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JEAN DE RUSSIE

JEAN DE SAINT-T1IUMAS

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Le second ouvrage de Jean a pour titre : Jean, métropolitain de Russie, surnommé le Prophète du Christ, courtes règles ecclésiastiques tirées des saints livres adressées au moine Jacques. On a l’habitude de les citer sous le titre abrégé de Réponses canoniques. Il y en a 34, mais on n’a retrouvé le texte grec que de 17 d’entre elles. Publiées pour la première fois par K. Kalaïdoviteb dans les Curieux monument russes, 1815, t. i, p. 8’.i sq., puis par Macaire, métropolitain de Moscou, dans son grand ouvrage, Histoire de l’Église russe (en russe), S. Pétersbourg, 1889, t.n, p. 352-251 », elles furent ensuite l’objet de deux importantes publications de A. S. Pavlov. Ce savant canoniste ayant retrouvé le texte grec original de plusieurs de ces réponses, le publia, accompagné d’une vieille traduction russe, dans les Mémoires de l’Académie impériale des sciences, appendice au t. xxii, n. 5, S. Pétersbourg, 1873, puis en une édition définitive dans Bibliothèque historique russe publiée par les soins de la Commission des anciens textes, S. Pétersbourg, 1880, t. vi, p. 1-20. C’est sur cette double édition de Pavlov qu’a été faite celle, plus accessible, de L. K. Goetz, Kirchenrechtliche und kutturgeschichtliche Denkmùler Alirusslands nebst Geschichte des russischen Kirchenrechls, Stuttgart, 1005, p. 114-170. Le texte y est reproduit aussi bien en grec qu’en vieux russe, traduit en allemand, accompagné d’un excellent commentaire, et précédé, p. 98-113, d’une étude d’ensemble sur celle œuvre d’une importance considérable pour la connaissance des mœurs du peuple russe au xr siècle. Philarète, archevêque de Tchernigov, attribue encore à notre auteur un office en l’honneur des saints Boris et Gleb, martyrisés en 1015, Esquisse de la littérature ecclésiastique russe (vu russe), S. Pétersbourg, 1884, p. 16 ; mais K. E. Goloubinskij. Histoire de l’Église russe (id.), .Moscou. 1891, 1. 1. p. l. n. Wj, revendique la paternité de cette œuvre pour le métropolitain Jean I" (1015-1035), contemporain des deux martyrs.

lui dehors îles ouvrages cités an COUTS île l’article, voir C. A. Nevolin, Le métropolite Jean considéré comme auteur de la lettre sur les azymes A Clément, évêque de Rome (en russe), dissertation parue d’abord dans le Bulletin île l’Académie impériale des Sciences, S. Pétersbourg, 1853, puis dans Collection complète des œuvres </< C. A. Nevolin, s. Pétersbourg, 1859, t. i, ». 637-643.

L. Peut.

67. JEAN DE SAINT-ANTOINE, fran ciscain du xviii’siècle, né à Salamanque. Il est surtout connu comme l’historien des trois branches de la famille franciscaine. Continuateur du P. LucWadding, il a publié une bio-bibliographie des principaux personnages qui ont illustré l’ordre séraphique depuis sa fondation jusqu’au milieu du xviii’siècle. Ce livre, devenu aujourd’hui extrêmement rare est intitulé : Bibliotheca universa franciscana Willati Alhenseo et syllabo Wadingiàno locupletior, in très distribuia lomos, adfectis necessariis indicibus ac materiarum bibliotheca, 3 in-l"..Madrid. 17.’12. L’auteur s’était préparé à cette

tâche en composant d’abord, soit en latin, soit en espagnol des recueils bibliographiques moins étendus : Bibliotheca minorum discalceatorum, in l", Sala manque, 1728 ; Franciscos descalzos en Castilla la vieja, Cronii i de lu provincia de S. Pablo, ln-f°, Sala manque, 1728.

Sliaralea, Supplementuni, p. vin ; Richard, et Giraud Bibliothèque sacrée, Paris, 1M’2. I. ii, »..’! <'>S ; Hurter, Nomenclator, : i" édit., t. ii, col. 1212.

E. Amans.

68. JEAN DE SAINT-THOMAS, théolo

gicn dominicain du xvir siècle. I. Notice biogra phique. II. Écrits. III. Doctrine.

