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JEAN DE LA CROIX (SAINT) ; ŒUVRES

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turia de la rida y virtudes del Yen. P. Fray Juan de la Crur, Bruxelles, .l 628

II. Œuvres. — Les préliminaires de la dernière édition espagnole en trois volumes publiée par Gerardo île San Juan de la Cruz, Obras del mistico doctor San Juan de la Cru :, ediciôn critica, Tolède, 1. 1 et ii, 1912, t. iii, 1914, font amplement connaître les écrits de saint Jean de la Croix et leur histoire, passablement mouvement te.

1° Description des œuvres de saint Jean. — On possède de’lui : 1. Subida del Monte Carmelo y Xoche iscura (La Montée du Carmel et la Nuit obscure). —

2. Llama de amor viva (La vive flamme d’amour). —

3. Canlico espiritual (Le cantique spirituel). — 4. El Tratado de las espinas de espiritu o Coloquios entre C.risto y la Esposa (Le traité des épines de l’esprit ou i olloques entre le Christ et l’Épouse). — 5. Tratado brève del conocimiento oscuro de Dios afirmalivo y negativo y modo de unirse et aima con Dios poramorÇBrei traité de la connaissance obscure, affirmative et négative de Dieu, et moyen pour l’âme de s’unir à Dieu par amour). L’authenticité de ces deux derniers écrits est controversée, mais le P. Gerardo de San Juan de la Cruz, op. cit., la croit certaine et donne des raisons valables en faveur de l’authenticité. — 6. Divers écrits moindres : Instrucciôn y coutelas para ser verdadero religioso ; Avisos à un religioso ; Avisos y senlencias espirituales ; Cartas espirituales ; Dictamen sobre et espiritu de una religiosa ; Poesias misticas ; Una oraciôn à la santissima Virgen ; Relaciôn de la fundaciôn del convento de las Carmelitas descalzas de Malaga. (Instructions et précautions pour être un vrai religieux ; Avis à un religieux ; Avis et sentences spirituels ; Lettres spirituelles ; Décision sur l’esprit d’une religieuse ; Poésies mystiques ; Prière àla très sainte Vierge ; Relation de la fondation du couvent des carmélites déchaussées de Malaga.) — Quelques lettres seulement et quelques poésies sont parvenues jusqu’à nous.

— 7. Enfin, il faut signaler des Additions à la première Instruction que l’on imprima pour les novices carmes déchaussés. — Le P. Gerardo, op. cit., ajoute une liste d’écrits attribués au saint, mais dont l’authenticité est douteuse. Parmi eux se trouve un traité intitulé Comunicacion del Espiritu de Dios en su Yglesia (Communication de l’Esprit de Dieu dans son Église). Dans les préliminaires de son édition critique, le P. Gerardo le dit perdu ; plus tard il le découvrit à la Bibliothèque nationale de Madrid, cod. 12 713, où nous avons constaté nous-même que ce ms. répond au signalement qu’en donne le P. Andrés de la Encarnaciôn (Cod. 13 482 de la même bibliothèque). Le nom de l’auteur est barré et absolument illisible. Cet ouvrage contient une doctrine très élevée et d’une particulière utilité en théologie mystique. — Notons, pour terminer, une œuvre apocryphe : Brève compendio de la eminenlissima perfection cristiana (Bref compendium de la très éminente perfection chrétienne). Le P. Gerardo y relève de graves erreurs en mystique ; à la suite du P. Andrés de la Encarnaciôn, canne (1716-1795), le P. Gerardo en rejette l’authenticité, et dans une note complémentaire, op. cit., t. ii, Adiciones al t. i, il affirme que l’auteur est Ferdinand de Matha (15541612). — Un mot des autographes : Il n’existe pas d’original de la Montée du Carmel, de la Suit Obscure, de la Vive flamme d’amour. On conserve au monastère des carmélites déchaussées de Sanlûear de Barrameda, un ms. de la première rédaction du Cantique spirituel. Cette copie, que le saint auteur appelle borrador (brouillon) est corrigée et annotée de sa main. Cf. Gerardo de San Juan de la Cruz, Los autografos que se conservan del mistico doctor San Juan de ht Cruz, edic16n foto-tipografica, Tolède, 1913. On y donne les Avis et Sentences, quelques

DU T. DE Illl’ol.. CATHOL.

lettres et documents, tout ce qui nous reste de tant de trésors.

