Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 8.1.djvu/405

Cette page n’a pas encore été corrigée
791
792
JEAN DE MARIENWERDE.R. — JEAN DE M Y Kl’.


confessions de la pieuse servante de Dieu en langue allemande, dans Fr. Hipler. Christliche Lchre und Erziehung in Ermland und in Prêtas. Ordenstaale mahrend des M ittel-Alters, Braunsberg, 1877.

lr. Hipler, Meister Johannes von Marienwerder, Prof essor (1er Théologie : u l’ran, Braunsberg, 1868 ; Acta Scmctorum, octobre, t. Mil, Pari-, 1883, p. 473-477 ; Wetzer et Welte, Kirc/ientearicon.Fribourg-en-Brisgau, 188’J ; Iiurtcr, Nomenclator, 3e édit.. t. ii, p. 783-784 ; HuucU, Realencgelopàdie jur /mil. Théologie, t. xxiii, p. 694.

A. Thouvenin.

54. JEAN DE MONTENERO, dominicain,

ainsi appelé du nom de son village natal en Étrurie, l’un des théologiens les plus actifs et les plus experts des conciles de Bâle et de Florence. Provincial de Lombardie dès 1432, il demeura toujours dans les hautes charges de son ordre ; mais il ne fut jamais général, comme on l’a dit par inadvertance, art. Immaculée-Conception, t. vii, col. 1110 Envoyé par Eugène IV au concile de Bâle, il se signala en particulier au cours des débats sur l’Immaculée Conception, en 14351436 ; il fut un des principaux opposants au privilège, et rédigea une Relalio sive Allegaliones de conceptione beatæ Virginis, dont on peut reconstituer l’ensemble grâce au Traclalus de verilale conceplionis de son confrère Jean de Torquémada, qui menait la lutte avec lui, et grâce à la réponse de son adversaire Jean de Ségovie, Scplem allegaliones et totidem cwisamenla. .. circa immaculatam conceptionem. Il y a d’ailleurs à la Biblothèque nationale de Paris, dans le ms. latin 1519, provenant de Bâle, cette Relalio, a lui attribuée. Après avoir quitté Bâle, lorsque les Pères ^e séparèrent du pape, Jean assista au concile de l-’errare, en 1 138, où il fut un des théologiens préposés a la discussion avec les Grecs. Mais ce fut surtout à Florence, après le transfert du concile dans cette ville, qu’il joua un rôle de premier plan dans les débats qui amenèrent l’adhésion de la plupart des prélats grecs présents. Ceux-ci d’ailleurs rendirent le meilleur témoignage à la science et à la charité de leur adversaire : Contra validos fratris Joannis syllogismos dicere non valebas, rappelait Joseph de Méthone â l’irréductible Marc d’Éphèse, Apologia, Mansi, Concil., édit. Wclter, t. xxxi b, col. 1229, etc. Voir le résumé des séances dans les actes du concile, en particulier, sess. xviii-xxv, et ses dispulaliones sur la primauté du pape, Mansi, ibid., col. 1666 sq., 1676 sq. Jean avait publié aussi lors du concile de Bâle un Traclatus contra impugnantes privilégia ordinis prædicatorum, ms. Bâle, A. À’. 130, ꝟ. 147,

Quétif-Echard, Scriptorcs ordinis prædicatorum, t. i, p. 799-801 ; t. H, p. 823 ; Fabricius, Bibliotheca latina média et infimæ latinitatis, 1735, t. iv, p. 305 ; Touron, Histoire des hommes illustres de l’ordre de S. Dominique, 1746, t. iii, p. 287-313 ; Ilurter, Nomenclator, 3° édit., t. ii, col. 820821 ; Mortier, Histoire 4e s Maîtres généraux de l’ordre des l’rères prêcheurs, 1907, t. iv, p 280, 315, 316.

M. D. Chenu.

55. JEAN DE MONZON, dominicain, xive siècle, adversaire de la doctrine de l’Immaculée Conception. Il était d’origine catalane. Entré dans l’ordre des frères prêcheurs, il fut distingué par ses supérieurs qui lui confièrent renseignement de la théologie dans -divers couvents. Le chapitre général, tenu a Florence en 1374, le jugea digne du litre de maître et lui délégua

les pouvoirs de commenter le livre des Sentences à Oxford. Mais Jean ne put traverser la Manche, et otre N l autorisa le chancelier de Paris à lui donner la licentia docendi, .’» avril 137(1, Denifle et Châtelain, Chartularium Universitalii Parlsiensis, t. iii, p. 220, n. i 108, La permission d’enseigner ne lui fui concédée qu’en 1387. Cette année là. dans son premier cours, il émîi quatorze propositions dont quatre axaient irait

