Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 8.1.djvu/422

Cette page n’a pas encore été corrigée
825
826
JEAN DE THESSALONIQUE (SAINT) — JEAN [TALOS


étant sous le coup de la colère et en état d’excommunication. »

Ce qui est moins orthodoxe, c’est la théorie de la corporéité relative de l’âme humaine, qui reparaît dans cette homélie, comme nous l’avons trouvée dans le passage cité au VIIe concile œcuménique. Les apôtres voient l’Ame de Marie sous la forme d’un corps humain intègre, JtE7îX’» )pû>flév7] nxo’.v toïç (JtiXeow toù àv9pco-oj. x u ?^ [Aôvou tov5 erx^*"9Ç’^1 8ïjXsîa ; xai toû Sppsvoç. Il est vrai que l’authenticité de ce passage paraît douteuse. Jean semble aussi enseigner la trichotomie, et mettre une distinction entre l’âme, <>vxr< r et l’esprit, itvsûjuc, Il compare l’homme à une lampe à trois mèches, Tïitxu^o ; XajXTrâ ;, qui sont le corps, l’âme, et l’esprit.

Nous avons donné au cours de l’article, les indications relatives aux œuvres de Jean de Thessalonique. Inutile de les répéter ici. Spialons seulement quelques suppléments aux Actes de saint Dimitrius, apportés par (’.. B. Hase, dans Leonis diaconi historia, Paris, 181 !), p. 260-262, et par A. Tousiard, De l’histoire profane dans les Actes grecs des Bollandistes, Paris, 1874, p. 80, 82. Sur la vie et la doctrine voir : I. Laurent, Sur la date des églises Saint-Démélrius et Sair.te-Sophie à Thessalonique, dans la Byzanlinische Zeitschri /t, 1895, t. iv, p. 420-431 ; L. Petit, Les évéques de Thessalonique, dans les Échos d’Orient, 1908, t. iv, p. 213 ; M. Jugle, Lu vie ei les œuvres de Jean de Thessalonique. Son témoignage sur les origines de la fête de l’Assomption et sur la primauté de saint Pierre, dans Les Échos d’Orient, 1922, t. xxi, p. 293-1507 ; M. Bonnet, Bemerkungen iiber die àltesten Schri/ten von der Himmelfalui Mariæ dans la Zeitschrift fur wissenschaftliche Théologie, 1880, t..xxiii, p. 236-243.

M. Jugie.

72. JEAN DE VI A, controversiste duxvie siècle. Né à Cologne, prêtre du diocèse de Trêves, il termina ses études à l’université d’Ingolstadt, où il prit le grade de docteur, 1555. Il s’adonna d’abord à la prédication. Il avait succédé dans la chaire de la cathédrale de Worms au célèbre franciscain Jean Wild, dont il publia en latin un abrégé des sermons. Au colloque entre protestants et catholiques qui se tint à Worms (1557), il remplissait les fonctions de notaire. Ce qui lui permit de réfuter dans un mémoire les allégations mensongères des confessionistes, accusant le parti catholique d’avoir entraîné la rupture de la conférence. La traduction latine du document, parue presque en même temps, avait pour titre : Ad calumnins confessionistarum. … responsio ; dans un appendice figuraient plusieurs lettres de Mélanchthon, de Werner, et de Diller sur le sujet. Cependant le prince-évêque de Worms, Hosius d’Ermeland, dont Jean de Via avait traduit en allemand la Professio ftdei catholicæ, sollicitait pour lui en cour de Rome un bénéfice de son Église. Ce qu’il obtint, ce fut la charge de prévôt à Moosbourg, ville de Bavière. Le duc Albert V nomma plus tard Jean chapelain et prédicateur de la cour, et chanoine du chapitre de Munich. Ce prince était plein de zèle pour la cause catholique, bien résolu à chasser le protestantisme de ses États. Jean de Via entra dans ses vues et le seconda beaucoup, en faisant imprimer des instructions et exhortations sur la doctrine chrétienne destinées au peuple, 1569. Albert V de Bavière mourut le 30 août 1579, et Jean de Via prononça son oraison funèbre. Ce théologien fut ensuite attaché comme doyen à la collégiale de Saint-Maurice, au diocèse de Hildesheim ; il y mourut peu après.

