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647 JEAN-BAPTISTE BAPTÊME DE SAINT), HISTOIRE DU RITE 648

Marc, i. 1, et qu’il valut à son auteur l’épithète de Baptiste, employée couramment par les synoptiques, et, par l’historien Josèphe, dans les quelques ligues qu’il consacre à Jean, Antiq. iud.. XVIII, v. 2.

Les débuts du baptême de Jean.

Quelle date

faut-il assigner aux débuis du baptême de Jean ? A première vue, L’enquête paraît facile : l’entrée en scène du Précurseur qui ouvre la voie au Messie est située par Luc dans un cadre historique où figurent des personnages connus : i La quinzième année du règne de’l’ibère César, l’once l’ilale étant gouverneur de la Judée : 1 brode, tétrarque de la Galilée : Philippe, son frère, tétrarque de l’Iturie et du pays de la Trachonite, et Lysanias, tétrarque de l’Abilène ; au temps des grands prêtres Anne et Caïphe… » Luc. m. 1-2. Mais ces données chronologiques ne sont précises qu’en apparence. La première, la seule qui pourrait servir de base à un calcul, manque de point de départ certain. Les historiens les plus compétents renoncent en effet à établir à partir de quelle époque et comment se comptaient les années de gouvernement des empereurs romains ; c’est ce qui explique que, sur l’ouverture du ministère johannique, les opinions les plus diverses aient pu être émises, s’échelonnant de l’an 2ti ù l’an 34. Cf. D. liuzy. Saint Jean-Baptiste, études historiques et critiques, Paris. 1922, p. 120 sq.

S’il faut renoncer à une date absolue, on peut essayer d’établir une date relative. Quand Jésus se présenta lui-même au baptême, il y avait grande aflluence sur les bords du Jourdain, Luc. iii, 7 : le Baptiste était connu de tout le peuple qui venait à lui avec enthousiasme, Luc, m. 21 : sa réputation avait eu le temps de grandir et de se répandre à Jérusalem et dans toute lu Judée. Matth.. iii, ."> : Marc. i.."> : il est donc permis de supposer que le baptême de Jean a précédé de quelques mois au moins le mouvement a proprement parler messianique.

Régions où se donnait le baptême de Jean.


Jean « demeura dans les déserts jusqu’au jour de. sa manifestation devant Israël, Luc, i, 80 ; c’est en sortant de ces déserts : unies qu’il commença son

apostolat dont le premier théâtre fut encore un désert. celui de Judée. Matth., iii, 1. Anciens et modernes s’accorde ut pour situer celle région isolée aux environs de Jéricho, et. D. Calinci. Dissertations qui peuvent servir de prolégomènes de l’Écriture sainte, Paris, 172U. t. m ; dissertation sur le bup/éme. p. 325, et H I’. Lagrange, Évangile selon saint Mure. Paris, 1911, p. 6, et à proximité du Jourdain ; le Deuve est en effet nommé par les quatre évangélistes. Mais le Baptiste ne restait pas toujours au même endroit : si Matthieu et Marc représentent toute une partie de t.i Palestine en mouvement vers lui, Luc au con traire nous montre le prophète circulant personnellement dans toute la vallée, Luc, m..’i. comme pour aller a la rencoiitic « le ses néophytes ; il est donc probable que, même au début, il exerçait son ministère

suivant les nécessités du jour, tantôt sur la rive droite.

tantôt sur la rive gauche du lleuve. Il est même pOS

Bible qu’après le baptême de Jésus, comme pour

laisser le champ libre a L’œuvre du Messie, le PrécUT

seur ait séjourné de préférence dans la Transjordane, ce qui expliquerait la version apparemment con die toi re du quatrième évangéliste Cela se passait à Béthanie, "" de la du Jourdain ; où Jean baptisait. Joa., i. 28. Béthanie, village ou gué, se trouvait sur le coin il du Deuve ; c’est tout ce qu’on

certain. Cf. D.Buzy, "PctL, p. 217 sq. et P. Féderlin, Béthanie au delà du Jourdain. Plus tard Jean vlnl de

nouveau sur la rive diode, mais beaucoup plus au

nord, a Bnnon, pics de Salim, où il > avait beaucoup

d’eau, i Joa.. iii, 23-24. C’est là que ses propres disciples Minent lui duc avec Indignation qu’un autre

