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JACQUES D’ÉDESSE — JACQUES DE NISIBE (SAINT)

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consulter utilement l’introduction de E. Kayser, Die Canones JakoVt v. Edessa iiberselzt, erlautert, zum Theil auch zuersl im Grundtext, Leipzig, 1886, vie, p. 50-61, œuvres, p. 64-74 ; Ulysse Chevalier, Bio-bibliographie, 2e édit., co !. 2315.

E. TlSSEHANT

JACQUES D’ENGHIEN (DE ANGIA), dit de Bruxellea.tsé a Enghien(] lainaut) vers 1470, dominicain a Bruxelles, mort à Malinesen 1553. Il a annoté la première et I i seconde partie de la Somme théologique de saint Thomas en indiquant les endroits du ses œuvres auxquels le saint docteur se réfère.

Echard connaît seulement l’édition de la IIa-IIæ : Sandi doctoris D. Thorax Aquinalis Pra’dicalorii ordinis liber nomine secundæ al merilis, facile primus, niisquam cilra montes hactenus impressns, gemino indice illustratus, altero antiquo illo articulalim malenas distingue nie, clten alplmbetico sibi nunc primum adjecto. et a R. À. P. et dociore oplime merito F. Pelro Brurellensi accuratissime castigatus, ac de novo revisus, Paris, 1514, 1 vol -4 ».

Quétlf-Echard, Scriptores ordinis preedicatorum, t. ii, p. 151 ; Paquot, Mémoires pour seruir à l’histoire littéraire des Pays-Bas, Louvain, 1765, 1. 1, p. 607.

P. Mandonnet.

JACQUES DE BRESCIA. dominicain, le même sans doute que Jacques Pétri, né à Brescia au début du xv siècle inquisiteur général en Lombardie depuis 1450. C’est à ce titre qu’il procéda, le jour de Pâques 1402, contre le franciscain Jacques de la Marche, qui, dans un sermon, avait soutenu que le sang versé par le Christ pendant sa passion n’était pas demeuré uni à la personne du Verbe, et que par suite il ne devait pas être adoré. C’était reprendre une vieille querelle soulevée un siècle aupravant, en 1351, et soutenir l’opinion qualifiée alors d’hérésie par Clément VI, Bullarium ordinis preedicatorum, t. ii, p. 235 Cf. Sang du Christ. Le frère mineur refusa de se soumettre, et bientôt la querelle s’envenima entre les religieux des deux ordres. Le pape Pie II, par une bulle du 31 mai 1462, interdit toute discussion, publique ou privée, sous peine d’excommunication, et convoqua auprès de lui des théologiens des deux partis, pour décider de ta doctrine. Jacques de Brescia fut désigné par les prêcheurs, en compagnie de Gabriel de Barcelone et Vercellino de Verceil. La dispute théologique eut lieu eh présence du pape, à Noël 1462 et non pas 1463, comme les chroniqueurs l’ont dit. Cf. infra. N’oint, Pastor, et la teneur même du bref si pressant du 31 mai, convoquant les théologiens pour septembre ; le débat public eut lieu en fait dès le retour du pape à Home, le 18 décembre. On ne peut préciser le rôle qui revint en propre a Jacques, Mien qu’il inclinai, lui et la majorité des cardinaux, en faveur des prêcheurs, le pape pour des raisons d’opportunité politique reporta à plus tard sa décision. Malgré la défense de Pie 1 1. les discussions continuèrent de pari ci d’autre ; quelques mineurs ayant abusé d’une lettre sympathique du pape à Jacques « le la Marche pour jeter le discrédit sui’actes de l’inquisiteur dominicain et faire prévoir sa déchéance, Pie il le rassura lui-même par un bref du 26 août 1463. Le P’août 1464, dans la bulle Ineffabllis summi providentiel, Denzinger-Bannwart, n. 718, Pic II renouvela formellement, sous peine d’excommunication réservée, la défense de prolonger la discussion. Tel est le conflit qui mil en valeur la science théologique de.1. de Brescia, et où il représenta non seulement l’* école » dominicaine, mais aussi la dévotion », traditionnelle chez les prêcheurs, au précieux sang du Christ : ce qui explique l’âpiclc cl la popularité d’une discussion en apparence si menue Ct si subtile. Jacques de Brescia mourut en 1-170, procureur général d" l’ordre. Parmi ses ouvrages, nous ne connaissons avec certitude que le mémoire de Sanguine Christi, rédigé en collaboration avec ses deux confrères, à la suite de la dispute de 14C2, contenant les auctoritates et raliones en faveur de la thèse dominicaine Echard en donne, d’après un ms. aujourd’hui inconnu, le préambule et le plan

