Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 8.1.djvu/150

Cette page n’a pas encore été corrigée

281

    1. JACQUES (ÊPITRE DE)##


JACQUES (ÊPITRE DE), ENSEIGNEMENTS

282

L’épître de Jacques parle seulement de son œuvre de miséricorde, l’épître aux Hébreux, xi. 31, fait l’éloge de sa foi. Cf. Jos.. ii, tl-l’_ ». A cause de sa profession de foi a l’égard de Jahvé, et de ses œuvres de miséricorde, elle fut assimilée aux Israélites et comptée parmi les ancêtres royaux de Jésus. Cf. Ilatth., i. : > ; Bèdfc, loe.eiL, col. 24.

La défense de jurer, v, 12. —

Surtout, mes frères, ne jurez ni par le ciel, ni par la terre, ni par Unit autre serment ; que votre affirmation soit un oui, votre négation un non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement. » On peut traduire aussi : que votre oui soit un oui. votre non, un non. Mais dans les deux cas la formule de défense est absolue dans ses termes. La Loi défendait, non le serment, mais le parjure : Ex., xx. 7 : Lev., xix. 12 ; N’uni., xxx, 3. L’usage du serinent, dans le judaïsme, avait dégénéré en abus ; on jurait pour affirmer les choses les plus futiles, et la casuistique des pharisiens s’évertuait à fixer le choix des formules. Pour couper court à ces abus, Jésus, Matth., v, 34-37, avait défendu le serment en des termes absolus : mais il n’avait pas visé les serments solennels prévus par la Loi : il n’avait pas voulu supprimer la Loi. mais seulement les interprétations erronées et fantaisistes des pharisiens. Le texte de Jacques reproduit, presque dans les mêmes termes, la défense de Jésus et doit s’expliquer de la même manière : il ne défend que l’abus du serment. Cf. Bède, loc. cit., col. 39 ; Œcumenius, P. G., t. exix, col. 508. Allen, St Mallheiv, Edimbourg, 1912, p. 53 ; Belser, op.cit., p. 192.

La prière et l’onction des malades, v, 13-18. —

Voir Extrême-onction, t. v, col. 1897.

La valeur de l’apostolat, v, 19-20. —

Mes frères, si quelqu’un de vous s’est égaré loin de la vérité et qu’un autre le ramène, sachez que celui qui ramène un pécheur de la voie où il s’égare, sauvera son âme de la mort et couvrira une multitude de péchés. » Celui qui ramène un pécheur accomplit envers lui une œuvre de salut, awæi <|a>X7) v aÙTOÙ, animam cjus <aî » TOÛ se rapporte au pécheur) : il l’arrache à la mort en lui rendant le gage de la vie éternelle. La seconde partie de la phrase est ambiguë : on ne voit pas clairement s’il s’agit des péchés du converti, ou de celui qui exerce l’apostolat. Le passage est une citation implicite de Prov., x, 12.

La haine provoque les querelles, Mais l’amour couvre toutes les fautes.

Dans les Proverbes (texte hébreu), il s’agit de l’amour qui fait disparaître les fautes, met en l’harmonie les âmes, supprime les haines. Dans l’épître il s’agit de la charité envers les semblables, charité qui mérite la plus grande récompense et constitue un gage de rémission des péchés en faveur de celui qui exerce l’apotoslat. Cette interprétation est plus conforme à la pensée générale de l’épître. Cf. Bède. loc. cit., .ni. 40 ; Meinertz, Der Jakobusbrief, Bonn, 1921, p. 87. L’opinion contraire est soutenue par Fillion Drach, Belser.

Nous ne mentionnerons que les commentaires et les travaux spéciaux.

I. Commentaires anciens.

Didyrae d’Alexandrie, In Epistolas catholicas enarratio, P. G., t. xxxix, col. 1750 ; S. Jean Chrs sostome, fragmenta in Epistolas Catholicas, in Epistol. Jacobi, ». < ;., t. i.xiv, col. 1039-1052 ; Œcumenius, P. G., t. i.xix, col. 155-510, excellent commentaire ; Théophylacte, l’. (, ., t. CXXV, col. 1034-1 190, son commentaire dépend étroitement de celui d’Œcuménius ; Bède le Vénérable, P. L., t. x « iii, col. 10-41, commentaire très pénétrant et très doctrinal ; Cajétan, Epistolic Pauli ad grœcam œrilatem castlgaUe (Epistola Jacobi, p. 1095-1148J, Paris, 1532 ; Catharin, In mimes <livi Pauli apottoli et in septem cathoUcaê epistolas commenttuitu, Paris, 1566 ; Estius, In ornnes S. Pauli et septem catholicorum apostalorum epistolas commentarius, Douai, 1001 ; Corneille de la Pierre, Commentarius in Epistolas canonicas, Anvers, 1616 ; B. Justiniani, Explanaliones in omnes epistolas catholicas, Lyon, 1021.

