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ISA II’., LE LI RE ANALYSE


cependant une certaine unité logique. La pensée maîtresse est celle du chapitre !  : le crime de-.luda et son châtiment, le relèvement de Juda et son triomphe à l’époque messianique ; c’est la marche habituelle des discours prophétiques.

L’acte d’accusal ion du chapitre i, grâce à son caractère général, pouvait facilement servir de discours d’introduction au premier recueil. On peut le dater du règne d’Achaz et de l’époque de la guerre syro-éphraïmlte.

Les chapitres n-v sort précédés d’un titre qui les concerne à l’exclusion des chapitres suivants. Ils forment un petit recueil de prophéties distinctes les unes des autres, mais se rapportant sensiblement à la môme époque, fin du régne de Jotham ou commencement du règne d’Achaz. Il faut d’abord considérer à part la promesse messianique des versets 2 à 5 du chapitre ii, sur l’exaltation future de la montagne de Sion, qui se retrouve presque textuellement dans Michce iv, 1-5. Les chapitres ii, C-iv, (j reflètent le même état moral et religieux. Il n’est cependant pas certain qu’il ne forinent qu’un seul discours suivi. Le sujet traite est celui du châtiment et de ses causes : orgueil, luxe, idolâtrie. En contraste avec cette peinture, le petit tableau messianique de iv, 2-6 représente la gloire du Reste de Sion échappé au jugement et dont le Germe de Jahvé sera l’ornement et l’honneur. Le chapitre v est parallèle pour le fond mais non pour la forme au discours de niv. La parabole de la vigne, 1-7, montre comment Juda a decu son Seigneur et Maître ; la complainte de 8 23 contient des malédictions contre les péchés capitaux du peuple ; enfin, les versets 2-1-30 décrivent le châtiment. Seulem nt, ces trois parties ne forment pas une unité, elles demandent à être examinées séparément. En particulier, les versets 24-30 ne paraissent pas occuper leur place primitive. Le P. Condamna, Le livre dCIsale, I aris, 1905, p. 83, 73-75, propose de lire les versets 2-1-25 après ix, 1C, tandis que les versets 26-30 viendraient après viii, 20 ».

Li chapitre vi contient le récit de la vocation d’Isaïe au ministère prophétique, l’année de la mort d’Osias.On s’est demandé pourquoi il ne figurait pas en tête du volume, comme c’est le cas pour la narrât ion de l’appel de Jérémie et d’Ézéchiel. Il a probablement été composé par Isaie pour servir de prologue aux prophéties relatives a la guerre syro-éphraïmite. Isaïe est char^< par Dieu « h porter au p. uple un message d’aveuglement et d’endi rcissement ; or, sa prédication eut ce résultat sous Achaz.

Les chapitres vii-x, 1 renferment des discours se rapportant sensible nient â la même époque, au règne d’Achaz, antérieurement a l’intervention de Téglath-Phalasardans les affaires de Juda (734-733).Dansvii-ix, 6, nous avons des discours du temps d’Achaz. pendant la guerre syro-éphraïmite ; Isaïe annonce la naissance d’Emmanuel, prédit réélue de la coalition qui s’est formée contre.luda, et en donne des signes, décrit les consolations qu’apportera la naissance de l’enfant me-rvei ili-u n et détaille ses noms.

Le poème contenu élans ix, 7-x, i est probablement

antérieur a la ^ue-rresym-e |ilirai, uilc. On y distingue

quatrestrophes symétriques et accompagnées du

infime refr..iu> En t ont cela sa eolerenes’est pas détournée et sa main reste étendue. !

