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JACQUES DE GRUITRŒDE — JACQUES DE LAUSANNE


Espagne ; une interprétation du psautier d’après la glose ordinaire et plusieurs autres opuscules recommandables par leur doctrine et leur piété.

Amolli Bostius.Dc preeclpuis aliquot Cartusiansv famillse, Patribus, c. 31 ; Petrcius, Bibliothcca Ciirtusiana : Morozzo Theatrum Chron. S. *0. Cart. ; Léon Le Yasseur, Ephemerides ordinis Cartusiensts, t. i, p. 174 sq.

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    1. JACQUES DE JUTERBOCK##


JACQUES DE JUTERBOCK, théologien

chartreux du xv° siècle très célèbre, connu sous différentes appellat ; ons. qui ont donné lieu à plusieurs méprises et l’ont fait partager en deux, voire même en trois personnages. Ainsi, le P. Possevin, dans son Apparatus, lui a consacre trois articles : Jacobi Erfordiensis, I. Junterbuckel I.de Paradiso. Ce personnage est né vers 1380, à Jûterbock, sur la frontière de la Saxe, au diocèse de Magdebourg. Il fit ses études à l’université de Cracovie, et s’appliqua non seulement à la philosophie et a la théologie, mais encore à la jurisprudence. Entré dans l’ordre des cisterciens, il fut envoyé de nouveau par ses supérieurs à Cracovie pour y terminer ses études et prendre le bonnet de docteur. Plus tard, il enseigna avec succès la théologie, et devint un prédicateur renommé. Élu abbé du monastère du Paradis, situé entre la Pologne et lr Silésie, il assista en cette qualité au concile de Bâle. Ayant eu des diffk ultés avec le roi de Pologne au sujet de son abbaye et s’étant dégoûté de la vie active, il demanda aux Pères de Bâle et au légat du Saint-Siège la permission de se faire chartreux, et put ainsi, vers 1443, se retirer à la chartreuse d’Erfurth, où il mourut saintement le 30 avril 1465, à l’âge de 84 ans. C’était sans contredit un des hommes d’Église les plus savants de son temps. Mais il était partisan de la théorie des Pères de Bâle au sujet de la suprématie du concile sur le pape. Aussi, les protestants ont beaucoup abusé de son autorité. Cependant les approbations données par les souverains pontifes Nicolas V et Callixte III aux sermons et à plusieurs de ses opuscules font croire que, vu les circonstances des temps et des lieux, l’on n’attacha pas aux écrit s violents du théologien de Cracovie, l’importance que, dans la suite des siècles, leur donnèrent les ennemis de la papauté.

1. Sermones nolabiles et formelles de præcipuis festipitatibus relebribus per anni circulum tam de tempore quam desanctis, auctorizali per Dominum Papam Calixtum terlium, etc. Spire, 1473, in-fol. — Sermones dominicales. .. auctorizali a domino Nicolao papa V, Essling, sans date, in-fol. Cf. Hain, Reperlorium, 9329-9334. —

2. Quodlibetum slaluum humanonim, auctorizanle D. Nicolao papa V, Essling, 1174. Cf. Hain, 9835. —

3. Traclalus perutilis de veritate dicenda aul tacenda, Bâle, 1405 ?, in-fol. ; Strasbourg, s. d. in-fol. — 4. Ars curandi vicia, imprimé plusieurs fois avant 1500 ; cf. Hain, 9337-8, et à Amsterdam, en 1617. — 5. De arle bene moriendi, Leipzig, 1490, in-4°, 1495, in-4° ; Paris, 1496, in-4° ; Couvain, s. d. in-fol. Cf. Hain, 9339-9340 et 41X5. —’.. ]>r valore et ulilitate missarum pro defunctis celebratarum, imprimé plusieurs fois, au xve siècle. Cf. Hain, 9341, 7805, 8378. — 7. Traclalus de contractibus qui fiunt cum paclo reemplionis perpeluorum censuum seu ad vilam, Cologne, s. d. in-4°. Cf. Hain, 9342-44 et 13 414. — 8. Traclalus peroplimus de animabus exutis a corporibus, plusieurs éditions marquées par Hain, 9345-53 et 15 543. — 9. Traclalus de erroribus et moribus christianorum auctorizaiiu a I)um. Xicolao papa Y. Traclalus de difficultale saluandorum, Lnbeck, 1488, in-4° ; Leipzig, 1488, in-l°. — 10. Confessionale compendiosum et ulilissimum, Nuremberg, 1520, in-4°.

