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JEAN II

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donner à saint Césaire d’Arles l’ordre de le faire enfermer dans un monastère. Jaffé, a. ssc^-sss.

Jean mourut le 8 mai 535. La date fournie par le Liber Pontificalis, 27 mai (532), est de tous points inexacte.

Liber Pontiftcalis, t.i, p. 108 ; 285-286 ; Jaffé, Regesta.t.l, p. 113. La correspondance autour de la controverse théopaschlte, lettre de Justinien et réponses de Jean dans P.L.,

t. Lxvi.col. 11-21 et dans Mansi, Concilia, t. viii, col. 795ta réponse aux sénateurs en abrégé dans Cavallera, Thésaurus, n. 70.", .

Langen, t. ii, p. 313-324 ; Gregorovius, t. i, p. 323-343 ; Grisar. 1. 1 l : p. 52-53 ; Baxmann, 1. 1, p. 31 : Hodgkin, t. iii, p. 593 ; Hartmann, t. i, p. 237-239 (est ici particulièrement tendancieux |.

E. Amann.

    1. JEAN III##


4. JEAN III. pape, consacré le 14 juillet 560, mort le 1 3 juillet 573, succéda à Pelage I er, après une vacance de près de quatre mois, son élection ayant dû être confirmée à Constantinople, comme cela devient la règle à partir de la conquête de l’Italie par les Byzantins. La conquête byzantine, d*ailleurs n’a pas ramené pour autant la paix dans la péninsule. Le Liber Pontificalis signale sous le pontificat de Jean III plusieurs révoltes que dut réprimer le général byzantin Xarsès. Finalement ce dernier tomba lui-même en disgrâce, fut rappelé à Constantinople. mais refusa de s’y rendre. De Naples il marcha sur Rome, pour se venger des habitants qu’il considérait comme responsables de son malheur. Jean III se serait efforcé d’apaiser les ressentiments de Xarsès. et se serait attiré par là l’inimitié des romains. Mais toute l’histoire des rapports entre Narsès et Jean III est bien obscure. De Rossi a essayé d’y apporter quelque clarté en commentant les Excerpta Sangallensia découvert par lui. Bullelino di archeologia christiana, 18C7, p. 22-23.

Du long pontificat de Jean III, nous savons bien peu de choses. Il dut se préoccuper de réduire les divers schismes occidentaux causés par l’attitude de Vigile et de Pelage dans l’affaire des T rois-Chapitres. L’Afrique revint la première a l’obédience romaine ; sa soumission, déjà partiellement obtenue sous Pelage, sera définitive après la mort de Justinien (565) et l’avènement de Justin 1 1. L’Italie du Nord fut plus difficile à réduire. Pourtant en 568 Jean III consacrait Pierre, comme évêque de Ravenne, et lui donnait le pallium (15 et 22 septembre). De plusieurs lettres de saint Grégoire le Grand il ressort que l’archevêque de Milan, Laurent, renoua les rapports avec Rome en 571. Epist., iv, 2 et 39, P. L., t. i.xxvii, col. 669 et 713. Le schisme d’Aquiléc ne sera définitivement réduit qu’un demisiècle plus tard.

Jean III intervint en Bourgogne dans l’affaire des évéquès d’Embrun et de Gap, Salonius et Sagittaire. Dans un concile réuni à Lyon, par le roi Gontran, en 567, ces deux prélats avaient été convaincus de divers crimes et déposés. Ils en appelèrent à Jean III, qu’ils persuadèrent de leur innocence, et celui-ci écrivit au roi de remettre les deux évéques en possession de leurs sièges. Jaffé, n. HMO. Mais comme ils continuèrent à mener la même vie coupable, ils furent à nouveau déposés dans un concile rassemblé par Gontran à Chalon-sur-Saône, en 579.

Liber I’unli fteatts, l. i, p. 109 ; 305-307 ; JafTé, Iiegesla, t.l,

p. 136-137 ; Hefele, ihsi<, irc des Concile », trad. Leclercq,

t. m « , p. 1X2-201 ; Langen, t. il. p. lol-103 ; < ; r e<<orovius.

t. 1, p. 177- ix :, ; Grisar, t. 1 b, p. 154 ; Baxmann, t.i, p. 30 ;

gldn, t. v. p. 54-65.