baptême que le sien se conférait en Judée, ce qui donna au précurseur l’occasion de rendre une fois de plus témoignage au Christ. On visitait encore ce lieu vénérable à la fin du iv° siècle. Cf. S. Jérôme, De situ et nominibus, P. L., t. xxiii, col. 877 et Silviæ peregrinatio, dans (lever, Itinera Hierosolymitana. Corpus de vienne, t. xxxviii, p. 56-58. D. Buzy cherche à l’identifier. Il conclut « que toutes les probabilités permettent de vénérer à Aïn-ed-deir l’Ennon où saint Jean-Baptiste exerça la deuxième phase de son ministère. » Op. cit., ]). 227.

Les néophytes de Jean.

Les auditeurs du Baptiste,

hommes et’femmes, (on ne voit en effet aucune raison sérieuse d’exclure celles-ci), venaient surtout de Jérusalem et du sud de la Palestine, Matth.. iii, 5 et Marc, i, 5 ; mais, comme Jean se déplaçait lui-même en remontant le cours du Jourdain, on peut croire que les provinces -septentrionales ne restèrent pas insensibles aux attraits de sa prédication. Lorsqu’il se transporta plus tard à Ennon, les Galiléens furent a même de bénéficier plus commodément de sa parole et de son baptême. Plusieurs n’avaient pas attendu jusque-là pour se mettre à son école : André et Simon-Pierre. Philippe et Nathanaël étalent ses disciples avant d’être adoptes par le Messie. Joa., I, 35 sq.

Dans la foule qui se pressait sur es bords du lleuve. les éléments les plus disparates se rencontraient. On y apercevait beaucoup de pharisiens et de sadducéens. Matth., m. 7. Il fallait que la réputation du Baptiste lût bien grande pour qu’eUe attirât en même temps les deux sectes rivales qui se disputaient alors l’influence sur le peuple. Il est vrai que toutes ces personnes n’étaient pas indistinctement des candidats au baptême. Un certain nombre venaient en curieux. D’autres, impressionnés par les discours véhéments du Précurseur. Matth., iii, 7 sq., et se sentant visés par lui, n’avaient garde de solliciter l’ablution symbolique dont l’homme de Dieu eût dénoncé toute l’h pucrisic. C’était le cas des pharisiens. Lue nous dit en effet que les pharisiens et les docteurs’de la Loi ont annule le dessein de Dieu à leur égard en ne recevant pas le baptême de Jean, i Luc. u. 30. Heureusement le gros de l’auditoire se composait de gens plus simples, parmi lesquels des publicains et des soldais qui ne demandaient qu’à faire ce que le Baptiste ordonnerait, Luc, m. ld. C’est à ceux la que Notre-Seigneur lui-même rendra hommage quand il dira à ses disciples au sujet de Jean : i Tout le peuple qui l’a entendu et les publicains eux-mêmes ont justifié Dieu en se faisant baptiser de son baptême. Luc. vu. 2’. ».

1° l.a confession tics /ailles. Jean reconnaissait

chez ces âmes droites les dispositions qui manquaient che/ les autres ; aussi à leur endroit il se faisait doux et bienveillant, se bornant à leur adresser au cours du baptême quelques recommandations paternelles. Les

néophytes confessaient leurs fautes, Matth., iii, 6 ; Marc, i. "> : ils pouvaient donc recevoir facilement les

conseils appropriés à leurs besoins. Car. il n’est pas interdit de le supposer, la confession dont il s’agit ne consistait pas seulement dans une accusation vague <d générale qui eut été sans mérite comme sans résulta !

en rapprochant les textes de.lac. v. lti. on conclurait

plutôt a des déclarations plus précises. Quelles

tantes avouait on’.' rien dans le contexte ne laisse

supposer, comme le prétend Calmet, op. cit.. p. :  ; 2.s,

que les seules taules conlie la Loi aient clé confessées.

i es répo uses iw Baptiste aux Interrogations de ses

néophytes tout entendre autre chose : aux publicains il disait : - N’exigez rien au delà de ce qui VOUS a clé ordonne. aux soldats :. N’usez de violence enxers personne, ne calomniez pas et contente/, nous de voire solde. Luc. m. 13 (d 1 I. En somme, il rappelait aux uns il aux autres la stricte justice dans leurs fonctions