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lileris, quas attulil modo’Idtxw^oç ô I IapxsO’j(XT ; ç Myj-XoTj-raç, natione græeus, ex insula Pathmo oriundus, Francofuiti ad Oderam, excripsit t> pis Andréas Eichoin. M. D. XC, ln-4°, de 12 fol. non chiffrés. Le même texte.se i clrouve, BV6C d’importantes variantes, dans le patriarche Dosithée de Jérusalem, T6u.oç àyixr.ç, Jassi, 1698, p. 538-540 ; dans C. Sathas, op. cit., p. 28-32 ; dans M. Gédéon, Kavovixal Aia-âEeiç, 1. 1, p. 34-38. Traduction latine de Crusius, dans l’édition du Chronicon Ecclesise græcæ Philippi Cyprii, publiée par Henricus Hilarius, Leipzig et Francfort, 1687, en appendice non paginé. En tel mes plus amers encore, Jérémie avait écrit à cette occasion au prince d’Ostrog, Constantin, pour lui demander d’user de toute son influence alin d’empêcher la prétendue réforme de pénétrer en Ruthénie. La pièce, encore inédite, se Irouve dans le cod. Valic. lat. 6417, ꝟ. 39, sous ce litre : Patriarcharum Conslanlinopolilani et Alexandrini litterx synodicse ad ducem Ostroviæ Rutenum de calendario correcto a Sede Apostolica. Elle est analysée par J. Schmid, Ilistorisches Jahrbuch, t. iii, 1882, p. 564-565. Et quand Possevino aflirmera plus tard dans sa Moscovia, Cologne, 1597, p. 216, que Jérémie avait promis au pape d’introduire le nouveau calendrier, le patriarche, informé de cette assertion par Crusius, s’empressera de la démentir dans une longue leltie justificative, datée du mois de septembre 1589, et publiée par Jacques Méloétas, op. cit., ꝟ. 5. C’est sans doute à ce double document que fait allusion Mélétius Pigas, protosyncelle d’Alexandrie, quand il parle, dans une lettre du 19 septembre 1584, d’un synode tenu à Constant inople, en présence des quatre patriarches ou de leurs représentants, pour condamner la réforme grégorienne. E. Legrand, Lettres de Mélétius Pigas antérieures à sa promotion au patriarcal publiées d’après les minutes autographes, Paris, 1902, p. 121. Un TOJJ.OÇ fut promulgué à cette occasion, assure.Mélétius, et ce qualificatif convient assez à la lettre aux arméniens de Léopol. Elle est d’ailleurs identique pour le fonds, sinon dans la’orme au fameux tomos d’Alexandrie rédigé par Mélétius Pigas lui-même pour le synode en question et publié d’abord dans le volume de Porphyre Ouspenskij, Le patriarcat d’Alexandrie, Saint-Pétersbourg, 1898, 1. 1, p. 1 10-152, puis par É. Legrand, op. cit., p. 138-155. Un peu plus tard, les grecs de Venise, ayant sollicité de Jérémie par de l’organe leur chef Gabriel Sévère, l’autorisation d’adopler le nouveau calendrier à cause de leur séjour en pays latin, le patriarche leur répondit qu’il ne fallait même pas y songer. La pièce se trouve dans Dosithée, roa’.ç iyinrfi, p. 540-511, dans C. Sathas, op. cit., p. 32-34, dans J. Veloudo, op. cit., p. 13-17. 2e édit., p. 20-24, dans M. Gédéon, op. cit., p. 3$1-$20. Le document est du mois de juillet, indiction III, c’est-à-dire de 1590. Et pour bien montrer qu’il n’avait jamais entendu pactiser avec Rome sur ce point, l’Orienl orthodoxe, réuni en concile plénier, le 12 février 1593, , i Constantinople, sous la présidence du même Jérémie, pour le règlement des affaires de Russie, condamna en termes solennels la réforme grégorienne dans un acte dont nous parlerons plus bas ci qui porte la signature de trois patriarches et de quarante évêques. La conclusion s’impose : aussi bien visa vis d’une réforme puremenl scientifique que sur les questions dogmatiques, Jérémie se montra d’une intransigeance farouche ; e ; i lui, les Grecs retardent encore aujourd’hui sur

le reste du monde, non moins licis de ce schisme astronomique que de l’autre. Avec la iiiém d’énei lérémie s’était opposé, mais en vain, à l’établisse nient des jésuites a Constant inuplc, en 1583. Voir

É. Legrand, Relation de l’eslablissement des Pi’, de la Compagnie de Jésus en Levant, Paris, L869, ». 5. Ce qui ne l’empêi hait pas de gémir sur le déplorable état

d’ignorance où croupissait son clergé, dont il aurait voulu relever le prestige en formant, comme il l’écrivait à Margounios, * des ouvriers dignes de cultiver cette vigne du Seigneur qui ne veut pas être labourée par des ânes. » S’il est vrai, comme on l’assure, que le pape Grégoire XIII avait conçu le dessein, en 1584, lors de l’exil de Jérémie à Rhodes, d’appeler à Rome le patriarche déchu et de l’élever au cardinalat, comme un autre Bessarion, il faut avouer que l’on se faisait a 1 Lomé beaucoup d’illusion sur son orthodoxie.