— 11. Traclalus de causis mullarum passionum, præcipue racundiæ, el de remediis earumdem, publié par Pez, Bibliotheca Ascetica, t. mi, p. 389-444. — 12. De septem stalibus Ecclesiæ in Apocalypsi desrriplis, deque auctoritale Ecclesiæ el ejus rejormulione, publié par les

protestants, à Cologne en 1535, dans le recueil de Grotius, Fasciculus rerum expetendarum ac fugiendarum, etc., in-fol. ; ensuite par "Wolf dans VAntliologia Papa Bâle, 1555, par Melchior Goldast, dans le 2e vol. de la Monarchia, in-fol., et finalement par Edouard Brown, à Londres, en 1690, in-fol. — 13. Traclalus brevis et compendiosus de anno jubilœo inséré par Ch. F. Walch dans le 2e val. des Monimenla medii œvi, Gœttlngue, 1757-58. — 14. Avisamentum ad papam pro re/ormatione Ecclesiæ scriptum anno 1449, publié par Kluepfel, dans le 1 er vol.de la Velus bibliothcca ecclesiaslica. — 15 et 16. M. Eugen Jacob, dans la seconde partie de son Johannes von Cupistiano, Breslau, 1905, a publié de Jacques de Jûterbock : un Spéculum clericorum et un De erroribus et moribus Christianorum cum libello qui inscribitur : Planctus mullorum christianorum : Planclus super errores religiosorum. Voir Analecla Bollandiana, 1906, t. xxv, p. 519.

Les œuvres inédites de Dom Jacques de Jûterbock sont très nombreuses et très variées. Il a écrit sur les quatre livres des Sentences et sur un grand nombre de questions concernant la théologie morale, le droit canon, les états particuliers, l’ascétisme, la mystique, l’ordre des chartreux, la passion de N.-S. Jésus-Christ, la T. S. Vierge, etc. Le catalogue dressé par le P. Possevin contient une vingtaine de titres d’ouvrages omis par Dom Théodore Petrcius qui, dans sa Bibliotheca Cariusiana, p. 152, n’a inscrit que les titres des 75 opuscules conservés dans les archives de la chartreuse de Cologne. Aujourd’hui toutes ses œuvres sont dispersées dans les bibliothèques publiques et privées. En 1534, les chartreux de Cologne manifestèrent au public leur intention de publier les œuvres complètes de Jûterbock, comme ils travaillaient en ce moment-là à l’édition des œuvres de Denys le Chartreux. Mais ils ne purent réaliser leur projet. Au xviiie siècle, le savant bénédictin Dom Bernard Pez, aidé par les chartreux de Gemnitz, en Autriche, avait recueilli un grand nombre de ses opuscules et il se proposait de les insérer dans sa Bibliotheca Ascetica, avec une dissertation sur la vie et les œuvres de leur auteur. Malheureusement la mort l’empêcha de continuer son entreprise.

Une notice sur D. Jacques Jûterbock écrite par D. Jacques Volradi, son confrère, se trouve dans le 1 er vol. des Ephemerides ordinis cartusiensis de Dom Léon Le Vasseur, au 30 avril. Cf. Trithemius, Possevin, Petrcius. et surtout Pastor, Histoire des papes, trad. Raynaud, t. ii, p. 41-45, 87, 98, et les auteurs auxquels il renvoie.

S. Auto re.

    1. JACQUES DE LAUSANNE##


JACQUES DE LAUSANNE, dominicain,

originaire de Lausanne, étudia à SaintJacques de Paris, où il se trouvait en 1303. Bachelier en 1311, il lut les Sentenpes de 1311 à 1316 avec grand succès, si bien que, sur la prière du roi, le pape lui fit octroyer la licence en 1317. Nommé en 1318 prieur de la province de France, il mourut avant janvier 1352. Jacques laissa de nombreux écrits, qui eurent une grande diffusion au xi v et xve siècle, et eu particulier loute une strie de Postillæ morales et de gloses sur l’Ancien et le Nouveau Testament, dont on trouvera un relevé et une analyse dans la notice copieuse d’Mauréau ; ses Sermons (lr Tempore ri de Sanclis, non moins fréquemment copiés, nous révèlent le « prædicator gratissimu » el copiosus », L. Pignon, Calalngus Magistrorum O. P., édit. Déni fie, p. 216, c’esl a dire dans ! goûl du temps, très libre de langue et d.- très direct

cl enjoué, sans que pourtant il en vienne à être un écrivain peu recommandable, ainsi que le dit Ilauréau. Le fruit de son enseignement de bachelier sententiairc nous est conservé en partie dans les Ouæsliones suprr Sententias, qui sont un commentaire des deux