Histoire de la publication.

Les écrits de saint

Jean de la Croix eurent, nous l’avons dit, une existence très tourmentée. Pendant près de trente ans, les copies se succèdent, et aussi les plagiats ; le P. Gerardo, loc. cit., en signale deux nommément : 1. Mistica Teologia y doctrina de perfecciôn evangelica ù la que puede llegar et aima en esta vida, sacada del espiritu de los sagrados doclores, (Théologie mystique, et doctrine de la perfection évangélique à laquelle peut atteindre l’âme en cette vie, tirée de l’esprit des docteurs sacrés), par le P. Jean Breton, de l’ordre de Saint-François de Paule, imprimé ù Madrid en 1614, soit quatre ans avant la première édition des œuvres du saint. Ce Père a copié, au pied de la lettre, des paragraphes entiers de la Montée du Carmel et de la Vive flamme d’amour.sans jamais citer le nom de saint Jean de la Croix. — 2. Mistica Teologia, publiée en 1641 par le Père Gabriel Lopez Navarro lequel a transcrit, sans indication de sources, des chapitres entiers de sainte Thérèse et de saint Jean, et les aurait extraits de José de Jesûs-Maria (Quiroga), O. C. D., Tratado de la oraciôn y contemplaciôn sacado etc.

3° Édition des œuvres. La première parut en 1618 à Alcalâ : Obras espirituales que encaminan un aima â la perfecta union con Dios. Por et Vénérable Padre Fray Juan de la Cruz, primer descalzo de la Reforma de Nuestra Senora del Carmen…, Con una resunta de la vida del aulor, y unos discursos por et Padre Fray Diego de Jésus, carmelita descalzo, prior del convento -de Toledo. Elle contenait trois traités : La Montée du Carmel, la Nuit obscure, et la Vive flamme d’amour. On ne publia pas alors le Cantique spirituel, œuvre pourtant déjà connue ; nous y reviendrons en son lieu. — La 2e édition identique à la première, fut imprimée à Barcelone en 1619. Le P. Gerardo y signale de nombreux défauts : suppressions, mutilations, interpolations, modifications du sens, du style et des expressions. Suit l’édition de Madrid, 1630, qui donne le Cantique spirituel. Jusqu’à la fin du xviie siècle, on se borna à reproduire cette troisième édition, en y ajoutant diverses poésies, de nouvelles lettres, une centaine de Sentences spirituelles, et les Précautions. On compte dix éditions jusqu’en 1701 : Barcelone, 1635 ; Madrid, 1649, 1671, 1679 ; Barcelone 1693 ; Madrid 1694, 1700. On considère comme onzième édition celle de Séville, 1701 ; en réalité elle est un compendium des œuvres du saint, auquel est joint le traité des Épines de l’esprit. — Une douzième édition, plus parfaite que les autres, vit le jour à Séville en 1703, sous la direction du Père Andrés de Jesûs-Maria. Vers 1730, 1740, les supérieurs chargèrent un religieux de la province de la Nouvelle-Castille, de publier les œuvres en les corrigeant ; ce religieux n’accomplit pas sa tâche. Un autre religieux de la même province exposa au Définitoire général les motifs en faveur d’une édition définitive, et le 6 octobre 1754, les supérieurs ordonnèrent cette entreprise, et la confièrent à un homme éminent, le P. Andrés de la Encarnaciôn, auquel s’adjoignit le P. Manuel de Santa Maria. De plus, par un ordre daté de Madrid, janvier 1760, le P. José de Jesùs-Maria, ex-définiteur général, rédigea de doctes explications à insérer dans la nouvelle édition projetée. Le travail achevé fut présenté au 1)éfinitoire général qui décida de surseoir à la publication et de suspendre les travaux. Madrid, Bibl. nat., ms. 3663, Le P. Andrés put néanmoins continuer ses (’tudes, el rassembler des matériaux, mais il mourut sans en rien livrer au public. Éditions postérieures à celle de Séville : Barcelone, 1 72 i, est an compendium Identique à celui de Séville 1701, cité plus haut ; Pampelune 1774, in-folio ; Madrid 1853, dans la Btblioleea de Auiores espafloUs ; édition de la Compania de

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