E. Amann.

    1. JEAN IV##


5. JEAN IV. pape, consacré le 21 décembre 640, mort le 12 octobre 6 12, hérita de la question monothéli te. soulevée par l’empereur Héraclius, résolue de la façon qu’on sait par le pape Honorais (638). Voir t. vii, col. 93-132 et spécialement col. K’7. L’ecthèse d’Héraclius

publiée à la fin de 638, vient d’ériger en croyance d’État le monothélisme de Sergius, présenté d’ailleurs comme approuvé par le pape llonorius. Le.successeur immédiat d’Honorius, Sévérin, a du attendre près de deux ans la confirmation deByzance, qui veut le forcer à reconnaître l’ecthèse. Il n’est consacré que le 28 mai 640. Mais quoi qu’aient pu promettre les apocrisiaires envoyés par lui à Constantinople, il semble bien que Sévérin, loin de souscrire l’ecthèse, l’a plutôt rejetée aussitôt après son élévation. Du moins une formule du Liber Diwnus cite-t-elle Sévérin parmi les papes qui ont condamné le monothélisme. Lib. Diwnus, iii, 6, P.L., t. cv, col. 66. Sévérin meurt deux mois après sa consécration, 2 août 6 lu. Jean IV est élu le lendemain, mais il devra attendre lui aussi, près de cinq mois, la confirmation du basileus.

Dans l’intervalle qui s’écoulait entre l’élection et la consécration d’un pape, qui était donc considéré comme le dépositaire de l’autorité ecclésiastique ? Un document de l’époque nous renseigne quelque peu sur la question. Bède, H.E., . II.c.xix, P.L., t. xcv.col. 113, a conservé une réponse de la chancellerie romaine, qui précisément date de l’interrègne. Destinée à résoudre les questions posées par certains évêques et abbés scots (irlandais) relativement au calcul de la fête de Pâques, elle est signée par l’archiprêtre Hilaire, servans locum sedis apostolicse, le diacie Jean, pape-élu, le primicicr Jean, servans locum sedis apostoliese, et un autre Jean, conseiller du siège apostolique. On dirait un conseil de régence, qui gouverne en attendant la consécration du pape élu.

Ordonné le 24 décembre 640, Jean IV, s’occupa tout aussitôt de tirer au clair la question monothélite. Théophane d’une part, édit. de Bonn., 1. 1, p. 508, et d’autre part le Libellas si/nodicus, dans Mansi, Concilia, t. x, col. 607, parlent d’un concile tenu à Rome par Jean, qui aurait anathématisé l’hérésie des monothélites, dit Théophane, aurait, dit le Libellus, condamné Sergius de (Constantinople), Cyrus (d’Alexandrie) et Pyrrhus (successeur de Sergius) et proclamé les deux volontés et les deux opérations de Jésus-Christ.

Il est possible que ce synode se soit tenu dans les premiers jours de janvier 641. On a prétendu en effet qu’Héraclius, mort le Il février 641 aurait eu connaissance de ses décisions, et se serait décidé à abandonner l’ecthèse dont il rejetait d’ailleurs la responsabilité sur Sergius. Voir Mansi, Conc., t. xi, col. 9. Mais ce détail, mentionné par l’abbé Maxime, qui dans son procès à Constantinople en 655, fait allusion à une lettre adressée par Héraclius aa pape Jean, pourrait bien être une invention postérieure destinée à sauver la mémoire du basileus. De toutes façons, il est assez, difficile de comprendre comment Héraclius aurait eu le temps de répondre avant sa mort aux décisions d’un synode romain tenu au commencement de 641.

D’ailleurs, la lettre synodale, que nous possédons, est adressée non à Héraclius, mais à son 1 ils Constantin (II) qui régna avecHéracléon, son demi-frère, jusqu’en juin 641. Elle porte comme sous-titre : Apologia pro llonoriu papa, et ne saurait être mieux caractérisée que par ces mots. Sans porter de condamnation ni contre Sergius, ni contre Pyrrhus, qui sont encore appelés ses frères le pape tente d’expliquer la fâcheuse réponse donnée par Honorius à la consultation théologique de Sergius. Il insiste, avec un peu de lourdeur peut-être, sur ce fait que Sergius avail dénoncé a Rome les agissements de certains hérétiques, lesquels prétendaient qu’il y avait dans Jésus-Christ deux volontés en lutte l’une contre l’autre. C’est en fonction de cette donnée qu’il laui interpréter toute la lettre d’Honorius : le pontife défunt n’a pas voulu dire autre chose que ceci : 1 Notre Saueiir. bieu parfait, est aussi homme parfait, et parfait dans le sens moral.