Les chapitre ! x. f>-xii contiennent les derniers éléme-nts en « lai e-e le la première collecl Ion. On y distingue une prophétie relative a l’Assyrie, où l’on prédit la ruineele l’empire oppresseur et l’avènement du règne messianique, x, 5-xi, et un cantique d’action elegrâces, xii.

b) Le’iiilid groupe ele-s prophét i « -s el’Isaïe-, xm-xx vu

ne présente pas l’homogénéité qui caractérise lepremier. Celui ci était exclusivement consacré à la nation

israélite, l’autre renferme des oracles adressés pour la plupart aux nations étrangères. Il y a lieu de considérer séparément l’apocalypse des chapitres xxiv-xxvii. C’est comme un appendice et une conclusion aux oracles qui la précèdent. Après avoir annoncé aux divers peuples le jugement dont chacun d’eux est menacé, l’auteur résume ton es les menaces dans celle d’un jugement qui doit atteindre la terre entière. Autant les chapitres xiii-xxiii sont concrets et déterminés, autant les chapitres xxiv-xxvii sont généraux, vagues et abstraits.

Les chapitres xiii-xxiii re nferment quatorze oracles à l’adresse des peuples païens, à l’exception de deux, l’un contre Jérusalem, xxii, 1 sq., l’autre contre Sobna, xxii, 15 sq. La plupart d’entre eux portent le même titre massa, que nous traduisons habituellement par oracle, et le retour périodique de cette expression donne malgré tout un certain cachet d’unité à ce groupe de discours qui sont de dimensions, d’époques et d’objets différents. Comme nous aurons à discuter l’authenticité de plusieurs d’entre eux, nous nous contentons de donner ici la liste de ces oracles :

xiii-xiv, 23 : oracle contre Babylone : xiii, 2-13 : jour de Jahvé et jugement du monde ; XIII, 14-22 : ruine et dévastât ion de Babylone ; xp-, complainte satirique sur la chute du roi de Babylone.

xiv, 24-27 : oracle contre l’Assyrie ; il se rapporte à l’invasion de Sennachérib en 701 et présente d’étroites ressemblances, pour le fond et pour la forme, avec l’oracle contre Assur des chapitres x, 5-xi. C’est probablement un fragment déplacé de ces chapitres.

xiv. 28-32 : oracle contre les Philistins ; il date de l’année de la mert d’Achaz en 727. La verge et le serpent paraissent bien désigner Téglath-Phalasar ; le basilieet le dragon représentent ses successeurs.

xv-xvi : oracle contre Moab ; il contient dans xv-xvi, 12, une composition antérieure à Isaïe que Jérémie reprendra encore, J( r. nlviii, et qui paraît remonter à l’époque ele Jéroboam II.

xvii, 1-11 : oracle contre Damas, antérieur à la guerresyro-éphraïmite.

xvii, 12-xviii : oracle sur l’Ethiopie, datant de l’invasion de Sennachérib en 701

xix : oracle sur l’Egypte. Châtiment et conversion de l’Egypte. Probablement même date que l’oracle précédent.

xx : oracle sur l’Egypte et l’Ethiopie dont Juda ne peut attendre aucun secours efficace contre Assur. L’eiracle est daté eh 711. Au moyen d’une action symbolique, le prophèteprédit la conquête de l’Egypte et de l’Ethiopie par l’Assyrie.

xxi. 1-10 : oraclecontre Babylone qui succombe sous le-s coups ele-s Elainiles e-t ele’S Méele-s

xxi, 11-12 : petit oracle sur Édom dont il est impossible elelixe-r la elale-.

xxi, 13-17 : oracle des Steppes. On n’en connaît ni l’occasion, ni la date.

xxii, 1-11 : oracle contre Jérusalem, remontant probablement au début de la campagne de Sennachérib en Palestine, en 701. Jérusalem s’abandonne à la joie au lieu d’être affectée par les graves événements qui se préparent.

xxii, 15-25 : oracle contre Sobna, préfet élu palais d’Ézéchias, antérieur à l’invasion ehSennachérib. Si il m a sera destitué e-t remplacé par Éliacim, lilsd’Helcias.

xxui : oracle’contre Tyr. L’opulente cité commercialesera détruite, mais reconstruite après 70 ans. Aux temps messianiques, elle continuera son commerce au profit du peuple de Jahvé. Cet oracleremonte peutêtreau temps de Salmanasar IV qui poursuivit pendant cinq ans le siège de Tyr (727-722).

L’apocalypse des chapitres xxiv-xxvii comprend