III. JÉRÉMIE II ET LE PATMARCAT DE MOSCOU.

L’érection a Moscou d’un nouveau patriarcat est le grand événement du troisième passage au pouvoir de Jérémie. Notons-le toutefois, il n’était pas patriarche en titrequand il entreprit le voyage de Moscou. Revenu d’exil grâce à l’intervention de l’ambassadeur de France auprès de la Sublime Porte, il avait trouvé le trône patriarcal occupé par son rival Théolepte ; et quand celui-ci finit par céder la place à un concurrent, le diacre Nicéphore, ancien protosyncelle de Jérémie, ce dernier avait déjà pris le chemin de la Russie. Ce n’est qu’à son retour, durant une halte chez Jean Zamosjski, grand chancelier de Pologne, qu’il apprit par une lettre de Pierre, voïvode de Moldovalachie, que le sultan lui avait restitué son siège le premier jour du ramadham, c’est-à-dire le 4 juillet 1589. La lettre du voïvode, restée inconnue aux historiens de Jérémie, porte la date du 25 septembre 1589 : elle est imprimée dans le rarissime recueil de Jacques Méloétas, De calendario novo gregoriano, I-’rancfort, 1590, ꝟ. 10. Le détail n’est pas sans importance : il nous montre que lors des négociations de Moscou, Jérémie n’avait d’autre caractère olliciel que celui d’avoir été patriarche, et de ne l’être plus. Quoi qu’il en soit, nous devons rappeler ici en quelques mots ce grave événement. Les détails nous en ont été transmis par un témoin oculaire, Arsène, archevêque d’Llassona, dans un curieux poème imprimé pour la première fois comme de la simple prose par Pasini, Codicesmanuscriptibibliolhecœregiæ Taurinensis Allierui’i, Turin, 1740, in-fol., p. 433-169. Il se trouve en latin dans Wichmann, Sammlung kleiner Schriften ; ur Kennlnis des russischen Reichs, Berlin, 1820. t. r, p. 57-123, dans A. de Starczewscki, Historiée rutheniese scriptores exteri sseculi XVI, Berlin et Saint-Pétersbourg, 1842, et dans P. G., lat. tantum édita, t. i.xxxi. col. 885-910, t. il : en français dans A. Galitzin. Document relatif au patriarcat moscovite 1589, Paris. 1857. La forme poétique est rétablie dans l’édition grecque de Sp. Zampelios, KaOtSpuaiç -a :.lac/stou èv’Pwaalç, At lunes. 1859, p. 27-68, et dansC. Sathas, op. cit.. p. 35-81. Des détails nouveaux sont fournis par les Mémoires de ce même Arsène d’Klassona. découverts et publiés en partie par A. Dmitrievskij, Travaux de l’académie théologique île Kiev, t. xxxviii, 1898, fasc. 15, et t. xxxix, 1899. fasc. $1-$2. et en tirage à paît. Sur plus d’un point, les Mémoires corrigent le poème, et ces deux documents doivent constamment être mis en

parallèle. Un extrait important des Mémoires se trouve reproduit, d’api es l’édition de Dmitrievskij, dans l’article de l’archimandrite Chrysostome a. Papadopoulos Ilc.i. TTJç iAXTjVixîjç hLy.Xrp’.in-t./Sfz yL’jvo-’paçîaç toô iç’atûvoç (tirage à part de l’ExxXTjaiOKmxOÇ àpoç). Alexandrie, 1912, p. 29 10. C’est à l’aide du poème seul qu’a été rédigé le pittoresque récit d’Eugène-Melchior « le Vogué, De Byzance à Museau. Les voyages d’un patriarche, dans Revue des Dcu.e mondes, n. du L « mars L879, p. 5-35.

Arsène se trouvait à Léopol depuis deux années. quand il y reçut. le l’r mai 1588, une lettre de Jérémie

l’informant de son arrivée à Zamosc et L’invitant à

venir le rejoindre comme interprète dans le voyage

de Moscou. Le 21 juin de la même année. Jérémie, accompagné d’Arsène, et d’un autre prélat. Hiérothée