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JANSON — JANSSENS


nombre des idées du subtil théologien ? Pensait-il, comme celui-ci. qu’il convenait de ressusciter, sans autres corrections, nombre de thèses augustiniennes, dont l’Église avait peu à peu éliminé les outrances ? Pour son compte, dans son enseignement, en a-t-il ressuscité quelques-unes. ? Il est difficile de le dire. Paquol qui a lu le traité inédit De gralia et liberoarbi-Irii). déclare qu’il n’y a rien trouvé de malsonnant ; il fait de même remarquer que dans Y Explication de l’Évangile de saint Jean, où l’occasion ne manquait pas de glisser quelques-unes des idées chères à Baius, on ne rencontre rien qui puisse alarmer l’orthodoxie la plus scrupuleuse ; il fait observer enfin que de 1588 à 1610 Janson a présidé plusieurs soutenances de thèses, où se défendaient des doctrines opposées à celles de Baius. (".’est vrai : mais, dans un commentaire sur les Lamentations, antérieur à 1588, et demeuré inédit, l.ivin de Meyer a relevé plusieurs passages, qui rappellent, à s’y méprendre, les assertions de Baius (et celles de Jansénius) sur le libre arbitre supprimé par le péché originel. Historia controversiarum de auxiliis, p. 38. Par ailleurs, il semble incontestable que Janson fut avec Baius l’un des inspirateurs de la censure portée en 1587 par la faculté de Louvaii) contre Lessius. H. Gravius. le rapporteur désigné d’oflice par la faculté, aurait tiré son texte, presque en entier de la censure particulière minutée par Janson. Tout ceci montre au moins qu’entre les deux lovanisles existaient les plus étroites affinités intellectuelles.

Valère André, Dibliotheca Belgica, Louain, 1643, p. 414 et Fasti academici studii generalis Lovaniensis, Louvain, 1635, p. 85 ; Paquot, Mémoires pour servir à l’histoire littéraire des dix-sept provinces des Pays-Bas, Louvain, 1765, t. v, p. 106-205.

E. A M.

    1. JANSSENBOY Corneille##


1. JANSSENBOY Corneille, dominicain hollandais, frère du suivant, chargé avec lui d’une mission apostolique, contre les luthériens, à travers les provinces du nord de l’Europe ; il prêcha surtout dans la Basse-Saxe. Il mourut en 1637. En 1635, il avait écrit une réponse à un libelle du luthérien Muller contre la De/ensio fidei de son frère Nicolas.

De Jonghe, Desolata Batavia dominicana, 1717. p. 118 ; QuétU-Echard, Scriptores ordinis prwdicatarurit. 1721, t. ii, p. 193 : Touion, Histoire des hommes illustres de l’ordre de S. Dominique, 1718, t. v, p. 289-290 ; et les répertoires cités au suivant.

. M. Cm MU,

    1. JANSSENBOY Nicolas##


2. JANSSENBOY Nicolas, ou JANSSENS, en latin Jansénius, dominicain hollandais, est le plus connu de cinq frères, qui tous entrèrent dans l’ordre des frères prêcheurs et se consacrèrent à l’apostolat parmi Us protestants. Né dans la seconde moitié du wii’siècle, a XiencLée, dans les l’ays-Has, province

de Zélande, il entra au couvent d’Anvers. Soucieux de son futur ministère auprès des hérétiques, il joignit à Sa formation théologique l’étude des langues

grecque et orientales ; il enseigna au couvent de Lierre,

puis a Louvain, où il prit ses grades. C’esl alors que

le nonce, J.-B. Conti, l’envoya en Danemark pour combattre les progrès de la Réforme (1622). Après un premier voyage à travers les pays Scandinaves,

il alla a Lomé. OÙ il rcndil compte de sa mission au

pape Grégoire JCV. La Congrégation de la Propagande

lui confia, ainsi qu’à ses deux livres. Corneille et l Dominique, une nouvelle mission, en 1623. Frédéric [II,

duc de Sleswig et roi de Danemark, l’accueillit avec ympathle, le soutint contre les lutin-riens, et lui

accorda toute liberté et privilège pour le culte catholique dans la nouvelle ville de Préâérlckstadl (lettre du 2 l février 1625). C’est là que mourut Janssenboy le 21 novembre 1634. H avait publie en 1631, contre

