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    1. JANSÉNISME##


JANSÉNISME, LES PREMIÈRES LUTTES JANSÉNISTES

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par l’autour île l’Instruction théologique sur les promesses, in-12, rtrecht, 173-1 ; (Bourzéisï. Suint Augustin victorieux de Cah>in et de Molina ou Réfutation du livre intitulé : Le secret des jansénistes, etc., où l’on fait voir, d’une part, la vraie différence entre la doctrine de S. Augustin, la voix et l’organe de F Église, sur la matière de la grâce et les erreurs de Luther et de Calvin, et l’on démontre, de l’autre, la mauvaise foi de ceux qui se servent des calomnies des hérétiques et de l’ignorance de quelques eontroversistes particuliers pour attribuer à i Église catlioliqucles erreurs des semi-pélagiens renouvelées par Molina, jésuite, in-4°. Paris, 1652 ; Barcos, Instruclion sur la doctrine de la grâce, in-12, Bruxelles, 1719 ; ou Exposition de la doctrine de S. Augustin et de S. Thomas sur la grâce efficace, in-12, Verdun, 1722 ; Pierre de La B roue. Défense de la grâce efficace par elle-même, in-12, Paris, 1721 : Recueil de divers ouvrages touchant la grâce, in-4°, Paris, 1645 ; du Hamel, Catéchisme de la grâce par demandes et > « , in-12, Paris, 1650 ; Jacques Bobbe, Tractatus de gratia, 2 ïn-8", Paris, 1780 (cf. t. ii, p. 9(1-470, Dissertât io theologica de jansenismo) ; Louis Thomassin, Mémoires sur la grâce où l’on représente les sentiments de S. Augustin et des antres Pères, de S. Thomas et de tous les théologiens jusqu’au concile de Trente, et, depuis ce concile, des plus célèbres docteurs des universités d’Italie, de France, etc., 3 in-12, Paris, 1681 ; Lavigerie, Exposé îles doctrines générales du jansénisme, in-12, Paris, 1860 ; J. Paquier, Le jansénisme, étude doctrinale d’après les sources, in-12, Paris, 1909.

Histoire.

Bapin, S. J., Histoire du jansénisme depuis

son origine jusqu’en 1644, revue et publiée par Domenech, in -S, Paris, 1 SGI ; le même, Mémoires sur l’Église, la société, la cour, la ville et le jansénisme (1643-1669), publiés pour la première fois d’après le ms. autographe par Léon Aubineau,

iin-8°, Paris et Lyon, 1803 ; (D.GabrielGerberon), Histoire

raie du jansénisme contenant cequi s’est passé en France, en Espagne, en Italie, dans les Pays-Bas, etc., au sujet du livre intitulé : Augustinus Cornelii Jansenii, par M. l’abbé ***, 3 in-8°, Amsterdam, 1700, 5 in-12, 1701 ; Du Chesne, S. J., Histoire du baianisme, in-4°, Douai, 1731 ; Melchior Leydecker. De historia jansenismi libri sex quibus de Cornelii Jansenii vita et morte, nec nonde ipsius et sequacium dogmalibus disseritur, in-8°, Utrecht, 1695 ; Germain (Pasquier QuesneL, Défense de l’Église romaine et des souverains pontifes contre M. Leydecker, théologien d’Ctreclit ; avec unécrit de M. Arnuuld et un recueil de plusieurs autres écrits pour l’histoire et la paix de l’Église sur les questions du temps, qui peut servir de quatrième tome à la tradition de l’Église romaine sur la grâce, in-12, Lié^e, 1097 ; G. Hermant, Mémoires sur l’histoire ecclésiastique du XYIIe siècle (1630-1663), édit. Gazier, 6 in-8°, Paris, 1905-1910 ; Louis Gorin de Saint-Amour, Journal de ce qui s’est passé â Rome dans l’affaire des cinq propositions, in-fol.. Hollande, 1662 ; Jean Bacine, Abrège de l’histoire du Port-Royal, édit. Gazier, Paris 1908 ; Antoine Arnauld, Œuvres de messire Ant. Arnauld, docteur de Sorbonne, 43 in-4°, Paris et Lausanne, 1775-1783 (cf. t. xvi-xxiv, xxvii-xxix) ; Recueil historique des bulles et constitutions, brefs, décrets et autres actes concernant les erreurs de ces deux derniers siècles, tant dans les matières de la foi que dans celles des mœurs, depuis le concile de Trente jusqu’à notre temps, in-8°, Mons, 1699, Bouen, 1704 ; Lettre d’un docteur de Sorbonne à un homme de qualité touchant les hérésies du XVII’siècle, in-12, Paris, 1708 ; Six lettres d’un docteur de Sorbonne à un homme de qualité touchant les hérésies du XVli° siècle, 3 in-12, Paris, 1711, 1715 ; Exposition historique de toutes les hérésies et les erreurs que l’Église a condamnées sur les matières de la grâce et du libre arbitre, in-12, Paris, 1714 ; Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France, in-4°, Paris, 1768 (cf. t. i, p. 194-380) ; Sainte-Beuve, Port-Royal, 5 in-8°, Paris, (840-1859 ; 3’édit., 7 in-8°, Paris, 1908 ; Abbé Fuzet, Les jansénistes du XV II’siècle ; leur histoire et leur dernier historien M. Sainte-Beuve, in-8°, Paris, 1876 ; Ricard, Les premiers jansénistes et Port-Royal, in-8°, Paris, 1883 ; Prunel, Sébastien Zamet, évêque de Langres, pair de France ( 1.188-1655) ; sa vie et ses œuvres. Les urigines du jansénisme, in-8°, Paris, 1912 ; J. Laferrière, Étude sur Jean Duvergier de Hauranne, abbé de Saint-Cyran (1581-1643), in-8°, Bruxelles et Paris, 1912 ; Albert i" Meyer, Les premières controverse » jansénistes en France i 1640-i, P/, , in-S Louvain, 1917 ; II. Bremond, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, t. i : La conquête mystique, in-8°, Paris, 1920 ; Claude Cochin, Henry Arnauld, évêque d’Angers (1597-1632), in-8’, Paris, 1922 ;