à la conception de la sainte Vierge. S’il s’était contenté de soutenir la thèse maculiste, il n’aurait pas suscité d’émotion parmi les maîtres de l’université de Paris : mais il eut la témérité de prétendre que nier que la Vierge eût été conçue avec la tache originelle était une opinion contraire à la foi. Le faculté de théologie lui donna la réplique. Elle censura les quatorze propositions le 6 juillet 1327 et les déféra au tribunal de l’évêquc de Paris. Le 23 août 1387, une ordonnance épiscopale défendit, sous peine d’excommunication, de soutenir la doctrine contenue dans les quatorze propositions et décréta la prise de corps contre Jean de Monzon. Cf. Baluzc-Mollat, VUse paparum Avenionensium, Paris, 1922, t. iv, p. 304-308.

Jean de Monzon appela aussitôt de cette sentence au Saint-Siège (en l’espèce au pape d’Avignon) et affirma hautement que celui-ci pouvait seul juger sa cause, à l’exclusion de l’évêque de Paris. Il attaqua, de plus, la nominalisme qui, d’après lui, régnait en maître à l’université de Paris. Clément VII saisit de l’affaire trois cardinaux. Une enquête fut commencée. Pierre d’Ailly représenta la faculté de théologie, en Avignon (mai-juillet 1388). L’ordre fut signifié à l’appelant de ne s’éloigner de la cour qu’avec l’autorisation du pape. Jean, désespérant d’obtenir une sentence en sa faveur, s’enfuit le 3 août 1388. Le 27 janvier 1389, l’excommunication et l’aggrave étaient I prononcées contre lui. Cf. Baluze-Mollat, op. cit., t. iv, p. 302-318.

Condamné par Clément VII, Jean de Monzon passa dans l’obédience urbaniste. Il fit preuve de zèle en composant un Tractatus informalorius de eleclione papa, où il attaqua violemment la validité de l’élection de Robert de Genève ; le traité, achevé à Aix-en-Provence, en 1389, est contenu dans le ms. latin 1466 de la Bibliothèque nationale de Paris, p. 611-707, et dans le ms. Barberini XVI, 79, fol. 135-149. Boniface IX voulut dans la suite utiliser les talents du dominicain et le chargea de convertir à sa cause ses confrères de la province d’Aragon. Mais Jean de Monzon craignit de recevoir mauvais accueil ; il se contenta de rédiger un Dialogus, en faveur de la thèse urbaniste et de la réunion d’un concile général. Son dialogue, terminé le 14 août 1391, se trouve dans le ms. latin 1466, p. 1-610.

Dcnifle et Châtelain, Chartularium, t. iii, p, 486-515 ; Quétif-Echard, Scriptorcs Ordinis prædicatorum, Paris, 1719, 1. 1, p. 691-694 ; N. Valois, /, r< France et b Grand Schisme d’Occident, Paris, 1896, t. ii, p. 212, 217, 366, 402 ; Baluze-Mollat, Vitæ paparum Aven., t. I, p. 501-503 et ancienne édit., t. i, col. 1375-1376 ; Mortier, Histoire des maîtres généraux de l’ordre des Frères Prêcheurs, Paris, 1909, t. iv ; art. Immaculée Conception, t. vii, col. 1084 sq.

G. Mollat.

56. JEAN DE MYRE, prédicateur et exégète grec de la fin du xvin c siècle. Né à l.indos, petite ville de l’île de Rhodes, il entra de bonne heure dans le clergé et se fit un grand renom comme prédicateur. On l’entendit tour a tour à Scopélos.à Thessalonique.dans l’île de Chio. el surtout ù Smyrne, où le métropolitain Procope et les notables lui prêtèrent tout leur appui pour la publication de ses livres. Quand Procope devint patriarche en 17X5, il emmena avec lui à Constantinople son protégé et en lit le prédicateur officiel de la capitale. 1, ’année suivante, il rétablit en sa faveur l’ancien évêché de Myre, en y rattachant l.ibyso et Caslellorizo, achetés par le candidat 1.000 piastres à Athanase Comnène llypsilanti, qui les détenait Jusque-là â titre d’exarchic. Voir ce qu’en dit 1 Iypsilanti lui-même dans la partie publiée de ses Mémoires : Ta (jiïTà TT]V ftXaxiiv, Constantinople, 1870, p. 043-644. Mais le nouveau prélat ayant voulu mettre fin aux dilapidalions dont était le théâtre le monastère de Saint-Ni-