un libelle de.lean Muller, ministre ; i Hambourg, mli

tulé Avertissement nécessaire, l’ouvrage suivant : De/ensio fidei catholicee et apostolicæ romanæ opposita admonition necessariæ Johannis Mulleri lulherani prœdicantis Hamburgensis, Anvers, 1631. Parmi ses autres ouvrages, il faut signaler, comme présentant quelque intérêt pour les querelles entre thomistes et scotistes, un écrit polémique composé pour la défense de Bzovius, qu’un frère mineur, Hugues Cavelli, avait vivement critiqué pour son attitude envers Scot, dans son Histoire ecclésiastique : Animadversiones et scholia in Apologiam nuper edilam de vita et morte Joannis Dans Scoti adversus R. P. F.Abrahamum Bzovium, ord. prœd., S. Th.Mag. el Uistoriæ Ecclesiaslicse scriptorem. On trouve cet opuscule en appendice au t. xv des Annales de Bzovius, édit. de Cologne, 1622.

Fontana, Monumenta dominica, 1675, p. 609 ; De Jonche, Belgium dominicanum, 1719, p. 226 ; Quétif-Echard, Scriptores ordinis prædicatorum, 1721, t. ii, p. 479 ; Touron, Histoire des hommes illustres de l’ordre de S. Dominique, 1748, t. v, p. 284-289 ; Richard, O. P., Dicfionnai’re universel, 1760, l. iii, p. 291 ; Michaud, Biographie universelle, t. xx, p. 555-556 ; Ilœfer, Nouvelle biographie générale, t. xxv, col. 355 ; Kirchenlexicon, t. vi, p. 1235.

M.-D. Chenu.

    1. JANSSENS François Elinga##


JANSSENS François Elinga, théologien dominicain (1684-1715). — Né à Bruges, vers 1631, il fit son noviciat au couvent des dominicains de sa ville natale ; profès le 28 janvier 1654, il fut envoyé à Louvain pour y étudier la théologie. Licencié en 1665, il passe à la maison d’Anvers, où il remplit les fonctions de second, puis de premier régent des études. En 1675 il obtenait de Bocaberti, général de l’ordre, la dignité de maître en théologie. Il passa par les principales charges de la province d’Allemagne inférieure : déûniteur en 1 « ’7 7 et délégué de la province au chapitre général de l’ordre ; provincial en 1684, puis une seconde fois en 1696. Il conservera cette dernière fonction jusqu’en 1702 ; à cette date il se retire à la maison de Bruges où il meurt le 22 novembre 1715.

Janssens fut un écrivain fécond ; et s’exerça principalement dans la controverse, la théologie scolastique et le droit canon. — 1° Les premières œuvres de Janssens sont consacrées à une discussion très vive avec le franciscain Pierre d’Alva au sujet de la doctrine de l’immaculée conception. Cꝟ. 1. 1, col. 925-926. Entre autres ouvrages où il défendait le privilège mariai, le frère mineur avait fait paraître en 1661, un livre où il attaquait vivement l’autorité de saint Thomas, derrière laquelle s’abritaient les défenseurs de la thèse mactilisle : Sodas indissolubilis de conceptu mentis et conceptu rcnlris ; hoc est inler immnnitatem ab omni ilejccla et errorc angelicæ doctrinæ S. Tlwmse Aquinatis et cjus exelusionem ab illis universalibiis rcgulis : omnis homo mendar et locuti sunt jalsa ; omnes declinaveruni, etc., et præservationem ab omni culpa cl macula purissima virginis Dci matris Marin*, et islius exceptionem ab islis : omnes in Adam peccaverunt ; omnes nos quasi oves erravimus, etc. ae de utriusque approbalionibus apostolicis, ecclesiasticis atque revendis. Bruxelles, 1661. A cette attaque contre saint Thomas qui tournait aisément à la diatribe, Janssens répondit en publiant : Auctoritas s. Thomas Aquinatis’, quinti Ecclesise docioris, nodo indissolubili per R. P. F, Petrum de Mra et Astorga… nuper reoincta, nunc vero solula, non inanibus et calumniosts verbis sed stylo il oeritalis efflcacia, seu ealamo et rei veritate, Gand, 1664. Un ami de Pierre d’Alva riposta par « les : Allocutiones paciftea pro immaculata coneeptione Deiparæ virginis Marias, habite " P. Hippolylo Marraccio, tLucensi, e eongregatione clericorum regularium Matris Del, cum R. P. P. Francisco Janssens Elinga, O. P., Lovanii philosophie ! professore, occasione opuscnli nuper ab isto editi de auctoritate D. Thomæ Aquinatis,