Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 8.1.djvu/467

Cette page n’a pas encore été corrigée

91Î

    1. JÉRÔME (SAINT)##


JÉRÔME (SAINT). ŒUVRES P0LÉMIQ1 ES

916

du concile de Rimini qui ne nous étaient pas connus par ailleurs et notamment le texte de la fameuse formule. Cf. Batiffol, Les sources de l’Altercatio luciferiani et orthodoxi, dans Miscellanea Geronimiana, p. 97 sq.

2. Presque contemporaine de la réfutation des lucitériensest celle d’Helvidius, I’. I… t. « an, col. 183-206. Dans un livre aussi misérable de forme que de fond, celui-ci avait nié la virginité de Marie post partum et prétendu égaler l’état de mariage à la profession de la virginité par motif religieux. Quant au premier point. Jérôme, abordant de front les arguments de la thèse qu’il combattait, explique comment les textes de Mat th., i. 18, 2.") : Antequam convertirent… ; et non cognoscebat eam donec peperit, énoncent la situation antérieure à la naissance de Jésus sans rien préjuger pour le temps qui la suivit : il montre de même, par l’usage de l’Écriture, que « les frères de Jésus » sont non pas ses frèresau sens strict du mot. engendrés de Joseph et de Marie, mais seulement ses proches. ses cousins, fils d’une autre Marie, à savoir Marie épouse de (Jéophas ou Alphée. laquelle était elle-même sœur de la sainte Vierge. Il conclut en affirmant sa croyance à la virginité de saint Joseph, comme digne complément providentiel et rehaussement de la virginité de Marie et de celle du Sauveur Jésus : Tu dicis Mariant virginem non permunsisse ; ego mihi plus vindico, etiam ipsum Joseph virginem fuisse per Mariant, ut ex l’irginali Conjugio virgo filins nasceretur. P. L., t. xxiii, col. 203. Lorsqu’il établit ensuite, appuyé principalement sur l’autorité de I Cor., vu. la prééminence de la virginité, il écarte toute intention de mépriser ou de ravaler le mariage. ibid. : Obsecro tecturos ne me putent nuptiis detraxisse in virginum lande… Non negamus viduas, non negamns marilatas soucias mulieres inveniri. Il répondait ainsi d’avance aux accusations qu’allait provoquer, quelques années plus tard, son livre contre Jovinien.

3. C’est en 392 ou au début de 393 que Jovinien. moine dissolu et scandaleux, déjà excommunié par le pape Sirice et condamné dans un concile de Milan, fut pris à partie par Jérôme, P. L., t. xxiii, col. 211-338, que ses ami s d’Italie et notamment Pammachius avaient supplié d’intervenir. Jérôme résume ses erreurs en les ramenant à quatre chefs, ibid., col. 214 : Jovinien soutenait que « vierges, veuves et femmes mariées ont même mérite, toutes choses égales d’ailleurs ; » il affirmait l’impeccabilité de ceux qui ont eu part à la renaissance baptismale avec une foi parfaite, gui plena ftde in l>ai>lism<i renati sunt ; » il n’admettait « point de différence entre l’abstinence des aliments et l’usage qu’Oïl en lait avec aclion de grâces : i enfin, « à tous ceux qui auront été lideles à leur baptême

il promettait même récompense dans le royaume des

cicux. i Mais c’est le premier point surtout qui relient l’attention de Jérôme, comme étant a ses v eux l’erreur principale. L’un des deux livres que comprend l’ouvrage est consacré exclusivement à l’apologie de la virginité. I.a comparant au mariage, l’auteur la déclare préférable en soi. ("est ta pure doctrine évan gélique : mais ici, comme en d’autres occasions, Jérôme appuie parfois sur les arguments de sa thèse au point de paraître outrepasser les justes bornes et méconnaître les mérites propres, sinon l’honnêteté de l’étal conjugal ; de plus, il donne souvent libre cours a sa verve sarcastique sur les défauts des femmes et les

inconvénients ou désagréments de leur société C’est pourquoi l’œuvre, dès qu’elle lut connue a Rome et

en Italie, souleva un véritable scandale. Il semble même que les amis de Jérôme Domnion et Pammachius

n’étaient pas loin de s’associer à l’appréciation gêné

S, ussl bien, averti par eux, le solitaire de l tel Idée m

.i propos d’adresser a Pammachius une

longue lettre apologétique, Epist., XLvm, P. /…t. xxii,

col. 493-511. où il proteste contre les conclusions exaa auxquelles ses paroles avaient donné occasion. Il rappelle que, dans le traité incriminé, il a proclamé la légitimité du mariage, et s’est tenu à égale distance des Juifs et des Gentils, qui ne comprennent pas le mérite de la continence parfaite, et des sectes orientales dont le spiritualisme menteurcondamne tout union de l’homme et de la femme.