I. SOURCES.

Bullarium O. P., t. iii, p. 421, 434, t. vii, p. 90 ; PU II Pont. Max. Commentarii rerum mirabilium a J. Gobellino compositi, Francfort, 1614, p. 278-292 ; les deux chroniques d’A. Tacsiio, O. P., t. ii, fol. 21 1 sq, et de S^b. de Ohnedo, O. P., fol. 76, aux Archives de l’ordre (extraits dans Mortier) : Doni. de Dominicis, Liber de dignilate episcopali, Home, 1757, p. 22 sq.

II. Travaux.

Qtléiif-Echard, Scriptnres ordinis preedicatorum, t. i, p. 822 sq., 844 ; Voitjtt, LCnea Silvio de ptccolomtni uls Papal Pius 11, Berlin, 1803, t. iii, p. 592 ; Kirchenlexieon, t. vi, col. 1153-4 (Schrodl) ; Pastor, Histoire des Papes, trad. F. Raynaud, Paris. 1892, t. iii, p. 272274 ; Mortier, Histoire des Matlrei Généraux des Frères Prêcheurs, Paris, 1909, t. IV, p. 413-417.

M. D. Chenu.

JACQUES DE NISIBE (Saint), ainsi nommé du siège dont il fut évêque, mort en 338. — I. Vie. II. Œuvres.

I. Vie — Les documents relatifs à la vie de saint Jacques de Nisibe ont été examinés récemment par le P. Peteers, La Légende de siint Jacques de Sisibe dans Analecta Bollandiana, 1920, t. xxxviii p. 285-373. Les données historiques sont peu nombreuses : la notice, que Théodore ! consacre à cet évêque dans le premier chapitre de VHisloria reliolosa, P G., I. i.xxxii, col. 1293-1306. et dont l’influence a été décisive pour le développement de la légende, est un amalgame de récits sans valeur. Elle a été influencée par la vie de saint Éphrem, que nous possédons en syriaque ; en outre, plusieurs faits extraordinaires ou miracles, attribués par Théodoret à Jacques de Nisibe doivent être rejetés comme lieux communs de l’hagiographie orientale.

Les circonstances de la naissance de Jacques ne sont pas connues ; plusieurs auteurs affirment qu’il est né à Nisibe, mais le renseignement vient de Théodoret. où il se trouve dans une phrase parallèle au début de la Vita Ephrermi, c’est une particularité bien défavorable. Élie bar Sinaya rapporte, en citant la chronique des métropolitains de Nisibe. qu’il fut ermite à l’école de Mai Eugène. E. W Brooks, liliee métropolites Nisibeni optis chronologicum, pars prinr, dans Corpus scriploruni christianorunt orienlalium, Scriptores suri, sér. III, t. vii, p 98. trad. p. 47 et L. J. Delaporte. La chronologie d’filie bar Sinai ; a, Paris, 1910. p. 64. Mais la légende de Mar Eugène, qui semble à l’origine de cette indication, est dépourvue de valeur historique. Cf. J. Labourt, Le christianisme dans l’empire perse, Paris, 1904, p. 302 sq. Gennade ajoute que Jacques aurait été confesseur sous Maximin, De viris illtislrilus, 1. P. /… t. i.vui, col. 1060-1O02. Ce renseignement, tout a fait isolé, esl sans écho dans la tradition orientale Jacques devint ensuite évêque de Nisibe : il fut le fondateur du siè^e, au témoignage de saint Éphicm, son disciple. Cf. Peeters, ’< ». cit., p 286. Elle bar s naya rapporte à l’année 620 des Séleucides (308 9 de notre ère) l’élévation de Jacques, ce qui est une date acceptable, mais il se trompe en faisant de Balmu le prédécesseur de Jacques, alors qu’il fut en réalité son successeur. Cf en plus du témoignage décisif de sain ! Êphrem, Michel le Syrien, édlt. Chabot, p. 135. trad.. t.n, p. 270 Dès que la paix lut accordée à l’Église par Constantin, Jacques commença de construire la grande église de Nisibe. qui lui terminée en sept ans. Élie barSinava, édit. I". W. Brooks, p. 98, trad., p. 18 ; édlt. J L. Delaporte, p. 64,