Parmi les publications de Jean de Via, signalons : l’abrégé des sermons de Jean Wild : Epitome sermonum R. D. Joannis Feri rlominicalium utriusque cum hyemalis tum u-slivalis partis conscripla et diversis lemporibus anno MDLV1 in çalhedrali Vuormaliensi Ecclesia mnxima ex parle concione habita per Joan. a Via d’jctorctn theol. cjusdem concionalorem catholicum nunc primunxin lucem édita, Mayence, 1561, Anvers, 1559, Cologne, 1560 ; et surtout un ouvrage

de controverse : Jugis Ecclesix catholicæ sacrificii corumque omnium quæ in eo peraguntur, solida justaque defensio et assertio, ex priscorum et sanctorum Patrum monumentis deprompta, contra calumnias et cai’illationes Jacobi Andrese Smidelini, Cologne, 1570 ; une traduction allemande de la grande Vie des Saints du chartreux Surius, 6 in-fol., Munich, 1573-1580 ; une vie en latin et en allemand des saints Marin et Anian, honorés dans l’Obcrland bavarois, Munich, 1579.

Wetzer et Welte, Kirchenlexikon, Fribourg-en-Brisgau, 1889 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iii, col. 199.

A. Thouvenin.

73. JEAN DE WESEL. Voir Rucherat.

74. JEAN D OUDEWATER ou Palæonydorus ou de Aquavetere, théologien belge, de l’ordre des carmes, né à Oudewater (territoire d’Utrecht) et mort en 1507. Dans la controverse qui s’éleva en 1494, au sujet de l’immaculée conception, entre Trithème et le dominicainWigand.il prjt parti pour le premier et soutint dans son traité De puritateconceptionis B. V. Mariæ. que Marie avait été exempte du péché originel. On a encore de lui divers ouvrages historiques et ascétiques.

Glaire, Dictionnaire dessciences ecclésiastiques, Paris, 1868 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. ii, col. 1155 et 1165, note.

V. Oblet.

75. JEAN ITALOS, c’est-à-dire Jean l’Italien, l’un des principaux représentants du mouvement philosophique à Constantinople durant la seconde moitié du xie siècle. Né en Calabre, comme il l’affirme lui-même, et non point en Lombardie, comme quelques-uns l’ont cru en se méprenant sur le sens byzantin de Longobardia, il suivit son père dans une expédition militaire en Sicile ; mais n’ayant aucun goût pour le métier des armes, il abandonna bientôt sa patrie pour se rendre à Constantinople et s’y perfectionner dans les sciences. Michel Psellos occupait alors la chaire de philosophie dans une sorte d’académie ou d’université embryonnaire créée par l’empereur Constantin Monomaque (1042-1054). Jean suivit ses leçons, puis il lui succéda, probablement à l’avènement de Michel Ducas (1071-1078), qui avait été son élève. Esprit curieux et turbulent, passionné pour la métaphysique, avide de solutions nettes non seulement pour les graves problèmes de la destinée humaine, mais encore pour les augustes mystères du christianisme, il ne tarda pas à entrer en conflit avec l’autorité ecclésiastique. On ouvrit une enquête canonique contre lui dès 1077, mais la protection dont il jouissait auprès des grands de la capitale le préserva alors de toute sanction. Il en fut autrement sous Alexis I er Comnène (1081-1118), désireux sans doute de faire table rase de tous les personnages influents de l’ancien régime. Par un décret du mois de mars 1082, le nouvel empereur ordonna au patriarche Eustratios Garidas de reprendre au plus tôt l’examen de la doctrine d’Italos. On la condensa en onze articles, qui furent solennellement anathématisés le 13 mars, dimanche de l’Orthodoxie, en présence du professeur coupable. Puis, les 20 et 21 du même mois, le synode se réunit de nouveau pour délibérer sur les mesures à prendre contre les disciples du philosophe et sur certains points de sa doctrine non encore pleinement élucidés. L’empereur Lui-même les avait résumés dans une « Note impériale » dont le synode prit d’abord connaissance. Cette pièce est fort instructive et nous renseigne très exactement sur la première phase de ce long procès, qui se termina par la condamnation de neuf articles, qu’Italos reconnut comme siens, et par la défense qui lui fut intimée, SOUS peine d’expulsion, d’enseigner désormais publiquement ou en particulier. Le dixième article, relatif à une insulte sacrilège que le philosophe se serait permise envers une image du Christ fut provisoirement écarté comme non prouvé. Par une séance synodale