I. On sait déjà l’occasion et l’objet de la polémique avec Rufin et comment Jean de Jérusalem y fut mêlé. Ces divisions, en soi fort regrettables, ont donné naissance, sans compter les lettres lxxxi* à Kufin, et i.xxxiv. à Pammachius et Océanus, ainsi qu’une traduction du Ilepi àp/<ov, à deux ouvrages dignes ici d’une mention spéciale : le Lifter contra Joannem Hierosolymiianumet VApologia adversus libros Rufïni. a) Le premier de ces deux traités, P. L., t. xxiii, col. 355-396, fut provoqué directement par une Apologie de Jean de Jérusalem, qui faisait grand bruit en Italie et dans laquelle ni les écrits ni la personne de Jérôme n’étaient épargnés. Celui-cf. dans sa réponse, établit que la cause véritable de la dissension entre l’évêque et lui était, non pas l’ordination de Paulinien, comme ses adversaires s’obstinaient à le prétendre, mais les doctrines origénistes, dont Jean était accusé et dont, ni dans son Apologie ni autrement, il ne s’était suffisamment justifié. Ces doctrines ou. pour parler plus exactement, ces -< erreurs », il les ramène à huit points, dont trois seulement avaient été clairement rejetés par Jean : 1° dans la Trinité, ni le Fils ne peut voir le l’ère, ni le Saint-Esprit ne peut voirie Fils : 2° les âmes humaines ont été emprisonnées <lans leur corps en punition de leurs péchés ; 3° un jour viendra où le diable se convertira et partagera la gloire des saints : 1° Adam et Eve, avant de pécher, n’avaient point de corps : ces tuniques de peau dont Dieu les revêtit a|irès leur faute, au dire de la Genèse, ce sont leurs corps : 5° il est faux que la chair doive ressusciter. et la différence des sexes ne subsistera pas après la résurrection ; 6° l’histoire du Paradis terrestre n’est qu’une fiction allégorique ; 7° les eaux qui, suivant l’Écriture, planent au-dessus du firmament, ce sont les anges, et celles qui restent au-dessous, ce sont les démons : 8° l’homme, par son péché, est déchu de la dignité d’image de I >icii.

6) h’Apologia contra liluas Itufïni, P. /… t. xxiii, col. 397 192, comprend trois livres, dont deux, furent rédigés d’après des renseignements provisoires et assez sommaires, et doid le troisième seul a été compose après réception du texte même des Invectives de Rufin, 1)ans tous les trois, l’auteur poursuit un double but : d’abord, combattre l’origénisme, comme dans le Traite contre Jean de Jérusalem : puis expliquer sa conduite a l’égard d’Origène et notamment les variations qu’on lui reprochait a ce sujet. L’explication est conforme a celle qu’il avait donnée dans la lettre i.xxxiv, a Pammachius et Océanus.

5. Vers l’année 106, Jérôme eut à défendre la foi et les traditions catholiques contre Vigilantius, I’. L., t. xxiii. col. 339-352, qui attaquait, paraît il. le culte des martyrs et des reliques, le célibat des prêt ics, la vie monastique, l’emploi des cierges allumés dans

les cérémonies religieuses et les collectes faites parmi

les lideles pour les monastères et les pèlerins de Terre sainte. L’occasion était belle d’opposer au novateur, outre des textes positifs, l’usage de l’Église, el de préciser en même temps le sens de certains riles.de certaines coulunics. Jérôme ne s’en lit pas faute ; du culte de diilie. rendu aux saints, el surloiil du culte tout relatif des reliques et des images, il distingue nettement le culte d’adoration, <iù a Dieu seul.

Quoique brève et dictée dans l’espace d’une nuit, unius noclit lucubralione dictavi, la réfutation ne