II. Commentaires et travaux modernes. -- 1° Catholiques. — Liagre, Interpretatio epistohe catholicx S. Jacobi, Louvain, 1860 ; Schegg, Jakobus der Brader des Herrn und sein Brie/, Munich, 188 ; î ; Der Kalholische Brief der jakobus, Munich, 1883 ; Drach, Les Épttres catlioliques, Paris (Lethielleux), 1899, identifie l’auteur, Jacques de Jérusalem, avec Jacques fils d’Alphée, assigne comme date à l’écrit, entre 58 et 65 ; Trenkle, Der Brief des heiligen Jakobus, Fribourg, 1894 ; Bartmann, St Paulus und St Jakobus ùber die Rechtfertigung (Biblische Studicn, t. iii) Fribourg, 1897 ; Meinertz, Der Jakobusbrief und sein Verfasser, in Schrift und Ueberlieferung (Bibtische Studien, t. x, fasc. 1-3), Fribourg, 1905, excellent travail ; l’auteur étudie tous les témoignages de la tradition et s’efforce d’établir l’identité de Jacques de Jérusalem avec le fils d’Alphée ; Meinertz, Lutlier’s Kritik am Jakobusbriefe nach dem Urteil seiner Anliàngcr, dans Biblisclic Zeitschrijt, t. iii, Fribourg, 1905, p. 273-286 ; Calmes, Êpttres catholiques et Apocalypse, Paris, 1907 : Épitre de Jacques, p. 1-22, ne donne pas d’introduction, mais seulement une traduction avec notes ; Belser, Die Epistel des Heiligen Jakobus, Fribourg, 1909, commentaire très complet ; l’auteur soutient l’identité du frère du Seigneur avec le fils d’Alphée ; il assigne à l’épître une date antérieure au concile de Jérusalem ; Camerlinck, Commentarius in] Epistolas catiiolicas, Bruges, 1909, l’auteur propose seulement comme une probabilité l’identité de Jacques de Jérusalem avec le fils d’Alphée ; il est d’avis que l’épître a été composée vers l’an 47 ; Fillion, Les Êpîtres catholiques, dans Sainte Bible commentée, Paris, 1915, t.vm, p. 626 ; identifie Jacques avec le fils d’Alphée et place la composition de l’épître vers la fin de la vie de l’apôtre ; Meinertz, Der Jakobusbrief dans Die heilige Schrift des N. T., Bonn, 1916, l’auteur regarde comme certaine l’identité de Jacques avec le fils d’Alphée ; il place la composition de l’épître vers l’an 48 ; excellent commentaire ; surtout doctrinal.

2° Non catholiques : Huther, dans Kommentar ùber das N. T., de Meyer, Gcettingue, 1870 ; Beyschlag, Bevision du commentaire de Huther, dans la même collection, Gcettingue, 1888, 1897 ; Von Soden, dans Handkommentar zum N. T., de H. J. Holtzmann, Fribourg, 1890 ; Feine.Der Jakobusbrief nach Lehranschauungen und EnUitehungsverhàltnissen, Eisenach, 1893 ; Massebieau, L’épître de Jacques est-elle l’œuvre d’un chrétien ? dans Revue de l’Histoire des religions, Paris, 1895, t. xxxii ; Spitta, Der Brief des Jakobus (Zur Geschichte und Literatur des Urchristentums), Gcettingue, 1896 ; E. Ménégoz, Étude comparative de l’enseignement de S. Paul et de S. Jacques sur la justification par la foi dans Études de Théologie et d’Histoire, Paris, 1901 ; Parray, A discussion of the gênerai Epistle of St James, Londres, 1903 ; l’auteur s’efforce de montrer l’unité et l’enchaînement des idées de l’épître ; il la regarde comme un écrit de la fin de l’âge apostolique ; Grafe, Die Stcllung und die Bcdciitung des Jakobusbriefes in der Entwicklung des Urchristentums, Tubingue, 1904 ; l’auteur regarde l’ép.tre comme une compilation d’origine incertaine, mais non comme un écrit juif interpolé ; B. Weiss, Der Jakobus und die neue Kritik, Leipzig, 1904 ; l’auteur réagit contre le radicalisme de Grafe ; G. Ilollmann, Di-r Jakobusbrief, dans J. Weiss, Die Schriflen des Neuen Testaments, Tubingue, 1906 ; A. Hort, The Epistle of St James, i-iv, 7, Londres, 1910, donne d’excellentes notes philologiques. L’auteur regarde l’écrit comme l’œuvre de Jacques frère du Seigneur, mais non l’un des « douze » ; ilen place la composition vers l’an 60 ; H. Windisch, Die Katholischen Briefe, dans Lietzrnann, Handbuch zum X. T., Tubingue, 1911 ; l’auteur est porté à rejeter l’épître à la fin du ie siècle ; 1t. A. A. Kennedy, The hellenistic atmosphère of the Epistle of James, dans The Expositor, Londres, sér. viii, 191 1 ; J.-B. Mayur, The Epistle of St James, Londres, 1892, 1913 ; étude 1res complète de la plupart des questions se rapportant a l’épître. L’auteur la regarde comme l’œuvre de Jacques de Jérusalem dont il ne fait ni un apôtre ni un disciple, mais un frère au sens strict de Jésus, il est d’avis que l’épître est antérieure a celles de saint Paul. Cette étude se recommande surtout pour son commentaire grammatical et philologique et pour sa critique de L’école radicale allemande ;.i.-il. Bopes, A erltical and exegetical Commenuuy on the Epistle <>l s. James