DICT. DE THBOL. CATHOI..

Auguste Gazier, Histoire générale du mouvement janséniste ili puis Ses origines jusqu’à nos jours, 2 vol. in-S".

Paris, 1922 (Cf. t. i, 1-187).

I. Phi mu i, i s discussions autour de l’AVQUSTZ » 1 S ET DELA P&ÉQVBJS TE COU M UNION (1640-1 648). — 1° Autour de PAugustinus. — 1. Dans les I>ays-Bas.

— Les jésuites de Louvain, malgré tous leurs efforts, ne purent empêcher l’impression de l’Augustinus, mais ils l’attaquèrent vivement dans les six thèses qui furent soutenues dans leur collège le 22 mars 1641. Ces thèses sont particulièrement importantes, car elles marquent la méthode prise et conservée par les molinistes durant le xvii c et le xviiie siècles. Ainsi on peut voir, dès 1641, en oppostion radicale, la doctrine de Jansénius et celle des théologiens molinistes : ces derniers accusent le Jansénisme de rééditer le calvi-’nisme et ils le combattent en s’appuyant sur le concile de Trente et la condamnation de Baius ; ils exposent leurs propres principes dans des formules brèves qui sont en contradiction absolue avec les propositions de Jansénius. Dès ce moment, apparaissent l’antagonisme complet entre les doctrines et la divergence des points de vue ; on aperçoit déjà les germes des controverses futures.

Les thèses des jésuites indiquent d’abord en quoi les pélagiens et les semi-pélagiens ont été hérétiques et montrent que Jansénius leur a attribué des erreurs imaginaires. Un second chapitre oppose aux thèses de F Aunuslinus celles des molinistes et de l’École. Contre Jansénius et ses disciples, d’accord, disent-ils, avec saint Augustin lui-même et la tradition, les jésuites s’appliquent à prouver les propositionssuivantes : l.La nature pure n’a pas existé, mais elle est possible. 2. Le péché originel ne se transmet pas nécessairement par la concupiscence ; il se transmet plutôt par la volonté positive de Dieu. 3. Les enfants morts sans baptême ne jouissent pas de la vision, mais ne sont pas punis de la peine des sens. 4. Dieu veut, d’une volonté absolue, sauver tous les hommes et il accorde à tous les grâcessuffisantes. 5. Jésus-Christ est mort pour tous les ; hommes, en ce sens qu’il a voulu que sa mort fut réellement utile à tous. 6. Jésus a prié pour le salut de tous sans exception. 7. Il y a des grâces vraiment et proprement suffisantes. 8. Ces grâces suffisantes sont gratuites : elles permettent d’arriver à la foi et ara salut, mais les hommes peuvent les rejeter. 9. Cette théorie de la coopération active de l’homme à la grâce n’est point pélagienne. 10. Pour qu’une action soit libre, il faut que la volonté puisse la faire ou ne pas la faire, alors que toutes les conditions requises pour agir sont présentes. 11. Il n’y a pas de commandement impossible. 12. Dieu serait un tyran, s’il rendait l’homme responsable de la violation de préceptes qu’il ! lui serait impossible d’accomplir. 13. L’ignorance invincible peut, dans certains cas, excuser entièrement. 14. Sans la grâce, l’homme peut faire quelques* actions bonnes moralement ; la charité n’est pas absolument requise pour qu’une action soil méritoire du ciel, car l’espérance et même parfois la crainte peuvent suffire. 15. Toutes les actions des infidèles ne sont pas> des péchés et tous les actes des philosophes ne. sont pas des vices ; les uns et les autres peuvent faire des actions bonnes moralement, mais non méritoires du ciel. 16. Il y a, d’après le concile de Trente, une crainte de l’enfer qui peu ! être efficace. 17. I.’amour de Dieu, considère en tant que bon pour nous, moins parfait que la charité, est cependant licite et peut, comme la crainte de l’enfer, constituer un motif légitime de contrition imparfaite on allrition. 18. I.’altrition suffit, avec la réception du sacrement de pénitence, pour la rémission des péchés.

Les deux chapitres suivants détaillent ces principes et répondent aux objections de.lanscnius interprétant

VIII. 15