L NoTICl BIOOBAPHIQl i. - Jean de Saint’I honias naquit le Il juillet 1589, à Lisbonne, de pieux parents

Pierre Poinsot, autrichien viennois, secrétaire de l’archiduc Albert d’Autriche, et Marie Garcez, portugaise. Il fit ses humanités et ses études philosophiques à Coimbre, où il prit ses grades. L’archiduc Albert ayant quitté le Portugal pour la Flandre, en 1596, Jean, avec toute sa famille, le suivit ; après une interruption de plusieurs années, il reprit, à Louvain, vers l’an 1008, le cours de ses études ecclésiastiques. H eut pour professeur un excellent et saint théologien, Fr. Thomas de Torrès, de Madrid, plus tard évêque de Tucumân ; après son examen de baccalauréat, épris d’affection pour son maître et pour la doctrine de saint Thomas, il renonça au monde pour embrasser l’ordre des frères prêcheurs ; en J012, à 23 ans, il entra, sur le conseil de son maître, au couvent de N.-D. de Atocha, à Madrid, auquel Thomas était lui-même affilié. Son noviciat achevé. Jean fut de suite envoyé par ses supérieurs à Alcala, afin d’enseigner aux étudiants dominicains du collège Saint-Thomas la philosophie et la théologie ; il s’acquitta de cette fonction pendant 17 ans (1013-1630). La chaire vespérale du cours de théologie de Saint-Thomas étant devenue vacante à l’université, par suite de la promotion du P. Pierre de Tapia à la chaire matutinale (27 juillet 1630), Jean de Saint-Thomas en fut nommé titulaire ; onze ans après, Pierre de Tapia ayant été promu évêque de SégOVie, Jean reçut la chaire matutinale (l’r octob. 1641), où il enseigna pendant deux ans. jusqu’au moment où Philippe IV d’Espagne le choisit comme confesseur : il quitta alors Alcala pour se rendre à Madrid (29 mai 1643). L’année suivante, pendant l’expédition de Catalogne, au moment du siège de Lérida par les Espagnols, saisi par la fièvre, épuisé par les veilles et la pénitence, il mourut, le 17 juin, à Fraga en Aragon, dans sa 55e année, laissant après lui un grand exemple de sagesse et de vertu.

Sa vie fut une reproduction vivante des vertus du doc leur angélique, dont il avait pris le nom, afin de marquer sa dévotion pour lui. De fait, il joignit à un travail intellectuel acharné un grand amour de la prière et un ardent désir de la perfection religieuse. Les étudiants accouraient à son cours, attirés par la profondeur et la solidité de sa doctrine. Dans les disputes publiques, toujours tranquille et serein, il ne laissait échapper aucun mot vif. Grand amant de la pauvreté et de l’humilité, il refusa à plusieurs reprises les dignités qu’on lui offrit dans son ordre ou au dehors ; d’une abstinence sévère, il jeûnait souvent pendant le carême au pain et à l’eau, et pratiquait avec assiduité les mortifications corporelles. Chaque jour, il célébrait la messe, s’y préparant par la confession, l’ère des pauvres, comme on l’appelait, il aimait à visiter les pauvres et les prisonniers, surtout quand il était confesseur du roi. Ce n’est d’ailleurs qu’à contre cœur et par obéissance qu’il avait accepté cette dignité disant alors a ses frères en religion : i C’en est fait df ma vie, mes Lèves ; je suis niorl. priez pour moi. »

11. i cmi l" Œuvres philosophiques, — Artis

logicee 1 Pars, de Dialecticis institutionibus, quas summulas vacant, Alcala, 1631, 1634, Madrid. 1632, Home. 1636 et // Pars in Isagogan Porphgrii, Arisinielis Calegorias et Perihermeneias ac Posteriorum libros, Alcala. 1632, Home, 1037. Madrid. 1040 ; Naturalis Philosophite, 1 Pars, quæ de Sutura in communie jusque affectionibus disserit, Madrid, 1633, Rome, 1037, Saragosse. 1644 ; // Pars in octo libros Physicorum, ibid. ; 1Il Pars, quæ de ente mobili corruptibili agit ad libros Aristotelis de ortu et interitu, cum deeeni Intelutiluis de rueteuris, Alcala, 1034 ; / V Pars qua de ente mobili animato, ad libros Aristotelis de Anima, Alcala. 1635. L’ensemble de ces traités lui réuni et publié sous le nom de Cursus philosophicus