diverses versions grecques et latines du Psautier ; la lettre evi contient la solution des doutes proposés et, reprenant une à une les 146 variantes, indique pour chaque cas la leçon à préférer, comme s’accordant mieux avec le contexte et plus conforme au texte original : il y a là une riche collection de remarques à rapproche de la revision des Psaumes, pour laquelle elles constituent une justification complémentaire

Traductions.

Outre ses œuvres personnelles,

Jérôme a légué à la postérité maintes traductions utiles, dont plusieurs remontent aux premiers temps de son activité littéraire. J’énumère ci-dessous les plus importantes, en laissant toujours de côté la Vulgate et les travaux connexes, et abstraction faite des deux ouvrages d’Eusèbe : le Xpovixov et le llepl -rcôv totcixûv ôvo<u£tcùV, pour lesquels l’interprète est aussi continuateur.

1. C’est pendant son séjour à Constantinople, de 379 à 381, et sans doute sous l’influence de Grégoire de Nazianze, que Jérôme se mit à traduire les homélies d’Origène sur les prophètes Jérémie et Ezéchiel. Dans sa pensée, ce n’était là que le commencement d’un travail de longue haleine, qui devait embrasser la plupart des œuvres du grand Alexandrin. Ce plan grandiose ne se réalisa point, sans doute parce que Jérôme dut s’apercevoir très vite que les œuvres dont il s’agissait ne seraient jamais en grand crédit à Rome et en Occident, à cause des opinions hasardées, voire erronées ou hérétiques, qu’on leur imputait. Il traduisit seulement quatorze homélies in Jeremiam, P. L., t. xxv, col. 583-692, quatorze in Ezechielem, t. xxv, col. 691-786, deux in Canticum Canlicorum, t. xxui, 1117-1144, et trente-neuf in Lucam, t. xxvi, 219-306. Dans les deux premières séries, qui datent du séjour à Constantinople, la traduction est d’un style clair et sans prétention, s’attachant plus à rendre le sens que les mots. La version des homélies sur Jérémie est d’une grande valeur, même au point de vue de la critique textuelle. Un philologue, qui l’a examinée de très près, M. Klostermann, a montré qu’en bien des cas elle nous est un témoin sûr de leçons meilleures que celles fournies par les manuscrits

grecs aujourd’hui à notre disposition. Voir l’étude de cet auteur. Die Ueberlieferung der Jeremiahomilien des Origenes, dans Texte und Untersuchungen, Neue Folge, 1897, t. i, fasc. 3. p. 19-31. La traduction des deux homélies sur le Cantique des cantiques est un peu plus récente : elle a été faite à Home, en 382-38I, sous les yeux du pape Damase. à qui elle est dédiée. Ici encore, Jérôme nous prévient, dans son avant-propos, qu’i il a visé à la fidélité dans l’interprétation plus qu’à l’élégance. » Comme on ne possède plus le texte. grec, cette version latine est doublement précieuse l Par la grande vogue dont nous voyons qu’elle a joui au cours du moyen âge, on peut juger de l’accueil qui dut lui être fait à son apparition. Cf. Griitzmacher, Hieronymus, p. 212, 213. C’est à Bethléem et seulement entre 388 et 391 que fut rédigée la traduction des trente-neuf homélies sur Y Evangile de saint Luc, comme réplique, semble-t-il. au commentaire parallèle de saint Ambroise, lequel est fort irrévérencieusement traité. L’interprétation, comme toujours, rend parfaitement le sens du texte grec, d’autant plus que, cette fois, le traducteur semble ne pas avoir pris la peine d’adoucir, ainsi qu’il l’avait fait ailleurs, certaines opinions un peu étranges ou des expressions incorrectes de son auteur.

Le P. van den Gheyn, Dictionn. de la Bible, t. iii, col. 1312, mentionne encore, des « homélies sur Isaïe », comme traduites à Constantinople, vers 380. Mais il n’y a là apparemment qu’une distraction étonnante : le même écrivain nous parle un peu plus explicitement à la page suivante, ibid., col. 1315, de « neuf homélies d’Origène sur Isaïe » dont l’attribution à Jérôme comme traducteur « n’est plus soutenable » ; et les Opéra omnia de saint Jérôme ne contiennent et n’ont jamais contenu, en fait d’homélies sur Isaïe, que les neuf homélies in Visiones Isaise, P. L., t. xxiv, col. 901-936, dont l’origine hiéronymienne, dans leur forme latine, timidement défendue par Vallarsi, reste douteuse. Cf. Schanz, Geschich’e der rômischen Literatur, 4 Theil, § 981.

2. La traduction du traité de Didyme De Spirilu Sancto, P. L., t. xxiii, col. 101-154, commencée à Rome sous le pontificat et à la suggestion de Damase, ne fut achevée et publiée que vers 390. Elle remplace pour nous le texte grec, qui ne nous a pas été conservé Dans un court avant-propos, ibid., col. 104, le traducteur parle, sans le nommer, d’un écrivain qui a abordé le même sujet et pour lequel il n’est pas tendre ; il l’accuse clairement d’avoir plagié Didyme pour ne tirer de là qu’unie œuvre plus prétentieuse que sérieuse. Serait-ce le traité de S. Ambroise Sur le Saint-Esprit cpii est visé dans ces lignes ? Rufin, dans ses Invectives, l’a prétendu ; les bénédictins, éditeurs des œuvres de l’évêque de.Milan, et, après eux, Vallarsi, P. L., t. xxiii, col. 104, l’ont contesté ; Tillemont incline fort à le croire, Mémoires, t. xii, Saint Ambroise, note 11. La question, faute de documents positifs, n’est actuellement susceptible cpie d’une solution conjecturale.

3. Sous cette rubrique : Traductions devraient aussi figurer le Xpovixov et le LTepl tôSv Toraxôiv ôvou.àT(.jv d’Eusèbe. Il en a été quest’on plus haut. Ajoutons seule ment ici, par souci d’équité, que, ni pour l’un ni pour l’autre de ces ouvrages, Jérôme n’a déguisé son rôle de traducteur, au contraire. Concernant la Chronique’, il définit ainsi son programme : « Il faut noter que je suis en partie interprète et en partie auteur. Tout en rendant fidèlement l’original, j’y ai comblé certaines lacunes, spécialement en ce qui intéresse l’histoire romain. i P. L., t. xxvii, col. 39. De même, en tête du Liber de situ et nominibus locorum hebraicorum. il écrit : El nos, admirabilis riri sequenles sludium, secundum ordinem liilerarum, utsunt in grseco posita, transtulimtu. Semel enim et in Temporum libro præfalus sum.